Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a minimisé fortement le dépouillement de victimes de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge en évoquant samedi sur Itélé des « actes isolés » et parlant d’« une personne interpellée », d’« une tentative de vol de portable » d’un secouriste, de « pompiers qui, par petits groupes, ont été accueillis de façon un peu rude ». Sic. Mais de « véritables actes commis en bande, non », a dit le ministre qui a ajouté qu’« à (sa) connaissance », il n’y avait pas eu « de victimes dépouillées ». Un ministre aussi mal renseigné, cela fait peur…
Sur Europe 1, une déléguée du syndicat de police Alliance a fait état vendredi soir de la présence un quart d’heure après la catastrophe d’un groupe de jeunes « (semblant) porter secours aux victimes » mais qui auraient eu en fait l’intention de « dépouiller les victimes et notamment les premiers cadavres ». Les secouristes ont également essuyé des jets de pierres venant d’un petit groupes de « jeunes », selon le terme consacré.
Sur le terrain, les réactions sont toutes autres. Dans un tweet, le député PS de l’Essonne Jérôme Guedj dénonce les « sombres crétins inhumains (qui) ont manifestement profité de la cohue pour voler téléphone(s) portable(s) et des bagages ». « Ne rien minimiser. Ne rien taire. Mais ne rien exagérer non plus (pas de scène de pillage, dixit des secouristes) » continue dans un autre message l’élu.
Hugo Clément, « reporter à France 2″, déclare quant à lui sur Twitter : des policiers me confirment vols et incidents en OFF. Aucune annonce officielle.
Quatre plaintes pour des faits de vol survenus après le déraillement du Paris-Limoges le 12 juillet en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne) ont été recensées, a indiqué le parquet d'Evry.
Outre la plainte d'un médecin urgentiste victime du vol de son portable, le 12 juillet et pour laquelle une enquête du chef de vol en réunion et avec violences a été ouverte, "une enquête distincte est diligentée sur la commission de faits de vols, commis lors de l'évacuation des blessés par la Sûreté départementale de l'Essonne", a indiqué le parquet.
Trois plaintes ont déjà été recueillies. Parmi ces trois plaintes, l'une a été déposée au commissariat de Limoges par une jeune voyageuse pour "vol d'effets personnels" dans ses bagages, selon une source proche de l'enquête. Cette passagère du train n'a pas assisté à ce vol et s'est aperçue après l'accident de la disparition de ces objets dont la nature n'a pas été précisée. La plainte a été transmise au parquet d'Evry, compétent géographiquement.
Jets de projectiles depuis le toit d'un parking
Le parquet confirme en outre que "très peu de temps après l'arrivée des premiers secours sur les lieux, quelques individus inconnus leur ont jeté des projectiles depuis le toit du parking qui jouxte immédiatement la gare de Brétigny-sur-Orge". "Les enquêteurs travaillent actuellement à l'identification des auteurs de l'ensemble de ces faits, afin de permettre que les suites judiciaires nécessaires puissent être apportées dans les meilleurs délais", a ajouté le parquet.
Dans un incident distinct, juste après l'accident, des projectiles ont été lancés vers des représentants de l'Etat, notamment un camion de pompiers. Selon une source proche de l'enquête, un groupe de jeunes était mécontent d'être éloigné des lieux de la catastrophe en raison de la mise en place d'un large périmètre de sécurité.
Plusieurs sources policières, ainsi que la mairie, ont confirmé que la situation à cet endroit avait alors été brièvement tendue mais que les forces de l'ordre avaient rapidement éteint la montée de fièvre. Secouristes du Samu et de la Croix Rouge n'ont pas fait état d'incident grave les visant. Les pompiers de l'Essonne n'ont pas souhaité se prononcer.
Quatre jeunes hommes ont été interpellés dimanche à Brétigny-sur-Orge (Essonne), soupçonnés d'avoir participé vendredi, après le déraillement du train, à une bousculade lors de laquelle un urgentiste s'est fait dérober son téléphone portable, a-t-on appris de sources concordantes.
Peu de temps après le déraillement du train, lors d'une bousculade, un médecin urgentiste a reçu un coup, son téléphone portable est tombé et a été dérobé, a précisé une source proche de l'enquête.
Selon cette source, les quatre hommes mis en cause ont été interpellés dimanche matin à Brétigny-sur-Orge, et placés en garde à vue au commissariat d'Arpajon (Essonne). Certains sont majeurs et d'autres mineurs, a précisé cette source.
Dans cette affaire, un adolescent de 16 ans de Brétigny-sur-Orge, avait été interpellé dès vendredi soir près des lieux de l'accident. Il se trouvait toujours en garde à vue dimanche.
L'incident a trouvé sa genèse quinze minutes après l'accident survenu à 17h14, quand des jeunes gens qui se trouvaient à la gare de Brétigny-sur-Orge se sont dirigés vers les quais. Un différend a éclaté entre un secouriste et plusieurs de ces jeunes car, selon une autre source proche de l'enquête, ils n'auraient pas obtenu qu'une jeune femme qui les accompagnait soit observée par le médecin.
Selon une autre source, les premiers témoignages recueillis ne font pas état de volonté de pillage comme une rumeur en fait état, mais indiqueraient que les jeunes gens disaient vouloir porter secours aux victimes.
Le syndicat de police Alliance a au contraire évoqué sur Europe 1 la présence d'un groupe de jeunes "qui semblent porter secours aux victimes" mais les policiers "se rendent compte que ces individus sont présents pour dépouiller les victimes et notamment les premiers cadavres".
La sûreté départementale de l'Essonne est chargée de déterminer s'il y a eu pillage ou volonté de pillage. La thèse n'est pour l'heure accréditée par aucun témoignage direct.
Plusieurs sources policières, ainsi que la mairie, avaient confirmé que la situation à cet endroit avait alors été brièvement tendue mais que les forces de l'ordre avaient rapidement éteint la montée de fièvre.
Secouristes du Samu et de la Croix Rouge n'ont pas fait état d'incident grave les visant. Les pompiers de l'Essonne n'ont pas souhaité se prononcer.
Source AFP