Auteur Sujet: Deux enfants américains sur le Mont-Blanc !  (Lu 2703 fois)

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Hors ligne Jeano 11

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Deux enfants américains sur le Mont-Blanc !
« le: 27 juillet 2014, 09:08:16 »
Un père de famille américain a voulu faire l'ascension du Mont-Blanc avec ses enfants de 9 et 11 ans pour "battre un record du monde", une action dénoncée par le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, qui a fustigé "l'inconscience" du papa.

Au cours de cette ascension, dans le couloir du Goûter (vers 3.700 m), les deux enfants ont été pris dans un début d'avalanche et emportés sur quelques mètres. Ils ont pu être rapidement secourus par leur père, qui a mis un terme à l'ascension.

«J'ai d'abord entendu le cri perçant de Paul Junior et ensuite celui de Shannon. La seule chose à laquelle j'ai pensé, c'est d'enterrer mon piolet pour faire une bonne ancre», raconte le père interrogé par ABC News et présenté comme «un alpiniste expérimenté». «J'étais coincé parce que Shannon et moi étions l'un sur l'autre, c'était dur de se relever au début», raconte pour sa part le garçon de 9 ans qui, comme son père, se dit «impatient» de retourner en montagne.
Les mésaventures de ce père, Paul Sweeney, et des ses deux enfants, Shannon, 11 ans, et Paul Junior, 9 ans, ont fait l'objet d'une vidéo choc, diffusée le 13 juillet sur la chaîne américaine ABC News.

Selon le maire, le père voulait "battre le record du monde des plus jeunes alpinistes atteignant le sommet".

«La démarche de ce père de famille est une démonstration d'orgueil poussée à son extrémité jusqu'à mettre en jeu la vie de ses propres enfants et à s'en vanter sur une chaîne de télévision populaire», s'indigne le maire de Saint-Gervais, jugeant ce comportement «scandaleux».
L'élu rappelle que l'ascension du Mont Blanc «reste une affaire d'alpinistes, ce n'est pas un trek ni une terre d'exploit en vue d'une mention au Guinness»

Evoquant les termes, racoleurs, de la vidéo qui parlent de «tueur blanc» pour le sommet mythique et du «couloir de la mort» pour celui du Goûter, il souligne : «Le mont Blanc n'est pas un tueur, mais reste un univers glaciaire de haute altitude qui dicte ses lois. Le couloir du Goûter est un passage dangereux qui nécessite de respecter des règles élémentaires de sécurité.»

Jean-Marc Peillex souhaite «non pas une publicité sur une chaîne de télévision de grande écoute, mais une sanction exemplaire pour ce père de famille inconscient pour mise en danger de la vie d'autrui».

Le 8 juillet, le maire de Saint-Gervais avait déjà dénoncé l'attitude d'un alpiniste polonais qui avait demandé aux secours en montagne d'être redescendu en hélicoptère dans la vallée depuis le refuge du Goûter (3.835 m), alors qu'il n'était pas en danger.

Les secours, tout comme la préfecture et la mairie avaient refusé. "Le PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) va-t-il devoir s'acquitter d'une licence de taxi?", avait alors ironisé Jean-Marc Peillex.

Chaque année, des alpinistes peu expérimentés tentent l'ascension du Mont-Blanc, surfréquenté, au mépris de règles de sécurité. L'été dernier, pour la première fois dans l'histoire de l'alpinisme, des gendarmes avaient été déployés au pied du couloir de Goûter afin de dissuader les «inconscients».

La « voie royale » de l'ascension du mont Blanc, qui part du refuge de Tête-Rousse puis monte à celui du Goûter avant la montée vers l'arête sommitale, est aussi surnommée le Couloir de la mort. Et pour cause : selon une étude menée par les gendarmes de haute montagne et la Fondation Petzl sur les accidents survenus entre 1990 et 2011, 291 personnes ont été secourues dans cette voie et 74 personnes y sont mortes, sans oublier 180 blessés parfois polytraumatisés.
« La traversée du couloir du Goûter est un véritable point noir », analyse l'étude, qui révèle aussi que le dévissage concerne la moitié des accidents et 30% sont dus aux chutes de pierres qui balayent les pentes du mont Blanc.

Les conditions d'équipement des grimpeurs montrent que, sur 80 accidentés ou tués, 51 n'étaient pas encordés. Les blessés et les tués du couloir du Goûter sont « essentiellement des amateurs » mais les guides, des professionnels, ne sont pas épargnés : 5 d'entre eux y ont été blessés. Pour preuve qu'atteindre le mont Blanc n'épargne personne, même pas les secouristes. L'âge moyen des victimes progresse : il est passé de 37 ans au début des années 1990 à 44 ans aujourd'hui. Quant à l'origine des victimes, elles sont pour un tiers françaises mais les blessés représentent un éventail de 27 pays et même les Emirats arabes unis !

Question du jour : faut-il sanctionner les imprudences en montagne ?
La responsabilité civile et pénale en montagne : "Etre responsable moralement, c'est éviter de l'être juridiquement" -> Elie CAYREY, Ex-Major du PGHM de Pierrefitte Nestalas - Voilà déjà une affirmation pleine de bon sens qui doit nous inciter à la réflexion. Si la responsabilité est la sanction juridique de l'activité d'une personne, la faute est le fondement de la responsabilité. De ce fait, rien ne nous soustrait à nos responsabilités quels que soient nos actes qu'il s'agisse d'activités de montagne ou de simples activités familiales ou professionnelles. C'est la règle dans tout cadre social.

Même si Montesquieu affirmait : "On ne doit toucher aux lois que d'une main tremblante" Il n'en reste pas moins vrai que le droit nous rattrape toujours et que nous ne pouvons pas occulter cet aspect de nos activités, que nous soyons responsable d'un groupe, d'une association ou entre amis.

Source de la question juridique :  http://www.pyrenees-pireneus.com/Montagne/Securite/responsabilite_civile_et_penal.htm

Il n'y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre. :joker:

Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y a délit en cas de mise en danger délibérée de la personne d'autrui.

Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d'imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s'il est établi que l'auteur des faits n'a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.

Source : http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006417206

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Re : Deux enfants américains sur le Mont-Blanc !
« Réponse #1 le: 10 août 2014, 11:32:08 »
Suite : Mont-Blanc ; un père et son fils de 5 ans interceptés à 3 200 mètres !

Un alpiniste autrichien, qui avait entrepris l'ascension du Mont-Blanc avec son fils de 5 ans, a été contraint par les gendarmes de rebrousser chemin en raison de l'âge du garçon.
Le père et son fils ont été interceptés à 3 200 mètres d'altitude alors qu'ils progressaient sur le glacier de Tête Rousse, dans le massif du Mont-Blanc. «Constatant l'âge de l'enfant, deux gendarmes en patrouille lui ont intimé l'ordre de faire marche arrière», précise la gendarmerie.

«Ce qui est terrible, c'est que les gendarmes ont été obligés de discuter un long moment avec cet homme pour le convaincre de faire demi-tour.
Nous ne sommes même pas certains qu'il ne va pas faire une autre tentative par Chamonix», a déploré Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais.
La température ressentie à cette hauteur peut atteindre «moins 20 degrés» et les vents «quelque 150 km/h» : «Imaginez un enfant de cinq ans là-haut. Imaginez si ces gendarmes n'avaient pas été là», s'est-il indigné.
Décidé «à ne plus laisser passer «ce genre de comportements excessifs», l'élu avait déposé plainte en juillet contre Patrick Sweeney, un père de famille américain qui avait filmé son ascension avec ses deux enfants de 11 et 9 ans et vendu les images à des chaînes de télévisions outre-atlantique. Le père avait alors expliqué vouloir «battre le record du monde des plus jeunes alpinistes atteignant le sommet».

La Dépêche du Midi