Auteur Sujet: Elle perd son enfant en accouchant sur l'A20  (Lu 3164 fois)

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Hors ligne Nico99

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Elle perd son enfant en accouchant sur l'A20
« le: 20 octobre 2012, 12:31:44 »
Elle perd son enfant en accouchant sur l'A20


 En route pour la maternité de Brive, elle a été contrainte d'accoucher sur l'autoroute, vendredi.

Une mère a perdu vendredi son enfant en le mettant au monde dans sa voiture sur l'autoroute A-20 alors qu'elle faisait route vers une maternité de Brive, faute de maternité dans le nord du département du Lot où elle réside, a-t-on appris de sources concordantes. Les pompiers ont constaté la mort du nouveau né peu après 12h00.

La jeune femme, accompagnée de son compagnon, avait pris la direction de Brive, soit un trajet d'un peu plus d'une heure, sur les conseils de son gynécologue qu'elle avait consulté peu avant à Figeac, au nord-est du département.

Quatre maternités à une heure de route

Pour un médecin lotois, ce drame pose la question du manque de maternités dans le Lot. Ce département de 170.000 habitants ne compte qu'une maternité à Cahors, depuis la fermeture en 2009 de celle de Figeac et de celle de Gourdon quelques années plus tôt.

"C'est quelque chose qui devait arriver", déplore sur Europe 1 Patrice Natens, secrétaire général de la CGT Lot. "Cela fait un moment qu'on tire la sonnette d'alarme. Actuellement, sur le département du Lot, il ne reste plus que l'hôpital de Cahors. Pour certaines personnes qui habitent au centre du département, cela peut causer certains soucis", ajoute-t-il.

"Pas la première fois que ça arrive"

La Dépêche souligne que la jeune femme avait quatre destinations possibles pour accoucher : Brive, donc, mais aussi Cahors, Villefranche-de-Rouergue et Decazeville, quatre villes situées à une heure de chez elle, alors qu'en moyenne, les Français disposent d'une maternité à 17 minutes de leur domicile.

"Ce n'est pas la première fois que cela arrive, un accouchement sur le bord d'une route. C'est assez fréquent sur le département et on se félicite quand ça se passe bien. Mais quand ça se passe mal, on a des conséquences graves pour les familles", souligne Patrice Natens.

La désertification médicale en cause ?

Selon une étude publiée ce mois-ci par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), le Lot se classe parmi les huit départements dans lesquels "plus de la moitié des femmes accouchent à une demi-heure ou plus de leur domicile alors que moins de 15% sont dans ce cas en Île-de-France et dans le département du Nord".

Lors de la fermeture de la maternité de Figeac en 2009, de nombreux médecins et agents hospitaliers du Lot avaient alerté contre les risques liés à la désertification médicale. Le président socialiste du Conseil régional de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, a demandé l'ouverture d'une enquête sur "les circonstances dans lesquelles le drame s'est produit".

Hors ligne Jeano 11

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Re : Elle perd son enfant en accouchant sur l'A20
« Réponse #1 le: 24 octobre 2012, 14:07:24 »
Accouchement dramatique sur l’A20 --> la maman se confie : Le drame qu’elle a vécu avec son compagnon a relancé le débat sur la désertification médicale. Vendredi dernier, Anne-Sophie Delestre a accouché à sept mois de grossesse sur le trajet de la maternité, située à près de 80 kilomètres de son domicile de Lacapelle-Marival. Le nourrisson, une petite fille, n’a pas survécu.
Alors que le monde politique s’est indigné face à cette tragédie et que François Hollande a demandé l’ouverture d’une enquête administrative, la maman du bébé revient sur les circonstances du drame dans une interview au Nouvel Observateur.

"Ma grosses n'était pas à risque"

Et Anne-Sophie Delestre tient d’emblée à recadrer certains éléments divulgués dans la presse : « Je n’ai jamais fait "plusieurs fausses couches", comme j’ai pu le lire. C’était ma première grossesse, et elle n’était pas "à risque". On m’avait juste recommandé de ne pas conduire et de ne pas porter de poids lourds parce que j’avais un léger décollement du placenta, qui pouvait entraîner quelques saignements. Cela arrive à beaucoup de femmes. » La Lotoise affirme que sa grossesse « s’est déroulée normalement » et que son gynécologue l’a très bien prise en charge.

"Personne ne pouvait savoir "

Pourtant, le praticien a été pointé du doigt pour avoir orienté sa patiente vers la maternité de Brive, à plusieurs dizaines de kilomètres de Lacapelle-Marival. Mais Anne-Sophie Delestre le défend : « La petite commençait à descendre et j’avais des contractions, mais le col de l’utérus était fermé. Le gynécologue a estimé que j’avais quatre heures devant moi pour arriver à Brive, ce qui est très large. On m’attendait là-bas. Personne ne pouvait savoir que le bébé arriverait aussi vite. » D’ailleurs, la maman explique qu’elle avait privilégié Brive à Cahors en début de grossesse car les conditions de circulation étaient plus faciles pour elle.

"C’est une douleur immense, un deuil horrible"

Anne-Sophie Delestre revient sur son accouchement tragique, sur l’autoroute A20 durant le trajet vers la maternité : « J’ai perdu les eaux puis tout s’est enchaîné. Quand la petite est née, elle vivait. Elle bougeait contre moi. Mais au bout de quelques minutes, c’était fini. Un bébé prématuré de sept mois ne tient pas s’il n’est pas mis en couveuse immédiatement. » Pour la jeune femme, les secours ont été prévenus et sont intervenus rapidement : « Je n’accuse personne, on aurait fait différemment, ça n’aurait rien changé.
[…] Si j’avais été sur place, oui, ils me l’auraient sauvée certainement. Mais là, je ne serais arrivée à temps dans aucune maternité. Ni nous, ni l’obstétricien, que je soutiens totalement, ne sommes en cause. C’est une douleur immense, un deuil horrible...  et "profiter du drame des personnes, c’est inhumain »

Aujourd’hui, le couple s’indigne de la « politisation » de son drame et du « manque de compassion total » à son égard, notamment de la part de certains journalistes : « Des journalistes de "Paris Match" sont venus jusque dans les couloirs de l’hôpital à Cahors pour prendre des photos.
C’est inadmissible, c’est du voyeurisme.. les paparazzis ne se cachent même  plus :o et, hélas, le voyeurisme est devenu une "banalité" grâce aux nouvelles technologies.  8)
Profiter du drame des personnes, c’est inhumain », s’insurge Anne-Sophie Delestre, qui a quitté l'hôpital de Cahors où elle avait été admise après le drame.

Cette mère meurtrie souhaite désormais faire le deuil de son enfant, loin de l’agitation médiatique : « Nous attendons le retour du corps de la petite pour l'inhumer, parce que j'ai demandé une autopsie. Je veux que la cérémonie se passe juste entre mon compagnon et moi. Nous ne voulons personne d'autre. »