Le Parisien (journal) s'intéresse à la sécurité routière dans les cars de transport scolaire à la veille de la rentrée des classes. Selon une étude de l'association Prévention routière, deux tiers des Français ne s'attachent pas dans les autocars. Le quotidien rappelle qu'en 2015, 142 personnes ont été tuées dans un accident de car et que 127 ont été blessées. Ce mercredi, 31.8.2016 une campagne de prévention « En car comme en voiture, j'attache ma ceinture » va être lancée et basée sur le modèle des consignes de sécurité dans les avions, où des vidéos vont être diffusées dans les cars pour rappeler aux usagers de boucler leur ceinture.
Depuis le 1er septembre 2015, la loi impose de se sangler dans tous les cars. Une obligation toute neuve qui explique cette très mauvaise habitude ? Pas tout à fait. Depuis 2003, les passagers devaient s'attacher dans tous les cars qui disposaient de ceintures. Mais ce n'est que depuis septembre dernier que 100 % des autocars doivent en être équipés. Accessoirement, non attaché, on risque une amende de 135 €.
En théorie, cela vaut même pour les moins de 18 ans parce qu'en transport collectif (au-dessus de 9 places), le chauffeur n'est pas responsable, alors qu'en voiture le conducteur est tenu de payer la douloureuse pour les passagers mineurs. Cela dit, en 2012, la verbalisation de 126 collégiens d'un coup dans le Loiret avait créé la polémique et les amendes avaient finalement été annulées.
C'est parmi les ados et les jeunes adultes que le constat est le plus dramatique. Seuls 4,6 % disent s'attacher à chaque fois parmi les 15-19 ans ; 9,8 % chez les 20-29 ans. « Dans les bus entre Paris et Lille, le chauffeur demande qu'on s'attache... J'entends à peine deux, trois clics. Moi-même je préfère rester libre de mes mouvements », avoue Hélène, une étudiante. Les jeunes comme elle sont très nombreux à considérer la ceinture comme inutile. Le système à deux points d'attache, qui ne tient que le ventre, n'inspire pas confiance, « à tort » précise Anne Lavaud, de la Prévention routière. A l'Anateep, le syndicat des transports scolaires, on rapporte aussi une drôle de mode : « Cisailler les sangles ou bloquer l'accroche en y glissant un petit objet, des blagues de gamins », décrit le secrétaire général, Christophe Trébosc. Pour autant, la situation n'est pas désespérée : « La ceinture en voiture est obligatoire depuis 1972, on est aujourd'hui à 95 % de taux de port à l'avant. Il a fallu trente ans pour y arriver. A force de communication, s'attacher sera aussi un réflexe en car », assure Anne Lavaud.