L'amateur de sensations fortes voulait faire du base jump, cette discipline de saut extrême en parachute.
Il a plutôt fait du "vase jump".
Après avoir pris son élan du viaduc de Garabit qui enjamble la rivière Truyère dans le Cantal, ce lundi matin, le jeune homme de 23 ans, originaire de l'Hérault, a atterri dans une épaisse couche de vase, dans le lit de la Truyère. Enlisé jusqu'au bassin, il a dû être hélitreuillé au bout d'une opération de sauvetage qui a duré une heure trente et mobilisé d'importants moyens de secours. Le parachutiste s'en est tiré avec une petite hypothermie.
L’adepte du base jump (*) voulait connaître son lot de sensations. Mais certainement pas celles qu’il a vécues, hier matin, sur la retenue d’eau de Garabit-Grandval.
Si l'envol de l'expert en « sport extrême » se déroule sans encombre, l'atterrissage se montre plus délicat puisque l'infortuné s'envase jusqu'au milieu du torse dans les boues accumulées au fond du plan d'eau. Il ne doit son salut qu'à un témoin qui depuis la berge l'aperçoit dans sa dangereuse posture.
Ce jeune homme de 23 ans avait fait le déplacement de Castries (Hérault) pour effectuer un saut du viaduc de Garabit. Le début de l’aventure s’est passé comme prévu. L’Héraultais s’est élancé de la voix ferrée qui empreunte le viaduc puis a ouvert son parachute. C’est au niveau de l’atterrissage que les choses se sont corsées. Le parachutiste s’est posé sur le lit de la Truyère, dont le niveau d’eau est actuellement très bas puisque le barrage est en vidange mais s’est enfoncé lourdement dans la vase.
Venu inspecter ses embarcations, Emmanuel Cellier, le propriétaire des bateaux restaurants Garabit, a découvert le jeune homme enlisé jusqu’au bassin puis a donné l’alerte.
Sept pompiers de Saint-Flour, bientôt rejoints par trois plongeurs du centre de secours principal d’Aurillac, ont été mobilisés.
Leur embarcation ne parvenant pas à s’approcher suffisamment du base jumper, qui a toujours été conscient, les pompiers ont dû utiliser des planches pour venir plus près et lui lancer une corde. Mais impossible de le sortir de ce mauvais pas.
Il a fallu l’intervention de l’hélicoptère de la Sécurité civile, Dragon 63, à bord duquel avaient pris place deux militaires du PGM de MURAT (Peloton de gendarmerie de montagne), pour extraire la victime de la vase par hélitreuillage.
L’opération de sauvetage a duré une heure trente et a mobilisé également une équipe médicale du Smur.
Le parachutiste, qui souffrait seulement d’hypothermie, a été transporté à l’hôpital.
Son aventure ne s’arrêtera toutefois pas là. La brigade de gendarmerie de Saint-Flour a été saisie de l’enquête. Sauter d’un ouvrage d’art représente un délit. Le jeune homme encourt désormais une peine correctionnelle.
Les pompiers qui intervenaient dans leur zone de compétence ont salué le soutien déterminant des hommes du PGM.source : Olivier Rezel, journal La Montagne
(*) Discipline du parachutisme qui consiste à sauter depuis des ponts, immeubles ou falaises.
- La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne.
- La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.
Albert Einstein
