Un enfant de 10 ans sauvé en pleine nuit au sommet du mont de Gez dans les Hautes-Pyrénées
Grâce au flair de Hoock, labrador de la CRS de Gavarnie et le calme de son maître Hervé, l’histoire s’est bien terminée. Mais elle aurait pu prendre un tour dramatique.
Lors d'un bel après-midi, un père de famille, sa fille et son fils de 10 ans, en vacances chez des proches à Argelès-Gazost, s’attaquent au Mont de Gez, petit sommet culminant à 1 000 mètres d’altitude. Sur le chemin du retour, le jeune garçon lance un défi : « Le premier à la voiture a gagné. » Puis, détale dans la pente.
Quelques minutes plus tard, vers 15 h 30, le père et sa sœur rejoignent le véhicule. Mais pas de traces du petit… Ils décident alors de refaire une partie du parcours de la randonnée, qui dure 1 heure aller/retour, afin de le rechercher. Ils redescendent également en voiture en contrebas, pour être sûr que le garçon n’ait pas poursuivi sa route par erreur.
Aux alentours de 17 h 30, n’ayant toujours rien trouvé, le père de famille alerte les secours. Les gendarmes, appuyés par un hélicoptère et un maître-chien du PGHM, ratissent la zone basse du Mont.
Sans succès.
Une heure plus tard, la CRS de Gavarnie est appelée en renfort. Un PC est installé, la sous-préfète d’Argelès-Gazost se déplace sur place. Alors que le jour se retire peu à peu et que 25 secouristes sont à pied d’œuvre, Hervé et son chien Hoock entrent en scène.
« J’ai commencé par prendre toutes les infos sur les zones déjà sillonnées. Ensuite, j’ai demandé au père de mettre des vêtements de son fils dans un sac, pour que le chien sente et enregistre son odeur, témoigne le maître. Puis, je suis remonté à l’endroit exact où ils ont vu le petit pour la dernière fois. On était 300 mètres en dessous du sommet du mont de Gez. »
Désormais, une nuit claire s’est installée et le thermomètre tutoie des -5 degrés annonciateurs de proches chutes de neige. Il faut faire vite.
« Hoock était au bout de son trait de 10 mètres, derrière lequel je le tenais. Je l’ai vu renifler à 360 degrés et il s’est mis au travail en collant sa truffe au sol. » Surprise, au lieu de descendre, le labrador noir monte.
« Il m’a tracté vers le sommet mais les collègues y étaient déjà passés à de nombreuses reprises. Je lui ai donc relevé le nez pour qu’il reprenne ses marques. Et il est reparti dans la même direction. »
Armé de sa seule frontale, Hervé décide donc de faire confiance à son compagnon. Comme lui, il aura eu du flair. À 22 h 30, Hoock s’arrête devant un petit corps allongé au pied d’un arbre, au sommet du mont.
Vêtu de noir et de marron, le garçon est fondu dans le paysage, épuisé et endormi. Par chance, il ne souffre que d’une légère hypothermie. Après un passage par l’hôpital de Tarbes, il a pu rejoindre sa famille. Une histoire au dénouement heureux, qui rappelle deux choses : l’importance des chiens secouristes, et celle de rester sur ses gardes en montagne, même lors de randonnées a priori sans danger… en montagne, on n'abandonne pas un équipier surtout un gamin de dix ans !