Auteur Sujet: Le gyrophare en veilleuse  (Lu 15433 fois)

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Hors ligne gendy

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Le gyrophare en veilleuse
« le: 28 janvier 2007, 17:02:47 »
Cent vingt six médecins suspendus. On leur reproche de se faire de la publicité sur leurs petites autos bleues L’affaire est en appel mais la punition est très sévère pour une association qui assure 80% des urgences dans la capitale

LA guerre du gyrophare et des urgences qui oppose depuis trois bonnes années SOS-Médecins et des syndicats de praticiens via l’ordre des médecins vient à nouveau de s’enflammer. Les 126 toubibs aux petites voitures bleues de l’association SOS-Médecins Paris ont découvert la semaine dernière dans leur boite aux lettres une missive recommandée signée de l’ordre départemental de l’ordre et leur annonçant qu’ils étaient tous suspendus, ceci sur plainte déposée en avril 89 par un syndicat de généralistes MG France. Deux fois quinze jours pour les adhérents. Quatre mois pour les gérants de l’association. C’est sévère, très sévère même puisque cette suspension équivaut à une interdiction d’exercer.

« C’est la punition la plus dure que puisse imaginer un médecin » dit le docteur Sylvie Caupin, secrétaire général de SOS-Médecins. Celle qui est réservé aux fautes graves ». Ceci bien sûr pour juger totalement disproportionnée une sanction officiellement motivée par un délit de « publicité illégale », l’inscription en grosse lettre blanche du sigle SOS-Médecins sur les voitures ayant été considérée comme une infraction au code de déontologie médicale qui interdit à tout médecin quelque forme que ce soit de publicité.

L’Association parisienne ayant fait appel, la peine est suspensive et l’affaire ne sera définitivement tranchée que devant le Conseil national de l’ordre. Mais à SOS Médecin, on ne cachait pas hier son inquiétude devant une offensive qui pourrait les contraindre sinon à mettre la clé sous la porte, du moins à composer sérieusement. Car au delà d’une guerre à laquelle les malades sont censés ne rien comprendre se profile le problème autrement plus touffu des conditions d’exercice de la médecine libérale et de l’organisation des gardes et des urgences.

Lorsque SOS-Médecins s’est crée, en 1966, les médecins de quartier n’ont pas vu arriver d’un mauvais oeil ces jeunes confrères qui les soulageaient des appels à quatre heures du matin ou durant les week-end. Mais avec leurs sirènes hurlantes, leurs sigles fringants, quelques encarts de ci de là et une efficacité certaine, SOS-Médecins a eu tôt fait de gagner du terrain. Aujourd’hui SOS Médecins France, présent dans 48 villes et département revendique un million deux cent mille appels et sept cent mille interventions effectuées chaque année à la demande des patients, des SAMU ou des pompiers. Et c’est sans doute là que le bas blesse.

Le conflit a explosé en 1987 à Rennes lorsque SOS-Médecins a débarqué dans la capitale bretonne où pratiquait déjà un service de garde et d’urgence Urgence Rennes Médecins. Laquelle a vu rapidement le nombre de ses appels chuter et a désigné comme coupables les gyrophares et les sigles tapageurs de SOS Médecins. L’accusation de publicité illégale était lancée. Elle devait être confortée par un jugement du tribunal de grande instance de Rennes en janvier 89. Quatre médecins de SOS Médecins Rennes purgent actuellement une peine de trois semaines d’interdiction. Idem pour le responsable de l’Association à Clermont Ferrand.

A Paris où SOS Médecins affirme assurer 80% des appels d’urgence, la sanction prend bien évidemment une autre dimension. « C’est de l’acharnement » dit le Docteur Pierre Maurice, vice président de l’Association. « Pour trois des quatre reproches qui nous sont faits, les autorités nous ont donné raison. L’utilisation des gyrophares a été autorisée par le préfet et la mention dans les annuaires téléphoniques reconnues d’utilité publique. Quant aux prospectus publicitaires, nous les avons toujours dénoncés. »

Reste le sigle sur les voitures. A dire vrai le problème ne parait pas insurmontable. SOS Médecins se dit prêt à accepter un logo qui serait commun à toutes les associations d’urgence. Le conseil de l’ordre déclare y réfléchir. Mais sans doute le fond du problème est-il ailleurs. « On nous accuse au fond, convient le docteur Sylvie Caupin, de détourner des appels ou des gardes au préjudice des médecins de quartier et en particulier des jeunes qui ont besoin de se constituer une clientèle. » Le grief, cette fois, n’est peut-être pas tout à fait sans fondement.

Ou s’arrête l’urgence, où commence la simple visite à domicile, terrain de prédilection du généraliste de quartier. SOS Médecins jure être spécialisé dans l’urgence et il est difficile de contester les services couverts dans ce domaine, par cette association et ses homologues. Mais plutôt que de s’affronter devant les tribunaux, les uns et les autres seraient peut-être mieux avisés de s’entendre sur leurs rôles respectifs. Sans oublier que la maladie et les malades ne sont pas seulement un marché.

Source : Humanite Presse

Hors ligne Aldébarandutaureau

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Re: Le gyrophare en veilleuse
« Réponse #1 le: 28 janvier 2007, 20:28:33 »
Il faudrait déjà que les médecins qui se plaignent montent les gardes de nuit ce qui n'est pas le cas un peu partout en france, ou est la continiuté des soins ???

Hors ligne J.R.

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Re: Le gyrophare en veilleuse
« Réponse #2 le: 28 janvier 2007, 21:01:55 »
La permanence des soins ??!! un bien vaste sujet, diffus voir douloureux. Depuis l'arrêté qui rend la medecine de garde basée sur le volontariat, je peux vous dire que dans les communes où SOS médecins n'existent pas, c'est une catastrophe. Même les maisons médicales n'arrivent pas à fournir. Conclusion, accroissement de la demande de transports sanitaires (après régulation du Centre 15), et engorgement des SAU !

requinblanc04

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Re: Le gyrophare en veilleuse
« Réponse #3 le: 14 février 2007, 20:21:23 »
A DIGNE LES BAINS, plus de medecin a partir de minuit, direction SAU

Hors ligne louzou03

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Re : Le gyrophare en veilleuse
« Réponse #4 le: 19 février 2007, 22:00:12 »
A Montluçon, ce sont les Urgences de l'Hôpital qui sont surchargées chaque jour.

Hors ligne juniorlambulator

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Re : Le gyrophare en veilleuse
« Réponse #5 le: 19 février 2007, 23:27:15 »
lamentable.......

un jour les pompiers deposeront plainte contre les ambulanciers parcequ ils font de l urgence et que ca leur bouffe leur subventions........ :D

Hors ligne secours à personne

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Re : Le gyrophare en veilleuse
« Réponse #6 le: 20 février 2007, 12:34:13 »
Tu crois pas si bien dire...

Pour moi, il faudrait déjà une réglementation uniforme:
- les SP feux tournants bleus,
- les AP pour certains feux à éclats et pour d'autres feux tournants bleus,
- les Smur certains feux tournants bleus et pour d'autres feux à éclats,
- SOS médecin généralement feux à éclats,
- etc...

C'est la jungle....

Amicalement
Christophe

Hors ligne Jeano 11

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Re : Le gyrophare en veilleuse
« Réponse #7 le: 08 octobre 2010, 12:08:17 »
Et aujourd'hui .... Jamais les professionnels de santé n'ont été aussi mal répartis en France. Cette fracture territoriale, profonde et persistante, n'est pas près de se réduire, comme le démontre une étude que "L'Expansion" publie en avant-première.
-http://www.lexpansion.com/economie/la-verite-sur-le-desert-medical-francais_239661.html
L'accès aux soins, c'est pouvoir trouver près de chez soi un kiné, un généraliste, un dentiste, des infirmières et, pas trop loin, des spécialistes.
Or cet accès devient compliqué. Dans le nord du pays, seules les villes sièges d'une fac de médecine sont épargnées. Au sud, la situation des zones rurales se dégrade, parfois à quelques dizaines de kilomètres seulement du littoral.


Rouge : alarmant.
Saumon : difficile.
Vert clair : dans la moyenne.
Vert : bon.
Vert foncé : excellent.

Un score est attribué à chaque canton. Il est établi à partir de la densité de chaque profession de santé. Pivot du système, celle des généralistes est notée sur 20. Les dentistes et les podologues, auxquels le recours est moins fréquent, sont notés sur 10, comme les infirmiers libéraux et les kinés. Comme il est naturel que les spécialistes libéraux et salariés ne soient pas présents dans l'ensemble des cantons, la note, attribuée ici sur 30, est celle du territoire de santé auquel le canton est rattaché. La note totale est obtenue sur 90, donnée en moyenne sur 10, et regroupée ici en cinq catégories.

Brossac, dans la campagne charentaise. Depuis le départ à la retraite du seul généraliste du village, en 2008, le maire ne sait plus que faire pour le remplacer. Joseph Rousselière a fait construire une maison médicale. Il a tenté d'appâter des étudiants en médecine. Il a songé à faire venir un médecin de l'étranger, avant de renoncer - dans un bourg voisin, l'expérience avait tourné court. "Chez nous, la population est âgée. Or le médecin le plus proche est à plus de 10 kilomètres", déplore-t-il.

Un scénario classique ? Certes. Mais aussi de plus en plus fréquent, comme le confirme le directeur d'une agence régionale de santé de l'Ouest : "A chaque réactualisation de nos statistiques, nous voyons les zones en difficulté s'étendre", soupire-t-il. Au total, la dégradation de l'offre de soins touche désormais plus du tiers de la population : c'est l'une des conclusions chocs du rapport réalisé par les géographes de la santé Emmanuel Vigneron et Sandrine Haas (1) pour la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés (Fehap) non lucratifs, que L'Expansion présente ici en avant-première. L'intérêt de leur travail : avoir exploité les données les plus récentes (mai 2010) à une échelle très fine (les cantons ou les territoires de santé), quand les études officielles restent souvent à l'échelon départemental, avec une année au moins de décalage. Surtout, un vaste spectre est balayé : médecins généralistes et spécialistes, infirmières, kinés et dentistes, mais aussi centres de rééducation postopératoire ou de dialyse, hospitalisation à domicile, maisons de retraite et structures pour handicapés. Autant de données croisées avec les caractéristiques de la population. Et un résultat sans appel : "Jamais l'offre de soins n'a été aussi mal répartie", martèle Emmanuel Vigneron.
Concentration autour des facs de médecine

Prenons l'exemple des professionnels de santé. Au-delà de la fracture entre le Nord et le Sud, un phénomène nouveau se dessine : le décrochage des petites villes par rapport aux grands centres urbains. "Les jeunes médecins s'installent près de leur faculté. Les infirmiers et les kinés vont là où sont les docteurs, car ils dépendent de leurs prescriptions pour travailler. On voit donc apparaître de véritables métropoles médicales, avec un nombre de soignants démesurément élevé", notent les auteurs de l'étude. Une tendance accentuée par les dentistes et par les podologues, dont la répartition suit celle des médecins alors que ces deux professions travaillent sans prescription. "Il ne faut pas de tout partout, bien sûr. Mais la géographie de l'offre devrait correspondre à celle des besoins. Or c'est de moins en moins le cas", ajoute Emmanuel Vigneron. Des exemples ? L'absence de corrélation entre la répartition des gynécologues obstétriciens et celle de la natalité.
Ou, plus connu, le manque de généralistes dans les territoires ruraux, peuplés de personnes âgées.

Hors ligne loulig

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Re : Le gyrophare en veilleuse
« Réponse #8 le: 10 octobre 2010, 18:30:03 »
Il y a pourtant des solutions simples:
_ faire sauter le numérus clausus
_ cesser la fermeture des services publics en campagnes (postes, éducation,...)
_ arrêter de fermer des lits d'hospitalisation de court et moyens séjours, mais aussi de chir, de mat',...
_ réguler l'immobilier (difficile de s'installer quand la moindre ruine approche les 300 000 euros)

Bref, déjà l'abrogation de la loi HPST et de la T2A serait un bon début.

Il est absolument démagogique de se plaindre d'un côté de désertification médicale, lorsque l'état se désengage lui même des campagnes, et il est ridicule de parler de pénurie médicale alors qu'il y a une RESTRICTION du nombre d'entré en médecine. Et que l'on ferme des hopitaux et des blocs, et plus seulement en province...

Je rappelle que le numerus clausus a été mis en place intentionnellement dans les années 70 afin de, je cite, "réduire l'offre de soins" afin de réduire les coûts de santé. Pour les infirmières, et pour les mêmes raisons, c'est en 93 que l'on a décidé de réduire le nombre d'IFSI.

Par ailleurs aucune région ou ville n'a "trop" de médecin. Certaines sont plus touchées par la désertification que d'autre. Mais il suffit de voir les délais d'attente pour consulter un spécialiste pour se rendre compte que la pénurie touche toutes les régions.