Auteur Sujet: Le retour du service militaire obligatoire ou "parcours citoyen" le SNU ?  (Lu 4324 fois)

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Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le service militaire obligatoire et universel d’un mois pourrait se transformer en "parcours citoyen". franceinfo vous dévoile les premières pistes de réflexion suivies par les députés. ICI

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Le souvenir du service militaire, rebaptisé service national en 1971 avant d’être suspendu par Jacques Chirac en 1996, est encore fortement ancré dans l’imaginaire collectif des Français. Cependant, selon l’historienne Bénédicte Chéron spécialiste des relations armées-société, on se méprend sur le sens original qu’il avait. « Sa première vocation c’était de fournir à la Nation des militaires, des hommes en arme capables de défendre la frontière puisqu’on avait un ennemi aux frontières à l’époque, qui s’appelait l’Allemagne ».

En décidant non pas de rétablir le service militaire mais de créer un service national universel (SNU), incluant aussi les femmes pendant trois à six mois, Emmanuel Macron vient de poser un acte politique majeur.
Si on ne sait pas encore à quoi ressemblera ce service national, le président devra répondre à trois questions :
- que faire faire aux 800 000 jeunes à accueillir chaque année ?
- Pourquoi ?
- Comment ?

Emmanuel Macron l’avait promis durant sa campagne : un service militaire obligatoire et universel d’un mois serait instauré lors de son quinquennat. Finalement, ce nouveau service national pourrait plutôt prendre la forme d’un "parcours citoyen" obligatoire d’une semaine par an. Il s’agit d’une des pistes étudiées par les députés en charge d’établir un rapport qui sera rendu public à la fin du mois.

Trois étapes du collège à la seconde  8)

Contrairement au service militaire, ce parcours ne s’adresserait pas aux jeunes de 18 ans, mais à tous les élèves âgés de 10 à 16 ans.  :-[ :P :-\
Il se déroulerait en trois étapes, dans les établissements scolaires, et serait encadré par des enseignants et des volontaires du service civique. Ce système aurait l’avantage d’être beaucoup moins coûteux pour l’État.

Première étape : chaque année au collège, une semaine serait consacrée à la défense et à la sécurité, mais aussi aux gestes qui sauvent, aux droits et devoirs, ou à la mémoire. Les élèves pourraient également profiter de ces semaines pour faire des bilans de santé, ou des bilans sur l'illettrisme.

La deuxième étape de ce parcours arriverait en classe de seconde avec une semaine d’immersion pour favoriser la mixité sociale et les valeurs fraternelles. Un dispositif semblable aux stages de troisième, mais dans des associations qui viennent en aide aux personnes âgées ou aux en sans-abris, par exemple.

Enfin, troisième étape : la délivrance d’un passeport citoyen en fin de seconde. Ce papier pourrait permettre à chaque jeune de prolonger son engagement après ses 16 ans s’il le souhaite. Il lui offrirait également certaines facilités, comme entre autres, un accès simplifié et moins cher au permis de conduire.

L'enclume des voeux, le marteau des Armées  :(

Ce service national serait donc porté essentiellement par l’Education nationale et non plus par le ministère des Armées. Et pour cause, contrairement au président de la République, il s’en trouvera peu, dans ce dernier ministère, pour défendre l’idée d’un nouveau service militaire. Au mieux certains défendront une coopération interministérielle.
Mais, faute de moyens et d’infrastructures pour accueillir les 600 000 jeunes potentiellement concernés chaque année, pas question de supporter seul un nouveau service national. D’autant qu’actuellement, les missions de sécurité et de défense davantage prioritaires dans un contexte de menaces terroristes ne manquent pas.

Aussi, les députés devront trancher : l’un d’eux confiait ainsi à franceinfo que la Commission était prise “entre l’enclume des vœux jupitériens et le marteau des Armées” : l’image en dit long.
Finalement, le projet parlementaire semble plutôt donner raison aux militaire, d’autant qu’il coûterait, selon les députés, beaucoup moins cher que le souhait du président de la République. Pour mémoire, selon les estimations, le retour d’un service militaire obligatoire d’un mois pourrait coûter une trentaine de milliards d’euros sur la durée du quinquennat.
Les volontaires du service civique en renfort

Les dents grincent déjà du côté de l’Éducation nationale : les enseignants se plaignent déjà du manque de moyens et de difficultés dans les établissements scolaires. Pour les ménager, dans leur projet, les députés expliquent ne pas vouloir surcharger encore les professeurs, notamment ceux d’histoire-géographie et d’éducation civique : il s’agirait de confier ces semaines de “parcours citoyens” à des volontaires, par exemple ceux du service civique.
Pour autant, l’Éducation nationale serait beaucoup plus sollicitée qu’avec un service militaire d’un mois, ne serait-ce qu’en termes d’accueil et d’utilisation de ses infrastructures…

Ceci n’est d’ailleurs qu’un projet, qui pourra évoluer. Les parlementaires remettront ce rapport à la fin du mois à une “Commission indépendante de haut niveau”, nommée par le ministère des Armées. Il faudra pourtant hâter la marche : selon le calendrier que s’est fixé le gouvernement, la décision finale devrait être prise d’ici juin pour une première mise en place de ce nouveau service national en 2019, sans doute à titre expérimental pour commencer.

D’autres pistes à l’étude  :P

Il se déroulerait au collège.
Chaque année, une semaine serait consacrée à la défense et à la sécurité, mais aussi aux gestes qui sauvent.
Deuxième étape en seconde, avec une semaine d'immersion dans une association.
Troisième étape à la fin de la seconde, avec la délivrance d'un passeport citoyen. Une proposition très différente de la promesse initiale.
Si cette hypothèse était retenue, ce serait donc aux collèges et aux lycées d'organiser ce service civique d'un nouveau genre.
Pour l'opposition, c'est la promesse initiale qui était tout simplement intenable.
Ce rapport parlementaire sera remis fin janvier au gouvernement, mais plusieurs élus de la majorité soulignent, ce jeudi 4 janvier 2018 au soir, qu'il existe d'autres pistes de réflexion, tout en respectant la promesse d'Emmanuel Macron.

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 Emmanuel Macron, âgé de 39 ans, n'a pas effectué son service militaire !

Eric Ciotti, partisan d’un retour du service militaire, n’a pas effectué le sien
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/14/eric-ciotti-partisan-d-un-retour-du-service-militaire-n-a-pas-effectue-le-sien_4997492_823448.html#jlrKCdTALPw4Atv4.99

Selon « Le Canard enchaîné », celui qui était alors l’assistant parlementaire de Christian Estrosi a reçu l’appui de François Fillon pour échapper à la conscription.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/14/eric-ciotti-partisan-d-un-retour-du-service-militaire-n-a-pas-effectue-le-sien_4997492_823448.html#jlrKCdTALPw4Atv4.99


C'est quoi l'adage  populaire : Faites ce que je dit, mais pas ce je fait  :D :D

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Service national : la promesse d’Emmanuel Macron vire au parcours du combattant !  :-[ :P

« Beaucoup disent que c’est impossible à faire […] Cela forge plutôt en moi la conviction que c’est une nécessité », affirmait le président Emmanuel Macron fin janvier concernant sa promesse d’un service national universel et obligatoire Promesse en doute d'Emmanuel Macron.

Contredite, modifiée, retardée et encore floue, cette promesse de campagne fait face à de multiples obstacles, jusqu’à sa remise en question par la ministre des Armées, Florence Parly. Selon elle, ce service ne sera « probablement pas obligatoire, au sens où les gendarmes viendraient rechercher le réfractaire ».

Un pas de côté aussitôt rectifié par le gouvernement, puis par le président.
 Le service devrait comporter «une partie obligatoire de 3 à 6 mois» a-t-il souhaité le 13 février, évoquant une durée « autour d’un trimestre» mais qui pourra «être plus longue si l’on intègre un service civique ». Emmanuel Macron a missionné un groupe de travail qui doit rendre ses conclusions fin avril.
Faux départ

Initialement, le candidat Macron annonçait un service national obligatoire d’un mois pour tous les jeunes entre 18 et 21 ans, « encadré par les armées et la Gendarmerie nationale », offrant « une expérience directe de la vie militaire ». Après l’élection, le ton change : « Il ne s’agit pas de réinventer le service militaire » mais de donner « à la jeunesse de France des causes à défendre, des combats à mener dans les domaines social, environnemental, culturel », explique le chef des armées fin janvier.

Le candidat En Marche prévoyait de présenter un projet de loi  » avant la fin de l’année 2017 «  pour son service national. Six mois après l’élection, la ministre des Armées évoquait des expérimentations en 2019, et une éventuelle généralisation en 2020.

« À quel point la mesure initiale sera éloignée de la version finale ? Plus le président attendra, plus la mesure sera dégradée. C’est pourquoi je pense qu’il veut aller vite », analyse un général pour Lui Président.
Un parcours vraiment obligatoire ?

«À part le président, personne ne croit une seule seconde qu’il pourra être obligatoire», confie un haut fonctionnaire du ministère des Armées à Lui Président, rejoignant ainsi les propos de sa ministre.

Un rapport d’information de l’Assemblée rendu en février préconise un « parcours citoyen en trois étapes », que les jeunes effectueraient entre leur 11e et leur 25e année, et dont une partie serait obligatoire.

Dans un rapport remis fin janvier à Matignon, le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse défend un service national « non obligatoire » pour éviter de « provoquer une rupture dans le parcours de formation, d’emploi ou dans la vie de famille du jeune ».
Les pièges juridiques

La Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme protègent les citoyens contre le travail forcé. C’est pourquoi « on ne peut pas le rendre obligatoire pour des adultes », estime le président de la commission de Défense de l’Assemblée, Jean-Jacques Bridey (LREM).

« Plus on s’éloigne de la notion de défense, plus on se rapproche de la notion de travail contraint », indique le conseiller d’État Jean Fourré. Emmanuel Macron se dit prêt à modifier la Constitution s’il le faut.
Convaincre les jeunes, les députés et les militaires

«Je crois que notre jeunesse l’attend» estimait le président fin janvier. En 2016, 45% des 18-24 ans se disaient défavorables au retour d’un service militaire obligatoire selon un sondage. De nombreux élus lycéens et étudiants s’y opposent. « Peut-on parler d’engagement si c’est une obligation ? », s’interroge  Andreas Christin, coprésident de la la Fédération des maisons des lycéens.

Emmanuel Macron devra aussi convaincre le Parlement, alors que la commission Défense de l’Assemblée a proposé une alternative à son engagement de campagne. Au site FranceInfo.fr, un député LREM de la même commission se dit pris « entre l’enclume jupitérienne et la foudre des armées ».

Si des militaires ont appuyé l’idée d’un tel service auprès du candidat Macron, une grande partie d’entre eux reste méfiante. Déjà sollicitées par les opérations extérieures et par l’opération Sentinelle, les armées ne veulent pas subir le poids d’un dispositif coûteux.
L’obstacle financier

Un service national nécessite des infrastructures et des encadrants pour accueillir près de 800 000 jeunes chaque année. Mais les capacités des armées sont réduites depuis la suppression de la conscription en 1997.

Le candidat Macron tablait sur « 15 à 20 milliards d’euros » d’investissement initial, et « 2 à 3 milliards d’euros » de fonctionnement par an. Son coût pourrait atteindre « jusqu’à 30 milliards d’euros sur cinq ans » selon un rapport du Sénat remis en mai 2017. Des montants critiqués dans un rapport administratif de Matignon, et jugés « démesurés » par le rapport de la commission Défense de l’Assemblée.

Anticipant les critiques des armées, le candidat En Marche avait promis que son service national serait financé «au-delà de l’enveloppe de 2% du PIB» promis Promesse pas encore tenue d'Emmanuel Macron pour le budget de la Défense.

Faut-il indemniser les jeunes appelés ? « Nous l’envisageons », a déclaré Juliette Méadel, membre du groupe de travail constitué par le président. Cette idée était déjà en discussion durant la campagne.  « Nous avions envisagé d’indemniser les jeunes engagés au moins 450€ par mois, mais la facture était trop élevée », rapporte Serge Lepeltier, membre du groupe Défense du candidat Macron. Interrogé par Lui Président, cet ancien ministre se souvient que le budget a été débattu jusqu’à l’annonce de l’engagement : « Emmanuel Macron avait d’abord privilégié un service national de deux mois. Mais l’analyse financière l’a décidé à ne proposer qu’un mois. »

Thomas PERROTEAU
http://luipresident.blog.lemonde.fr/2018/03/13/service-national-la-promesse-demmanuel-macron-vire-au-parcours-du-combattant/

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Le Monde s’intéresse à la désertion au sein des armées qui représente 74 % des infractions commises par des militaires français pendant leur service.
Selon les chiffres de la direction des affaires pénales militaires (DAPM), depuis 10 ans, 1 810 soldats désertent chaque année. Ces désertions concernent surtout des jeunes engagés déçus par la réalité du métier ou en raison "d'erreurs de casting" rendues possibles par un très faible taux de sélectivité.
 Selon l'article, faute de sensibilisation par la Direction des affaires pénales militaires (DAPM), la plupart des juges maîtrisent mal ce contentieux de niche.
Sur les dix dernières années, en moyenne 1 810 soldats, presque tous issus de l’armée de terre, ont ­déserté chaque année. Après une baisse en 2016 (1 213), le taux est remonté en 2017 avec 1 544 cas, deux ans après le début de la vague d’attentats et la mise en place de l’opération Sentinelle, "Ce taux, qui reste stable au fil du temps, s’explique la plupart du temps par une mauvaise perception des rigueurs du métier militaire" commente un officier supérieur.

Le jeune homme lance un dernier regard inquiet à sa mère et à sa copine, et s’avance timidement à la barre. La juge lit : « Vous comparaissez pour désertion en temps de paix, le 3 octobre 2016. Vous n’êtes pas revenu après un quartier libre. Vous avez expliqué que vous vous faisiez une idée différente de l’armée, que le métier n’était pas passionnant et que vos journées consistaient à faire un peu de sport le matin, puis à attendre en chambre jusqu’à 17 h 30. » La magistrate ­redresse la tête, l’air navré, puis interpelle le prévenu : « Quand vous vous êtes engagé, vous pensiez que ce serait formidable tout le temps ? » Il baisse les yeux comme un enfant pris en faute. 
Il sait bien qu’il n’aurait pas dû abandonner son poste de parachutiste dans l’armée de terre. Mais quand il s’est engagé, en juin 2015, c’était pour « aider les autres », ­ « défendre des valeurs », « être au cœur de ­l’action » et « voyager ».  :)
 Il ne s’attendait pas à s’ennuyer sec en caserne, à mille lieues du quotidien trépidant qu’on lui avait promis au recrutement. « Ça m’a déçu, bredouille-t-il. J’avais l’impression que je ne servais à rien et que je ratais ma vie. »
« Mais vous avez signé un contrat de cinq ans, l’admoneste la juge. On ne peut pas dire, au bout d’un an et demi : “Bon, je m’en vais.” Ça ne marche pas comme ça. »
Le procureur enfonce le clou : « Il y a des attentes de la nation. Nos militaires risquent leur vie pour la France ! Ce n’est pas un engagement comme un autre. »

A la chambre militaire du tribunal de grande instance de Toulouse, ce matin d’hiver, un déserteur chasse l’autre. Il y a ce garçon, bien droit dans son long manteau, qui fond en larmes en racontant n’avoir pas ­toléré qu’on lui « crache dessus » lors d’une ronde « Sentinelle ».  :-[

Depuis les attentats de 2015, la proportion de désertions faisant l’objet d’un jugement a augmenté de 35 % en 2015 à 85 % en 2016 et 2017, en raison du fort besoin exprimé par les armées.
Depuis la suspension de la conscription, le nombre de cas de désertion devrait être anecdotique. Avec la professionnalisation des armées, les raisons pour un soldat  de ne pas rejoindre sa caserne ou sa base n’ont théoriquement plus lieu d’être dans la mesure où, désormais, l’état militaire n’est plus imposé comme jadis mais librement choisi.
Qui plus est, chaque engagé a la possibilité de dénoncer son contrat au cours de sa période probatoire de six mois.
Dans les grandes lignes, les déserteurs peuvent se classer selon deux catégories. Il y a ceux dont le caractère et la personnalité sont manifestement incompatibles avec la vie militaire (discipline, éloignement, sujétions). Là, il s’agit manifestement d’erreurs de « casting » que l’armée de Terre espère bien éviter en mettant en place de nouveaux outils pour le recrutement.

Puis il y a ceux qui sont déçus de la vie militaire, qu’ils avaient idéalisée avant de pousser la porte d’un Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées (CIRFA), leurs rêves d’aventures et d’actions s’étant fracassés sur le côté routinier et peu exaltant des patrouilles Sentinelle, telles qu’elles étaient organisées il n’y a pas encore si longtemps. « Faire le planton toute la journée en se faisant dévisager et dénigrer par les gens ça ne donne pas envie de continuer », a témoigné un de ces jeunes déçus dans les colonnes du journal.
"Les armées font de très belles pub pour le recrutement mais ça fonctionne à court terme. Sur le long terme, la fidélisation est un enjeux majeur. Entre la pub pour le recrutement et la réalité au quotidien, il y a un sacré GROS décalage.  :P :-[ :( :(

Sources
http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/04/17/le-temps-des-deserteurs_5286322_3224.html
http://www.opex360.com/2018/04/18/2017-1-544-cas-de-desertion-ont-ete-constates-armees/


Hors ligne Jeano 11

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RAPPORT D’INFORMATION DÉPOSÉ en application de l’article 145 du Règlement
PAR LA COMMISSION DE DE LA DÉFENSE NATIONALE ET DES FORCES ARMÉES
en conclusion des travaux d’une mission d’information (1) sur le service national universel ET PRÉSENTÉ PAR Mmes Marianne DUBOIS et  Émilie GUEREL.

« Le service militaire a été créé en 1905, comme vous le savez, à une époque où il fallait des poitrines à opposer à d’autres poitrines – si j’ose dire – face à un danger extérieur. Cette époque est complètement révolue. Nous n’avons plus besoin d’appelés, de gens faisant leur service militaire. » Le 22 février 1996, le président de la République, M. Jacques Chirac, annonce en même temps la professionnalisation des armées et la fin de la conscription, qui ne sera finalement que suspendue par la loi du 28 octobre 1997 portant réforme du service national (1).

Plus de vingt ans après cette suspension, que l’on peut raisonnablement juger définitive, force est de constater que l’idée du rétablissement d’une forme militaire de service national ressurgit régulièrement, au gré des crises qui frappent notre pays, tant dans les enceintes de débats politiques qu’au sein de la société tout entière. Cette résurgence revêt une acuité particulière aujourd’hui, tant le « rétablissement » d’un service national a constitué une thématique de campagne importante lors de la dernière élection présidentielle.

[....................]

Vos rapporteures ont conscience qu’aujourd’hui encore, une partie des Français éprouve une certaine nostalgie du temps du service. Pourtant – elles en sont convaincues – cette nostalgie repose bien souvent sur des souvenirs évanescents et sur une image floue et souvent idéalisée de la conscription. Dans le même temps, vos rapporteures partagent le constat du président de la République quant à la nécessité de redonner du sens au service national universel tel qu’il existe actuellement. Telle était d’ailleurs la conclusion de l’une d’entre elles dans un précédent rapport d’information (3). En l’état, le service national universel, dont la forme est définie à l’article L.111-2 du code du service national, est difficilement lisible et ne permet pas d’atteindre pleinement ses objectifs : concourir à la défense et à la cohésion de la Nation.

C’est pourquoi, fortes des avis et témoignages recueillis lors de leurs travaux, elles proposent de le refondre, autour d’un parcours citoyen renforcé et rationalisé pour les jeunes de 11 à 25 ans, s’appuyant sur les dispositifs existants qui fonctionnent et mobilisant de multiples acteurs.

Ce nouveau service national universel comprendrait trois étapes.

Première étape, pour les 11-16 ans, l’apprentissage de la citoyenneté, au travers de deux phases, l’une obligatoire et uniforme, l’autre reposant sur le volontariat et des initiatives locales.

S’agissant de la phase obligatoire et uniforme, il s’agirait de conforter l’éducation à la citoyenneté dans le cadre scolaire, en réformant l’enseignement de défense afin de mieux l’identifier, le valoriser et l’évaluer. Parallèlement, vos rapporteures proposent la création d’une semaine annuelle de la défense et de la citoyenneté, obligatoire dans chaque établissement scolaire de la sixième à la troisième, qui se déroulerait au même moment sur l’ensemble du territoire. Ainsi existerait-il un temps unique sur le territoire national, durant lequel tous les élèves réaliseraient, au sein de leur établissement, leur semaine du parcours citoyen, de manière complémentaire aux actions conduites le reste de l’année scolaire. Cette semaine serait organisée autour de cinq modules : défense et sécurité, résilience, droits et devoirs, mémoire et engagement, bilan individuel.

[..............]

Deuxième étape, à 16 ans, l’expérience de l’engagement et la délivrance du passeport citoyen. Il s’agit là, pour vos rapporteures, d’établir une forme de « rite de passage » vers l’âge du citoyen actif, en donnant un caractère particulier à la semaine de la défense et de la citoyenneté. Vos rapporteures ont identifié deux options qui leur paraissent toutes deux pertinentes, mais aux ressorts philosophiques comme aux impacts budgétaires radicalement différents.

[................]

Troisième étape enfin, celle du jeune citoyen actif de 16 à 25 ans. Vos rapporteures préconisent d’accompagner la montée en puissance de tous les dispositifs d’engagement dès 16 ans – préparations militaires, jeunes sapeurs-pompiers, engagement associatif, service civique, notamment – en développant des outils incitatifs et en valorisant l’engagement des jeunes tant dans les parcours universitaires que les parcours professionnels. Pour cette dernière phase, vos rapporteures sont en effet convaincues que la contrainte serait contre-productive, alors même que l’engagement repose sur le don volontaire de sa personne et de son temps.
Aux yeux de vos rapporteures, ce parcours citoyen renouvelé présenterait plusieurs avantages.

[.................]

En l’état actuel du droit, le service national comprend des obligations et des dispositifs reposant sur le volontariat et l’engagement personnel, au rang desquels on compte, depuis la loi de 2010 précitée, le service civique.

Source et totalité du texte sur http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-info/i0667.asp

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Vos rapporteures ont conscience qu’aujourd’hui encore, une partie des Français éprouve une certaine nostalgie du temps du service.

Le métier de militaire , comme celui de gendarmes et policiers est très contraignant, et a mon avis ne doit se faire que sur la base du volontariat , voire du sacerdoce   :D

Faire croire aux gens que l'on résoudra les problèmes d'incivismes, de délinquances, et d'appartenance à une nation par le retour d'un ersatz de service national, mis en place par des personnes qui ne l'ont pas fait (ex Mr Macron, trop jeune, ou Mr Cioti qui s'est fait exempter ) , sans donner les moyens a l'éducation nationale, et la justice (61 euros par habitants pour la justice en France, 114 euros pour l’Allemagne ) , est scandaleux , voire criminel .
Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent !

Hors ligne Jeano 11

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Du SNU à la criminologie  8)

Discrète mais déterminée, Luce est une adolescente qui, comme plus de 30 000 jeunes de son âge en 2020, s’est lancée dans la grande aventure du SNU, le Service national universel.
L’occasion d’une première approche de la gendarmerie et de la découverte, en vrai, d’un univers qui l’intéresse depuis son plus jeune âge.

À 17 ans, Luce est une jeune fille, plutôt réservée, dont le rêve est de devenir criminologue. Pour découvrir ce métier qui la passionne depuis de nombreuses années et qui est l’une des spécialités de la gendarmerie, elle a intégré, en 2020, le Service national universel (SNU) dans les rangs de l’Institution. Une session quelque peu bouleversée par la crise sanitaire, mais qui lui a tout de même permis de mettre un premier pied dans cet univers, auparavant inconnu. « La gendarmerie, je n’y connaissais rien. C’est une amie qui m’a mise au courant pour le SNU », explique la jeune fille.

À la découverte de la gendarmerie

Ce qui a motivé Luce à intégrer la gendarmerie, c’est la découverte de l’Institution, mais pas seulement. « Quand je me suis renseignée pour le SNU, ils ont parlé de transmettre des valeurs républicaines, de cohésion et d’esprit d‘équipe […], ça m’a intéressée. Je me suis dit, "et bien allons-y, ce sera enrichissant, ce ne sera que du positif". » Une perception qui se confirme lors de son passage au groupement de gendarmerie départementale de l’Isère, à Grenoble, pour la réalisation de la phase 2 du SNU. C’est là qu’elle découvre le fonctionnement de la gendarmerie. « Le SNU m’a donné une large idée de ce qu'est la gendarmerie et m’a permis de découvrir ce monde. »

De la passion à la vocation

Mais si ce milieu intéresse autant Luce, c’est aussi et surtout parce qu’il a un lien direct avec le choix de sa future carrière. En effet, depuis maintenant plusieurs années, Luce n’a qu’un rêve : devenir criminologue.
Bercée par les romans policiers, qu’elle dévore depuis toujours, elle s’est passionnée ces dernières années pour une vision souvent peu abordée dans les récits d’enquêtes : la psychologie des criminels. « Ce qui me perturbait, c’était qu’on a tout le temps le point de vue des enquêteurs, mais rarement, voire jamais, celui de l’individu qui commet les crimes », indique-t-elle, avant de poursuivre :
« J’avais déjà l’idée de la criminologie, mais je ne savais pas comment cela s’appelait. J’ai fait des recherches et j’ai découvert ce que c’était et je me suis dit "c’est ça que je veux faire". »

Après avoir identifié le parcours et les études nécessaires à cette profession, c’est tout naturellement qu’elle a choisi la gendarmerie pour exercer plus tard.

Être réserviste, « c’est être utile »

L’intérêt que Luce porte au monde militaire n’est pas tout récent. « En troisième, je voulais être pilote dans l’armée de l’Air », confie-t-elle. Aujourd’hui, son choix est bien arrêté et s’est même renforcé au cours du SNU. Après son bac, Luce veut donc intégrer une licence de psychologie. En attendant, elle tient à poursuivre son engagement dans la gendarmerie en terminant son cursus de SNU, qui a été retardé par la crise sanitaire, puis en devenant réserviste, car « c’est un engagement de plus, c’est être utile » , conclut-elle.

Source https://www.gendinfo.fr/paroles-de-gendarmes/Portraits/du-snu-a-la-criminologie-rencontre-avec-luce