Auteur Sujet: Polémique autour des "gestes bizarres" de l'urgentiste de Valence  (Lu 4618 fois)

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Polémique autour des "gestes bizarres" de l'urgentiste de Valence


 © 2008 AFP (Dominique Faget)Un véhicule du Samu


L'affaire du médecin urgentiste de la Drôme, placé sous le statut de témoin assisté après des "gestes bizarres" sur une femme de 87 ans, victime de malaise cardiaque à Valence, a pris de l'ampleur lundi, la profession dénonçant des "accusations mensongères".

Tout a commencé avec la mise en garde à vue samedi matin de ce médecin. Il a été arrêté à la suite d'un rapport du directeur de l'hôpital de Valence faisant état de "gestes tout à fait bizarres au regard de la pratique médicale normale" lors d'une intervention sur Elise Charmasson, frappée par un malaise cardiaque, fin septembre dans un salon de coiffure de la ville, selon le procureur.

Dimanche, une information judiciaire pour "homicide volontaire" a été ouverte par le parquet de Valence à l'encontre de ce médecin de 41 ans, déjà suspendu de ses fonctions hospitalières début octobre.

Il est finalement sorti libre du tribunal le même jour. Le juge a estimé qu'il n'existait "pas suffisamment de raison de le mettre en examen", s'est félicité son avocat, Me Philippe Chasteau.

Il a cependant été placé sous le statut de témoin assisté, à mi-chemin entre celui de simple témoin et celui de mis en examen.
Ni l'hôpital ni le parquet n'ont souhaité préciser les gestes qui sont reprochés au médecin. Il n'a fait que "refermer la mâchoire d'une personne déjà morte", selon son avocat.

"Lorsque les appareils ont été retirés, la mâchoire de la victime a eu des mouvements réflexes, dits +gasp+, et mon client a fermé sa mâchoire par en-dessous", a-t-il détaillé à l'AFP.
"Elle était morte au niveau cardiaque, ces mouvements ne signifient pas qu'elle essayait de respirer, ce sont des réflexes qui peuvent impressionner", a-t-il estimé, indiquant que des témoins dont une infirmière avaient "pris ce geste pour une tentative d'étouffement".


 © 2008 AFP (Pascal Allee)Patrick Pelloux, président de l'Amuf, le 3 octobre 2008 à Rennes


Même son de cloche chez le docteur Gille Célérien, médecin traitant d'Elise Charmasson. Il était présent "par hasard", lors de l'accident de sa patiente, son cabinet se trouvant à deux pas du salon de coiffure et du domicile de cette dernière.

Lors d'un entretien lundi avec l'AFP, le médecin a été formel: l'urgentiste "a eu un comportement professionnel dans les règles de ce qu'il fallait faire dans les cas d'arrêt cardiaque".

Rappelant que sa patiente avait de "gros antécédents cardiaques", il a salué l'urgentiste "calme et responsable qui, confronté à une crise cardiaque, a fait ce qu'il devait faire et qui l'a fait jusqu'au bout".

Lundi, le président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), Patrick Pelloux, a lancé la polémique, en dénonçant des "accusations mensongères".

Victime d'une "cabale", ce médecin a été "arrêté et mis en garde à vue sur des témoignages et des interprétations erronées", a-t-il insisté, estimant que le médecin avait simplement "fait son travail d'urgentiste".

"Pourquoi l'hôpital a-t-il dénoncé notre collègue à la justice sans appréciation interne? Pourquoi ce silence qui a fait courir les rumeurs les plus stupides pendant 48 heures? Qui a interdit aux médecins du Samu de Valence de s'exprimer, ce qui aurait pu calmer la calomnie?", s'est étonné le Dr Pelloux.

Le Samu de Valence, interrogé lundi par l'AFP, a renvoyé à la direction de l'hôpital. Celle-ci confirme seulement dans un communiqué laconique avoir "sollicité une enquête administrative" - et saisi la justice - au sujet des conditions "inappropriées" de prise en charge de cette patiente.

"A ce rythme-là, tous les urgentistes vont être arrêtés en fin de journée!", s'inquiète quant à lui le président de l'Amuf.