Le plan Vigipirate normal ou renforcé ne va pas bouleverser les habitudes. Il ne faut pas s’attendre à voir arriver des camions de forces supplémentaires. « Nous respectons le message ministériel en faisant plus avec autant au prix d’une priorisation », souligne le directeur de cabinet du préfet.
La police, la gendarmerie et les militaires vont continuer à patrouiller dans les sites sensibles et touristiques avec une vigilance accrue, notamment sur tout ce qui concerne les colis abandonnés ou suspects. Une attention qui doit également concerner les usagers des transports en commun dans les bus et les trains mais également dans les lieux qui accueillent du public (école, grand magasin, hypermarché…).
« Cette communication ministérielle sert surtout à rappeler que la vigilance est une affaire de tous et qu’il ne faut pas hésiter à signaler une valise ou un paquet oublié ou quelque chose de suspect, sans céder à l’esprit de panique », indique le chef du service interministériel de défense et de protection civile à la préfecture. Si le renforcement du plan Vigipirate est un signe que le gouvernement se prépare à toute menace potentielle, le seuil d’alerte, lui, n’a pas été relevé. « Le plan Vigipirate était déjà “rouge” depuis 2005, année des attentats dans les transports publics de Londres et le stade “rouge renforcé” était déjà en vigueur depuis le début de l’intervention militaire lancée par la France au Mali en janvier pour stopper une avancée des islamistes armés vers le Sud.
Plusieurs mesures, concernant tout particulièrement les transports publics ferroviaires et aériens, la sécurité des bâtiments recevant du public, la sécurité des rassemblements de personnes, ont déjà été renforcées au regard de la situation au Mali ».
Le plan VIGIPIRATE a pour objectifs :
- d’assurer en permanence la protection des citoyens, du territoire et des intérêts de la France contre la menace terroriste ;
- de développer et maintenir une culture de vigilance de l’ensemble des acteurs de la Nation, afin de prévenir et de déceler le plus en amont possible toute menace d’action terroriste ;
- de permettre une réaction rapide et coordonnée en cas de menace caractérisée ou d’action terroriste, afin de renforcer la protection, de faciliter l’intervention, d’assurer la continuité des activités d’importance vitale, et donc de limiter les effets du terrorisme.
Le plan VIGIPIRATE a été rénové selon deux grands axes :
http://www.service-public.fr/actualites/001793.html- la visibilité et de la compréhension du plan ont été renforcées en associant un périmètre plus large d’acteurs, en renforçant la communication publique pour mieux informer la population et les opérateurs ;
- le fonctionnement du plan bénéficie d’une amélioration de l’évaluation de la menace terroriste et d’un pilotage plus précis des mesures de protection.
Il s’articule en deux parties :
- un document public, visant à informer la population des mesures de protection et de vigilance qui la concernent et à mobiliser l’ensemble des acteurs du plan ;
- un document classifié, destiné aux pouvoirs publics et aux opérateurs d’importance vitale, comprenant toutes les précisions nécessaires à sa mise en œuvre.
Le plan VIGIPIRATE comporte deux niveaux : la vigilance et l’alerte-attentat. Ils sont destinés à signifier la vigilance de la Nation et, en cas de nécessité, la mise en alerte du pays.
- La vigilance correspond à la posture permanente de sécurité. Elle se traduit par la mise en œuvre de mesures permanentes d’intensité variable, dans le but d’assurer au quotidien la sécurité de tous. Pour faire face à une augmentation ponctuelle de la menace terroriste ou de certaines vulnérabilités, la vigilance peut être renforcée par la mise en œuvre de mesures additionnelles plus contraignantes, mais temporaires et ciblées sur une zone géographique ou dans un secteur d’activité donnés.