Bourges. Un professeur armé d'un sabre a tué une policière de 30 ans, hier matin, à la préfecture de Bourges (Cher) et blessé deux autres personnes. Le forcené venait de se voir refuser un port d'arme.
Un forcené a mortellement blessé, hier matin, à coups de sabre, une policière à la préfecture du Cher, à Bourges, et blessé deux autres personnes, un policier et une fonctionnaire.
« L'agresseur est un professeur de sciences et vie de la terre de Bourges, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant qui s'est rendu sur place. Il n'était absolument pas connu des services de police mais il donnait, aux dires de l'autorité académique, des signes de faiblesse dans son enseignement ».
Cet homme, Olivier Rozon, âgé de 33 ans, a été blessé d'une balle à la jambe avant d'être maîtrisé et conduit à l'hôpital.
Le professeur est arrivé à la préfecture dans la matinée pour demander un permis de port d'arme à feu de 4e catégorie. On lui a expliqué qu'il ne remplissait pas les conditions et il est reparti pour revenir un quart d'heure plus tard avec un sabre japonais d'une longueur d'environ 80 cm qu'il portait dans un fourreau à la ceinture.
30 ans et mère de deux enfants
« J'ai assez rapidement vu que cette personne avait un trouble de comportement, il n'était pas particulièrement agressif mais il était très véhément », rapporte Christophe Vareilles, chef du bureau réglementation de la préfecture.
Les fonctionnaires présents ont tenté d'apaiser leur interlocuteur dans un bureau derrière un guichet tout en faisant appeler les forces de l'ordre.
« C'est lorsqu'il a vu les uniformes arriver, poursuit le fonctionnaire, qu'il a sorti son arme et a donné des coups tout autour de lui », blessant une fonctionnaire puis deux des policiers accourus sur place.
Un troisième policier a tiré et l'a blessé à la jambe, avant qu'il ne soit maîtrisé et interpellé, toujours selon ce témoin.
Une quinzaine de véhicules de secours et de police ont été mobilisés. Les blessés ont été transportés sur des brancards, avant que la rue ne soit bouclée.
Grièvement blessée au thorax, la policière est décédée peu après. Âgée de 30 ans, cette brigadière et épouse d'un policier était mère de deux jeunes enfants.
L'autre policier et la fonctionnaire ont été légèrement blessés.
La sécurité dans les lieux publics
Claude Guéant, qui était en déplacement dans la région, s'est rendu à leur chevet avant de se rendre à la préfecture.
« Ce drame rappelle que le métier de policier est un métier de service public quotidien, un métier toujours dangereux qui mérite le respect et la considération », a-t-il déclaré en se disant « infiniment triste et bouleversé ». François Hollande, candidat à la primaire socialiste, a exprimé son « intense émotion » et sa « profonde indignation » en appelant à « la sanction la plus sévère ».
Pour sa part, le syndicat UNSA police a dénoncé dans un communiqué ce « lâche assassinat » en demandant que « les peines maxima soient systématiquement appliquées aux tueurs de policier ou gendarmes ».
Lorsque son état le permettra, le professeur devrait être examiné par un psychiatre. déjà, plusieurs lycéens sous le choc, interrogés devant l'établissement où le professeur exerçait, ont évoqué des propos « loufoques », voire menaçants ou racistes. « Il disait qu'on allait tous mourir en 2012 », explique une jeune fille qui requiert l'anonymat. « Il parlait de loups-garous et de zombies. Un jour il a traité quelqu'un de nazi ».
