Les gendarmes travaillent quotidiennement pour assurer la sécurité des voyageurs dans les transports publics. Ils sont prioritairement déployés sur les lignes jugées les plus problématiques.
Une expérimentation en cours avec la SNCF permet la mise en place de patrouilles conjointes entre les militaires et les agents de la sûreté ferroviaire.
Le but : assurer une présence visible avec un certain effet dissuasif.
Peu avant 8heures, en gare de Menton, les gendarmes attendent le train reliant la gare de Nice à Tende. Dans les rangs de la gendarmerie : trois gendarmes, dont deux réservistes, et une équipe cynophile spécialisée dans la détection de produits stupéfiants. Si les voyageurs attendent le train à l’abri, les gendarmes, eux, se placent en bout du quai, prêt à monter. « Nous prenons directement contact avec le conducteur et le contrôleur, afin de prendre connaissance des problèmes ou des situations particulières auxquels ils ont pu être confrontés à bord du train », explique le gendarme Nouam Ben Moussa, du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Menton. Dans le train, les voyageurs regardent les militaires se frayer un chemin entre les sièges, passant de wagon en wagon. Leur présence est loin de passer inaperçue.
Des patrouilles pour rassurer et sécuriser
Le région de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte-d’Azur a passé un accord avec la SNCF Sud Est pour effectuer régulièrement des contrôles sur les lignes où des incivilités sont constamment signalées : insultes, non-paiement de billets, hurlements, dégradation de matériels, consommation de stupéfiants, agressions, vols …
En 2017, 384 patrouilles mixtes ont été réalisées (dont 72 dans le département des Alpes Maritimes) et plus de 2500 personnes ont été contrôlées et 41 personnes interpellées en région PACA.
« La situation dégradée sur la ligne reliant la ville de Nice à Tende est générée par la fréquentation d’élèves en difficultés, issus de différents lycées professionnels situés dans l’arrière-pays, placés sous le régime de l’internat », explique la chef d’escadron Céline Maumy, commandant la compagnie de gendarmerie départementale de Menton.
L’objectif est simple : rassurer les usagers et les personnels de la SNCF empruntant régulièrement cette ligne.
Les patrouilles sont donc cadencées sur le rythme scolaire. « Les réservistes de la gendarmerie accompagnent systématiquement les trains le lundi matin, le mercredi après-midi et le vendredi soir », précise la chef d’escadron.
Les personnels de la compagnie de Menton et de Nice sont régulièrement engagés dans ce dispositif, ainsi que les militaires du Psig. Des opérations sont également organisées de manière conjointe avec les agents de la sûreté ferroviaire venant compléter le dispositif de contrôle à bord du train.
« Ces services nous permettent de connaître notre population ‘hebdomadaire’ présente sur notre secteur et susceptible de créer des perturbations », justifie l’officier.
Un dispositif ajusté en fonction des problématiques
« La gendarmerie participe au contrat local de sécurité, qui se réunit tous les mois, au cours duquel nous réalisons un état des lieux des événements ayant eu lieu sur le réseau ferroviaire du département », explique le lieutenant-colonel Dominique Blasius, officier prévention et partenariat du groupement de gendarmerie départementale des Alpes-Maritimes.
Contrat local de sécurité, quèsaco ? Il s’agit d’un partenariat entre l’État et les collectivités, impliquant l’ensemble des acteurs locaux en mesure d’apporter une contribution à la sécurité. Il a pour mission de centraliser les informations relatives ou des problématiques repérées en matière de tranquillité publique et de prévention de la délinquance sur le territoire.
En janvier 2018, la direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes a recensé 53 faits de délinquance sur le service ferroviaire dont 42 se sont principalement passés à bord des trains.
« En fonction des problématiques rencontrées, nous ajustons les dispositifs et les moyens en impliquant nos réservistes. Ils interviennent autant que de besoin », explique le lieutenant-colonel.
Un partenariat qui chemine haut
Le partenariat instauré entre la SNCF et la gendarmerie depuis plus de 15 ans permet notamment la mise en place de patrouilles communes gendarmerie / SUGE à bord des trains.Il s’agit de montrer les uniformes les uns à côté des autres dans une action de prévention commune.
Le modèle est assez unique en son genre, mélangeant mission régalienne et sûreté ferroviaire.
Le maître mot est la complémentarité. « Bien évidemment, il n’y a pas de concurrence entre les deux services. Cela n’apporte que des points positifs pour les deux institutions, nos personnels et la population ».
Source Gendarmerie
https://www.gendcom.gendarmerie.interieur.gouv.fr/Sur-le-terrain/Immersion/Surete-ferroviaire-une-mixite-pour-plus-de-securite