Ah oui, non, les débats philosophiques c'est pas l'objectif. Oui ça dépend de la conception de se rendre "utile". Le type qui plie les tracts pour que son patron puisse faire sa campagne politique est utile... à son patron
Quand je parlais de se rendre utile, c'est dans le sens aider les autres, ceux qui ont des problèmes, ce genre de choses, c'est sûr que je suis utile à mon entreprise, si je m'en vais ils vont avoir des soucis en informatique, et devront me remplacer... et à mon avis mon remplaçant ils vont devoir le payer plus cher que ce qu'ils me payent... quand je suis rentré dans la boite, on n'avait pas vraiment besoin de moi, pas beaucoup d'informatisation, ce genre de choses, j'ai surtout fait de la comptabilité au début. Maintenant la société est super informatisée, et je suis le seul à savoir gérer tout ça... (quelqu'un d'autre d'extérieur le pourrait aussi, mais personne DANS la société ne pourrait me remplacer comme ça au pied levé, personne n'a assez de connaissances en informatique pour ça)
Je comprends ce que tu veux dire, l'humilité, sans rien attendre en retour. Mais un bénévole, qui aide les autres, doit-il se sentir coupable d'en éprouver de la satisfaction, d'avoir aidé les autres ? C'est sûr, si après il se met à râler parce que, par exemple, il n'est pas passé à la TV, que personne ne s'est aperçu qu'il était là, qu'il avait aidé, là il y a un problème. Mais la simple satisfaction d'avoir servi à quelque chose, est-ce un sentiment coupable ? Je trouve qu'au contraire, un tel sentiment est bénéfique, car ça évite d'être blasé parce que l'on fait.
Il faut que je sorte de cette entreprise, car je ne supporte pas d'aider un patron à faire ses "magouilles", il y a des choses pas très nettes ici, mais ça c'est encore un autre débat, un débat qui m'a même amené à penser que je préfèrerais être caissier de supermarché plutôt que de rester ici, même si c'est moins bien payé. (En fait je n'aime pas la politique et cette entreprise est super politisée)
Mais en fait, mon cheminement a été multiple... A l'origine j'ai voulu me rendre utile à mon prochain, alors j'ai pensé au bénévolat. Croix rouge d'abord, j'ai téléphoné, les postes disponibles n'étaient qu'en semaine, le matin, quand je travaille. Et le week-end uniquement pour les secouristes, et donc ça demande une formation. Et c'est là que j'ai pensé à devenir secouriste, pour aider les autres. Et de fil en aiguille, j'ai repensé à mon idée que j'avais eu il y a quelques années de devenir ambulancier, et j'ai pensé aux différents métiers de la santé qui me permettraient de travailler tout en me rendant utile, et donc à quitter cette entreprise.
Dans un métier, quel qu'il soit, il faut se sentir bien, il faut qu'on ait le sentiment d'accomplir quelque chose, sinon le métier on le fait mal. Et donc je suis toujours dans une démarche d'analyse des possibilités qui s'offrent à moi, afin de faire à la fois un métier qui me plaise, qui me permette de me sentir utile à mon prochain (voilà, là je précise pour l'utilité), et qui me permette aussi de ne pas sacrifier ma vie de famille.
Et entre nous, j'aurais été boulanger ou plombier, je me serais senti plus utile que dans le métier que je fais actuellement ^^
(PS : pour moi, l'humilité ça veut dire ne pas aller dire qu'on est supérieur aux autres, ce genre de choses. Une personne humble a quand même le droit d'être heureux de ce qu'elle fait pour rendre service, non ?)