Quel avenir et quelle implication aura notre profession dans l'UPH ??
Une question simple se pose quand on voit la tournure actuelle que prend notre profession. Les derniers congrès patronaux, d'ailleurs de moins en moins représentatifs du petit patronat, de leurs valeurs, de leurs idées, vont dans le sens des gros groupes qui gouvernent le transport sanitaire. L'UPH ne sert à rien, coûte cher en consommables et ne rapporte rien. De plus, le diplôme d'état d'ambulancier est trop long à passer, du coup, ils ont eu cette idée : pourquoi ne pas en réduire le temps ? Cela permettrai d'avoir des salariés frais, ayant le sourire du débutant, de la malléabilité à souhait, de moins verser de primes d'ancienneté et d'avoir trois sessions par an. Former le plus grand nombre en abaissant le contenu de la formation, tout ça n'est peut-être qu'une histoire d'argent...
On va rentrer dans un concept d'ubérisation du transport sanitaire. Croyez vous que les salariés travailleront dans des conditions acceptables ? Avec l'épanouissement que peut apporter le travail bien fait ? Que notre profession sera tiré vers le haut ? Que l'UPH sera fait par les ambulanciers ?
Ces questions je me les pose beaucoup en ce moment. Je ne conçois pas le low-cost et le transport sanitaire, les contrats et le rendement excessif avec une qualité professionnelle. Je n'adhère pas à cette politique de réduction du temps de formation de notre diplôme, au contraire je la voyais évoluer en temps et en qualité avec l'introduction de la PHTLS, de l'AMLS, de formation pédiatrique....Je me suis trompé...Les syndicats non représentatifs patronaux en ont décidé autrement. Et quoi penser de ces managers, des grosses têtes d'école de commerce ou des ces logisticiens qui seront à la tête des différentes structures ? Eux qui n'auront jamais mis le cul dans une ambulance et qui vont gérer des transports sanitaires comme de la marchandise rentable, je ne pense pas qu'ils connaissent le terme UPH déjà, alors de là a y investir....Ils maîtrisent mieux le lobbying plutôt que le brancard de leur ambulance.
Les gardes préfectorales, seront-elles assurées ? Ou préfère t-on payer des carences qui seront moins chères qu'un équipage avec une ambulance. Peut-on avoir plus de matériel dans nos ambulances pour une meilleure prise en charge du patient ? Ou préfère-t-on en retirer pour faire encore des économies. Peut-on répondre à un cahier des charges du véhicule afin d'assurer les gardes SAMU ? Ou préfère-t-on avoir pleins de certificats ISO afin de répondre aux futurs gros contrats . Peut-on fidéliser et former nos salariés ? Ou préfère-t-on un turn over encore plus important.
Comment voulez vous qu'on soit pris au sérieux dans l'UPH avec de telles politiques d'entreprise ?
Je prend l'exemple d'un département que je connais, où le taux de carences d'ambulances est le plus faible de France. L'IGAS cite sur son rapport de novembre 2016, la bonne place du 44 dans le faible coût du transport sanitaire. La régionalisation de la géolocalisation des ambulances, adhérant à une charte commune, va être mis en place. Est-ce que ces groupes auront autant d'investissement pour l'UPH ? Ou est ce qu'ils vont se concentrer sur leurs contrats ? L'avenir nous le dira !!
Je pense qu'il faut une contre attaque, montrez que l'ubérisation du transport sanitaire n'écrasera pas les six branches de notre étoile de vie. Arrêtons les guerres de clochers, organisons nous dans chaque département et/ou région, formons nous encore plus, montrons notre professionnalisme et notre passion dans nos ambulances, innovons et restons passionnés. Ce message s'adresse autant aux patrons passionnés qu'aux salariés. L'un ne va pas sans l'autre.