Bon, dernière intervention de ma part sur ce sujet dans la mesure ou de toutes façons chacun restera sur ses positions, ce qui fait qu’on a comme d’habitude et comme partout des discussions stériles et orientées en fonction du vécu ou des affinités de chacun
Depuis le début de ce sujet, on n’arrête pas de me rappeler ceci, ou cela parce que c’est dans telle ou telle réglementation « pompier »
Je les connais aussi bien que vous, j’ai tout de même 15 ans d’expérience chez le pompiers, expérience qui s’est faite dans plusieurs départements, et dans des centres d’importance où le nombre d’interventions en période estivale (40 à 50 sorties par garde de 12 heures en moyenne / 7 vsav) ne correspondait en rien avec ce que peut espérer dans ses rêves les plus fous un pompier volontaire dans les zones rurales, dans un centre qui sort 60 ou 70 fois par an
Donc nous débattons depuis 2 ou 3 jours sur le bien fondé de telle ou telle méthode, officielle ou encore officieuse
Officielle, ces méthodes sont ce qu’elles sont, ont été validées pour leur efficacité, n’y revenons pas, vous n’avez pas à m’en convaincre, je les connais aussi bien que vous
Officieuse, et bien oui c’est là que le bas blesse, car qui dit officieuse dit automatiquement innovante, choquante, inadaptée, etc - - - - et on oublie pas de faire un comparatif avec ce qui est en vigueur
Moi je vous parle de matériel validé, de technique à 2, de méthode en cours d’étude, mais la question en réalité est :
Est elle moins sécuritaire pour le patient, et bien non au contraire puisque nous appliquons une double immobilisation, donc qui peut le plus peut le moins, mais on ne va pas re-détailler, puisque de toutes façons, et heureusement, la décision finale ne vous appartiendra pas
Je ne sais plus qui a dit sur un autre message que je ne devais pas avoir une grande expérience en relevage, remarque tout a fait drôle dans la mesure ou j’aimerai bien connaître le pompier qui a une grande expérience dans ce domaine, moi en 15 ans, avec un nombre incalculable d’intervention, j’ai dû intervenir pour des rachis, 2 ou peut être 3 fois, et encore, en étant honnête, des suspicions oui, un seul avéré, et que celui qui en a 20 dans ce même laps de temps me le prouve, des fictives en manœuvre, oui, mais des réelles où là il ne faut pas se la jouer, ça reste des exceptions
Ceci étant dit, revenons au domaine ambulancier, domaine qui en plus de mes 15 ans de pompiers me permet d’ajouter 8 ans d’expériences, expériences plus que multiples avec la civière de relevage que j’utilise systématiquement pour un col du fémur (ce qui est très fréquent) ou diverses chutes avec douleurs pas très bien déterminées (avec les personnes âgées, ce n’est pas toujours évident) mais une seule fois, l’année dernière, j’ai eu à l’utiliser sur fracture des cervicales, diagnostique avéré, et pour cause
Les faits : dans l’après midi, chute d’une échelle, intervention pompiers (pas ceux de mon centre) qui ont d’ailleurs il faut bien le dire, fait du très bon travail
Mais c’est plus tard que je suis intervenu, le soir en garde départementale, appel samu : vous allez aux urgences de l’hôpital pour un transfert sur l’hôpital de Ponchailloux, à Rennes
Arrivé aux urgences, j’apprends les raisons du transfert, rupture des cervicales (confirmées par les radios) donc le patient était en déchoc, avec immobilisation de tête, collier et tout le toutim
Nous avons débattu avec les urgentistes du meilleur moyen de conditionnement, et bien sur, je vous le donne en mille, civière, immobilisateur de tête, collier cervical, et hop, le tout dans le coquille en vu de faire près de 2 heures de route (ce point est à préciser) tout comme le fait qu’aucune équipe smur ne pouvait nous accompagner, faute de disponibilité
Avant le départ, bilan et descriptif de l’immobilisation au samu, puis à l’hôpital de Rennes, qui ont tous les 2 validé (oui, nous nommes pas complètement idiots, on se couvre aussi)
Problème au bout de 25 km, le patient a été pris d’une envie de vomir, conséquence sans doute des antalgiques administrés à forte dose, et c’est là que ça se corse (mais on analysera plus tard)
Seule et unique solution, arrêt du véhicule, 1/4 de rotation latéral du patient, appel au 15 pour instructions, dans la mesure ou notre itinéraire nous obligeait à passer par Laval, donc à 500 mètres à tout casser de l’hôpital et donc du siège du samu, (nous en étions à ce moment là à 10 km environ) nous convenons donc de nous diriger vers les urgences de Laval
Là bas, branle bas de combat, l’ambulance prise d’assaut par les urgentistes, mais à priori l’alerte était passée, nous sommes donc restés sur place ½ heure environ, pour qu’ensuite d’un commun accord samu / ambulanciers, nous prenions la décision de continuer notre route
Le reste du transport s’est passé normalement sans autre problème, à l’arrivée, bien entendu nous étions en priorité n° 1 à Rennes où nous étions très attendus, comme vous pouvez l’imaginer, remarques du traumatologue à Rennes qui était présent bien entendu pour la réception du patient : c’est le top, vous n’avez pas « mégoté » avec l’immobilisation, si seulement c’était toujours comme ça ! (sans commentaire)
Analyse :
Méthode validée pour ces circonstances par le samu et la traumatologie de Rennes avant départ
L’immobilisation de la tête à l’aide d’un collier cervical, d’un immobilisateur de tête ( avec sangle frontale) fixé à la civière, le tout serré dans le coquille a permis une rotation de l’ensemble sans le moindre problème
La tension retombée, nous en avons un peu discuté avec les urgentistes de Rennes , qui nous ont bien dit que si le patient n’avait été que dans un coquille, même en y mettant le plus grand soin possible au moment du conditionnement, sa tête n’aurait été maintenue que latéralement, ce qui aurait sans doute été insuffisant lors du basculement pour empêcher le patient de s’étouffer
D’autre part ils n’étaient pas du tour pour le fait de laisser le patient sanglé sur un plan dur pendant 2 heures, raison pour laquelle ils ont entériné sans problème notre solution
En conclusion, on pourra toujours vous reprocher quelque chose si cela cloche, mais on ne vous reprochera jamais trop de précaution, à vous de voir