Réumé de la réunion des ATSU de France à Tulle (Corrèze)
RESUME DE LA REUNION
Le 28 juin 2012 à eu lieu à Tulle (19-Corrèze) une réunion des présidents de différentes ATSU de France. ADF fut cordialement invité à participer à ce groupe de travail afin de présenter l'organisation, ses motivations, ses objectifs.
Une douzaine de représentants d'ATSU firent le déplacement accompagnés pour certains de leur bureau. En raison de la décision urgente de nous réunir à la dernière minute, bon nombre de présidents ne purent se déplacer et s'en excusèrent. D'autres n'eurent pas l'information probablement parce qu'ils n'étaient pas joignables. La présidente de l'ATSU du Gers déclina l'invitation.
M.Sébastien BREUIL (président ATSU de Corrèze et initiateur de cette réunion) nous accueilli à la Chambre des Métiers à 14h. Un tour de table permit à l'ensemble des participant de se présenter et de partager leurs constats et inquiétudes quant à la réponse ambulancière à travers l'urgence pré-hospitalière.
L'ordre du jour était le suivant :
I. Constat sur les différentes difficultés
II. Faut-il créer une ATSU nationale ?
III. Faut-il organiser une manifestation nationale ? Et comme le souhaitent certains départements faut-il la faire à Tulle ?
IV. Quels sont vos idées et vos souhaits ?
V. Faut-il créer un site national ATSU pour échanger avec les différents départements ?
ADF s'est principalement exprimé sur les questions I et IV n'étant pas concerné par le fonctionnement interne et l'organisation des ATSU mais a donné son point de vue aux différents participants sur les questions II et V à savoir : oui à la création d'une ATSU nationale, oui à la création d'un site ATSU national ET départemental !!! et avons défendu la position suivante :
Les ATSU devraient accorder une plus grande importance à leur image afin d'être en position de véhiculer une information. Mais pour véhiculer une information il faut un support. Les employeurs ambulanciers, par manque d'homogénéité entre les sociétés, peinent à remplir ce rôle. Que dire alors du fait que la plupart des ATSU en France ne disposent même pas d'un support informatique, d'une vitrine sur internet, un site tout simplement... il en résulte que la plupart des présidents d'ATSU n'ont pu être joints et que la population même ignore jusqu'aux missions déléguées par le service publique aux ambulanciers. Puisque la profession n'a pas accès aux grands médias (si ce n'est lorsqu'elle est citée pour des faits de fraude, de défaut d'hygiène, ou encore de manque de professionnalisme) il apparaît fondamental que les ATSU s'organisent en conséquence en prenant certaines dispositions en matière de communication, voire, de riposte...
En ce qui concerne la question III (concernant directement les employeurs...) ADF ne s'est pas prononcé. Cependant nous avons pu nous rallier à l'idée que les employeurs ne devraient pas mener d'action sous le coup de la contestation sans avoir au préalable posé sur la table des propositions concrètes en vue de défendre la profession sous l'angle de la réduction des déficits publics. ADF a abordé la question de la dette souveraine et des possibles conséquences sur notre profession si celle-ci venait à faire l'objet de mesures de rigueur supplémentaires. Sur ce dernier point ADF regrette que la discussion ne se soit pas poursuivie d'avantage en ce sens...
A la question I, de l'avis général le constat suivant a pu être dressé : la loi française n'est pas également appliquée... ce qui pénalise les ATSU et les entreprises. Des employeurs subiraient la partialité de certains SAMU à la faveur des SDIS voire des pressions... sans rentrer dans de plus amples détails touchant à la confidentialité des propos exposés, la situation est grave. L'Etat doit prendre ses responsabilités en veillant à ce que ses administrations ne laissent pas le champ libre à des « coutumes » locales...
Parallèlement, ADF a souligné qu'en fonction des départements on peut noter des améliorations, dans d'autres, des défaut de fonctionnement. Le référentiel commun SAMU/SDIS/AMBULANCIERS porte atteinte à la profession via les « départs réflexes » de VSAV. En outre, la mise en place de coordonnateurs ambulanciers payés par les ATSU est loin d'être généralisée (seul l'ATSU de l'Oise présente en justifiait...). Il en va de même pour la géolocalisation des ambulances par les centre 15 où tout reste à faire... et pendant ce temps là les Sapeurs-Pompiers progressent dans cette logique.
L'argument redondant de « l'indisponibilité ambulancière » véhiculé par la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France a jusqu'à présent joué en leur faveur et a permis la mise en place de départ réflexe de VSAV. Les employeurs consciencieux et progressistes récusent fermement cet argument opposé par la FNSPF pendant que d'autres, l'alimentent... par manque de sérieux.
Enfin, pour conclure sur cette première question ADF a évoqué l'insignifiance des tarifs de prestations allouées aux sociétés d'ambulances lors des gardes départementales et ne stimulant pas l'activité des entreprises bien au contraire. Certaines ATSU n'ayant pas signé de convention avec les autorités locales, les sociétés d'ambulances sont privés d'indemnisation en cas de « déplacement inutile » ou de « soin sur place » n'ayant pas donné lieu à une évacuation du patient vers une structure d'accueil d'urgence. Le cas de la Haute-Vienne où l'on peut voir des missions s'effectuer « gratuitement » est particulièrement préoccupant. Reste à savoir comment sont indemnisés les transports médicalisés, les drop zones etc... sur l'ensemble du territoire.
Vient maintenant la position d'ADF sur la question V. Par manque de temps tous les points suivants n'ont pu être détaillés à la connaissance des présidents des ATSU présents. Cependant il semble vital pour les employeurs comme pour les employés de défendre une position commune autour de la question de l'avenir de la profession. Les coupes budgétaires à venir peuvent être favorables à une redéfinition du rôle de l'ambulancier français du XXI ème siècle. Mais pour cela il faudrait sans doute imposer la création d'un emploi C (ambulancier technicien et non ouvrier) ceci afin de rendre complètement légitime notre action aux côtés des SAMU/SMUR par la réduction drastique de la facture des SDIS. Proposons mieux qu'eux et pour moins cher. C'est un chantier certes, mais si les ATSU ne s'engagent pas intégralement dans un premier temps dans la voie de la réponse téléphonique et de la disponibilité immédiate d'une ASSU à la demande du centre 15 et ayant à son bord un équipage performant il sera impossible de contre argumenter les départs réflexes. Par ailleurs ADF s'est opposé pour un certain nombre de raisons à l'idée de « paramédicalisation » des ambulanciers via le recrutement d'I.D.E. Une professionnalisation accrue via la création d'un emploi C pourrait remplacer un(e) I.D.E en s'appuyant sur les meilleures candidatures des ressources ambulancières existantes (et le baccalauréat pour les ressources ambulancières entrantes futures mais parenthèse non abordée lors de la réunion).
_ La mise en place d'un coordonnateur ambulancier payé par les ATSU à la disposition des centre 15 (cf référentiel SAMU/SDIS/AMBULANCIERS) afin de lutter contre les possibles mœurs locales en matière de prise de position pour les SDIS. Les régulateurs n'étant pas tous neutres...
_ La géolocalisation de chaque ASSU par le centre 15... cela aurait déjà dû être mis en place depuis quelques années...
_ Mise à disposition des centres 15 des équipages les plus compétents. Il important de comprendre que la qualité de prise en charge d'un blessé, parturiente, malade en pleine décompensation etc... est déterminée par les capacités de réactivités, les connaissances et les compétences des salariés. Les bilans des ambulanciers doivent être clairs, concis, concrets, fluides... et ne laissant apparaître aucun « flottement ». Leur présentation doit être soignée (tenue homogène, ASSU adaptée etc...) et la prestation en elle-même doit à répondre à une logique d'application en adéquation avec les problématiques posées par le terrain. Il conviendrait donc d'édifier des critères de sélection sur les bases de la condition physique, taille, poids, moralité, culture générale et même( n'ayons pas peur des mots) d'intelligence... certains équipages font peur, ce sujet ne doit pas être un tabou, car il est ici question de la sécurité des patients, de l'image de notre profession et de sa capacité à accomplir une mission à... deux. Pour comprendre la position d'ADF (si tel n'est pas le cas) il vous faut regarder en direction de ce qui se passe chez nos voisins ; alors vos saisirez mieux les objectifs visés par notre organisation.
_ Suivi annuel de formation aux gestes de soin d'urgence (pour les ambulanciers effectuant des interventions à la demande 15)
_ « Scission » de la profession entre « Service de Transport de Patients » et « Service d'Ambulance de Secours ». Terminologie à définir mais dans l'idée (et ce afin de professionnaliser durablement notre corporation et nous imposer en tant que telle...), le choix des mots et la défense d'objectifs communs employeurs/employés sont prépondérants chez ADF. Nous vivons dans l'ère de la communication par l'image et le choix judicieux de l'usage des mots. A ce titre, soulignons qu'une ATSU n'est que la transcription d'une forme juridique (l'association) définissant son champs d'activité, le transport sanitaire. Cette formule semble faible, peu pertinente voire rétrograde. La notion de transport sanitaire est vague et réductrice (à mon sens) au regard du London Ambulance Service (pour une ville) ou encore le SAS 31 (Service d'ambulance de Secours pour le département de la Haute-Garonne). Le citoyen est inconsciemment attaché à la notion de service (service publique par exemple) et à la couverture géographique de celui-ci. Les pompiers l'ont bien compris tant au niveau de la nomination (SDIS) que de l'exploitation d'un logo que d'un numéro de téléphone. Tout cela est de la communication et rien ne doit être laissé au hasard. Une autre appellation possible, plutôt bien pensée et d'ores et déjà utilisée est la celle du 91 (Esonne) avec l'Antenne Départementale de Soins d'Urgences. Peut importe le choix, celui-ci doit être facilement identifiable par le citoyen et ce, à échelle nationale.
Points non traités par ADF par manque de temps :
_ Les équipages qui effectuent des gardes préfectorales ne doivent pas faire autre chose à côté...
_ L'arrêt d'envoi de petits volumes sur des appels 15.
_ L'arrêt d'achats de moyen/grand volume type « Renault Trafic surélevé » inadaptés à la médicalisation.
_ Les médecins traitants devraient faire réguler leurs urgences par le SAMU.
_ La mutualisation des achats (ASSU, consommables, tenues, carburant, etc...) afin de baisser les factures individuelles des sociétés adhérentes de l'ATSU/participant à l'AMU.
_ Une ligne de téléphone devrait être attribuée à chaque ASSU et ne jamais en changer ceci afin de permettre une identification du véhicule et établir une communication constante entre le centre 15 et l'équipage s'en jamais avoir à passer par la régulation de l'entreprise.
_ Mettre à bord de l'ASSU un dictionnaire médical.
_ Etablir une fiche bilan nationale optimisée (triptyque?) facilitant la prise d'information sur le patient et pour la société dans le même temps (incluant n° de sécurité sociale, kilométrage etc...).
Conclusions : Dans le cadre d'une réunion de quatre heures improvisée dans l'urgence (échéance un peu courte) beaucoup de sujets et de problématiques auront été traités. ADF aura pu s'exprimer autant que possible afin de se confronter à ou s'accorder sur différents points de vue exprimés.
Il n'y aura pas eu de scoops à l'issue de cette réunion, ADF n'aura rien n'appris de « majeur » si ce n'est que nous aurons une fois de plus constaté les disparités et particularités de fonctionnement des départements à échelle nationale. Par exemple, un département peut avoir deux ATSU... cela paraît surprenant et peut poser la question de la cohésion (à notre sens...).
Il aura subsisté un véritable décalage sur le plan sémantique et sur les motivations d' ADF et des ATSU face à l'ordre du jour proposé. ADF tend à vouloir poser les bases d'une élévation du niveau d'exercice de la profession d'ambulancier « urgentiste » à la française dans le cadre d'un « idéal de civilisation » opposé à la logique dépensière et polluante que nous connaissons tous. Pour la plupart des présidents d'ATSU présents (employeurs) il ne nous a pas semblé que la notion de « corporation ambulancière » et « progressiste » soit une fin en soi. Au contraire l'appréciation de la situation de la profession d'ambulancier se pose sous l'angle des « transports sanitaires » et comme dans bien des cas ce sont les activités des taxis et des VSL qui équilibrent les comptes des sociétés... Inversement d'autres employeurs sont favorables à une « scission » de la profession... à condition que le gouvernement est un discours clair à leur encontre, ambulancier = urgence ou pas urgence. Ce point de vue est légitime et ADF comprend la position des employeurs qui ont fait des efforts et n'ont pas eu le retour d'activité escompté, voire ces efforts ce sont retournés contre eux. Bref, ce sentiment naturel de confort offert par la navigation à vue (parfaitement compréhensible) avec des instruments de bord que l'on connaît permet de maintenir les transports sanitaires « à flot » mais probablement pas au bénéfice des ambulanciers. Les ATSU de France partagent-elles la volonté de voguer au même titre qu'ADF vers de nouveaux horizons ? Cette dernière interrogation pose indirectement la question du choix du bon commandement à bord du navire pour mener l' équipage à bon port malgré une mer qui s'annonce houleuse. ADF a déjà un doute en ce qui concerne la « capitainerie » Gersoise.
Nous retiendrons particulièrement les cas de l'Isère et de l'Oise pratiquement aux antipodes l'un de l'autre. La première ATSU étant en « grève » de gardes préfectorales à hauteur de 60% des entreprises participant à l 'Aide Médicale Urgente. Leur département pose le problème du dialogue avec les administrations face à des pratiques locales discutables. Inversement l'Oise a eu droit à une écoute de la part de l'administration et a pu mettre en œuvre un certain nombre de mesures favorables à un fonctionnement plus rationnel sans toutefois atteindre des « sommets » si l'on peut s'accorder ce raccourci. Pour autant l'ATSU de l'Oise dispose (entre autre) de ses coordinateurs ambulanciers au sein du CRRA et est donc en avance sur bien des ATSU au niveau de l'application du référentiel commun ainsi que sur un bon nombre de points. Mais au prix de difficultés de financement...
A l'issue de la réunion dont l'intégralité de l'ordre du jour a été passé en revue, les présidents d'ATSU se sont accordés sans aucuns problèmes sur la création d'un site internet ATSU national ainsi que sur l'envoi très prochainement d'une délégation à Paris auprès du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé. ADF considère que l'initiative de M.Sébastien BREUIL de réunir les ATSU de France tout en accordant une importance au point de vue de notre organisation marque une volonté d'agir ensemble au lieu de subir ensemble. Que l'on soit employeurs ou employés, nous sommes des ambulanciers français et nous devons adopter un langage commun en vue de défendre nos intérêts communs.
Fin du résumé.
Le président ADF
David ANQUETIL
NB: ADF expose une vision de l'avenir pour le moment méconnue en raison de sa création récente (août 2011). D'ores et déjà nous avons pu attirer l'attention d'une députée, des employeurs soutiennent notre projet (de loin...), nous avons été invité à discuter avec des présidents d'ATSU, les premières réponses des ministères contactés récemment par ADF nous font part de leur attention. Il appartient désormais aux salariés de se mobiliser massivement autour d'un syndicat professionnel qui pour la première fois de l'histoire de notre profession vise à sa reconnaissance. Des actions sont menées mais elles n'auront de sens que si vous les soutenez ouvertement en adhérant. Une telle organisation ne peut vivre qu'à partir des adhésions. Dans le cas contraire, elle mourra et très rapidement. Par conséquent les salariés ambulanciers doivent assurer la relève de la communication via le bouche à oreille afin de porter notre action à la connaissance de tous. Il convient d'unir nos volontés dès maintenant sinon les ambulanciers français seront une fois de plus marginalisés par leur inaction en permettant à d'autres de décider à notre place. Si vous êtes fiers de votre profession et que vous souhaitez la voire grandir, rejoignez-nous.
Source:
http://fr.myspace.com/ambulanciersdefrance/blog/545969388