Accident d'Exposition au Sang... Et après ?

[Naelend]

Bonjour à tous amis secouristes !

Aujourd'hui, lors d'un poste de secours, j'ai été victime d'un A.E.S. (Projections de quelques gouttelettes de sang sur le visage avec suspicion importante de projection dans l'œil.)
Résultat des courses, arrêt des soins en court, utilisation du kit AES,  notamment le bain d'œil, prise des coordonnées du "contaminateur",  puis petit passage aux Service d'Accueil des Urgences (heureusement que j'étais en uniforme sinon je ne serais pas encore là pour écrire ce sujet).

Jusque là, mise en application de la conduite à tenir en cas d'AES.

Et après ?

Une fois aux urgences, je suis brièvement vu par une infirmière, un médecin (entre deux patients... Oui ! Nous sommes dimanche soir) qui ouvrent un dossier mais ne semblent pas plus inquiets que cela. Puis une heure plus tard, je rencontre une infectiologue avec laquelle se déroule un entretien... 30 secondes chrono dans une intersection de deux couloirs (vous savez les couloirs sinistres des urgences) qui me rassure en me disant que lors d'un contact minime (gouttelettes) avec la peau/muqueuses et que ces dernières ont été désinfectées en moins de 15 minutes, alors il n'y a presque aucune chance pour être contaminé. Jusque là, cela se déroule bien. L'infectiologue me décrit alors les étapes de la chaine de soins :
- Demain voir la médecine du travail pour déclarer un accident du travail (et être pris en charge à 100%)
- La médecine du travail mettra en place des tests de séropologie, etc.

Hors après une semaine complète de postes de secours et 2H d'attentes aux Urgences, pas évident d'avoir de la répartie et de penser à tout.

C'est lorsqu'on arrive chez soi (grand moment de solitude) et qu'on se dit "merde quel con !!!!". Et oui ! Quelle médecine du travail ? Je suis bénévole dans une association agréée de sécurité civile pourtant je suis un professionnel du secours à personne et suis intégré comme maillon de la chaine des secours en France. Drôle de statut...

Je téléphone donc au président de mon ADPC afin d'avoir plus d'informations. Il me dit qu'il n'y a pas de système de médecine du travail et qui faut juste faire un mot à l'assurance de l'association. Ce qui ne me garanti pas des soins et encore moins d'être pris en charge financièrement en cas de complication. C'est là que je me rends compte que les bénévoles sont mal protégés. Je vais donc me renseigner demain directement à la FNPC (je ne dois pas être le premier) sinon je retournerais au SAU pour récupérer une attestation comme quoi je suis passé pour un AES et débuterais de nouvelles démarches.

Voilà je voulais partager cette expérience et surtout savoir si des personnes avaient déjà été victimes d'AES dans le cadre d'une association de sécurité civile et comment elles ont été prises en charge.

Merci

[Naelend]

Je viens de lire ceci...

La jurisprudence considère donc qu'un certain nombre de catégories particulières peuvent bénéficier de la législation des accidents du travail et maladies professionnelles :

    les aides bénévoles,
    le travailleurs dissimulés ou travailleurs au " noir ",
    les salariés de groupements d'employeurs,
    les salariés liés par un contrat de travail temporaire,
    les travailleurs détachés temporairement à l'étranger,
    les travailleurs des entreprises de transport.

Source : http://www.risquesprofessionnels.ameli.fr/fr/proteger/indemnisation_proteger_1.php#name1


Lundi 20/12/2010

J'ai téléphoné à la FNPC qui me conseille de voir mon médecin traitant pour la continuité des soins et de contacter l'assurance de l'ADPC.
J'ai téléphoné à la Caisse d'Assurance Maladie qui a transféré ma demande au service des accidents du travail qui me contactera sous les 48H maximum.

[jonath2403]

Sinon tu dois avoir un médecin référent dans ton ADPC, où à la FNPC qui pourras te conseiller.

Bon courage!

[ISP973]

Tu dois très certainement avoir des procédures bien carrée pour les AES, c'est étonnant (voir affligeant) que ta direction ne te donne pas de réponse à tes questions.
Même si ce n'est pas un travail en soit, le secourisme associatif comporte des risques, dont les AES et doivent être couverts par ton autorité d'emploi, c'est pour ça que tu paye une cotisation après tout... et ton association doit avoir une assurance qui te couvre Art 1384 du code civil.

[alexisdu15]

Bonsoir.
pourras tu nous donner la réponse du service des accidents du travail...?
je montrerai tous cela à mon président d'antenne et au président de mon ADPC. on sais jamais, ça peut toujours être utile de faire remonter les infos.

[neutron - crf]

Tu dois très certainement avoir des procédures bien carrée pour les AES, c'est étonnant (voir affligeant) que ta direction ne te donne pas de réponse à tes questions. Même si ce n'est pas un travail en soit, le secourisme associatif comporte des risques, dont les AES et doivent être couverts par ton autorité d'emploi, c'est pour ça que tu paye une cotisation après tout...

On insiste très fortement en formation sur les AES et la conduite à tenir en cas d'accident ou d'incident, mais après le "vous partez aux urgences ..." plus rien.

Juste pour info, c'est arrivé comment ? Sur une hemo ?

[Jeano 11]

Bonjour
pour vous aider :

Conduite a tenir en cas d'accident avec risque d'exposition au sang
http://www.atousante.com/risques_professionnels/risques_infectieux/accident_d_exposition_au_sang_aes/conduite_a_tenir_en_cas_d_accident_avec_risque_d_exposition_au_sang

Texte :
Une conduite à tenir doit être définie dès l’instant qu’il existe un risque d’accident d’exposition au sang. Un protocole doit être affiché et porté à la connaissance des salariés exposés
Conduite a tenir en cas d’accident avec exposition au sang - Circulaire interministérielle du 13 mars 2008
 
Premiers soins à réaliser immédiatement :

En cas de piqûre, blessure, contact avec une peau lésée :

    * stopper l’activité en cours, laisser saigner, nettoyer à l’eau et au savon, rincer abondamment, sécher;

    * réaliser l’antisepsie de la plaie par trempage 10 minutes dans du Dakin, ou alcool à 70°;

    * en cas de projection sur les muqueuses ou l’œil,
      rincer abondamment à l’eau ou au sérum physiologique durant 10 minutes.

Rechercher activement le statut sérologique de la personne source

Les tests suivants devront être réalisés :

    * tests rapides de dépistage du VIH;

    * sérologie VIH;

    * sérologie VHC;

    * sérologie VHB complète si la personne source n'est pas vaccinée.

Si la personne source est porteur du VIH, avec son accord, contacter son médecin pour adapter le traitement post-exposition (TPE) de la personne exposée, si nécessaire
Contacter immédiatement un médecin référent pour la prophylaxie du sida

Donner les éléments suivants au médecin référent afin qu’il évalue le risque infectieux :

    * type d’exposition;

    * profondeur de la blessure;

    * type d’aiguille ou de matériel en cause;

    * nature du liquide biologique;

    * statut sérologique et clinique du patient source.

Important :
Un traitement prophylactique pourra être proposé à la victime, il devra être débuté dans les heures qui suivent l’accident .
Déclarer l’accident du travail:

Au plus tard dans les 24h à l’ employeur
L’ employeur transmettra sous 48h la déclaration d’accident du travail à la CPAM = Caisse primaire d’assurance maladie, du lieu de résidence du salarié.
Faire établir impérativement le certificat médical initial

Par un médecin, afin d’obtenir la prise en charge au titre d’un accident du travail.
Contacter le médecin du travail

Pour mise en place du suivi clinique et réalisation des examens biologiques (sérologies) adaptés.
 Circulaire interministérielle du 13 mars 2008

Nouveau :
L'intégralité de la circulaire interministérielle N° DGS/R12/DHOS/DGT/DSS/2008/91 du 13 mars 2008 relative aux recommandations de prise en charge des personnes exposées à un risque de transmission du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) peut être consultée
en suivant le lien ci-dessous :
«fichier à télécharger».

Mise à jour 21 septembre 2008 - http://www.atousante.com


Voir Aussi sur le site et à lire également :

    * Définition d’un accident d’exposition au sang
    * Examens biologiques et suivi à réaliser chez une victime d'accident d'exposition au sang
    * Prévention des accidents d’exposition au sang
    * Indications d'un Traitement Post Exposition, après accident d'exposition au sang
    * Traitement post-exposition : TPE
    * Matériovigilance

Sites Internet conseillés :

    * Base de données de l’INRS : exposition fortuite à un agent infectieux, conduite à tenir en milieu de travail

Fichier(s) à télécharger :

    * Fichier au format pdf : circulaire interministérielle N° DGS/R12/DHOS/DGT/DSS/2008/91 du 13 mars 2008 relative aux recommandations de prise en charge des personnes exposées à un risque de transmission du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). (97945 octets)

[Naelend]

Merci Jeano mais je suis pas employé... Mais bénévole et la médecine du travail ne s'applique pas.

@ neutron : Il s'agissait de la coupe de France de karaté contact (ça ressemble plus à de la boxe). Durant les "rounds" nous avons un temps très bref pour réaliser les soins et nous avons beaucoup de traumatisme du nez avec saignement. J'étais en train de mettre un bout de Coalgan® dans la narine de ma victime. Mais ce dernier avait sans doute du sang dans la bouche et forcément lorsque quelqu'un te met un truc dans le nez, il est plus simple de respirer par la bouche. Sauf que son réflexe a été plutôt brusque et il a soufflé un grand coup et j'en ai pris plein la tronche. J'ai été sur le côté pour éviter cela sauf à ce moment là où j'avais besoin de voir ce que je faisais.

Game Over...

Le service des accidents du travail me dit de voir directement avec l'assurance de l'ADPC et pour la prise en charge médicale c'est démerdes toi. 
Je vois mon médecin traitant le 27. Pour l'assurance il faut que je les contacte mais il me faut l'identifiant Maif de celle-ci donc je me déplace jeudi à la permanence de l'ADPC et j'en profiterai pour gueuler.

[intense]

Bonjour,

Cela me fait penser qu'il y a des pays où les secouristes quelque soit le type d'intervention portent en systématique des lunettes de protection (et je parle bien de lunettes, pas de surlunettes). Je constate que les anglo-saxons ont ce réflexe. Déja quand on voit que certaines notions d'hygiène n'ont été introduites que récemment dans les référentiels...

Pour la prise en charge médicale, le médecin traitant est capable de t'assurer le suivi effectivement.

[Jeano 11]

Merci Jeano mais je suis pas employé... Mais bénévole et la médecine du travail ne s'applique pas.
[.....]

Bien sur que oui  

La protection de la santé au travail des salariés de droit privé (entreprises, associations,...) et des fonctionnaires (fonction publique d'État ou des collectivités territoriales, hôpitaux), est devenue, avec la prise de conscience du public face aux risques, une notion devenue incontournable.
Toute situation de travail engendre des dangers plus ou moins prononcés pour l'employé (salarié, intérimaire, autoentrepreneur, stagiaire ou travailleur bénévole).

Les bénévoles ne peuvent pas prétendre à une prise en charge des organismes sociaux dans le cadre d’un accident du travail survenu lors de leurs activités bénévoles puisqu'ils ne cotisent pas.
Seul l’assurance responsabilité civile de l’association peut répondre à une demande de réparation du préjudice subi art 1384 du Code Civil.

Mais il sont soumis au même règles de protection qu'un salarié concernant la sécurité et la santé au travail - un bénévole est un travailleur volontaire qui ne perçoit pas de rémunération pour le reste il est géré par la même législation sur le travail.

Tu peux lire ce site et leur poser tes questions
-http://www.associationmodeemploi.fr/searchTag/b%E9n%E9voles/2490-recherche.htm

[Naelend]

L'assurance me demande un tas de papiers...

Et il faudra encore prouver que si, par exemple, j'étais malade qu'il y ait un rapport avec l'AES (la blaaague)