Neuf personnes et cinq chiens susceptibles d'avoir été en contact avec le chiot enragé mort le 21 août près de Bordeaux étaient toujours activement recherchées mercredi en Gironde, Dordogne et Lot-et-Garonne dans le cadre d'une alerte à la rage "d'une gravité exceptionnelle", selon les préfectures concernées.
Pour limiter les risques de propagation, les polices municipale et nationale mènent des patrouilles spéciales dans les rues et les jardins publics de Bordeaux et de Périgueux, villes où le maître du chiot s'est longuement promené. Leur objectif: informer les propriétaires, vérifier que les animaux sont tenus en laisse et munis d'un certificat de vaccination antirabique.
Un total de 32 personnes ont été vaccinées depuis la découverte du cas de rage, a indiqué à l'AFP le Pr Jean-Marie Ragnaud, en charge du service des maladies infectieuses du CHU de Bordeaux.
Six d'entre elles, qui avaient été mordues par le chien contaminé, ont reçu en outre reçu une injection d'immunoglobuline pour bloquer les risques d'infection, selon la même source.
"On est très inquiet car il reste un doute sur le nombre exact de personnes qui ont été en contact avec le chien" entre le 2 et le 21 août, en période de contagion, a souligné le professeur.
L'incertitude est d'autant plus grande que le propriétaire s'est promené avec son animal dans tout Bordeaux et dans plusieurs festivals de la région pendant la période de contagion.
Neuf personnes considérées comme en "danger de mort" sont toujours activement recherchées: un couple de 55-60 ans, propriétaire d'un chien qui se trouvait au Lac bleu à Léognan (Gironde); un cycliste d'environ 40-50 ans, qui a été poursuivi par l'animal, sur les quais de la rive droite à Bordeaux; deux enfants et leurs parents franco-marocains qui se trouvaient rive droite à Bordeaux; une jeune femme d'origine espagnole qui se promenait le 10-11 août vers Bordeaux-Lac avec sa petite fille et un chien blanc.
Pour les chiens, on recherche: un grand mâle croisé berger allemand/beauceron qui se trouvait au festival Fest'Art de Libourne (Gironde) du 12 au 14 août; une chienne blanche de la taille d'un gros labrador, mordue sur les quais de Bordeaux, près du jardin botanique, les 18, 19 ou 20 août; un caniche qui se trouvait sur l'aire de camping-car de Périgueux le 5 août; un berger allemand tenu en laisse et un labrador qui vagabondait les 7 et 8 août pendant le festival de théâtre de Miramont de Guyenne (Lot-et-Garonne).
La rage qui se transmet par morsure, par léchage et par griffure est une maladie mortelle pour l'homme quand elle n'est pas traitée avant le déclenchement des premiers symptômes.
A Bordeaux, une cellule de crise spéciale (05.56.90.60.00) a été mise en place depuis cinq jours.
"De plus en plus de gens se manifestent parce qu'on en parle dans les médias, on vaccine ceux qui pensent avoir été en contact avec le chien", un animal au poil long, de taille moyenne, de couleur marron/abricot, selon la préfecture.
Une cinquantaine d'études épidémiologiques ont été lancées et une trentaine de chiens abattus par précaution, selon la même source.
Tiki, l'animal enragé, avait été illégalement importé du Maroc en France le 11 juillet. Son propriétaire risque jusqu'à deux ans de prison, assortis d'une amende de 15.000 euros.
AFP 01/09/2004 - 18:44