Auteur Sujet: MCE : on fatigue vite surtout si votre forme physique n’est pas au RDV  (Lu 3295 fois)

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Hors ligne pblot60

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La fatigue du sauveteur altère la qualité du massage cardiaque externe, quelques minutes après son début.
Une étude espagnole* confirme l’importance de la force musculaire de vos bras.
Plus votre forme physique est bonne, plus vous êtes efficace.
Rappelons que le MCE doit être effectué à une fréquence de 100 à 120 / minute, avec 100 % de compressions au centre du thorax, une dépression thoracique de 50 à 60 mm et un temps égal de compression et de relaxation du thorax à 100 % du temps.
Or au bout de 5 mn, la qualité du MCE diminue surtout la dépression. Les personnes lourdes seront plus efficaces, à l’opposé les petits poids devront compensés en renforçant la force musculaire des bras.
En conclusion, sauveteurs professionnels soyez en pleine forme physique.
* Références :
- López-González A, Sánchez-López M, Garcia-Hermoso A et coll. : Muscular fitness as a mediator of quality cardiopulmonary resuscitation. Am J Emerg Med., 2016.
- GD Perkins, AJ Handley, RW Koster et coll. : European resuscitation council guidelines for resuscitation 2015.

Hors ligne Jeano 11

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Dans la plupart des cas, le massage cardiaque peut être suffisant.

En France, 30.000 à 50.000 morts subites surviennent chaque année, souvent à domicile. Dans la plupart des cas, il est inutile, et même néfaste, de pratiquer le bouche-à-bouche à un patient en arrêt cardiaque. C'est ce que vient de démontrer une étude américaine. Les chances de survie des patients sont en effet passées de 18% à 34% depuis que l'on ne ventile plus les victimes. Même si, lors d'un arrêt cardiaque, la respiration s'arrête.

Depuis 2003, l'État d'Arizona recommande aux témoins d'un arrêt cardiaque de ne plus faire de bouche-à-bouche et de se contenter du massage cardiaque pour faire circuler le sang. Sauf en cas de noyade, d'électrocution ou lorsqu'il s'agit d'un enfant. Dans ces trois situations, la ventilation au rythme de 30 compressions thoraciques ­alternées avec 2 insufflations d'air par la bouche reste recommandée.

Les résultats de l'étude qui viennent d'être publiés en ligne dans la revue de l'American College of Cardiology concernent la période 2004-2010. Ils confirment les avantages de la méthode sans bouche-à-bouche, préconisée l'année précédente par le Pr Gordon Ewy, cardiologue à l'université d'Arizona. Encore appelée «réanimation cardio-cérébrale», cette pratique, dont le seul but consiste à faire circuler le sang jusqu'au cœur et au cerveau, repose sur des fondements physiologiques robustes. Car, lorsque le cœur s'arrête de battre subitement, le sang contient généralement assez d'oxygène pour alimenter encore les organes pendant 10 à 15 minutes. À condition toutefois de faire circuler le sang grâce au massage cardiaque.

Pour réaliser les compressions thoraciques, il faut s'agenouiller à côté de la victime allongée sur un plan dur et, bras tendus, placer le talon de ses mains (superposées) au centre du thorax de la victime. Il faut ensuite appuyer suffisamment fort pour que le sternum s'enfonce de 4 à 5 cm, à un rythme de 100 compressions par minute. «Des centaines de vie ont été sauvées au Wisconsin, en Arizona et au Texas depuis que la réanimation cardio-cérébrale a été adoptée», se félicite le Pr Ewy, chiffres à l'appui.

Hors ligne Jeano 11

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Quels sont les risques à pratiquer bouche à bouche lors d'un MCE ?

    Lorsque le secouriste doit réaliser les insufflations, il doit nécessairement interrompre le massage cardiaque pendant environ 5 secondes. Or, la perfusion vasculaire cérébrale et la perfusion des artères coronaires alimentant le cœur à ce moment ne sont plus assurées. Il y a donc un risque car la pression artérielle n’est pas continue et donc le cerveau n’est pas préservé.

    Le bouche-à-bouche, augmente la pression à l’intérieur du thorax, ce qui diminue le retour veineux, mais aussi la perfusion artérielle coronaire et le débit sanguin cérébral. Si on comprime le thorax pendant le bouche-à-bouche, cela augmente encore la pression thoracique.

    Beaucoup d’étude mettent aussi en avant que l’on insuffle toujours trop fort et l’administration d’oxygène à haute dose pourrait avoir un effet délétère sur le cerveau. Conserver une saturation en oxygène (SpO2) entre 94 et 98% serait meilleur pour la survie à terme.

    Enfin, il est aussi important de noter que chez de nombreuses de victimes d’arrêt cardiaque, il existe un réflexe initial appelé « gasp » inspiratoire : si la compression thoracique est démarrée immédiatement et continuellement, le réflexe se poursuit, assurant une ventilation aérienne physiologique.