La technique du bouche à bouche
Lors des formations Secourisme PSC1 et SST on apprend aux stagiaires à réaliser les insufflations selon deux techniques : le bouche-à-bouche (adulte) et le bouche-à-nez (nourrisson). Lors d’un arrêt cardiaque, la victime ne respire plus, la ventilation artificielle à donc pour objectif d’insuffler de l’oxygène à la victime.
Pour rappel, chaque fois que nous respirons, nous inspirons de l’air composé d’Azote à 80% et de 20% d’oxygène. Lors de l’expiration, l’air est alors composé de 80% d’azote c’est à dire autant à l’arrivé qu’au départ car ce gaz n’est pas utilisé par les cellules de l’organisme, 15% d’oxygène donc un peu moins qu’au départ puisque cet fois ci, les cellules en ont consommés une petite partie, qui en échange on produit du dioxyde de carbone 5%.
Faut il encore faire le bouche à bouche ?Dernièrement, l’American Heart Association (AHA) a publié une recommandation suggérant que les témoins d’un arrêt cardiaque doivent réaliser des compressions thoraciques sans insufflations.
Du coup, faut il encore ventiler lors d’un arrêt cardiaque ?
l’État d’Arizona recommande aux témoins d’arrêts cardiaque de ne plus faire de bouche-à-bouche et de se contenter à la pratique du massage cardiaque pour faire circuler le sang.
Sauf dans trois cas particulier :
- noyade,
- électrocution
- lorsqu’il s’agit d’un enfant.La non pratique du bouche à bouche s’inscrit également dans la continuité des recommandations internationales qui préconisent un rythme de 100 à 120 compressions thoraciques par minutes et un enfoncement de 5 à 6 cm.
C’est donc un massage plus rapide et plus fort qui doit être pratiqué avec une décompression complète pour augmenter le retour veineux.
En effet, si peu de sang est revenu jusqu’au coeur alors il y a peu de sang à envoyer. De plus, l’accent est également mis sur la chasse aux pauses qui ne doivent excéder les 5 secondes.
Comme la pression de perfusion des coronaires nourissières du coeur diminue très rapidement, il faut en général entre 10 et 15 compressions pour atteindre de nouveau le niveau de perfusion du cycle précédent. D’ou l’importance de stopper le moins possible le massage cardiaque et donc « de ne pas faire de bouche à bouche » qui peut être source de perte de temps. On en revient aussi au fait que comme l’organisme dispose d’un résidu d’oxygène, la pratique des insufflations n’est pas une nécessité.
Quels sont les risques à pratiquer bouche à bouche ?Lorsque le secouriste doit réaliser les insufflations, il doit nécessairement interrompre le massage cardiaque pendant environ 5 secondes. Or, la perfusion vasculaire cérébrale et la perfusion des artères coronaires alimentant le coeur à ce moment ne sont plus assurées. Il y a donc un risque car la pression artérielle n’est pas continue et donc le cerveau n’est pas préservé.
Le bouche-à-bouche, augmente la pression à l’intérieur du thorax, ce qui diminue le retour veineux, mais aussi la perfusion artérielle coronaire et le débit sanguin cérébral. Si on comprime le thorax pendant le bouche-à-bouche, cela augmente encore la pression thoracique.
Beaucoup d’étude mettent aussi en avant que l’on insuffle toujours trop fort et l’administration d’oxygène à haute dose pourrait avoir un effet délétère sur le cerveau. Conserver une saturation en oxygène (SpO2) entre 94 et 98% serait meilleur pour la survie à terme.
Enfin, il est aussi important de noter que chez de nombreuses de victimes d’arrêt cardiaque, il existe un réflexe initial appelé « gasp » inspiratoire : si la compression thoracique est démarrée immédiatement et continuellement, le réflexe se poursuit, assurant une ventilation aérienne physiologique.
Le bouche à bouche est il compatible avec le grand public ?Au vu des éléments que l’on a vu précédemment et dans une logique grand public, on peut en complément se demander si la pratique du bouche à bouche est compatible avec le sauveteur lambda. En effet, les différentes études démontrent que la pratique du bouche à bouche sur un inconnu est un acte que peut de personnes souhaitent pas pratiquer : trop intrusif, délicat à réaliser sans formation, peur de mal faire, peur d’être contaminer en le pratiquant, complexité du double geste (massage plus ventilation)….
Symptômes de l'arrêt cardiaque :
- L’arrêt cardiaque peut survenir très brutalement, sans signe avant-coureur. La victime s’effondre subitement, inconsciente.
- Il peut également avoir pour origine un infarctus du myocarde.
Dans ce cas, les signes avant-coureurs sont :
> Une forte douleur thoracique,
> Une douleur dans la mâchoire,
> Des douleurs dans les bras,
> Et une transpiration élevée