«Rider» les pentes vierges, loin des pistes damées: le freeride, ou ensemble des glisses dérivées du hors-piste, c’est fantastique… mais dangereux.
Il est donc indispensable de se forger pas à pas une solide culture montagnarde. Voici quelques pistes à suivre, à commencer par les «espaces freeride» qui se multiplient en stations.
La première des étapes est technique :
skier en neige non damée est bien plus difficile que d’évoluer sur des pistes. Il faut donc commencer par emprunter inlassablement le bord des pistes, apprendre à maîtriser par toutes conditions de neige le virage court, la conversion, la ligne directe, la grande courbe, mais aussi savoir chausser ses skis ou son snowboard dans la pente, en neige profonde ou croûtée, etc. On peut aussi choisir de prendre des cours avec un moniteur spécialisé.
L’étape suivante ?
Les «espaces freeride» dont se dotent de plus en plus de stations: ce sont des pistes, souvent rouge ou noire, qui ne sont plus damées mais toujours balisées et sécurisées (déclenchement préventif des avalanches en particulier) et patrouillées. On en trouve notamment à Villard-de-Lans (Isère), Tignes, Sainte-Foy Tarentaise, la Rosière, Arêches-Beaufort, les Arcs (Savoie), le Grand-Bornand, Avoriaz ou Flaine (Haute-Savoie)…
Suivent ensuite les incontournables hauts lieux mondiaux du freeride que sont les Vallons de la Meije (La Grave, Hautes-Alpes), les Grands Montets (Chamonix, Haute-Savoie) et le Pic du Midi (Grand Tourmalet, Pyrénées). Attention, il faut déjà avoir acquis les bons réflexes de sécurité, même si ces espaces sont «sécurisés».
Votre équipement doit être adapté et si vous ne maîtrisez pas, entre autres, le BRA (Bulletin d’évaluation du risque d’avalanche) ou le DVA (détecteur de victimes d’avalanche), il faut apprendre avant d’y aller car il sera trop tard je jour de l'accident.
Dans presque toutes les stations, des professionnels proposent des stages hors-piste encadrés : moniteurs, guides, centre UCPA, etc... Les bases de la sécurité en freeride ont par ailleurs été brillamment résumées, à destination des jeunes notamment, par l’association la Chamoniarde de secours, dans un livret intitulé "La base de la base", à mettre impérativement entre les mains des apprentis riders – quel que soit leur âge: «La pratique du ski hors-piste demande un long apprentissage, une grande expérience […] Un peu trop facile de suivre des traces, de suivre des potes et d’y aller comme ça, au hasard, à l’arrache parce qu’il fait beau, parce que c’est fun, parce que ça donne envie… Nous, on a envie que tu restes EN VIE !»
Une fois blanchi sous le harnais, devenu expérimenté et responsable, bien équipé et bien informé - ce qui peut prendre des mois, voire des années - le freerider pourra se risquer encore plus loin des pistes, plus haut, en bande toujours et au prix le plus souvent de marches plus ou moins longues, pour jouir de pentes non surveillées, sauvages, en milieu glaciaire ou en couloir…
Le freeride est une longue et patiente marche vers le nirvana, alors cool, ne brûlez pas les étapes !
Source
http://www.liberation.fr Par François Carrel, Grenoble,