Ça ce n'est que ta vision étriquée des choses et ce n'est pas celle de la cour des comptes ni des Maires du littoral ;D
Face aux rivalités auxquelles se livrent les services de secours en montagne, la Cour des comptes propose à terme le retrait des CRS de cette activité, voire leur transfert vers la gendarmerie.
Les pompiers sont aussi invités à limiter leur action.
Quand les plages de Porto-Vecchio sont sous la surveillance des CRS-MNS ICI (http://www.corsematin.com/article/porto-vecchio/les-plages-de-porto-vecchio-sous-la-surveillance-des-crs-mns.1868429.html) mais il y a d'autres plages qui échappent au SP ;) car les maires réclament plus de CRS pour surveiller les plages du Languedoc-Roussillon. Un CRS peut obliger un baigneur à sortir de l'eau, grâce "à leur implication, leur autorité naturelle et leurs pouvoirs de police, pas un civil de la SNSM ou d'un sapeur Pompier ;) La Cour des comptes "ignore les réalités", a estimé le maire PS de Ouistreham, dans le Calvados. "Il est évident que les jeunes de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) ou les Pompiers n'ont pas cette compétence de police qu'ont les CRS", et il ajouté, "Que les CRS soient sur la plage ou dans une caserne à attendre une éventuelle manifestation, je crois qu'ils sont plus utiles sur les plages." C'est l'avis de tous les maires des communes du littoral, a assuré l'élu.
Quant aux plans de secours, ils doivent épouser l'échelle des massifs.
Selon le rapport, le secours en montagne mobilise au total 774 personnes : 322 gendarmes déployés dans 18 départements avec 20 pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) ou pelotons de gendarmerie de montagne (PGM), 180 CRS présents dans six départements et 334 pompiers dans 19 départements. Il représente environ 8.000 interventions par an.
C’est peu comparé aux 52.000 interventions sur le domaine skiable. Mais elles ont un coût élevé du fait de l’utilisation fréquente de l’hélicoptère. Celui-ci pèse pour 31 millions d’euros sur les 61 que coûte le dispositif d’État. Soit un montant moyen de 8.600 euros, sachant qu’aucune compensation ne peut être demandée aux communes ou aux victimes. Côté pompier, c’est le flou.
"En l’absence de données fiables et exhaustives, il n’a pas été possible d’évaluer le coût complet du dispositif déployé par les Sdis", précise la Cour, alors que ces derniers sont principalement financés par des départements à cours de recettes.
Ce sont les préfets de département qui doivent coordonner l’action des services sur leur territoire dans un plan de secours départemental. Or ils "doivent arbitrer des rivalités contre-productives entre services".
Dans de nombreux départements (Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne et Pyrénées-Orientales) un système d’alternance a été mis en place : gendarmes et CRS se relaient une semaine sur deux. Ailleurs, il peut s’agir d’une alternance pompiers-gendarmes. Parfois les gendarmes interviennent seuls.
Cependant le préfet des Hautes-Alpes Jacques Quastana a pris un arrêté le 15 octobre 2012 qui établit un nouveau plan pour le secours en montagne haut-alpin qui consacre le centre opérationnel départemental d’incendie et de secours comme “centre d’organisation de tous les secours”.
Paradoxe, la cour des comptes préconise aujourd’hui de limiter l’intervention des pompiers en montagne.
La Zone Gendarmerie Nationale (ZGN) comprend 90 % du territoire français, n'excluant que les zones fortement urbanisées. C'est donc à la gendarmerie que revient la responsabilité de la sécurité publique dans les grands espaces naturels. Dans cette optique et afin de remplir les missions qui lui incombent avec efficacité, la gendarmerie a mis sur pied des unités spécialisées.
“Le dispositif repose sur un engagement des moyens adapté aux besoins de chaque situation. Il définit le rôle des différents intervenants.
1. la réception de l’alerte est assurée par le Codis (pompiers, ndlr).
2. Le traitement de l’alerte est organisé dans le cadre d’une conférence téléphonique entre les différents intervenants.
3. En fonction de l’analyse menée lors de la conférence, le Codis décide de l’engagement des moyens, en privilégiant la solution la plus adaptée et en évitant toute redondance”, indique aujourd’hui la préfecture. “Ce dispositif vise à assurer la cohérence du secours en montagne en évitant précisément que les unités compétentes n’interviennent sans coordination”.
Concernant le désengagement des CRS, une source proche du dossier dans les Hautes-Alpes note qu’il est «très prématuré de dire que la CRS de Briançon va fusionner avec le PGHM. Le rapport apporte des préconisations qui ne sont en aucun cas obligatoires. En tout état de cause, si des choses se passent, ça ne se fera pas du jour au lendemain.»
Commandé par la Commission des Finances, le rapport sur l’organisation du secours en montagne et la sécurité des plages commence à faire du bruit dans l’Alpe. Publié le 14 novembre 2012, il préconise “d’étudier l’option d’un désengagement des unités de CRS et sa prise en charge complète dans les secteurs concernés par les unités spécialisées de gendarmerie”.
En clair, le gendarme, fort de son statut de disponibilité permanente, est le moins coûteux à compétence équivalente. Le système d’alternance entre PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) et les sections CRS dans les Hautes-Alpes, l’Isère ou la Savoie, vit-il ses dernières heures ?
“Moyens disproportionnés”
Le rapport pointe “un défaut de cohérence dans l’organisation des services et l’implantation des unités” et suggère une logique de massif dans l’utilisation des moyens humains et matériels qui aujourd’hui sont des ressorts des préfets dans le cadre des plans de secours.
Le caractère interdépartemental de certains secteurs “conduit à l’engagement de moyens disproportionnés”. Ainsi l’emploi de l’hélicoptère, qui pèse le tiers de la facture globale de ce service public gratuit en France, gagnerait à être rationalisé.
Dans ce rapport très pro gendarme, même si la faible activité des petites unités, les PGM, est pointée (un secours par semaine en Corse hors saison estivale !), les sages de la rue Cambon stigmatisent la concurrence entre services qui “provoque des dysfonctionnements qui […] nuisent à l’efficacité et à l’efficience des interventions”.
Les pompiers visés :o
Alors que depuis les années 1990 et l’arrivée d’un troisième acteur, les pompiers, les tensions étaient vives, ce rapport met à mal le principe de complémentarité souvent avancé par des unités qui défendent leurs positions dans cette activité médiatique, à fort pouvoir d’image. Seulement, “les interventions en doublons sont fréquentes”, dit le rapport évoquant “un contexte exacerbé de concurrence qui conduit à des doubles engagements systématiques de services qui en viennent à se disprostituer les interventions”. Selon les endroits la gestion des alertes en souffre.
Au final, dans un contexte budgétaire tendu, la Cour appelle à mutualiser les ressources et recommande la fusion des structures de formation (École militaire de haute montagne, CNISAG pour les gendarmes et CNEAS pour les CRS) en un centre commun avec les pompiers.
Quant au rôle de ces derniers, la Cour des comptes va dans le sens d’une limitation de leur activité, estimant que “les SDIS déploient parfois des moyens non justifiés ”. :o
Exemple de Conflits ou de dysfonctionnement au moment de l’hélitreuillage
Le 18 juillet 2011 à 15h35, le Codis 06 alerte la CRS 06 au sujet d’un homme souffrant d’une luxation à l’épaule au niveau de la rivière de l’Esteron, dans la commune de Toudon. Compte tenu du secteur, le Dragon 06 (hélicoptère) est demandé mais il réclame un délai, étant alors engagé sur un autre secours. Un nouveau contact avec la victime confirme qu’il n’y a pas d’urgence vitale. La CRS 06 engage deux secouristes à pied pour approcher de la victime avant l’arrivée de l’hélicoptère. Un nouveau contact avec Dragon 06 apprend qu’il sera indisponible. L’hélicoptère de la gendarmerie de Digne (04) ne peut être obtenu avant un délai de 40 minutes.
Le Codis 06 engage alors un hélicoptère de type Bell bombardier d’eau avec, à son bord, quatre personnels du groupe Grimp (pompiers) et un médecin. Arrivés sur le site, les secouristes CRS constatent que les pompiers sont déjà présents avec l’hélicoptère bombardier d’eau. À l’arrivée de l’hélicoptère de la gendarmerie, un vif conflit éclate entre les CRS et les pompiers, ces derniers insistant pour réaliser l’hélitreuillage. Trente secouristes pour une luxation de l’épaule >:( >:(
C’est un exemple de dysfonctionnement cité dans le rapport.
Il y en a d’autres.
Comme la mobilisation de 30 secouristes pour une luxation de l’épaule et un hématome à la cuisse (en décembre 2011 dans les Vosges).
“Débordés par l’événement”
Comme le note un des responsables du secours en montagne dans le département, “les Hautes-Alpes ne sont pas citées dans les exemples de dysfonctionnement. Globalement, les choses se passent quand même bien”. De fait, le rapport de la cour des comptes mentionne que “dans les Hautes-Alpes, gendarmes et fonctionnaires des CRS sont accusés d’engager des moyens extra-départementaux (hélicoptères, renforts d’avalanches) sans en référer au Codis”, à savoir le régulateur du secours dans le département.
Le dernier dysfonctionnement qui ait fait parler de lui remonte à 1998.
Le lieutenant Haas, patron du PGHM de Briançon, remettait en cause l’intervention des CRS sur l’avalanche qui a coûté la vie à onze personnes à Crots. “Vite débordés par l’événement”, “refusant jusqu’à 14h40 – alors que l’alerte avait été donnée à 13h30 - de laisser embarquer les gendarmes et leurs chiens”, “oubliant de comptabiliser les personnes évacuées, etc”.
Bref dans le Secours en montagne c’est mieux sans se marcher sur les pieds pour tout le monde ???
La montagne représente près du tiers du territoire métropolitain, la montagne est un enjeu majeur pour la gendarmerie, en termes de police judiciaire, d'intervention, mais aussi de prévention.
Dans ce milieu difficile, parfois hostile, chaque intervention nécessite des technicités et des savoir-faire particuliers que la gendarmerie a acquis depuis un demi siècle, ses unités territoriales, mobiles, spécialisées et aériennes conjuguent leurs efforts au quotidien.
Historique :
Auteur d'un ouvrage juridique de référence sur le secours en montagne, le préfet Marcel Pérès affirme : "Le secours en montagne est une magnifique vitrine que les différents services se disprostituéent, et qui a été attribué aux gendarmes et au CRS de montagne pour des raisons historiques".
Cette attribution remonte à Noël 1956 avec la mort de Jean Vincendon et François Henry, deux jeunes alpinistes qui avaient tenté l'ascension du Mont-Blanc par la Brenva en plein hiver. Ils étaient restés bloqués à 4.000 m d'altitude et leurs agonies avaient été suivie en direct à la jumelle pendant 10 jours par les habitants de Chamonix (Haute-Savoie).
Deux ans après naissait le PGHM de Chamonix, suivis d'autres PGHM et des CRS de montagne.
Rappel : les secours sont gratuits mais ne font pas Taxi !
Un alpiniste a été condamné à 3 000€ d'amende, dont 1500€ avec sursis, par le tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie) pour avoir abusivement fait appel aux secours lors d'une ascension dans le massif du Mont-Blanc. L'alpiniste, âgé de 31 ans était jugé pour «fausse divulgation de renseignements afin d'engager des secours».
L'alpiniste avait affirmé être victime de gelures pour susciter l'intervention des secours alors qu'il effectuait avec un ami l'ascension des Droites (4001 mètres d'altitude) par le couloir Lagarde, une voie classée «très difficile». Épuisés, les compagnons de cordée avaient une première fois appelé le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix vers 19 heures, où un secouriste leur avait suggéré de bivouaquer sur place et de terminer leur course le lendemain.
C'est dans la soirée, vers 21 heures, que les deux randonneurs ont rappelé les secours en affirmant être victimes de gelures. Malgré la nuit tombée, les secouristes sont allés les chercher en hélicoptère puis les ont déposés à l'hôpital de Sallanches (Haute-Savoie).
Les deux alpinistes en sont ressortis une demi-heure plus tard avant de se rendre au PGHM pour récupérer leurs affaires.
Constatant l'absence de gelures, les gendarmes ont relevé l'infraction et des poursuites judiciaires ont été engagées contre l'alpiniste ayant appelé les secours. A l'audience, ce dernier s'est justifié en expliquant qu'il avait paniqué, qu'il ne se voyait pas passer la nuit à près de 4 000 mètres d'altitude et que ses gants étaient gelés.
Le parquet a requis 2000€ d'amende. «C'est un comportement irresponsable, incivique scandaleux», a déclaré le procureur car ce genre de comportements monopolise les services de secours inutilement et met en péril la vie des secouristes soulignant aussi le caractère financier des secours.
Les procès de ce type sont très rares cependant des randonneurs appellent fréquemment les secours alors qu'ils sont simplement épuisés mais ils mentent rarement sur leur état de santé présumé. Les services de secours sont dans une position inconfortable parce que, s'ils décident de ne pas intervenir et qu'un drame survient, ils peuvent en effet être poursuivis pour non assistance à personne en danger. :-[