Plus de 130 sportifs de haut niveau sont sous contrat civil ou militaire avec la défense, ce qui leur permet de vivre de leur sport.
Des sports peu médiatisés
D'autres biathlètes bénéficient du même contrat, ils sont au total 137 sportifs de haut niveau (91 hommes et 46 femmes), tous sports confondus, à être engagés par la défense, dont cinq pratiquent le handisport. Parmi eux, on dénombre 9 civils tandis que 128 ont des contrats militaires et sont répartis entre la gendarmerie (17), la Direction générale de l’armement (1), l’armée de terre (75), l’armée de l’air (18) et la marine (17).
La majorité de ses athlètes pratique des sports peu médiatisés dont il est souvent difficile de vivre. Certains ont crevé l’écran grâce à leurs résultats exceptionnels, comme la vététiste Julie Bresset (sous contrat civil) ou le nageur Florent Manaudou (1re classe au 68e régiment d’artillerie d’Afrique à La Valbonne, dans l’Ain), tous deux champions olympiques l’été dernier.
«M’engager avec l’armée m’a offert l’opportunité de vivre de mon sport sans avoir les problèmes financiers que peuvent rencontrer les athlètes qui pratiquent des “petits” sports, comme le mien, le cyclisme sur piste», explique Clara Sanchez, sous contrat depuis 2007, caporal-chef au sein du 3e régiment d’artillerie de marine de Canjuers (Var).
Des obligations militaires :
En contrepartie, les sportifs de haut niveau de la défense, qui sont pour la plupart détachés, ont un certain nombre d’obligations envers l’armée. «Je fais quelques actions ponctuelles au moment du Téléthon, par exemple, ou auprès des jeunes sur la prévention routière, témoigne Thierry Fabre, brigadier-chef dans la gendarmerie et médaille de bronze aux Mondiaux de judo (- 100 kg) en 2010. Je me dois également de participer aux championnats de France et du monde militaires. »
Dans la mesure du possible, les athlètes gardent également le contact avec leur unité et ont ainsi l’occasion de porter l’uniforme et de faire partager leur expérience.
Pour eux, faire partie de l’équipe de la défense est une fierté. «Je suis très contente de concourir pour l’armée, assure Clara Sanchez. On sait qu’on a du monde derrière soi, c’est une motivation. Pour eux, on n’a pas le droit de lâcher.» La jeune femme apprécie aussi que ses performances soient valorisées pour motiver les troupes et, du même coup, elle n’hésite pas à évoquer son régiment, notamment lors de ses interventions médiatiques.
L’armée ouverte au civil :
Car compter dans ses rangs des sportifs de haut niveau répond aussi à un souci d’image et d’ouverture à la société civile de la part de la défense. Le ministre de la Défense n’a pas manqué de recevoir les athlètes qui ont participé aux derniers Jeux olympiques et paralympiques, y décrochant dix médailles dont quatre en or.
Le général Boyer, commissaire aux sports militaires et commandant du Centre national des sports de la défense (CNSD) à Fontainebleau a, lui, évoqué leurs valeurs qui sont aussi celles de l’armée Française : «Courage moral et physique, esprit de discipline dans l’entraînement et la préparation, goût de l’effort et du dépassement de soi.»
Pour ces sportifs, un contrat avec la défense, au-delà du soutien financier, offre également des possibilités de reconversion. «On a la chance d’avoir un métier et des perspectives, explique Clara Sanchez. Je connais des cyclistes sur piste qui ont fait une carrière professionnelle mais qui, après, ne savaient pas quoi faire. Moi, j’aimerais rester dans mon régiment après ma carrière sportive et devenir monitrice de sport pour assurer la préparation physique des soldats.»
Christophe Humbert, qui gère le suivi des athlètes de la défense, est ainsi lui-même un ancien champion de judo désormais enseigne de vaisseau première classe.
Pour la Police Nationale - Policier et sportif de haut niveau
Depuis la première convention signée avec le ministère de la Jeunesse et des Sports en 1992, la Police nationale a permis à plus de 200 policiers, sportifs de haut niveau, de concilier carrière professionnelle et sportive.
En proposant un aménagement du temps travaillé, elle permet ainsi à ses personnels, sportifs de haut niveau, de s’entraîner, de participer à des compétitions internationales : jeux olympiques , championnats du monde, championnats d’Europe, ou tout autre compétition internationale de référence et de niveau équivalent à celles précitées dans les meilleures conditions possibles et de mettre en œuvre efficacement leur projet sportif.
Pour bénéficier du dispositif, il faut avant tout être fonctionnaire* de la Police nationale ou adjoint de sécurité et figurer sur la liste des sportifs de haut niveau du ministère chargé des sports (dans les catégories Élite, Senior ou Relève) dans une discipline qui entre dans le champ d’application de la convention.
* filière technique et scientifique, filière administrative (tous grades / toutes catégories) et Filière active (gardien de la paix, officier, commissaire de police, ne sont pas inclus les sportifs de haut niveau en cours de formation initiale et les cadets de la République).
Source
https://www.devenirpolicier.fr/nous-decouvrir/promotion-interne-sociale/SHN