Menaces, insultes et courriers au préfet. Le torchon brûle entre les deux acteurs de l'aide médicale d'urgence dans les AM. Au détriment des victimes?
Vous avez appelé les urgences. Ne quittez pas. Cette conversation sera enregistrée… » C'est la loi. Rien n'échappe aux grandes oreilles des services de secours azuréens. Pas plus ces mots peu amènes échangés, parfois, entre opérateurs de l'urgence médicale, que les appels de détresse qui, par centaines, aboutissent chaque jour sur le 15, le 18 ou encore le 112. Le torchon brûle entre le Samu 06 et les sapeurs-pompiers azuréens.
Un vieux contentieux oppose, il est vrai, depuis toujours les « blancs » et les « rouges ». Jusque-là rien de local, ni de personnel.
Au nom de la loi
Le différend aurait même pu relever de la « saine » émulation. Il a viré, ces derniers jours, à la guerre de tranchée. « Une guerre totale », « une guerre d'extermination », annoncent même certains courriers électroniques de syndicalistes hospitaliers. Les représentants des pompiers ne sont pas en reste : « S'ils veulent la guerre, ils vont l'avoir ... »
A se demander si les acteurs de l'urgence pré-hospitalière dans les Alpes-Maritimes n'en auraient pas oublié leurs fondamentaux : « En toute situation, garder son sang-froid. » Exit la règle d'or du secours. On préfère désormais s'en référer à la loi. Celle de 1986 qui confie aux Samu et Smur, deux services hospitaliers, l'organisation de l'aide médicale urgente aux victimes. Et celle de 1997 qui incorpore les Sdis, autrement dit les sapeurs-pompiers, au maillage sanitaire, notamment pour le secours à personne.
Par arrêté daté du 24 avril 2009, la répartition des rôles a pourtant été clairement définie. Chacun des deux camps assure s'y conformer scrupuleusement. Et pourtant… Le 25 juin dernier, l'arrivée d'un personnel en renfort à la caserne Hancy, en plein centre de Nice, a mis le feu entre les deux services.
Ce pompier de plus (de « trop » pour certains médecins du Samu 06) est en fait un infirmier urgentiste. Sa mission première : assurer le soutien sanitaire de ses collègues en intervention, comme prévu dans le référentiel de 2009. « Quatre feux sur dix ont lieu dans le centre de Nice, justifie un sapeur-pompier. Le dernier en date, rue d'Alger, a failli coûter la vie à trois de nos gars. C'est pourquoi nous avons jugé utile de positionner ce moyen paramédical dans le centre de Nice… »
« À moins de deux cents mètres de l'hôpital Saint-Roch et des équipes du Smur, c'est une véritable provocation », estime pour sa part un praticien hospitalier. Car, lorsqu'il n'assiste pas ses collègues en intervention, l'infirmier des pompiers (dans le jargon, la VLI) porte secours aux victimes sur la voie publique. « Cela relève de l'aide médicale d'urgence et donc du Samu », martèlent les « blancs ». « En réalité, les urgences hospitalières sont en sous-effectif chronique et ne seraient pas en mesure d'apporter une réponse opérationnelle dans les délais sans l'aide des pompiers », rétorquent les « rouges ».
Victimes collatérales?
Simple problème de coordination locale ? Si ce n'est que le cas de la VLI Hancy a fait tâche d'huile dans le département. Les personnels du Samu refusent désormais de siéger aux réunions de coordination avec leurs homologues pompiers. Les « rouges » en viennent à chronométrer les temps d'intervention des « blancs », « surtout lorsqu'ils préfèrent engager leur hélico plutôt que celui de la Sécurité civile. » Certains praticiens hospitaliers vont jusqu'à accuser les infirmiers pompiers de « pratique illégale de la médecine » (lire ci-dessous).
Une guerre des services dont les usagers pourraient devenir les victimes collatérales ? En préfecture, on assure qu'il « n'en est rien, que les dissensions internes s'effacent sur le terrain... »Mais, une « réunion de sortie de crise avec tous les acteurs de l'aide médicale urgente du département a néanmoins été programmée dès la semaine prochaine. »
Les SP ont vraiment beaucoup plus de moyens financiers et politiques (ministère de l’intérieur) que les SAMU donc leur position est clairement dominante.
En réalité j'ai l'impression que l'on arrive à monter des gardes opérationnelles H24, avec des infirmiers compétents en urgence réa anesth que là où ils travaillent... près des SMURs...
En 2012 combien d'ISP en équivalent temps plein ? Peut on faire un maillage plus serré que les SMURs?
Dans notre armée il existe depuis toujours des infirmiers en situation isolée (Sous marin d'attaque, camps en Guyane...) ces personnels compétents existent...
pourquoi il n'y a pas de VLI à Paris et Marseille ?
Certainement. On ne peut pas foutre un SMUR dans chaque patelin, par contre on pourrait sans doute renforcer le maillage des ISP.
Compétents pour de la médecine de guerre. C'est pas tout à fait les mêmes populations et les mêmes pathologies qu'on retrouve en général dans nos villes et nos campagnes.
Loulig tu dis :CiterCertainement. On ne peut pas foutre un SMUR dans chaque patelin, par contre on pourrait sans doute renforcer le maillage des ISP.
Oui mais pour un ISP d’après toi quel serait le ratio population/ISP afin qu'il ait suffisamment de quoi occuper son temps de travail effectif -> " En 2012 combien d'ISP en équivalent temps plein" ?
- exemple : 1 ISP par canton ou pour 10000 habitants ?
Les ISP sont des infirmiers et je ne sous-estime leur qualités professionnelles mais sont ils des SPV ou des SPP ?
Même s'il fait du "social" en écoutant son patient l'économie oblige à une "rentabilité" de l'emploi !!
pas de médecine de guerre dans un sous marin mais des risques technologiques, des pathologies diverses...
D’où mon interrogation pourquoi pas d'ISP sans médecin à Paris ou Marseille ?
le SMUR ne se déplace que pour l'urgence vitale chez eux comme chez nous...
Effectivement si le but est de faire un maillage plus fin que les SMUR, il va falloir recruter...
mais il ne faut pas oublier que la plupart des SMUR dépendent aujourd'hui des services d'urgences, et que les équipes médicales sont au travail au SAU entre deux interventions...