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Se former aux 1er Secours - TERRORISME «Que faire avec seulement de l’oxygène»

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Jeano 11:
Dans les films, tous les héros savent soigner une blessure par balle, alors qu’il s’agit de l’une des formes de traumatismes les plus graves...
Et vous ?  8)  :(  :P  :-[  :-X :'(

Depuis les attentats du 13 novembre 2015, beaucoup de Français se posent les mêmes questions : « Si j'avais été présent, comment aurais-je réagi ? Est-ce que j'aurais pu sauver des vies des personnes "tombées" à mes cotés, voire celle de ma faille ou de mes amis ? »
En réaction, ils sont de plus en plus nombreux à s'inscrire à la formation de premiers secours. (PSC1)


--- Citer --- Quel est l'essentiel à retenir ?
Dans l'armée, on aime beaucoup les acronymes. Alors, retenez "SEA" pour Sol-Environnement-Abri. Dès que j'entends un bruit, je me plaque au sol pour être une cible moins exposée. Avant de me lever, je fais attention et je regarde à 360° pour m'assurer que la voie est libre. Ensuite, je cherche un abri. Quand les tirs s'arrêtent, généralement, c'est le moment où il faut bouger. En fait, quand on est attaqué à l'arme de guerre, il faut se comporter comme un militaire, l'espace d'un instant. Les poncifs de l'instruction militaire, organisés en trois parties dans le livre : "Vivre avec l'acte terroriste", "Survivre à une attaque terroriste" et "Revivre après un attentat". Ce sont des techniques très simples, que tout le monde peut adopter. Par exemple, se mettre au sol dès que ça pète ou s'entraîner à faire des exercices de respiration tirés du yoga pour gérer son stress.
Le livre "Vivre avec la menace terroriste" (éd. Eyrolles), paru jeudi 7 janvier 2016, a dû être imprimé à 25 000 exemplaires au lieu des 5 000 prévus tant le public est au rendez-vous. Un succès inattendu pour ses auteurs, Olivier et Raphaël Saint-Vincent, deux frères jumeaux chargés de la prévention du risque terroriste à l'Union fédérative des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire, à Paris.

--- Fin de citation ---

Cormac et Flynn, 30 ans, dînaient ce soir là dans un restaurant à deux pas du Bataclan. Quelques jours après, ils s'inscrivaient pour suivre une formation aux «gestes qui sauvent» auprès de la Croix-Rouge : une réponse au sentiment d'impuissance ressenti lors des attentats.  :P

«On a vu des blessés, des gens touchés aux jambes, au ventre ou à la tête, mais on n'était pas capable de les aider», racontent ils, encore très touché. «Dans ces cas-là, on se dit qu'il y aura toujours quelqu'un d'autre qui connaît les gestes de premiers secours. Mais non, et si ça arrive encore, je veux être préparé et formé».

Ils ne sont pas les seuls. Depuis le 13 novembre, la Croix-Rouge française, la protection civile et autres associations constatent une hausse «exponentielle» du nombre de demandes, explique un responsable des formations. L'ONG avait d'ailleurs déjà enregistré une augmentation de 7 % des inscriptions après les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher en janvier.

«La démarche citoyenne que vous avez, est vachement importante. C'est une réaction très positive», dit-il aux dix stagiaires du jour, qui se sont tous inscrits à la suite des attentats.

Lors des attaques, les secours ont été essentiellement confrontés à des cas d'hémorragies par balle. «Si plus de gens avaient réagi en mettant leurs mains sur les plaies, en mettant des personnes en position latérale de sécurité, ils auraient peut-être pu maintenir des personnes en vie».  ???

Prise de conscience  8)
Au cours de cette formation d'une journée, les stagiaires apprennent à acquérir les bons réflexes face à des situations exceptionnelles, comme celle du 13 novembre, mais aussi à des situations plus courantes, comme les accidents domestiques.
Une personne qui perd connaissance, une hémorragie, quelqu'un qui s'étouffe : «Qu'est-ce que je fais ? Qui j'appelle ? Qu'est-ce que je dis aux secours ?», demandent les participants.  ::)  :P  :-[
Grâce à des mises en situation et des jeux de rôle, les deux formatrices apportent des réponses. Coût de ce stage PSC1 d'une journée : 60 €.

Pour Élodie, 37 ans, les attentats ont été un déclic. «Je me suis inscrite dès lundi», dit-elle. «Ça me tenait à cœur depuis un bon bout de temps. Quand je suis devenue maman, je me suis dit que je ne pouvais plus reculer l'échéance. Et les événements de vendredi ont été le déclencheur final».

Si la Croix-Rouge estime à 1,2 million le nombre de personnes formées et sensibilisées chaque année, la France reste très en retard en matière de secourisme.

«La meilleure chance de survie pour une victime, c'est le premier témoin-intervenant, car les secours ne seront pas là tout de suite, 15 à 20' à les attendre c'est long»  :-[  Si ces attentats peuvent participer à prise de conscience… il n'est jamais trop tard pour se former»  :)
«Les premiers secours sont à la portée de tous, c'est ce qu'on cherche à faire comprendre», explique Joyce, formatrice bénévole de 22 ans. «Souvent on pense que ça n'arrive qu'aux autres, mais un jour, où vous ne vous attendrez à rien cela peut aussi arriver à côté de nous».  8)


--- Citer --- Rappel : pour être opérationnel et efficace il faut aussi pratiquer couramment et connaitre par cœur le manuel du PSC1  ;)

Une voiture, après avoir fait une embardée, s’est écrasée contre un poteau.
Le conducteur qui n'avait pas attaché sa ceinture de sécurité a été éjecté et gît à côté de son véhicule, un attroupement de badauds s’est formé.  8)

Arrive un jeune homme qui fend la foule des curieux, parvient jusqu’à la victime, et dit à une femme penchée sur le blessé :
– Écartez-vous ... Je suis secouriste diplômé PSC1 !
Il sort son manuel du parfait secouriste et commence à lire les instructions.
Alors la femme lui tape sur l’épaule en disant :
– Quand vous arriverez à la page où il est écrit qu’il faut appeler un médecin, je suis déjà là…  ;)

--- Fin de citation ---

Jeano 11:
Que faire pour soigner une blessure par balle  :o
Une explication sur http://fr.wikihow.com/traiter-une-blessure-par-balle

A l’occasion de la terrible vague d’attentats terroristes de 2015, il est utile de revoir le procédures de gestes de survie.
En résumé :
Protection, Alerte, Bilan, Secours
Plaies hémorragiques des membres = garrot en notant l'heure !
Hémorragie interne = bloc opératoire au plus vite

Pour plus de détails : Une formation pour les ambulanciers
http://www.formationambulancier.fr/01-cours/m1/0449-trauma-attentat.html

Comment traiter une blessure par balle ?
Les blessures corporelles par balle (chasse, tir sportif, guerre) font partie des blessures les plus traumatiques qui peuvent vous arriver. Il est difficile de connaitre l'étendue des dégâts faits lors d'une blessure par balle et la plupart d'entre elles sont beaucoup trop graves pour être traitées avec un kit de premiers secours. La meilleure des solutions reste d'emmener la victime d'un tir par balle dans un hôpital le plus tôt possible aprés avoir stabiliser la victime (hémorragie) vers l'hôpital.
Le traitement de base :
Assurez-vous d'être en une position sure et sécurisée !
- Si la victime s'est fait tirer dessus accidentellement (par exemple pendant une une partie de chasse ou une séance de tir sportif), assurez-vous que toutes les armes feu ne sont pas pointées vers une autre personne, videz l'arme et demandez aux autres de retirer les cartouches pour assurer la sécurité du reste du groupe.
- Si la victime s'est fait tirer dessus intentionnellement, assurez-vous que le tireur ne se trouve plus sur la scène de crime et autant vous que la victime ne courez pas le risque de vous faire tirer dessus. Si cela est possible, portez un équipement de protection et déplacez vous dans un lieu sur hors de l'axe de tir.
- Appelez le 112 afin d'obtenir de l'aide et une assistance médicale téléphonique.
- Il est important de rassurer la victime.  :)
* Demandez à cette personne de vous parler.
* Demandez-lui de bouger ses jambes. Cela vous permettra de savoir rapidement si la victime peut se déplacer ou non.
* Gardez la victime au chaud.
* Étancher l’hémorragie avec votre main en intercalant un « linge tampon » entre votre main et la plaie.
* Ne déplacer la victime que si c'est nécessaire à votre sécurité,

Vérifiez l'A.R.C.I.E. de la victime ; cinq facteurs essentiels à sa survie :
- Air : que respire la victime : Si celle-ci peut parler, il y a de bonnes chances que ses voies aériennes ne soient pas bloquées.
Si elle est inconsciente, assurez-vous que ses voies respiratoires ne sont pas obstruées. Tournez en PLS la victime pour faciliter sa respiration,
- Respiration : La victime respire-t-elle régulièrement ? Pouvez-vous voir si sa poitrine se gonfle et se dégonfle? Si la victime ne respire pas, retirez tout ce qui pourrait gêner sa respiration dans sa bouche et faites-lui du bouche-à-bouche immédiatement.
- Circulation : vérifiez le pouls de la victime au niveau de sa gorge (carotide). Pouvez-vous trouver un pouls clair ? Si ce n'est pas le cas, commencez une RCP.
- Incapacité : L'incapacité se réfère aux dégâts provoqués sur la colonne vertébrale ou le cou. Vérifiez que la victime peut bouger ses mains et ses pieds. Si elle n'y arrive pas, il est possible que la moelle épinière soit touchée. Cela peut aussi se référer aux fractures évidentes, aux dislocations ou à toute autre partie du corps qui ne se trouve plus à son emplacement naturel. Vous pourriez faire empirer ce genre de blessure en déplaçant la victime.
- Exposition : Recherchez toujours le point de sortie de la balle. Vérifiez la victime avec la plus grande attention pour trouver des blessures dont vous n'auriez pas encore connaissance. Faites surtout attention aux aisselles ou fesses ou à d'autres parties plus difficiles à voir. Évitez de déshabiller complètement la victime avant que les secours n'arrivent, car cela pourrait faire empirer le choc.

Mais avant tout, assurez-vous que la zone est sécurisée et que vous ne risquez rien de plus grave. Si elle ne l’est pas, réfugiez-vous ailleurs avec la victime ou sécurisez le périmètre par vous-même  ???
Rassurer et dites à la victime qu'elle va bien et que vous allez l'aider.
Il est important de la rassurer.  ;D
Contactez les secours dès que possible (tél 112). Restez calme si vous voulez être à même de leur donner des informations utiles et pertinentes.
Ne déplacez pas la victime, sauf en cas de nécessité absolue (pour sa sécurité et la votre ou pour lui donner accès aux soins).
Suivez les principes du secourisme (PSC.1) :
- Si la victime est inconsciente mais respire, désencombrez ses voies respiratoires et mettez la en Position Latérale de Sécurité (PLS), étudiez la nécessité d’un massage cardiaque.
Ne retirez pas le projectile sans avis médical, car s'il est logé dans une partie vitale du corps il aide peut-être à comprimer l’hémorragie.
En cas de doute, enlevez les vêtements de la victime pour dévoiler les zones touchées, mais sans la bouger. Utilisez par exemple un cutter au besoin ou des ciseaux pour accéder à la plaie, même sur un Levis dernière mode, de toutes manières il est déjà probablement déjà troué ou taché de sang.

Points de compression en cas d’hémorragie sévère.
Essayer de contrôler l’hémorragie en combinant les moyens suivants : Compression de la plaie hémorragique avec vos mains associée à un "tampon" (linge, chemise, etc... les médecins traiteront l'infection plus tard à l'hopital  ;D élévation des membres touchés, points de compressions et garrots improvisés ; une fois posé le garrot ne doit plus être retiré et l'heure de sa pose notée sur la victime.
Notez que la compression est la pratique prioritaire, souvent la plus efficace et moins critique que le garrot et si sa pose est prolongée il ne doit pas être retiré sans avis médical.
Découvrez le compte-rendu de l'illustratrice Louison "Les gestes qui sauvent_BSPP.doc "  ci-dessous

Jeano 11:
Traumatologie - Attentats - Rôle de l'Ambulancier 8)La prise en charge de blessés par balles ou explosion nécessitent une prise en charge spécifique.
Préalable : Deux circonstances très différentes se présentent à l'ambulancier 8)

1/ Appel dans le cadre d'un plan de secours par le SAMU
En présence de nombreuses victimes seront déclenchés les plans de secours (rouge, blanc).
Les victimes seront triés en fonction de leur état :
Urgences absolues (U.A.) et/ou relatives (U.R.)
L'ambulancier appelé ou réquisitionné doit garer son véhicule au point de rassemblement des moyens (PRM) et prendre contact avec l'officier responsable (chasuble bleu).
Il restera en attente dans son véhicule puis sera appelé à la sortie du PMA pour prendre en charge un blessé U.R.
L'ambulancier prendra connaissance de sa fiche médicale et du lieu de transport.
Les grandes fonctions vitales seront surveillées tout au long du transport. il suivra l'itinéraire qu'il lui sera imposé.
Savoir plus  :P
Pour les U.A., la tactique de la régulation médicale est différente de celles d'autres sinistres. La priorité est d'arrêter l'hémorragie (surtout interne thoracique et /ou abdominale). Après réanimation de base (perfusion, oxygénation...) la victime sera directement dirigée vers un bloc opératoire avec une, voire plusieurs équipes chirurgicales spécialisées (lésions interne puis chirurgie des membres).
C'est pourquoi plusieurs hôpitaux seront mobilisés si les victimes sont nombreuses.

2/ Témoin :
Nous rappellerons les gestes des premières minutes sur place en insistant sur les points spécifiques. (C'est l'occasion de revoir l'ensemble du module 1 du DEA)

Protection, Bilan vital, Alerte (PAS)
Protection :
Tout en évaluant d’un simple coup d’œil la situation et son environnement, il faut pratiquer un bilan vital de ou des victimes.
Mais rien ne sert de pratiquer des gestes pour préserver les grandes fonctions vitales si, au préalable, on ne  se protège pas soi même, les témoins et les victimes.
La protection est le premier élément de la chaîne des secours.

Identifier les dangers. D'un simple coup d'œil on évalue la situation et les dangers :
- tirs en cours
- risque d'un nouvel attentat en présence des secours
- incendie, explosion, chaleur
- atmosphère toxique en zone confinée
- irradiation
- risque infectieux dont exposition au sang et liquides biologiques
- gros morceaux de verre pendus en équilibre instable et en tombant risquent d’avoir un effet « guillotine ».

Principes de base :
La première chose à faire par le chef d'équipe est de se protéger, lui ainsi que ses collègues de travail.
On ne doit pas mettre sa vie en danger, ni celle des collaborateurs et témoins.
Il ne faut pas se précipiter sur les lieux, sans avoir au préalable évalué l’environnement.
On sera particulièrement attentif dans ces circonstances particulières d’explosion, ou d'attentat.
Si le risque est trop important, il est préférable d’attendre les forces de l'ordre (Police, Gendarmerie).

Matériel
Le principe est :
- d'avoir un matériel de protection adaptée
- d'éviter la transmission des infections
- de dégager les victimes en dehors d'une zone de danger

Il faut donc avoir dans son véhicule des accessoires :
- gants à usage unique et masques faciaux
- gants de manutention pour objets tranchants type débris de verre, etc...
- lunettes de protection
- lampe de poche ou mieux lampe frontale
- blouson blanc adapté au froid et à l'humidité

Dégagement d'urgence
L'usage est de pratiquer un bilan vital et traumatique avant de mobiliser le blessé. Si la victime est en grand danger, on peut procéder à un dégagement d'urgence destiné à déplacer, de quelques mètres ou plus et en quelques secondes, la victime jusqu'à un lieu sécurisé et permettre ainsi au secouriste de réaliser en protection, l'examen, les gestes de secours d'urgence et la surveillance de la victime.
On choisira la technique de dégagement en tenant compte de sa force physique et du temps disponible (accalmie tirs en cours)

Les prises de la victime doivent être solides.  :P
Technique de traction sur le sol :
Elle consiste à "tirer" la personne rapidement en dehors de la zone de danger.

Traction par les chevilles :
On tire la personne par les pieds ou les chevilles, les jambes légèrement surélevés.
Cette technique respecte la colonne vertébrale.

Traction par les poignets :
On soulève légèrement le corps pour éviter que la tête frotte sur le sol.
On évite dans la mesure du possible, qu’une personne soulève le blessé sous les aisselles et l’autre par les pieds, car dans ce cas le rachis est en flexion.
L’utilisation d’un plan dur s'il est disponible est préférable.

Traction par vêtements :
On saisit la victime par les vêtements et on tire.

Traction sous les aisselles :
Cette technique permet de déplacer la victime dans des escaliers ou sur un sol accidenté, tout en protégeant la tête de la victime.
- Asseoir la victime en la saisissant par ses vêtements.
- Se placer derrière elle et saisir ses poignets opposés en passant les avant-bras sous ses aisselles.
- Surélever la partie supérieure de son corps, ses pieds restant en contact avec le sol.
- Tirer la victime à reculons, jusqu'à ce qu'elle soit en lieu sûr.

Technique de portage :
On peut s'éloigner encore plus de la zone de danger. S'il est évident pour un enfant, pour l'adulte elle nécessite 2 personnes.
On retrouve le problème de la flexion du rachis (dos rond) qu'il faut éviter, en essayant de maintenir le dos droit.
Les mains saisissent l'épaule et la cuisse opposées.
Les avant bras soutiennent le cou, la tête ou le bas des cuisses.
On peut s'aider d'un brancard ou des moyens du bord: porte, planche, barrière de sécurité

Savoir + : Protection (M1,DEA)

Alerter
Après la protection, la deuxième étape est l'alerte.
Le principe est de : Protéger --> Alerter --> Secourir (P.A.S.)
L'ambulancier en présence d'une situation grave ne peut pas travailler seul. Il a besoin d'aide.
A toutes les étapes : de la protection au bilan final, il doit pouvoir communiquer avec les autorités compétentes : Pompiers, Gendarmerie ou Police, Centre 15 ou  SAMU.
L'appel doit comporter votre identification, le lieu de la détresse, la gravité de la détresse.
Il faut respecter la chaine de secours qui du témoin, passe au secouriste puis à l'ambulancier puis aux secours médicaux (SMUR, service d'urgence).
En France, en aucun cas on doit prendre un blessé par balle pour le conduire au plus vite vers un hôpital le plus proche (pas forcément adapté à la chirurgie de guerre) Pas de “scoop and run” .

Savoir + : Alerter (M1,DEA)

Bilan vital rapide
N'oublier pas qu'il y a souvent plusieurs victimes et la priorité sera d'arrêter les hémorragies externes importantes.
Les premiers gestes faits ou demandés de faire sur vos conseils, les secours complémentaires vont prendre en charge les blessés.
Vous serez alors en charge d'un seul blessé (éviter la danse du sioux)
PRIORITAIRE sur le bilan des lésions traumatiques

Bilan
"checklist" Cet examen est très rapide (quelques secondes), à la recherche d'une grave détresse vitale, nécessitant des gestes immédiats de secourisme et de réanimation.
C’est d'un simple coup d’œil mais en professionnel que vous allez l'apprécier.
Le bilan d'extrême urgence ou vital permet de savoir s'il faut mettre en route immédiatement des gestes de réanimation pour 4 situations :
- hémorragie artérielle principalement de l'artère fémorale et fractures complexes ouvertes des membres
- obstruction des voies aériennes supérieures
- inconscience
- arrêt respiratoire isolé
- arrêt circulatoire

Il faut répondre à 3 questions :
- est t-il conscient ?
- si non ... respire-t-il ?
- pouls carotidiens sont ils présents ?
Pour cela on demande au patient : " Madame, monsieur, m'entendez vous ? Serrez-moi la main ? quel est votre nom ?? "
La main est posée sur le thorax pour voir si la cage thoracique se soulève, aidée de l'absence de souffle d'air en s'approchant de la tête du secouru.
Puis le pouls carotidien est pris.
Rappelons que cet examen ne doit prendre que quelques secondes.

Autre méthode de mémorisation :
    A : Airway (passage de l'air)
    B : Breathing (ventilation)
    C : Circulation

Savoir + : Bilan vital (M1,DEA)
 
Les gestes de survie
Arrêter l'hémorragie :
Comment la reconnaitre ?
Dès l'approche du blessé, le saignement est évident. C'est une hémorragie externe.

La plaie artérielle saigne :
- en jet,
- par saccade pulsatile  comme le pouls
- de couleur rouge vif

La plaie veineuse saigne :
- par nappe, diffuse
- non pulsatile
- de couleur rouge plus foncée

ATTENTION  /!\
si le blessé n'est pas pris en charge rapidement (garrot), le saignement même non artériel peut entrainer une hémorragie importante avec risque de détresse circulatoire qui peut aller jusqu'au décès.
Comment l'arrêter ?
Tout en allongeant la victime et faire donner l'alerte, on essaye d'arrêter le saignement.

Pression manuelle : Ne pas oublier de se protéger !
Elle se fait avec une compresse stérile et des gants à usage unique ou mieux stériles sur la plaie.
Il faut que le secouriste ne soit jamais en contact avec le sang du malade pour éviter SIDA ou Hépatite C.
Voir Accident d'Exposition au Sang (A.E.S.) (M3)

On commence, en urgence par comprimer avec les doigts ou la main.
Elle suffit en général pour arrêter un saignement classique, mais dans le cas d'une plaie artérielle, il est préférable  de poursuivre la compression jusqu'à l'arrivée des secours médicalisés.
En attendant le matériel, on peut demander, si c'est possible à la personne de se comprimer elle-même.

Pansement compressif :
On utiles un pansement absorbant à plusieurs couches appelé "pansement américain" ou un coussin hémostatique d'urgence (CHU). 
Localement on vérifie l'efficacité de la compression, le sang ne devant pas couler autour du pansement et la compression ne sera pas excessive se traduisant alors par des extrémités froides et cyanosées.
NOTA : La compression doit :
- recouvrir la totalité de la plaie
- être suffisante pour arrêter le saignement
- permanente

RAPPEL : le Garrot !
La pose d'un garrot est pour les plaies "délabrantes" d'un membre la meilleure solution, d'autant qu'elle libère le secouriste pour d'autres gestes.
A partir du moment où il est posé, le garrot ne sera plus enlevé qu'en milieu médical.
Le garrot sera toujours visible avec une inscription notant l'heure de sa pose.
Un garrot ne doit pas être gardé, en théorie plus d'une heure car les nerfs sans oxygène souffrent et les cellules nerveuses (neurones) risquent de ne plus fonctionner (séquelles de paralysie).

Source http://www.formationambulancier.fr

Jeano 11:
Attentats du vendredi 13 novembre 2015  :'(
La Ministre de la Santé, Marisol Touraine et le Président de la République ont, dès le 14 novembre, rendu hommage aux soignants parisiens qui ont contribué à la prise en charge des blessés des attentats parisiens.
C’est grâce à cette mobilisation exemplaire que l’on a déploré à ce jour seulement 3 décès parmi les 100 blessés classés « Urgence Absolue ».

Deux dispositifs coordonnés d’accueil des blessés en nombre ont été mis en place 
- un dispositif de médecine de catastrophe sur les lieux des attentats,
- une mobilisation des hôpitaux sous la forme d’un Plan blanc.
Ces réponses s’inscrivent dans le cadre du plan Orsan (Organisation de la réponse du système de santé en situation sanitaire exceptionnelles) qui date de 2014 et qui chapeaute les Plans blancs.

Au SAMU de Paris :
Dès l’annonce des premiers blessés, une cellule de coordination a été mise en place au SAMU de Paris, à l‘hôpital Necker. Le bâtiment du SAMU de Paris a été sécurisé par la police car un risque d’attentat de la cellule de coordination avait été identifié.

Sur place, un Directeur des Secours Médicaux et des adjoints ont été individualisés afin de coordonner les opérations sur site, en collaboration avec la préfecture, l’Agence régionale de santé (ARS), la police, les sapeurs pompiers et la protection civile. Les SAMU et SMUR de banlieue ont aussi été mis à contribution, notamment le SAMU 93 en raison des attaques du Stade de France.

Sur les lieux des attentats, la situation a été gérée différemment selon les lieux ; pour les attaques dans des bars et restaurants, après un premier tri régulé par le SAMU, les blessés ont été évacués directement vers les hôpitaux parisiens où le Plan blanc hospitalier avait été mis en place.

Boulevard Voltaire, à proximité du Bataclan, la salle de spectacle qui a été la cible d’une attaque, un poste médical avancé (PMA) a été mis en place en se référant aux système de gestion utilisés en médecine de catastrophe.
Les blessés ont été classés en « Urgence Absolue », « Urgence Grave », « Urgence ». Le poste médical avancé avait fini son tri deux heures après la fin de l’assaut du Bataclan.

3 degrés d’urgence : U1, U2, U3

Les blessés en « Urgence Absolue U1 » ont été dirigés pour la plupart directement dans les salles de réveil des hôpitaux afin d’être au plus près des services de réanimation et de blocs opératoires. Il s’agissait en général de blessés par balle, souvent avec atteinte multiple, qui nécessitaient des soins de chirurgie thoracique, digestive et orthopédique. Ce sont les médecins du SAMU et des pompiers qui ont pris en charge ces patients.

Les blessés classés « Urgence Relative U2 » ont été transférés dans les services d’urgence parisiens ou de proche banlieue par les pompiers ou des services de la protection civile ou de la Croix Rouge.

Enfin, les blessés les moins graves (blessés légers U3) ont été traités sur place avec consigne de consulter dans un service d’urgences dans les jours qui suivaient si leur état le nécessitait.

Toutes les personnes ayant subi un stress psychologique étaient pour leur part invitées à se rendre secondairement dans un lieu de consultation type « cellule psychologique ».

Une répétition générale au SAMU de Paris le matin même  :o
Le vendredi matin 13 novembre au SAMU de Paris, les équipes de secours se sont prêtées à une répétition du Plan blanc en simulant des attaques terroristes multi-sites, Un timing étonnant suggérant l’identification d’un niveau d’alerte maximum plus qu’un hasard du calendrier.

Au sein des hôpitaux :
Dès l’annonce de l’ampleur des attaques, les Plans blancs départementaux régionaux et nationaux ont été mis en place. Au sein de chaque hôpital, l’administrateur de garde a été informé dans un premier temps, puis le directeur afin de mettre en place une cellule de crise. Ils avaient pour mission de rappeler leur personnel d’astreinte, de réouvir des lits, d’évaluer la capacité à prendre en charge des blessés selon le type de blessure et les disponibilités des blocs opératoires. En raison de la particularité de ces attaques par arme à feu, des services de chirurgie thoracique ont été sollicités en dehors de la région parisienne (même s’ils n’ont pas reçu de patients finalement).

Les directeurs d’hôpitaux et les chefs de services avaient pour mission de « vider » les urgences des patients présents au moment des attaques en les orientant vers des lits hospitaliers rendus disponibles : il s’agissait en général de lits réservés pour des interventions chirurgicales ou hospitalisation programmées. Les lits d’hospitalisation des urgences devaient eux aussi être libérés au maximum.

Le personnel qui n’était pas d’astreinte avait comme consigne de rester joignable afin de se présenter à leur hôpital d’affectation si nécessaire, pour éviter un afflux de soignants dans un nombre restreint d’hôpitaux.

Réagir en cas d'attaque terroriste
Publié 12/05/2023 | Modifié 25/09/2023
 https://www.gouvernement.fr/risques/reagir-en-cas-dattaque-terroriste

Toutes les informations pour réagir en cas d'attaque terroriste.

À la suite des attentats du 13 novembre 2015, le Gouvernement a lancé une campagne de sensibilisation pour mieux préparer et protéger les citoyens face à la menace terroriste.

L’affiche « Réagir en cas d’attaque terroriste » donne des instructions pratiques qui s'articulent autour de 4 notions clés : s’échapper, se cacher, alerter et résister.

L’affiche « Que faire en cas d’exposition à un produit toxique ou contaminant » donne les bons comportements à adopter qui peuvent sauver la vie dans une telle situation.

Jeano 11:
Vendredi 13 décembre 2015, avant le Samu :
« Que faire avec seulement de l’oxygène ! »

Un anesthésiste-réanimateur, sur place avant les secours, dit n’avoir pas pu tenter de sauver deux blessés, faute de matériel.
Nous avons reçu au journal un mail d’un anesthésiste-réanimateur, Michel Bonnot, ancien de Médecins du monde, habitué à soigner des « blessures de guerre ».

Son verbe est désespéré : vendredi soir, il s’est retrouvé impuissant face à deux blessés graves à la terrasse de La Bonne Bière, dans le XIe arrondissement de Paris, près de la place de la République.
Habitant le quartier, il a entendu les coups de feu et est allé voir :
Deux hommes étaient morts. Sans appel.  :-[
Deux [autres personnes] agonisaient. Avec un sapeur en civil, nous avons essayé de réanimer la première. Massage, bouche-à-bouche... l’autre allongée sur le côté respirait et parlait à faible voix... j’ai pensé qu’elle allait s’en sortir seule.

Que le temps a semblé long d’attendre l’arrivée des camions de sapeurs ! Vingt minutes, c’est une éternité !
    J’ai demandé d’urgence le renfort du médecin. Il n’y en avait pas.  :-\
Le brigadier m’a dit que le Samu arrivait. Alors j’ai demandé du matériel pour commencer le déchoquage [d’une des deux personnes] : pour la perfuser et l’intuber afin de la mettre sous assistance cardio-respiratoire.
    Il n’y avait rien ! Seulement de l’oxygène, des couvertures de survie et des garrots pour les membres. Même pas de morphine pour les blessés qui hurlaient de douleurs ! [La personne] a alors lâché et est partie entre mes mains… [...]
    La deuxième [...] a commencé à sombrer... nous l’avons massée et ventilée au masque... en vain, elle est partie aussi... Que pouvions-nous faire de plus avec seulement de l’oxygène ! Alors on a empilé son corps sur ceux des autres, à côté du bar... cela m’a rappelé les charniers en Bosnie. [...]
Je dirais que tous les blessés graves de la Fontaine-au-Roi sont morts. Certains auraient pu être sauvés. Seuls les blessés légers (balles dans les jambes ou bras) sont survivants. »
Ce témoignage va à l’encontre de ce qu’on a pu lire ce week-end. La presse a plutôt relayé l’idée d’une exemplarité des services de secours.
Il pose deux questions.
Les secours sont-ils préparés à une situation de guerre sur le territoire ?
Selon Michel Bonnot, les rafales d’armes automatiques et les « blasts » de bombes, comme ce fut le cas vendredi, sont les composantes d’une situation de guerre. Par mail, il maintient que les secours français ne sont « pas du tout profilés à la chirurgie de guerre » :
    « Il faut tout repenser. La plupart de nos “ambulances” ne savent transporter que des entorses, pas des corps déchiquetés par la grenaille. »
On a contacté le docteur Gérald Kierzek, de l’Hôtel-Dieu, pour recueillir son avis. Tout d’abord, il tient à préciser que la situation connue vendredi soir est d’une ampleur jamais atteinte :
     « C’était le pire des scénarios. »
Mais lui ne dira pas que nous n’étions pas prêts. Au contraire.
    « Le matin même, nous faisions des exercices de préparation à des attentats multisites. »

Plan blanc :
A l’entendre, les sapeurs-pompiers et les Samu ont coordonné leurs actions.
Les hôpitaux ont réussi à absorber les marées de blessés graves, légers ou psychologiques.
Le plan blanc – de mobilisation des hôpitaux qui consiste à préparer ces derniers à recevoir un grand nombre de blessés – s’est déroulé comme prévu.

Pour le site institutionnel de l’AP-HP, le bilan est globalement positif.
    « 433 personnes ont été prises en charge à l’AP-HP dans le cadre des attaques terroristes. [...] Sur les 80 personnes admises le 13 novembre 2015 en situation d’urgence absolue :
     48 personnes ne relèvent pas ou plus aujourd’hui d’une surveillance intensive en service de réanimation,
    29 personnes sont toujours en service de réanimation,
    3 personnes sont décédées.
    268 personnes sont déjà sorties des hôpitaux de l’AP-HP. »

Pourquoi les pompiers n’ont-ils pas le matériel dédié ?  :-X
Comment expliquer alors le témoignage de Michel Bonnot ?
Ce que le réanimateur regrette, dans son message, c’est :
« Pourquoi ne pas donner aux véhicules de sapeurs-pompiers une trousse d’urgence et de réanimation en dotation, avec morphine et perfusions, afin que les médecins présents sur les lieux des attentats puissent faire leur travail ? »
Ainsi équipé, il aurait pu s’en servir et tenté de secourir, dit-il, les deux personnes qui ont succombé à leurs blessures.

Protocole :
L’organisation des secours en France respecte un protocole. Les secours non médicalisés, comme les sapeurs-pompiers, se rendent le plus rapidement sur place. Ceux-ci disposent du matériel nécessaire aux soins de premiers secours (des outils comme un défibrillateur ou une bouteille à oxygène).

Si les blessures nécessitent une intervention médicale, des secours adaptés sont envoyés ensuite. Comme le Samu, dont les ambulances médicalisées sont équipées comme des vrais hôpitaux. C’est en leur habitacle qu’on trouve le matériel que souhaitait avoir à disposition Michel Bonnot.

Gérald Kierzek :
    « Je comprends sa détresse. C’est un truc insupportable. D’être là et de ne rien pouvoir faire. Mais je pense que ce message, c’est plus un cri du cœur d’un être humain devant l’horreur et il serait injuste d’en conclure que nos équipes n’étaient pas prêtes. Elles ont répondu présentes avec efficacité et solidarité. »


Par Benoît Le Corre Journaliste. Publié le 18/11/2015 à 18h41 http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/18/vendredi-avant-samu-faire-seulement-loxygene-262131

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