Salut
et aujourd'hui ils en sont où les "impacts" ?
Bonnes ou mauvaises les relations triparties SP/SAMU/AP ?
TURBULANCES 50 de Mars 2010 est paru : LA FAILLITE DU REFERENTIEL ROUGE
(référentiel dit commun samu / sdis)
Les SAMU alternent du référentiel rouge au référentiel blanc, d’un département à l’autre, d’un appel à l’autre. Le référentiel rouge prétendait mettre tout le monde d’accord, en rayant les ambulanciers de la carte et en inféodant les SAMU aux SDIS, malgré un effet de manche consistant à réaffirmer le rôle de la régulation médicale, avant de tout donner aux SDIS !!!
Trop facile… La médecine d’urgence est quand même affaire de santé, et le référentiel blanc (arrêté du 5 mai 2009) rétablit l’équilibre au profit de la médecine et du patient, en confirmant notamment la place réglementaire des ambulanciers.
Cédant sous la pression des fédérations de pompiers, quelques rares départements ont cependant imposé à leur SAMU le référentiel rouge sans tenir compte du référentiel blanc.
Le résultat a été foudroyant, et catastrophique.
Première conséquence, une perte de chance pour un patient qui a droit au meilleur vecteur, sans exclusive corporative, ni exclusion corporatiste.
Seconde conséquence, un repli immédiat des structures ambulancières notamment la nuit et les jours fériés. En effet, la seule activité consentie par les pompiers ne suffit pas à justifier économiquement une structure ambulancière de nuit ou de week-end.
Ceci amène directement une troisième conséquence logique : une explosion des carences. Le savant calcul qui visait à faire entrer les missions ambulancières d'urgence dans le champ de compétence des pompiers, afin d'éviter à l’hôpital de payer quelques carences, tue la réponse des ambulanciers, y compris pour le non urgent qui ne suffit plus à justifier les effectifs. Si on applique le référentiel rouge, avec le melting pot de l'annexe 1, le dispositif ambulancier s’écroule et les pompiers deviennent le seul recours pour répondre à la permanence des soins, qui n’est pas leur mission. Ils ne manqueront pas de présenter leur facture, à juste titre. Les factures pharamineuses de carences souvent injustifiées ont jusqu’à présent été incroyablement payées les yeux fermés. Cette fois, il s'agira de vraies carences.
Quatrième conséquence, un licenciement immédiat de plusieurs dizaines d’ambulanciers salariés, professionnels de santé, qui ne pouvaient être payés à regarder passer les pompiers volontaires. Dans un département de l’Est de la France, le licenciement brutal de 70 salariés pour permettre à des non professionnels de toucher des vacations non soumises à charges a créé une certaine émotion.
Cinquième conséquence, le SAMU risque alors d'être opérationnellement tenu par un SDIS alors donneur d’ordre, et d'être relegué à gérer la Permanence Des Soins.
Fort heureusement, l’essentiel des SAMU a compris le danger et compose avec un référentiel blanc qui, par ailleurs, prévaut juridiquement. Lorsqu’on place l’intérêt du patient (et du contribuable) au premier rang des préoccupations, la conclusion est évidente. C’est encore la médecine qui doit décider pour le patient. La science médicale et le serment d’Hippocrate sont des atouts maîtres, mais faut-il encore abattre ses cartes.
Luc de Laforcade