Choc culturel dans notre beau paysage français ! Fini les transports "ambulance" par VSAV ! Si l'état de la victime est jugé stable après bilan et contact auprès de la Coordination Médicale de la BSPP, alors, charge au Centre 15 (SAMU) de trouver un moyen de transport privé...
Depuis le mois de Mars 2014, une note de service émanant de la BSPP cadre la sollicitation des moyens de transports non médicalisés privés (MTNM) dès lors qu'un VSAV a été engagé sur intervention. Celle-ci part d'un constat simple : la sollicitation des secours de la BSPP concernant le Secours à Personne a littéralement explosé depuis ces dernières années (plus de 80% de l'activité) et les Sapeurs-Pompiers (SP) sont devenus des ambulanciers de substitution.
"Vous avez mal au ventre ? Pas de problème, les SP vont vous transporter à l'hôpital...""Vous êtes enceinte et vous n'avez pas de taxis pour vous emmener à la maternité ? Pas de problème, les SP vont vous emmener ...". Voilà en substance, ce que les SP faisaient depuis des années sans que cela ne dérange les pouvoirs publics et sous couvert des autorités médicales (Samu-Urgences de France).
Mais voilà ... virage à 190° et ras-le-bol du Général de Brigade !
Depuis des mois, la pression opérationnelle subie par la BSPP est devenu intenable. Aussi, une première action a été menée afin de faire chuter le nombre d'engagement sur intervention des moyens Brigade. Et le résultat est sans appel : sur le 2ème Groupement d'Incendie, le nombre d'intervention est quasiment le même au mois de mars 2014 qu'au mois d'août 2013 !
La deuxième action engagée depuis le mois dernier vise à faire chuter de nombre de Transport Non Médicalisé (TNM) effectué par les moyens de la BSPP qui ne nécessite pas la surveillance d'un SP. De plus cette action se veut aussi pédagogique vis-à-vis de la population et des SP eux-mêmes, et de faire évoluer les mentalités concernant le recours aux SP. Schématiquement, "le 18, c'est pas automatique".
Le cadre emploi ce cette note de service est bien claire.
Le recours à un MTNM se fera si, à l'issu du bilan réalisé par le Chef d'Agrès (CA) auprès de médecin Coordinateur, l'état de la victime nécessite une évacuation sur un Service d'Accueil des Urgences (SAU), que son état ne nécessite pas la surveillance d'un SP, que celle-ci peut attendre sur place 45 minutes (délai estimé d'arrivée d'un MTNM), que l'intervention se situe en lieu privé ou public (à l'exception de la voie publique qui reste du ressort exclusif de la BSPP). De plus, dans l'attente d'un MTNM, soit la victime peut-être surveillée par un tiers, soit le CA devra attendre lui-même la présentation de celui-ci (a fortiori si la victime à moins de 18 ans ou qu'elle présente des affections médicales). Si toutes les conditions sont réunis et que la victime peut-être surveillée par un tiers, alors le VSAV quittera les lieux d'interventions sans attendre le MTNM.
Il s'agit bien là d'une grande révolution dans les mentalités et de la juste répartition des compétences des différents acteurs du secours.
Mais, ne sommes-nous pas là entrain d'assister à une mutation profonde dans l'organisation du SAP. Alors que nous attendons les conclusions du rapport de l'IGAS sur l'organisation des secours en France, cette initiative de la BSPP ne serait elle pas une traduction de celui-ci ?
Publié par Manuel Herbreteau
http://secours-medical-de-france.blogspot.fr/2014/04/bspp-reorganisation-des-transports-vsav.htmlNota d'un DEA Poitevin
Manuel Herbreteau faites votre métier correctement s'il vous plait, ne soyez pas de parti-pris ; "si toutes les conditions sont réunis et que la victime peut-être surveillée par un tiers, alors le VSAV quittera les lieux d'interventions sans attendre le MTNM.
Il s'agit bien là d'une grande révolution dans les mentalités et de la juste répartition des compétences des différents acteurs du secours."
Réponse Manuel Herbreteau ; Mr DEA Poitevin,
Point de dénigrement dans mes propos, bien au contraire. Les SP répondent à un appel d'urgence, jusque là, rien d'anormal. Dès lors que le bilan vital réalisé par le CA au Médecin Coordinateur ne détecte aucune atteinte vitale et que, la victime nécessite un transport non urgent en Centre Hospitalier, alors, cette décision en revient au Médecin Coordinateur ainsi qu'au CA (justificatif de la note de service). Dès lors que les conditions sont réunies, la victime est laissée sur place en attente d'un moyen de transport privé.
Par la suite, il est évident que l'ambulancier DE, mettra en œuvre les gestes et attitudes au regard des exigences que lui impose sa responsabilité professionnelle.
Il s'agit là simplement de la bonne utilisation des moyens de secours.
L'urgence vitale doit répondre à une mission de service publique (dispo 24h/24, pas de délai d'engagement) ; dès lors que l'urgence vitale n'est pas avérée, alors, il en relève de l'organisation de la Permanence des Soins.
Cordialement.
Commission des affaires sociales ; Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale à lire sur
http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-mecss/13-14/c1314017.asp