Auteur Sujet: Les Urgences de demain ?  (Lu 21683 fois)

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Les Urgences de demain ?
« le: 20 septembre 2012, 00:02:42 »
SAMU-Urgences de France a organisé les 1res assises de l'Urgence les premières assises de l'urgence, le syndicat souhaite apporter sa contribution avant la réunion, le 16 octobre prochain, du premier groupe de travail sur les urgences initié par le ministère de la Santé. L'occasion d'engager la discussion, de partager les initiatives, de dénoncer les fausses bonnes idées et de dresser des conclusions d'ici une quinzaine de jours qui seront adressées à la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine, en amont de ce rendez-vous. Un débat qui s'inscrit également dans la droite ligne de la proposition du président de la République de ne pas se trouver à plus de 30 minutes d'accès de soins médicaux d'urgences. Une idée qui, selon Marc Giroud, président de SAMU-Urgences de France, est une « bonne piste de travail » et qui permet d'amorcer une réflexion plus globale sur l'accès aux soins.

Viser le 100 %
La volonté d'un accès aux soins d'urgences en 30 minutes représente aussi bien une contrainte supplémentaire qu'une opportunité de développer un réseau de l'Aide médicale d'urgences (AMU).

http://www.weka.fr/actualite/sante-thematique_7850/construire-les-urgences-de-demain-article_75238/

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #1 le: 21 septembre 2012, 16:31:39 »
Le fait qu'il n'y ai pas suffisamment de lit en amont ne semble pas trop les interroger.

Par ailleurs articuler le programmé sur un prévisionnel des urgences, ça me semble être une grosse abération. Comme souligné dans l'article, le problème actuellement dans l'engorgement des urgences c'est pas seulement le flux d'entrée, c'est surtout  l'absence de lit et de structure d'accueil post urgence.

Citer
Il propose de créer en ce sens une délégation médico-administrative, incluant la commission des admissions non programmées qui pourrait améliorer l'aval des urgences et donc, la fluidité pour tous les patients.

Oui, tout à fait créent une énième commission de cadres et d'administratifs qui tiendra des réunions pour décider d'un cycle de rencontre  ::) qui cherchera à prévoir le flux des entrés.

Voilà, parce que le problème ne vient pas que les hôpitaux sont asphyxiés par des rigueurs budgétaires qui confinent à l'absurde, non, non, non. Le problème c'est que les gens sont malades, les cons !

Réguler le programmé, c'est génial. C'est mettre la poussière sur le tapis à très grande échelle. On ne change pas le nombre d'acteurs, ni les besoins de la population. On déplace juste le problème, fallait y penser.



Doit on également s'étonner de la part de Giroud et Carli de ne pas parler des acteurs non médecins dans le pré hospitalier ?  ;D. Parce que, bon moi je dis ça, je dis rien, mais imaginons que des VLI (blanche ou rouge) permettent d'épargner du temps médical, hein, est ce que ce temps médical gagné ne permettrai pas de participer au règlement de quelques problèmes, hein ?


Mais bon, j'aime beaucoup leurs autres solutions :
- acheter des hélico
- mettre des demi urgentistes en cambrousse.

Bon, en même temps la campagne et les problématiques des zones rurales, c'est pas forcément le truc qu'ils connaissent le mieux.  

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #2 le: 23 septembre 2012, 01:29:54 »
Le changement c'est maintenant... Chaque français à au moins 30 minutes de soins d'urgence...
En milieu rural, pour avoir des médecins correspondant SAMU, il faudrait au préalable qu'il y ait des médecins, on sait tous qu'ils se font rares surtout au mileu des vaches... Donc les 30 minutes pour chaque français, j'y crois moyen !
Il serait bien plus intelligent de faire jouer le maillage territorial des sapeur-pompiers. Mais bon.

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #3 le: 23 septembre 2012, 22:18:14 »
Tu n'y pense pas ?

Quelle horreur ! Va immédiatement te flageller avec un livre de Pelloux en répétant "j'appartiens corps et âme à l'hôpital et ses docteurs, et l'AMUF est mon guide".

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #4 le: 25 septembre 2012, 17:33:38 »
Pourquoi pas les sapeurs pompiers intense ?
1) Parceque nous, sapeurs pompiers, nous sommes entrés en "pré-crise" :

- crise du volontariat (crise de la disponibilité là ou on en a besoin, en campagne, pas en ville...). Combien de zone grise (non couverte) aujourd'hui en France à 15h ?

- crise de l'identité (quel pompier est content de se rendre disponible, à ce niveau d'exigence, pour évacuer aux urgences à 40km une pathologie relevant de la médecine de ville...)

- crise des moyens (les prochains dans le collimateurs de la réduction des déficits publics à 2 ou 3 ans, c'est les SDIS, et nul besoin d'être un grand comptable pour se dire : la belle période est derrière nous...)

2) parceque le problème de l'Urgence c'est quand même un plus compliqué que  l'urgence pré-hospitaliere en rouge ou blanc, ou jaune... Ramasser tous ceux qui lèvent le doigt dehors via le 18 et remplir les urgences systématiquement, il faudra bien faire autrement un jour...

Ok le discours du ministre est un peu court, notamment sur la question des lits. Ce n'est qu'un discours d'ailleurs. Mais il y a peut être un début de réflexion en dehors des sentiers habituels.

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #5 le: 25 septembre 2012, 20:32:20 »
Donc tes solutions ? Juste pour rire.
C'est marrant j'ai une petite idée.

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #6 le: 25 septembre 2012, 20:48:27 »
2) parceque le problème de l'Urgence c'est quand même un plus compliqué que  l'urgence pré-hospitaliere en rouge ou blanc, ou jaune... Ramasser tous ceux qui lèvent le doigt dehors via le 18 et remplir les urgences systématiquement, il faudra bien faire autrement un jour...

Compliqué, oui et non. Pas la peine de nous prendre pour des demeurés, on connait (très) bien ces deux systèmes.

D'une part les urgences sont généralement sous dimensionnées pour le nombre de passages qu'elles reçoivent par jour. Il y a un manque de lits de court séjours et de lits pouvant les accueillir en aval.

A un moment y a pas 36 000 solutions, on peut chercher des expédiants plus ou moins stupides et chercher des paradigmes à la con (ça fait joli) : ce qui manque dramatiquement ce sont des moyens à l'hôpital.

D'autre part ce sont bien les régulateurs médicaux qui font ramener systématiquement les victimes à l'hôpital. Ce ne sont pas les gens qui lèvent le doigt pour aller en taxi aux urgences. Mais c'est vrai que la régulation est un art particulièrement difficile.

Il y a un autre problème rencontré par les médecins de ville : lorsqu'ils veulent faire admettre un patient, les 3/4 du temps, ce patient doit passer par les urgences. Pourquoi ? Ben parce que c'est comme ça. C'est devenu le circuit normal de rentrée à l'hôpital. C'est complètement con, mais c'est comme ça que le système s'est articulé depuis quelques années.

Le nouveau système de garde de médecine générale en cours d'expérimentation risque de ne pas améliorer les choses.

Faut aussi parler des urgentistes bien blasés de la vie qui ont choisi cette voie pour faire du déchoc et de la grosse réa, et qui se retrouvent à gérer essentiellement des maintiens à domicile difficiles.

Les urgences souffrent avant tout d'un déficit de la médecine de ville. Déficit dû à une politique de santé publique mise en place dans les années 70 et qui vise à réduire l'offre médicale.

C'est pour cela que l'idée d'adapter le programmé au flux des urgences est un non sens absolu. Ces patients à qui on va retarder un geste ou une consult programmé vont se retrouver finalement à l'accueil des mêmes urgences.

Pourquoi pas les sapeurs pompiers intense ?

La crise à bon dos.

Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage. Les SDIS disposent encore d'un formidable réservoir de moyens humains et de compétences pour un cout relativement faible (quoiqu'en disent les détracteurs). Il n'est que temps d'utiliser ces moyens à leur juste valeur.

Casser cet outil pour des économies à très court terme est bien le signe d'une politique à très courte vue.

Il n'est d'ailleurs pas sûr que le gouvernement actuel ne mette pas quelques billes sur le tapis pour revaloriser le bénévolat et le volontariat dans le but d'assouplir artificiellement la réforme des retraites sans la détricoter entièrement.


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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #7 le: 25 septembre 2012, 21:27:54 »
Je partage la première partie tout en restant convaincu que 70% des patients qui arrivent aux urgences pourraient être traités en médecine générale sous réserve de revoir évidemment l'organisation de cette  médecine générale en zone péri urbaine et rurale. Quand à la régulation médicale des appels et des interventions... no coment, je partage évidemment.

Je ne partage pas du tout la seconde partie sur les SDIS car ce n'est pas la réalité d'aujourd'hui. Le volontariat est la meilleure réponse pour faire du prompt secours, oui,  mais pas pour du transport sanitaire déguisé. A force de tirer sur la corde  la motivation disparait des centres de secours, ou tout au moins on ne garde plus les volontaires sur du long terme. 

Une idée pour les espaces ruraux ?  J'aurai bien vu le prompt secours par le SDIS (engin polyvalent rapidement sur les lieux, armé à 2, capables de faire une levée de doute et des gestes conservatoires) et si nécessaire le transport par un service d'ambulances qui d'adapte au besoin (professionnels de santé sans pour autant en faire une discipline, ambulanciers, infirmiers, équipe médicale selon le cas), ou possibilité de prise en charge en médecine générale locale.  C'est un avis personnel, mais le maillage SPV est une chimère à brève échéance.


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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #8 le: 25 septembre 2012, 23:15:51 »
Je ne partage pas du tout la seconde partie sur les SDIS car ce n'est pas la réalité d'aujourd'hui.

Pour l'instant ce sont les SDIS qui possèdent le maillage territorial le plus serré, même là où l'état se désengage massivement de ses autres missions.

Je ne crois pas du tout en l'intérêt d'avoir DEUX réponses avec DEUX vecteurs pour une même interventions, c'est un gaspillage d'argent, de compétence et d'énergie. Et tu ne vas pas me faire croire que des volontaires seront plus motivés pour aller relever mamie ou une piche si c'est un autre vecteur qui vient la transporter.

Et d'ailleurs, dit moi qui va aller assurer ces missions dans les trous perdus ? Qui à part les SDIS ? Parce que c'est bien le problème.

Citer
et si nécessaire le transport par un service d'ambulances qui d'adapte au besoin (professionnels de santé sans pour autant en faire une discipline, ambulanciers, infirmiers, équipe médicale selon le cas)

Et tu les trouves où, et tu les paye comment ? Parce que je crois que le système de la réponse graduée, c'est plus ou moins ce qui existe déjà.

Si les pompiers ne transportent plus, à combien estime tu le surcoût d'un autre transport ?


Citer
ou possibilité de prise en charge en médecine générale locale.

Ben, justement, le problème c'est qu'il n'y a pas de médecin dans les zones dont on parle.


Citer
C'est un avis personnel, mais le maillage SPV est une chimère à brève échéance.

Non, ce n'est pas une chimère, c'est un marché. Un marché que se verrait bien récupérer des grosssssssses boites privés. Et une part du lion que les blancs estiment leur revenir de droit.

Mais c'est sûr que si tout ce petit monde s'ingénie à pourrir ce maillage territorial, au nom de la rigueur ou du libéralisme triomphant, ce service public est lui aussi voué à disparaitre.

 Et c'est bel bien la population qui en pâtira. Ah, oui mais ce sera trop tard, quand Veolia décidera de supprimer sa branche d'ambulance privé de ker-triffouilli-les-oies-sur-garonne pour cause de non rentabilité.


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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #9 le: 26 septembre 2012, 02:51:15 »
C'est ça... Comme les cliniques et les établissements privés qui ferment leur service de gériatrie ou de cancérologie (utiles ++ à la population locale) pour ouvrir un petit bloc avec son service d'endoscopie ultra-rentable qui va tourner à plein régime.
Résultat, les patients doivent faire des km pour se soigner et d'énormes disparités existent selon les régions. C'est pas beau la vie ?

La médecine de ville est liée étroitement à l'hôpital et inversement. Les médecins correspondants SAMU ne sont qu'un petit pansement posé sur une plaie béante. Voltaire1, tu dis qu'une bonne partie des patients aux urgences pourraient être traités en médecine de ville, oui, enfin, quand il y a une pénurie de médecins, de spécialistes, que les dispensaires ont tous été supprimés, la tâche devient compliquée. Donc qu'est-ce qu'on fait ? On envoie aux urgences comme tous les collègues. Et pareil pour les SDF, les gens du voyages, les patienst psy non suivis par les hôpitaux psychiatriques et par les structures sociales, tout ce petit monde arrive aux urgences alors qu'ils devraient être dans des centres d'accueil spécialisés. C'était bien avant qu'il fallait s'en préoccuper, merci nos politiques. Et aujourd'hui, que fait-on, on réinvente les dispensaires de soins en créant des maison médicales de garde par exemple... il était temps !

Et pour le rural, il n'y à que les SDIS pour l'instant qui peuvent faire le lien et couvrir l'ensemble du territoire, même en présence de cette crise du volontariat (en même temps y a dix ans on nous disait pareil, que c'était la crise bla bla bla bla bla).
Sinon, je pense qu'effectivement les VSAV / VL à 2 c'est l'avenir et que l'essor des SSSM pourrait largement panser les plaies, là où les luttes corporatistes sont encrées. Mais bon, faisons confiance aux spécialistes de l'AMUF, foutons des trousses médicales d'urgence dans les cabinets, on va régler plein de problèmes !

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #10 le: 26 septembre 2012, 09:22:59 »
Donc en fait on dit la même chose, je dis que le retour (ou le développement comme une idée neuve) de la médecine générale locale est la pierre angulaire manquante. Si elle se recentre sur des maison de santé (ou des "dispensaires" ou des "petits établissement de santé"), comprenant des lits et de la pluridisciplinarité autour de la médecine générale, et qui prend l'urgence relative, ce serait un gros pas en avant (meilleure efficacité, humanité pour justement éviter tous ces transferts, et probablement meilleur cout global mais c'est une intuition). Dans ce cadre là, le référent SAMU a un sens et oui je pense que c'est plutot intelligent.

L'histoire de la démographie défavorable de la médecine générale... je ne suis pas d'accord. Elle est probablement, avant tout, mal utilisée, démotivée, désorganisée, mal répartie sur le territoire, et noyée sous la paparasse.

Le privé, le public, la concession, je ne rentre pas ce débat, c'est ni mieux ni pire. Ce n'est qu'une question de cadre de fonctionnement et d'objectifs.... et de respect de ce cadre de fonctionnement et des objectifs.

Question SDIS, des jeunes professionnels commencent à ne plus vouloir des VSAV et des CIS ruraux ne sont plus armés en journée. NE vous méprenez pas sur mes propos, ce n'est pas que j'aime ou que je n'aime pas ! C'est je pense la réalité de demain. Le président de la fédération l'a d'ailleurs dit cette semaine, il faut alléger la charge ou ça craque.

 

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #11 le: 26 septembre 2012, 09:56:19 »
Comme sous-entendait Loulig, faisons confiance à Véolia, Derichebourg et compagnie, ils vont s'occuper de cette "crise"...

Mais à quel prix.

 ::)

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #12 le: 26 septembre 2012, 10:04:54 »
ou dans un autre genre, et tout aussi néfaste en l'absence d'autorité de controle efficace, les mutuelles...

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #13 le: 26 septembre 2012, 11:00:13 »
Donc en fait on dit la même chose, je dis que le retour (ou le développement comme une idée neuve) de la médecine générale locale est la pierre angulaire manquante.

Pas mieux. Si ce n'est que je ne parlerais pas seulement de médecine générale, mais de médecine de ville dans son ensemble avec tous les acteurs que ça regroupe (spécialistes et non médecins inclus, publics ou privés).


Citer
comprenant des lits et de la pluridisciplinarité autour de la médecine générale, et qui prend l'urgence relative, ce serait un gros pas en avant (meilleure efficacité, humanité pour justement éviter tous ces transferts, et probablement meilleur cout global mais c'est une intuition). Dans ce cadre là, le référent SAMU a un sens et oui je pense que c'est plutot intelligent.

Euh ... Ouais, yaka faire comme ça.

Et, juste une toute petit question, tu prends où tout ce petit monde et tu finance ça comment ?

Parce que là c'est un bath de problème que tu élude joyeusement, hein.


Citer
L'histoire de la démographie défavorable de la médecine générale... je ne suis pas d'accord. Elle est probablement, avant tout, mal utilisée, démotivée, désorganisée, mal répartie sur le territoire, et noyée sous la paparasse.

Non, ça c'est la connerie que nous ressert régulièrement les différents gouvernants. Ca leur permet de planifier de nouvelles débilités à moyens constants. Ou si tu préfère de botter en touche en laissant le bâton merdeux au mec qui en héritera cinq ans plus tard.

Tu habite où pour croire ce genre de salades ?

La réalité c'est qu'il y pénurie tout court. Et dans toutes les spécialités. Si les médecins étaient si mal répartis sur le territoire, il y aurait des médecins au chômage ... Si la cote d'azur est si bien doté sur sa façade maritime, c'est bien que les vieux (donc la demande en santé) y sont regroupés.

Les zones de désert médicaux sont avant tout des déserts démographiques.

La réalité c'est que les médecins se repartissent là où ils trouvent du travail, et des conditions de travail acceptables (et aussi des conditions de vie acceptables).

Ce n'est pas une erreur, c'est une volonté politique de réduire l'offre de soins. C'est fait exprès pour réduire les dépenses de santé. C'est une politique assumée avec des facteurs de pondérations en faisant appel à des médecins à diplôme étranger et maintenant aux infirmières de pratiques avancées.

La blague c'est qu'on nous parle toujours de pénurie, mais qu'on maintient un numerus clausus en médecine. On ne prends pas ceux qui ont les compétences, non ce serait trop simple, on en prend juste une partie selon des critères arbitraires. Le reste de la blague c'est qu'on est déjà en situation de pénurie dramatique et que la vague de départ en retraite des médecins est devant nous.

Et le retour de la vengeance de la blague c'est qu'il y a aussi un numérus clausus chez les infirmières et que ça va pas améliorer les choses !

Ce n'est pas une fatalité, d'autres pays ont fait d'autres choix, et ça nous permet justement d'avoir ces fameux médecins étrangers qui font de plus en plus tourner nos hôpitaux. On a pas réussi à délocaliser les malades, alors on fait venir la main d'oeuvre de l'étranger. C'est merveilleux.

Le privé, le public, la concession, je ne rentre pas ce débat, c'est ni mieux ni pire. Ce n'est qu'une question de cadre de fonctionnement et d'objectifs.... et de respect de ce cadre de fonctionnement et des objectifs.

Mais bien sûr !

Les grand groupes privés respectent systématiquement leurs engagements envers leurs missions de services publiques, et toujours au bénéfice des populations qu'elles desservent ... Il n'est jamais question de rentabilité ou de volonté des actionnaires, jamais.


Citer
Question SDIS, des jeunes professionnels commencent à ne plus vouloir des VSAV et des CIS ruraux ne sont plus armés en journée. NE vous méprenez pas sur mes propos, ce n'est pas que j'aime ou que je n'aime pas ! C'est je pense la réalité de demain. Le président de la fédération l'a d'ailleurs dit cette semaine, il faut alléger la charge ou ça craque.

La crise on peut se lamenter dessus et se dire qu'on va faire avec. Que c'est triste, mais que c'est comme ça.

On peut aussi en chercher les causes et donner des solutions pour la résoudre.

Des points de retraite ce serait une bonne carotte par exemple.

Quant aux propos du président de la fédé, il est dans son rôle. C'est pas pour autant qu'il faut le croire sur parole.

Mais sinon, tu n'as toujours pas répondu : si les SDIS ne remplissent plus leur missions, qui va les mener à bien et avec l'argent de qui ?

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Re : Les Urgences de demain ?
« Réponse #14 le: 26 septembre 2012, 12:59:05 »
http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis%2FLOCActu%2FArticleActualite&jid=1250264231680&cid=1250264228720

Citer
A quelques jours de leur congrès annuel, les sapeurs-pompiers appellent l'Etat et les collectivités à mettre fin aux dysfonctionnements actuels, dans le cadre d'une "gouvernance partagée". De plus en plus sollicités, ils sont "en limite de charge", prévient le colonel Eric Faure, président de la Fédération des pompiers.

Entre des effectifs en stagnation et des interventions toujours plus nombreuses (+1% en 2011), les pompiers sont à flux tendu. "L'un des pans entiers de notre sécurité menace de s'effondrer", avertit même la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) à quelques jours de son 119e congrès qui se tient de jeudi à samedi à Amiens. "Nous sommes devenus le service public ultime", constate le colonel Eric Faure, président de la fédération. "Quand ça ne répond pas ailleurs, qu'on ne peut pas ou ne veut pas se déplacer ailleurs, la population sollicite les pompiers. Cette situation nous préoccupe, on est en limite de charge. Jusqu'où tiendrons-nous ?", prévient-il.
Le président dénonce le "désengagement" d'autres services publics et privés, ce qui occasionne des "dysfonctionnements". "Nous intervenons en carence des ambulanciers indisponibles, nous réalisons du balisage sur route [tâche qui, normalement, incombe aux policiers et gendarmes ou aux sociétés concessionnaire s'agissant des autoroutes, NDLR]", énumère-t-il. La disparition des hôpitaux de proximité est un autre souci pour les pompiers : "On va de plus en plus sur le CHU du département voisin." Dans un communiqué du 25 septembre, la fédération écorne la Santé "qui lance seule une réorganisation des urgences hospitalières [...] sans s'intéresser aux solutions proposées par les sapeurs-pompiers qui, non seulement interviennent en moins de 13 minutes, mais ont aussi optimisé leur réponse, en l'adaptant à la gravité des secours, face aux déserts médicaux et à la baisse de la démographie médicale".
 
"Faisons mieux avec ce que nous avons"
 
Pas question pourtant de demander "plus de moyens" vu l'état des finances publiques, celles des départements en particulier. "Nous ne demandons pas des budgets en plus, nous savons comme tout le monde que nous sommes contraints", indique Eric Faure. C'est le message qu'il entend faire au ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui interviendra samedi matin au congrès. "Faisons mieux avec ce que nous avons. Il y a nécessité pour l'Etat de réussir à mettre en complémentarité l'ensemble des acteurs du monde du secours", insiste-t-il, évoquant notamment le rôle que pourrait jouer la Croix-Rouge dans cette organisation nouvelle. "Si l'on ne veut pas que le système s'effondre, il faut que l'Etat et les élus se mettent ensemble pour agir", réclame le président de la fédération pour qui le nouvel acte de la décentralisation et la réorganisation territoriale de l'Etat peuvent être "une chance". "La gouvernance partagée est à créer entre l'Etat et les territoires."
Au-delà de la surcharge de travail, les pompiers se plaignent d'un manque de reconnaissance professionnelle. La fédération se demande ainsi pourquoi elle n'a pas été consultée dans le cadre du futur livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, ce qui avait déjà été le cas lors du précédent livre blanc en 2008. "La sécurité, ce n'est pas que l'ordre et la tranquillité publique, s'insurge Eric Faure. En cas de crise, nous sommes les premiers sur le terrain." Les groupes de travail et la commission chargés de la préparation de ce livre blanc ne comportent, selon lui, "ni un seul élu gestionnaire de Sdis, ni un seul cadre supérieur de sapeur-pompier". Une absence qui tient à la gouvernance actuelle : "Nous ne dépendons pas de l'Etat mais des collectivités locales", insiste le colonel. Dans une contribution transmise à cette commission le 18 juin, la FNSPF rappelle que "la sécurité civile doit être considérée comme l'un des deux composantes de la sécurité nationale au même titre que la sécurité intérieure".
 
Menaces sur l'industrie
 
A titre d'exemple, Eric Faure observe que la circulaire du 6 juin 2011 sur le secours en montagne n'est pas appliquée partout. Le secours en montagne est l'objet depuis des années d'une lutte de prestige entre les trois corps qui en ont la charge : gendarmes, CRS et, plus récemment, pompiers. Après une longue consultation, cette circulaire a clarifié le rôle de chacun et fait du "112" le numéro exclusif du secours en montagne. Or un an après, le compte n'y est pas. Dans une motion adoptée fin août, la fédération interpelle le ministre de l'Intérieur sur certaines "situations de blocage" : maintien de numéro d'appels à 10 chiffres dans certains départements, remise en cause de la place des pompiers ravalés au rang de supplétifs...
 La fédération entend enfin alerter le gouvernement sur les menaces qui pèsent sur l'industrie de la sécurité civile. "La marque France est reconnue partout dans le monde, mais il n'y a pas de soutien à l'exportation, déplore Eric Faure. Nous rencontrons des difficultés d'identification, ce qui pénalise nos industriels." Et de citer les difficultés de la société nazairienne Sides, fabriquant de véhicules de pompiers, sur le point d'être vendue. "Nous n'avons pas envie que cela s'arrête ; il est essentiel que la politique de sécurité civile soit prise en compte par l'Etat, alors qu'elle est aujourd'hui noyée dans plusieurs ministères", lance encore Eric Faure.

Michel Tendil