Un exercice d'alerte N.B.C (Nucléaire, bactériologique, chimique) a eu lieu dimanche matin à l'aéroport Nice-Côte d'Azur, qui avait reçu deux jours plus tôt une menace d'attentat au gaz zyklon B de la part d'un obscur groupuscule altermondialiste.
En dépit de son caractère apparemment fantaisiste, cette menace d'attaque rédigée en allemand dans un courrier signé par le "Front de libération anti-globalisation", un groupe prétendant lutter contre la mondialisation, a été prise très au sérieux par les autorités locales.
Quelque 350 hommes, civils et militaires, ont été mobilisés pour l'opération de dimanche déclenchée au nom du principe de précaution et baptisée "Piratox".
L'exercice a d'ailleurs été si réaliste par moments que des passagers de l'aéroport, persuadés d'avoir été vraiment intoxiqués au zyklon B, se sont trouvés mal.
"Ce n'était pas un canular", a déclaré Pierre Breuil, le préfet des Alpes-Maritimes, qui dirigeait l'exercice. "La menace était sérieuse, elle a été présentée par des gens qui visiblement connaissaient bien le produit dont ils parlaient".
Dénonçant une atteinte à la sûreté de l'Etat et au moral des populations, le préfet a reconnu que cette menace lui avait fourni l'occasion et le scénario idéal pour organiser un exercice N.B.C.
"Je souhaitais le faire depuis longtemps", a-t-il dit à des journalistes dans l'aéroport. "Je suis content de l'avoir fait parce que j'en tirerai des enseignements et, si d'aventure nous avons une attaque chimique de ce type, nous y ferons mieux face que si nous n'avions rien fait".
L'opération "Piratox", organisée de 09h00 à midi dans les deux aérogares de l'aéroport Nice-Côte d'Azur, le deuxième de France, n'a entraîné ni suppression de vol ni retard dans le trafic aérien.
Elle a, selon le préfet, "permis de mobiliser des gens compétents et efficaces ainsi que de réquisitionner très vite une centaine de lits d'hôpitaux à Nice et dans la périphérie".
source Reuters 09.01.2005 - 13:38