Le 9 septembre 2002, Anne-Charlotte s’est effondrée lors de son premier cours de sport de l’année scolaire 2002-2003.
Pendant 9 jours, notre fille de 14 ans est restée plongée dans le coma, son cœur battait normalement, après plus de 72h à l’hôpital, elle a fait un œdème cérébrale.
Le médecin nous a ensuite annoncé alors que son cerveau était complètement détruit, qu’il n’y avait aucune chance de la sauver.
Malgré une intervention rapide des pompiers et du SAMU, Anne-charlotte est restée entre 10 et 15 minutes sans que les gestes de premiers secours lui soient donnés (massage cardiaque, bouche à bouche….) 10 à 15 minutes de trop quand on sait qu’un cerveau non oxygéné plus de 3 minutes a des conséquences fatales.
Ce que nous savons aujourd’hui, c’est que notre fille n’a bénéficié d’aucune aide en attendant l’arrivée des pompiers et le SAMU et il nous est difficile de ne pas nous dire que si les gestes appropriés de premiers secours lui avait été donnés, elle serait peut- être encore avec nous aujourd’hui.
Pire encore, nous avons su beaucoup plus tard (3 ans après) que le professeur d¹EPS n¹avait même pas son brevet de secourisme.
Anne Charlotte n’avait vraiment eu aucune chance pour s’en sortir !
Notre fille n’était pas malade. Elle n’avait jamais fait de malaise ni de syncope.
Les médecins nous ont dit qu’elle avait fait un trouble du rythme qui a entrainée un arrêt cardiaque. Malgré les examens faits à l’hôpital et des tests génétiques, aucune maladie connue à ce jour n’a été identifiée qui pourrait expliquer ce trouble du rythme.
Il faut malheureusement vivre de telles expériences pour s’apercevoir combien il y a de lacunes dans le milieu scolaire .
Nous savons que le BO de septembre 2006 réaffirme et rend obligatoire la mise en œuvre du module "apprendre à porter secours" qui existe depuis 1997. L'intégration du secourisme dans les emplois du temps et les projets d'établissements, concerne aussi bien l'école primaire que le collège et le lycée, et ce, depuis 2006.
Cependant, ce n'est pas le tout de l’écrire, il faut le mettre en œuvre et malheureusement les formations ne sont pas toutes développées avec la même conviction dans les académies.
Cette obligation semble se heurter, hélas, à la sensibilité du recteur et des chefs d'établissement pour rendre impératif cette formation.
Doit-on attendre que ces personnes soient confrontées personnellement à la mort subite pour se rendre compte de la nécessité d'appliquer les textes??Oui mon combat est peut être utopiste, mais si personne ne fait rien, il n'y a pas beaucoup de chance pour que ca change.
Le combat que je mène aujourd'hui, c'est pour que ma fille ne soit pas morte pour rien .... la pétition c'est dans l'espoir de sensibiliser un maximum l'opinion et dans l'espoir de recueillir un maximum de soutien et avoir plus de poids face au membre du gouvernement.
Pourtant une obligation législative existe
L'extension de ce dispositif s'est effectué, depuis 1997, sur la base du volontariat et a reposé sur les actions de formation organisées au niveau académique et départemental, la constitution d'équipes ressources formées et la mise à disposition d'outils pédagogiques.
De nouvelles dispositions législatives et réglementaires font maintenant obligation au ministère de l'Éducation nationale d'introduire dans les enseignements, durant la scolarité obligatoire, un apprentissage des gestes de premiers secours. Il s'agit de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, de la loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile et du décret d'application du 11 janvier 2006 relatif à la sensibilisation à la prévention des risques, aux missions des services de secours, à la formation aux premiers secours et à l'enseignement des règles générales de sécurité.
Source
http://eduscol.education.fr/cid47503/ecole-primaire.html