C’est par hasard ou par intérêt que vous découvert le milieu de la gendarmerie grâce au père ou la mère d’un de vos amis ; vous décidez de passer le concours de sous-officier. Vous vous préparez donc sérieusement et longtemps à l'avance à ce concours, physiquement et intellectuellement.
Vous vous présentez enfin aux premières épreuves écrites. C’est là qu’un gros tri est effectué parmi les 15 000 à 18000 candidats inscrits, il n’en restera environ que 2500 qui pourront poursuivre vers les épreuves orales.
Cette première épreuve est très souvent éliminatoire

Les épreuves suivantes sont les épreuves physiques, quelques semaines plus tard. Ici on mesure votre capacité mentale et votre concentration pendant un effort bref mais très intense. Ceci vous servira tout au long de votre carrière, car c’est là toute la difficulté du métier : celle de prendre une décision rapidement qui doit ou peut vous sauver la vie, tout en restant légale et sous un stress énorme.
Le lendemain du sport, entretien avec des officiers sur vos motivations et un autre avec un psychologue afin de déterminer votre profil, de le juger stable ou pas. Il faut son accord pour continuer.
Exemple de question : « Qu’est-ce que cela vous ferait d’avoir une arme sur vous ? » Et c’est là que vous réalisez : « Ça y est, là ça rigole plus, là tu es dedans… »
Vous accédez enfin à la dernière étape de sélection quelques semaines plus tard : la visite médicale.
Des 2500 candidats, il n’en restera que 600 à 800 environ. Entre le moment où vous passez les premières épreuves écrites et la dernière étape de sélection, il se passe environ 6 mois.
Arrivent vos résultats, sous forme d’un « bulletin de notes » avec votre moyenne et vos appréciations. Vous savez à ce moment-là si vous êtes pris, mais il peut se passer encore entre 6 mois et 1 an et demi avant d’être convoqué, selon votre classement aux épreuves…
Vous recevez enfin cette convocation pour se présenter dans une ESOG à l’autre bout de la France et démarrer l’aventure. 9 mois de formation pour devenir militaire de la gendarmerie, vous je ne savais pas vraiment ce qu’était l’armée, ce n'étais pas dans vos rêves et vous constatez que l’écart est énorme entre la petite vie étudiante et la première semaine à l’école, c'est du concentré vitesse grand V.
Il y a des moments très durs, d’autres plus sympathiques. Ce qui est important, c’est de ne pas craquer car on vous teste en permanence, jour et nuit, il faut "renter dans le moule"

Pour vous décrire l’ambiance, on ne sait pas si votre nuit sera entière pendant plusieurs semaines, on est réveillés pour des marches nocturnes ou des virées sportives en pleine nuit avec des scénarios du style : « Madame X a disparu, le Cdt de Cie vous demande de faire une battue dans le bois… » On ne sait ni quand on part ni pour combien de temps alors prévoyez un "encas" type barre de céréales.
Bref c’est très intense mentalement et physiquement. Les cadres font le maximum pour que le milieu vous déplaise, vous allez vous sentir humilié, pris pour moins que rien.... Leur objectif est de voir votre réaction afin de déterminer si vous êtes capable et prêt à répondre aux obligations d’un militaire de la gendarmerie apte à exercer en tout temps, tous lieux et en toutes circonstances.
C’est sûrement dès les premières semaines que naissent les premiers liens collectif et amicaux avec les autres camarades. Ce qui est bien, c’est que personne ne se connaît avant d'en chier "grave". Différents même si vous portez le même uniforme et c’est ce qui permet l’entraide et la cohésion : « Je t’aide à monter là-haut et toi tu m’aides à réviser mon cours sur la déontologie de ce matin ? » Les cadres sont aussi là pour nous aider à développer entre vous cet esprit de corps.
En seulement quelques semaines, vous ressentez un réel soutien de la part de certains camarades du peloton. Dans des situations extrêmes, même si le collègue n’est pas votre grand ami, vous pouvez être certain que vous pourrez compter sur lui si besoin et inversement. Les affinités sont alors mises de côté. C’est ce qui fait de nous une force puissante et c’est ce qui nous permet de bien travailler.
Sur le plan personnel, l’école va aussi vous transformer. Ce sont les proches qui constateront que vous estes devenu plus fort mentalement et physiquement, plus organisé, plus ordonné, plus perfectionniste. Ce sont des qualités que l’on attend de vous plus tard sur le terrain.