Auteur Sujet: Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !  (Lu 37480 fois)

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #15 le: 24 décembre 2016, 17:54:55 »
Et ça se passe dans les Alpes-Maritimes.  :)

Pour la première fois en France, une femme commande un Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne. Sarah CHELPI, adjointe au PGHM de Briançon (05) depuis 2013, a été affectée au PGHM de Saint Sauveur sur Tinée. Elle vient de prendre ses fonctions ce 1er décembre 2016.

Cette Cannoise de 32 ans passionnée de montagne est titulaire d'un master 2 de droit à Aix-en-Provence. Elle a commandé en première affectation la communauté de brigades de Megève en Haute-Savoie (74).
"C'est un grand honneur pour moi. C'est mon département natal, donc je suis contente de retourner sur mes terres, dans une montagne que je connais bien et je suis fière d'avoir pu accéder à ce niveau.
C'est une chance d'être rester en "spécialité montagne" nous explique la Capitaine Chelpi.

Elle succède donc au Capitaine Fabrice David à la tête de ce peloton constitué de 11 sous-officiers et 3 gendarmes adjoints volontaires.

Sarah Chelpi est très fière d’être la première femme à commander un peloton de gendarmerie de haute montagne. Elle est la patronne du peloton de Saint-Sauveur-sur-Tinée dans les Alpes-Maritimes : "Je suis très fière. C'est dans la mouvance générale de la gendarmerie, on voit plus de femmes. Nous ne sommes trois dans les PGHM.  :P
C'est peu, mais on ouvre la porte à d'autres femmes qui vont arriver.
J'ai quand même deux enfants, mais heureusement, je peux compter sur mon mari. C'est un métier qui demande du temps et qui prend du temps."

Sources https://www.francebleu.fr/  ET https://www.facebook.com/PGHM-Alpes-Maritimes-406755732853472/

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #16 le: 11 avril 2017, 18:17:44 »
Le parcours et les astuces d'une femme à la carrière inspirante pour booster votre vie professionnelle ; les conseils avisés de Juliette, gendarme en unité d'intervention.  8)
Juliette fait un métier peu ordinaire pour une femme : elle est gendarme en unité d'intervention. Une profession habituellement considérée comme "un métier d'homme". Ce qui est loin de lui faire peur !
 "J'ai toujours aimé les professions masculines, explique-t-elle. Avant d'être gendarme, j'étais déjà militaire dans l'armée de terre".

Une carrière intéressante, mais qui ne lui suffisait plus :
"Les débouchés possibles après les contrats de l'armée de terre sont peu exploitable dans une entreprise privée. En devenant gendarme, l'instruction militaire était déjà un atout. Et la carrière peut être beaucoup plus longue, voire jusqu'à la retraite". Sa décision était prise : elle change de vie.
"Aujourd'hui, je suis commandant de peloton adjoint d'un Peloton de Gendarmerie et de Surveillance de la Gendarmerie (PSIG). Cette unité a pour mission, outre les missions classiques de gendarme, de renforcer les unités territoriales en cas de besoin de force de frappe et/ou d'armement plus conséquent. Nous effectuons également des arrestations domiciliaires".

L'univers militaire est, aujourd'hui encore, peu pourvu en femmes. Pourtant, Juliette a cette passion depuis sa plus tendre enfance :
"Cela m'est venu de mon grand-père, qui avait fait l'Indochine. Il m'a toujours bercée dans cet univers". Suffisamment pour la pousser à faire fi des difficultés rencontrées. Et pourtant, elles sont nombreuses !
Et principalement dues à son statut de femme :
"L'acceptation d'une femme dois forcement passer par la reconnaissance de notre valeur à occuper ce type de poste. Nous sommes plus observées et nos faiblesses facilement mises en avant pour cautionner notre incapacité à tenir le poste. Il n'y a pas de droit à la faiblesse ou l'erreur dans ce cas".

Malgré tout, elle aime son métier de tout son cœur :
"Je ne regrette pas une seule seconde. Mon métier est une passion. Il est intéressant, et il me permet de me sentir utile dans notre société". Et dans ce cas-là, impossible d'avoir des regrets.
Foncer, ignorer les critiques, laisser le temps de se faire accepter : les conseils de pro de Juliette
Foncer : "Lorsque l'on a envie de s'investir dans le boulot, quel qu'il soit, rien ne doit nous empêcher de le faire".
Ignorer les critiques : "Il faut savoir ne pas prêter attention aux critiques immédiates dont on peut faire l'objet". En particulier lorsqu'elles sont la conséquence du sexisme !
Laisser le temps de se faire accepter : quand on arrive dans un nouvel job, quel qu'il soit, nos nouveaux collègues ne nous accueillent pas toujours à bras ouverts : "Laissez-leur le temps de se rendre compte de vos qualités, et ils réaliseront que leur premier jugement était idiot et non fondé".

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #17 le: 20 septembre 2017, 09:57:02 »
Dirigée par deux femmes, la compagnie de gendarmerie de Riom fait figure d’exception, dans un corps de métier où la féminisation stagne à 18 %.
Stéphanie Serrat, commandant la compagnie de gendarmerie de Riom, et Marielle Méténier, son adjointe, sont des femmes dans l'air du temps.

Mères de famille, sportives, et toujours opérationnelles, elles incarnent deux modèles de réussite et de persévérance dans un milieu à fort taux de testostérone…

Vous vous prédestiniez à devenir gendarme ?
• Stéphanie Serrat : Petite, je voulais être hôtesse de l'air ou pilote de chasse. Mais comme j'ai peur de l'avion… Après le bac, je me suis orientée dans le droit. J'ai eu un coup de cœur pour la procédure judiciaire. Cet attrait, et une éducation stricte, m'ont conduite au métier de gendarme.
• Marielle Méténier : Je me destinais à être ingénieur chimiste. J'étais logée chez un mamie qui habitait à côté d'une caserne à Montluçon. Le métier de gendarme a fait son chemin… Je suis très sportive (championne de France cycliste de la gendarmerie en 2007) et j'ai été élevée dans une famille nombreuse, où la discipline régnait : le côté militaire m'a attirée.

Votre binôme, 100 % féminin, est exceptionnel dans ce milieu ?
• Stéphanie Serrat : Oui, une compagnie dirigée par deux femmes est une exception !
Quelle est la force de votre binôme ?
• Stéphanie Serrat : Nous sommes très complémentaires. Je suis passée par l'université, ce qui m'a permis de me spécialiser sur la stratégie de la sécurité, l'analyse de la délinquance, la pédagogie. J'ai aussi essuyé les mêmes bancs que les magistrats. Cela me donne une ouverture sur l'extérieur.
• Marielle Méténier : Je suis militaire de formation. J'apporte mon expérience de terrain. J'ai travaillé dans deux unités judiciaires, j'ai été deux fois commandant d'une communauté de brigades, j'ai aussi une expérience d'État-major… La combinaison de nos qualités fait notre force.

Comment expliquez-vous que ce métier ne soit pas plus féminisé ?
• Stéphanie Serrat : Il existait un quota fixé à 5 % d'officiers féminins. Ce seuil a été abandonné. Depuis 2002, le recrutement universitaire à bac + 5 a ouvert des portes. J'en suis issue. Les contraintes physiques, familiales, de mobilité tous les quatre ans attirent peu les femmes.
• Marielle Méténier : L'entrée des femmes sous-officier en gendarmerie date de 1983. C'est assez récent. Dans ma promotion de sous-officier en 1987, nous étions 22 femmes sur 124. Aujourd'hui, il en reste 8 en service. Il y a beaucoup d'abandons.

Difficile de concilier vos métiers et vos vies de famille ?
• Stéphanie Serrat : Comme dans tous les couples, on doit faire des concessions. On avance à tour de rôle dans nos carrières. On ne peut pas être un bon pro sans avoir une vie de famille équilibrée, et inversement. Il faut être impérativement un couple moderne. Je suis partie en détachement quand mon fils avait 7 mois. Son papa a pris le relais.
• Marielle Méténier : Nous sommes toutes les deux mariées à des gendarmes. De mon côté, je le suis depuis 30 ans… Tout est lié, le bonheur se trouve dans un équilibre entre travail et famille.

Ressentez-vous du machisme dans une institution majoritairement masculine ?
• Stéphanie Serrat : Lors de l'oral de recrutement, on m'a demandé si je voulais des enfants et comment j'organiserai ma vie… Je ne pense pas que l'on pose ces questions aux hommes. Encore aujourd'hui, il arrive que l'on me demande si je m'en sors avec mon fils… Étonnamment, on ne pose jamais la question à mon mari qui est gendarme (elle sourit). Il faut avoir du caractère pour réussir, des idées et des arguments pour les défendre.
• Marielle Méténier : J'ai été major de ma promo en 1987 ; il a fallu se battre. Je fais partie des premières femmes officiers de rang, et je ne raconterais pas mon oral à Melun… Cela m'a forgé le caractère. Sans parler de machisme, une femme est beaucoup plus observée. Elle doit convaincre deux fois plus qu'un homme au même poste. Plus on monte en grade, plus la pression monte, car il y a seulement 5 % de femmes officiers !

Gendarme, un métier d'homme ?
• Stéphanie Serrat : Oui, c'est un métier d'homme, avec un grand H, car il faut aimer l'Humain. C'est aussi un métier d'armes. Il ne faut donc pas avoir peur de se salir. Je n'ai pas été élevée en petite fille dans une robe blanche. J'allais plutôt à la pêche, je regardais la formule 1 à la télé et j'étais casse-cou.
• Marielle Méténier : Dans l'armée, il n'y a pas de sexe, il n'y a que des militaires. Il ne faut pas avoir peur de se casser un ongle c'est sûr. On n'est pas des potiches. Ce qui ne nous empêche pas du tout d'être féminines en dehors. Attention, l'habit ne fait pas le moine… (elle rit).

Les femmes ont-elles un petit plus ?
• Stéphanie Serrat : J'ai connu des femmes tyrans et des hommes trop gentils. Il n'y a pas de règle. La vraie richesse c'est d'avoir des hommes et des femmes.
• Marielle Méténier : Si le chef est compétent, il est bon ! Peut-être avons-nous un tout petit avantage en matière de psychologie (elles sourient, complices).

Votre conseil aux jeunes filles qui souhaiteraient devenir gendarme ?
• Stéphanie Serrat : C'est passionnant ! Notre cœur de métier qui est l'assistance aux autres est diversifié, exigeant, mais très épanouissant.
• Marielle Méténier : On ne connaît pas la routine. On s'investit beaucoup, mais on reçoit en retour. Il nous arrive même d'être remerciées dans les avis d'obsèques. C'est dire...

Source : Carole Eon-Groslier http://www.lamontagne.fr/

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #18 le: 09 mars 2018, 10:45:03 »
En cette journée internationale des droits des femmes (8 mars 2018), le directeur général de la gendarmerie rend hommage aux personnels féminins de l'Institution.

« La féminisation de notre Institution est à la fois récente mais ne date pas non plus d’hier. Il y a 35 ans, notre maison ouvrait ses rangs aux femmes souhaitant être des soldats de la loi et s’engager sur le terrain. Ces pionnières étaient alors une centaine. Quatre ans après les sous-officiers, c’est parmi les officiers qu’elles ont fait leur entrée.

Nous pouvons être fiers de ces femmes qui ont bravé les réticences, et même une certaine défiance. À force d’engagement, de compétence et de détermination, elles ont su faire toute leur place, démontrer leur valeur, susciter l’estime de leurs camarades masculins, parfois en en payant le prix fort.

Je pense naturellement à l'adjudant Alicia Champlon et au maréchal des logis-chef Audrey Bertaut, toutes deux tuées dans l’accomplissement de leur devoir, mais aussi à toutes celles qui ont été blessées en service depuis leur arrivée dans nos rangs.

Aujourd'hui, la présence des femmes en gendarmerie est une réalité indiscutable. Elles constituent presque 1/5e des effectifs militaires et civils et sont présentes dans tous les corps et tous les statuts, depuis les unités de terrain jusqu'aux plus hautes fonctions de commandement.

D’origine historiquement très masculine, comme l’ensemble des armées, notre maison leur ouvre aujourd’hui toutes les portes. Tous les métiers leurs sont ouverts, des plus physiques aux plus spécialisés.

Je pense notamment au GIGN, aux forces aériennes, à la garde républicaine, aux pelotons de haute montagne, aux motocyclistes, au pôle judiciaire de la gendarmerie ou encore, depuis 2015, à la gendarmerie mobile. Toutes ces unités ont su progressivement prendre le virage de la mixité, et c’est une bonne chose pour profiter d’une diversité riche en potentiels.

Aujourd’hui, notre Institution est faite de femmes et d’hommes au service d’une seule et même mission, celle d’assurer la sécurité de nos concitoyens. Femmes ou hommes, ce sont avant tout des gendarmes et des militaires.

Je leur rends hommage. »

Le général d’armée Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale.

Source https://www.gendcom.gendarmerie.interieur.gouv.fr/Actualites/Femmes-et-gendarmes-a-100

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #19 le: 14 mars 2018, 17:10:04 »
En janvier 2012, Alice C..., alors fraîchement sortie d'école, intègre le prestigieux peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix. Désormais affectée à La Réunion, la désormais aguerrie maréchale des logis-chef revient sur ses premiers pas en gendarmerie et dans le monde du secours en montagne.

Rien ne prédestinait cette jeune Parisienne au métier de gendarme, ni même au milieu de la montagne. C'est à Fontainebleau, que, jeune adolescente, Alice commence à pratiquer l'escalade. Elle passe également ses vacances d'hiver en famille à Chamonix. L'amour de la montagne la gagne jusqu'à la pousser à s'installer en Haute-Savoie. Son objectif : faire de l'alpinisme son quotidien et devenir guide de haute montagne. Mais en attendant, il faut bien vivre.

Des débuts de GAV au Cnisag  :P :P

Pôle Emploi l'oriente alors vers la gendarmerie, qui recrute des gendarmes adjoints volontaires emplois particuliers. C'est ainsi, en qualité de magasinière au Centre national d'instruction de ski et d'alpinisme de la gendarmerie, qu'elle découvre, en 2007, l’Institution, « pas vraiment connue dans les rues de Paris » et le métier de gendarme secouriste.
Au contact des militaires des PGHM naît sa vocation. Alice passe avec succès le concours de sous-officier et intègre l'école de Montluçon le 4 janvier 2011. Un an plus tard, elle est directement affectée au PGHM de Chamonix grâce à sa formation préalable d'aspirant-guide. Elle est alors la deuxième femme à rejoindre les rangs des unités montagne, quelques mois seulement après la gendarme Véranne B..., affectée au PGM de Morêt. « J'ai été bien accueillie. Je connaissais tout le monde. Le fait d'être une femme ne changeait rien pour mes camarades ».

Montagnards et gendarmes  8)

Elle passe ensuite les formations de secouriste au Cnisag (PSE1 et 2), puis son Brevet de secours montagne. Une formation pointue sur le plan du secours et de la police judiciaire qui lui permet de remplir pleinement les missions du PGHM.

« Nous avons deux casquettes : celle de secouristes et celle d'enquêteurs dans le milieu de la haute montagne.
Le volet judiciaire est important, même si les conclusions sont souvent plus simples qu'en brigade. Même pour un accident simple, on fait toujours un renseignement administratif. Le volume procédural peut très vite prendre de l'importance dès lors qu'il y a un accident mortel ou impliquant un professionnel. »

10 ans avec le Mont-Blanc en toile de fond  :) :)

Pendant près de 10 ans, Alice travaille ainsi avec le Mont-Blanc en toile de fond. Hiver comme été, Chamonix connaît une forte activité. Au PGHM, quatre secouristes sont quotidiennement Premiers à marcher (Pam).

Alpiniste chevronnée, Alice C... fait également aujourd’hui partie du cercle fermé des guides de haute montagne. La France en compte 1600, dont une trentaine de femmes.

« Pour faire ce métier, il faut être passionné de montagne. C’est ainsi plus facile de faire les compromis nécessaires. Il faut aussi avoir de la volonté, savoir s'adapter aux milieux, aux situations et aux gens, savoir dialoguer et communiquer, notamment sous pression. »

Source Gendarmerie GendInfo

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #20 le: 06 juin 2018, 17:57:26 »
[PORTFOLIO] Femmes pilotes d'hélico... du rêve à la réalité
Elles s’appellent Anne-Charlotte et Aurélie, sont âgées de 37 et 33 ans et ont toutes les deux choisi de devenir pilotes d’hélicoptère en gendarmerie.
Anne-Charlotte est affectée à la section aérienne gendarmerie (SAG) de Merignac (33), où elle est pilote depuis 5 ans.
Cette titulaire d’une licence de sport a saisi une opportunité et s'est portée volontaire avant de s'investir durement pour arriver à devenir l’une des premières femmes dans sa spécialité.
Pour Aurélie, en revanche c’est un rêve d’enfance qui va bientôt se réaliser.
Après 1 an et demi d’apprentissage à l’école de l'aviation légère de l'armée de Terre de Dax (40), elle termine sa formation à Cazaux (33), où elle se forme sur les hélicoptères gendarmerie. Elle va rejoindre dans quelques semaines, la SAG de Metz sa future affectation.

 Découvrez ces 2 gendarmes, pleines de volonté et de motivation pour atteindre un objectif commun : Piloter un hélico bleu !

https://www.facebook.com/pg/gendarmerienationale/photos/?tab=album&album_id=1840542316009955

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #21 le: 29 août 2018, 14:29:53 »
Depuis le 1er août 2018, la Savoyarde Marie S..., 32 ans, est à la tête du peloton de gendarmerie de haute montagne de Corse. Diplômée de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, elle est la seconde femme à ce poste en France

C'est une jeune femme blonde, le teint clair, les pommettes roses, les yeux bleus sans fard. Marie S... a pris il y a trois semaines le poste de commandant (l'intéressée ne féminise pas le nom) du groupe de peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Corse.

Une unité de 18 hommes, basés à Ajaccio et Corte, capable d'intervenir par tous les temps dans les endroits les plus reculés de la montagne. Ils portent secours aux personnes qui se trouvent en difficultés dans les massifs et y mènent des enquêtes judiciaires.

La nouvelle patronne du PGHM a grandi dans un petit village de Haute-Savoie, dans le Chablais. Elle apprend à skier à l'âge où d'autres apprennent à marcher. Peu portée à la confidence, comme souvent dans ce milieu, elle commente simplement : "La montagne, je la connais plutôt bien, je m'y épanouis."

"Homme ou femme, les attentes sont les mêmes"
Seconde femme à accéder au poste de commandant d'un PGHM, la question sur sa condition féminine à la tête d'une unité militaire se pose inévitablement. La réponse est empreinte d'étonnement : "Non, franchement, aucun souci." Confirmation d'un gendarme du peloton : "Le fait qu'elle soit une femme ne pose de problème à personne ici. Je suis guide de haute montagne et là aussi, ça s'est beaucoup féminisé ces dernières années."

Sa jeunesse - elle a 32 ans - est, dit-elle, "chose finalement assez courante" à ce niveau de responsabilités. Bonne élève, elle a suivi une prépa scientifique à Lyon et passe ensuite le difficile concours d'entrée de la prestigieuse école spéciale militaire de Saint-Cyr.

Marie S...  a "toujours aimé l'armée. C'est carré, chaque individu a sa place dans un ordre donné, en suivant une hiérarchie précise. Et surtout, on est au service de notre pays."

Dans cette école qui forme les officiers de l'armée de terre, les femmes sont très minoritaires (seuls 14 élèves sur 162 en 2018, ndlr)  "Ce furent trois années difficiles physiquement et mentalement, pour moi comme pour tous les autres. Les attentes sont les mêmes pour l'ensemble des élèves, hommes ou femmes. Nous suivons les mêmes stages commando."

À la sortie de Saint-Cyr, elle choisit la gendarmerie "pour le goût du service public et le secours" et passe trois autres années au sein de l'école des officiers de gendarmerie à Melun. Embarquée dans le peloton de gendarmerie mobile d'Annecy, elle y assure la sécurité publique et devient par la suite capitaine au Pays de Gex, territoire frontalier de la Suisse.

Parallèlement, elle se spécialise dans les opérations en montagne, passe les brevets et les stages nécessaires. Elle intègre finalement l'unité qu'elle espérait, en prenant la tête d'un PGHM régional, dans une montagne insulaire qu'elle connaît peu, aux nombreux versants, "basse en altitude mais technique et dangereuse", commente-t-elle.

Source https://www.corsematin.com/article/article/une-saint-cyrienne-commande-les-hommes-du-pghm

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #22 le: 16 avril 2019, 11:25:35 »
Quelle est aujourd’hui la physionomie de la Gendarmerie mobile (G.M.) ?

La G.M. représente aujourd’hui un volume de 12 600 militaires, répartis dans 109 escadrons implantés sur l’ensemble du territoire. Elle reste une subdivision d’arme majoritairement composée de jeunes gendarmes, généralement en sortie d’école, bénéficiant d’un encadrement expérimenté.
  Depuis 2015, date de l’ouverture de la mobile aux sous-officiers féminins, la féminisation s’est poursuivie. Aujourd’hui, nous comptons 290 officiers et sous-officiers féminins, répartis au sein de 37 unités. Le métier du Maintien de l’ordre (M.O.) attire de nombreuses femmes en sortie d’école.
Le processus d’affectation est le même pour tous, au choix et selon le classement. Il en va de même pour les missions sur le terrain : il n’y a aucune distinction.

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #23 le: 27 juin 2020, 09:49:55 »
[ LES FEMMES EN GENDARMERIE : EXPOSITION ]

Une exposition photo inédite sur les femmes gendarmes et les métiers qu’elles exercent ouvrira le samedi 4 juillet 2020 sur le site du Pont du Gard.

Institution républicaine au service de nos concitoyens, la gendarmerie nationale compte plus d’un cinquième de femmes dans ses rangs et est forte et fière de cette diversité.
Loin des stéréotypes, quels que soient leur statut et leur grade, elles sont maître de chien, motocycliste, commandant d'unité, technicien en investigations criminelles, gradé d’encadrement, spécialiste du maintien de l'ordre, enquêteur, sportif de haut niveau...
Comme leurs aînées qui furent des pionnières en intégrant les effectifs d'une force armée jadis réservée aux seuls hommes, elles incarnent tout à la fois la différence et l'égalité de celles et ceux dont la force d'âme, la compétence, la disponibilité au service des autres et le sens du
sacrifice au nom des valeurs républicaines fondent l'engagement militaire.

Photographe au Groupement de Soutien de la Base de Défense de Nîmes-Laudun-Larzac, Bruno REDARES, a fait le choix technique et artistique en noir et blanc pour traduire, en allant immédiatement à l’essence du sujet, la force, la beauté et l'émotion qui se dégagent des scènes mettant en situation ces femmes.

Il fallait cela et le talent de Bruno REDARES pour mener à bien un projet dont l'ambition est de valoriser l'engagement professionnel de femmes gendarmes qui servent dans le Gard.

Les bénéfices tirés de la vente du livre de l’exposition permettront par ailleurs de financer leurs initiatives locales contre les violences faites aux femmes.

Une exposition à découvrir tout l’été au Pont du Gard qui nous fait l’honneur de l’accueillir.

http://www.pontdugard.fr/

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #24 le: 30 mars 2021, 13:53:22 »
Juliette : « le service civique, un tremplin vers la gendarmerie »

La tête bien faite et bien posée sur les épaules, Juliette est une jeune femme qui sait ce qu’elle veut ! Actuellement en service civique au sein du groupement de gendarmerie départementale du Maine-et-Loire, elle n’attend qu’une chose : pouvoir poursuivre son engagement au sein de la gendarmerie.

« Une semaine après mon arrivée, je savais déjà que j’étais là où je voulais être… » Rien ne prédisposait Juliette à devenir gendarme. Pas de militaires dans l'arbre généalogique, ni de vocation précoce née en jouant « au gendarme et au voleur », mais simplement une forte envie d’être au service des autres, et d’endosser rapidement des responsabilités.

En licence de droit, à Angers, elle hésite, se demande vers quelle carrière se tourner. Une amie lui parle de son intention de devenir officier de police. Intriguée, elle se renseigne sur cette possibilité. « Mais je n’étais pas très attirée par l’univers de la police, et je ne voulais pas travailler dans une grande ville. J’ai commencé à me pencher sur les opportunités d’entrer en gendarmerie. Mes parents ont été étonnés, parce que cette envie sortait un peu de nulle part, mais, finalement, ils ont trouvé que ça me correspondait bien. J’aime quand c’est carré ! »

 Juliette apprend que le Groupement de gendarmerie départementale (GGD) propose un poste en service civique. Elle passe les entretiens et est retenue. Elle prend ses quartiers et est rattachée au commandement, le bureau qu’elle partage avec sa collègue est situé en face du centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie. « On est au cœur de l’action, précise-t-elle. Au-delà des missions du service civique, c’est une expérience très enrichissante. Nous sommes amenées à interagir tant avec des officiers que des sous-officiers, tous accessibles et disponibles. J’étais un peu stressée en arrivant, mais j’ai vraiment reçu un super accueil. »

Ses missions sont de deux ordres. Elle s’occupe d’abord de la page Facebook du groupement. « Nous abordons différents sujets, de la prévention sur les arnaques, aux alertes de circulation routière, en passant par les excès de vitesse constatés ou les affaires de stups, après accord du procureur et validation de la hiérarchie bien sûr. Nous essayons d’apporter notre petite touche, un peu d’humour, de décalage, parce que nous sommes peut-être plus habituées aux réseaux sociaux que nos responsables ! Il faut savoir adresser le bon message et de la bonne manière. Je pense que la communication sur les réseaux sociaux est importante, ça permet de créer un lien avec la population. »

Un rôle qui peut aussi s'avérer déterminant, comme à la suite de cette disparition inquiétante signalée récemment. « La personne recherchée a été retrouvée grâce à une abonnée ayant appelé le 17 après avoir lu la publication sur Facebook. Ça permet d’aider les gendarmes sur le terrain. »

Cette fonction au sein du groupement offre à Juliette la possibilité de réaliser des reportages sur la vie des unités et les différents métiers de la gendarmerie. « Nous avons pu rencontrer des gendarmes du poste à cheval, une équipe cynophile… Pour la journée internationale des droits des femmes, nous avons proposé un portfolio. Nous nous sommes donc déplacées dans tout le département afin d’aller à la rencontre de plusieurs personnels féminins. »

L’autre mission principale de Juliette, qui lui tient particulièrement à cœur, consiste à réaliser des opérations de prévention dans les classes de 5e des collèges situés en zone gendarmerie, avec la Maison de confiance et de protection des familles (MCPF).

« Pendant une heure, nous abordons de nombreux thèmes : le harcèlement sur les réseaux sociaux, les violences sexuelles et, plus généralement, le respect des règles, décrit-elle. C’est extrêmement dense. Les jeunes posent beaucoup de questions, parfois très directes. Il faut trouver les mots justes, tout en adaptant son vocabulaire en fonction de l’âge. Même si je ne suis pas gendarme, je représente une forme d’autorité, je sens que le message passe. C’est aussi une manière de transmettre tout ce que j’ai pu apprendre lors de mes études de droit. C’est valorisant ! »

L’engagement de Juliette se termine le 30 avril prochain, mais cette expérience l’a confortée dans ses choix et ses ambitions. « C’est exactement ce que j’étais venue chercher. Un travail avec des responsabilités, une bonne formation pour le concours de sous-officier, un vrai tremplin vers la gendarmerie. » Elle attend les résultats des tests GAV (Gendarme Adjoint Volontaire) passés en janvier, « avec l’espoir d’être incorporée au plus vite », puis ce sera le concours de sous-officier en septembre.

Juliette se projette. Elle aimerait vivre une première expérience en montagne, dans le Jura ou les Alpes. « Un milieu que je ne connais pas, ça me plairait beaucoup ! Je verrai bien en fonction des places ouvertes. » Ensuite, elle souhaiterait être affectée dans une unité de recherches, pourquoi pas en Alsace ? « Je veux passer rapidement le concours OPJ, avant de peut-être préparer celui d’officier, parce que j’aime encadrer, avoir une vision d’ensemble et prendre des décisions ! »   

Source https://www.gendinfo.fr/paroles-de-gendarmes/Portraits/juliette-le-service-civique-un-tremplin-vers-la-gendarmerie/?fbclid=IwAR1dw85lEU0XtHyAdECpcSd8n3zXvv_mDiE4_1MziTZZ9059y_ukdu9sR5o           

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #25 le: 30 mars 2021, 13:59:13 »
Chrystelle : de l’observation recherche à la sécurité du président de la République.

À force de détermination et de persévérance, Chrystelle a surmonté les obstacles et réalisé son objectif en intégrant l’unité d’élite de la gendarmerie. Après 9 ans passés au sein de la Force observation recherche du GIGN, elle a rejoint, il y a un peu plus de trois ans, le Groupe de sécurité de la Présidence de la République. Son credo : « quiconque se donne les moyens peut y arriver. Il faut simplement oser, croire en ses chances et en ses capacités. »

C’est au sein de l’état-major du GIGN, à Versailles-Satory, que l’adjudant-chef Chrystelle nous accueille. Depuis un peu plus de trois ans, elle officie au sein du prestigieux Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), une unité commune à la gendarmerie et à la police, qu’elle a intégrée après 9 ans passés au sein de la Force observation recherche (FOR) du GIGN.

Si d’aucuns s’imaginent les membres de cette unité d’élite de la gendarmerie, et particulièrement les femmes, tous taillés selon un gabarit de bodybuilder, ils font fausse route ! D’allure certes sportive et affûtée, la rusticité que revendique la militaire ne gomme en effet pas sa féminité. « Je ne suis pas wonder woman, j’ai juste un mental de feu, confirme-t-elle. Quand j’ai commencé, je ne faisais pas une traction, puis je me suis donné les moyens d’y parvenir. » Une force de caractère transmise par sa maman, qui l’a toujours poussée à être indépendante et autonome.

Le dialogue s’installe naturellement et l’on sent très vite un penchant inné pour le contact chez cette presque « quadra », qui se destinait d’ailleurs initialement au métier de la communication.

Il ne faut pas non plus très longtemps pour ressentir l’énergie qui l’habite et son caractère bien trempé derrière une jovialité non feinte. « Je taquine tout le monde, même le général ou des autorités, mais toujours avec respect… L’humour fait passer beaucoup de choses. » Mais s’il y a un temps pour la rigolade, ce qui caractérise Chrystelle, c’est avant tout sa persévérance, sa détermination et sa rigueur dans le travail, qui lui ont permis d’être à cette place aujourd’hui.

Car pour intégrer le GIGN, c’est un parcours semé d’embûches qu’elle a dû affronter.
De la communication à la gendarmerie

Quand elle envisage une carrière militaire, son père, troupe de marine, lui conseille de poursuivre ses études et, si elle souhaite toujours rejoindre les rangs, d’opter pour le cursus d’officier « à cause de mon caractère » sourit-elle. Ce qu’elle fait, en intégrant parallèlement la réserve gendarmerie. En 2003, à la fois confortée par cette expérience et refroidie par le milieu particulier de la com’, elle opte définitivement pour la gendarmerie, séduite par « son côté militaire, le contact avec le public et l’aide à la personne. »

Rebutée par l’épreuve de droit pénal du concours officier, elle passe le concours interne de sous-officier et intègre l’école de Châteaulin. C’est là qu’elle entend parler pour la première fois de l’EPIGN (Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale) par l’un de ses cadres, qui lui conseille de tenter d’intégrer le GOR (Groupe d'observation et de recherche, devenu FOR à la suite de la réorganisation du GIGN en 2007 – N.D.L.R.). Les femmes peuvent en effet prétendre à intégrer toutes les forces au GIGN, y compris celle de l'intervention, si tant est qu’elles réussissent les tests, ce qui n’est encore jamais arrivé ! Ces derniers sont en effet identiques pour tous, avec uniquement des barèmes différents pour intégrer le GOR : une charge de 5 kg au lieu de 11 pour la marche TAP et l’autorisation d’utiliser bras et jambe pour le grimper de corde… Le probatoire et le pré-stage sont les mêmes pour tous mais avec des barèmes adaptés.

La graine était plantée et allait très vite germer. Peu avant sa sortie d’école, en février 2005, un reportage sur les deux premières femmes à avoir intégré l’EPIGN enfonce le clou : « Ça a été le déclic. J’ai fait des recherches et j’ai su que c’était ce que je voulais faire. »

Elle choisit son affectation en songeant à sa préparation : ce sera la compagnie de Gap, dans les Hautes-Alpes. Dès son arrivée, elle annonce à son commandant de compagnie sa ferme intention d’intégrer l’EPIGN dans les trois ans, « tout en faisant mon travail », précise Chrystelle. « J’ai d’ailleurs beaucoup aimé le travail en brigade. Il y avait une grosse part de social, mais j’adorais le contact, je prenais le temps de discuter avec les gens. Je trouve que ça facilite beaucoup de choses. »
Focalisée sur un objectif : intégrer le GOR

Gardant son objectif en ligne de mire, elle se prépare avec rigueur, ne laissant rien au hasard. Sportive à la base, elle a fait de la course d’orientation en compétition au lycée

et pratique vélo, natation et marche. Dès son arrivée à Gap, elle prend également attache avec l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) de Gap, le Peloton de surveillance et d’intervention gendarmerie (PSIG) et le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon, avec lesquels elle s’entraîne. Elle obtient aussi du 3e RIMA, en Bretagne, de pouvoir accéder à son parcours du combattant. Consciente qu’elle ne doit pas se focaliser sur l’entraînement physique, elle récupère tous les textes et « potasse » le combat, l’armement…

Mais en juin 2005, l’EPIGN diffuse un appel à volontaires qui cible tout spécifiquement les sous-officiers féminins. La jeune gendarme, alors âgée de 24 ans, ne peut laisser passer cette opportunité. Mais n’étant pas encore de carrière et ne disposant pas encore du CAT, elle est administrativement hors clou. Qu’à cela ne tienne, Chrystelle s’obstine et rédige une lettre de motivation au Groupe, dans laquelle elle vend sa rusticité, sa maturité, son aptitude sportive, avec plusieurs raids aventures à son actif, et sa formation dans la communication, « proche de la recherche de renseignement. » Elle reçoit aussi l’appui d’un cadre de son lycée militaire qui connaît un certain… Denis Favier !

Elle obtient ainsi une mesure dérogatoire au CAT et, après quelques blocages administratifs, elle est finalement autorisée à passer les tests EPIGN en septembre 2005.
Avancer coûte que coûte !

Dès le 2e jour, elle termine le « 8 kil' » en rangers avec les pieds littéralement en sang. Mais avec l’aide de l’infirmier et moult pansements à chaque pied elle s’accroche. « Quand je commence quelque chose, j’ai le mental pour continuer à avancer. J’étais là pour finir la semaine. » Les cadres s’en aperçoivent et l’autorisent à effectuer la marche de 50 kilomètres en baskets.

C’est donc les pieds dans un triste état qu’elle finit les tests et se présente devant le jury de sélection. Quand celui-ci lui propose un poste au secrétariat, Chrystelle réplique qu’elle veut être « opérationnelle au GOR » et obtient sa place pour le pré-stage. Au préalable, elle cherche une solution afin d’éviter de subir le même problème avec ses pieds. Elle entend parler d’une crème que les maîtres de chien utilisent pour durcir les coussinets de leur animal… Et elle se rend donc chez un vétérinaire pour mettre toutes les chances de son côté.

Nous sommes en 2006. Chrystelle est enfin au probatoire de l’EPIGN. Mais le 3e jour, un candidat chute sur sa nuque avec la force de ses 100 kg. Ses cervicales en prennent un coup… Mais une fois encore, la gendarme ne veut rien lâcher et masque tant bien que mal la douleur. Après une séance chez un ostéopathe, elle poursuit les tests pendant les trois semaines suivantes. « Au fil des jours, avec les contractures, j’avais la posture d’une tortue. Mes camarades se relayaient pour me masser le cou… », se remémore-t-elle encore aujourd’hui. Jusqu’à un nouveau coup du sort, au cours de la troisième semaine. Un coup de genou reçu au niveau de la tête pendant un cours de boxe l’envoie cette fois à l’hôpital, où un neurochirurgien lui apprend que les tendons de chaque côté de ses cervicales sont détruits à 85 % et que le moindre choc risque de la rendre tétraplégique. Hospitalisée, la nuque enfermée dans une coque thermoformée, le corps médical brise ses rêves d’intégrer l’EPIGN. « Pour le médecin, c’était fini, mais moi je n’étais pas dans cette optique, parce que je voulais faire de l’observation surveillance, ce qui n’impliquait pas le même engagement physique que l’intervention. »

À force d’obstination et avec un sacré coup de pouce du destin, qu’elle doit à sa compagne de chambre d’hôpital, son dossier est reconsidéré. « On m’a informée que j’allais pouvoir être opérée et récupérer mes aptitudes TAP à l’issue » Fin juin 2006, Chrystelle subit une arthrodèse cervicale et un mois plus tard elle reprend le sport.

En décembre 2006, elle recontacte l’EPIGN, mais après ce gros accident, cette fois pas de dérogation possible. Elle devra attendre d’être de carrière pour repasser les tests.

Ce qu’elle fait en septembre 2007. Entre-temps, la réforme du GIGN est passée par là, avec notamment une refonte des tests et de la formation.

Chrystelle rejoint finalement le probatoire en février 2008. Cette fois, les 14 semaines d’instruction, pilotées par les trois forces, se passent bien, en dépit d’une petite entorse, dès le 3e jour, en sautant d’un toit sur une margelle.

De huit femmes au début de ce probatoire nouvelle formule, elle sera la seule à franchir la ligne d’arrivée. En 2009, elle reçoit enfin ce brevet tant convoité, en présence de son commandant de compagnie qu’elle a invité pour le remercier de son soutien. « Notre brevet était différent de celui des hommes, tout comme les équipes cynophiles et les dépiégeurs qui ont également le leur, souligne-t-elle. Une différence qui a perduré jusqu’à aujourd’hui. Mais depuis la fin février, sur décision du commandant du Groupe, le général Ghislain Réty, les opérationnels hommes et femmes auront désormais le même brevet, et ce, avec effet rétroactif. « Toutes les femmes brevetées depuis 2009 recevront donc un nouveau brevet ! »

FOR, ou voir sans être vu !

À son arrivée au GIGN, les femmes sont peu nombreuses. Au sein de la FOR, elle retrouve les deux pionnières, arrivées en 2004. Des trois femmes à avoir intégré le GSPR, il n’en reste qu’une en opérationnel, à la Force protection.

« L’unité était en pleine restructuration. C’était un peu compliqué. Il a fallu faire son trou. La FOR avait déjà l’habitude d’avoir des femmes dans ses rangs, mais pour les autres c’était nouveau. Mais je me suis tout de suite plu. On était trois, j’étais épaulée et je me suis vite adaptée, note-t-elle rapidement, avant d’enchaîner avec une passion non dissimulée sur le métier de l’observation recherche. « Ça me correspondait vraiment. C’est un métier prenant, on suit les gens, on anticipe leurs déplacements. Notre objectif est de parvenir à apporter tout ce que l’unité de recherches attend, et notre satisfaction est totale quand la personne interpellée n’a rien vu venir. »

Un métier pour lequel il faut beaucoup de patience et de discrétion : « On peut passer des heures dans un véhicule, un local ou tapis dans une forêt que la cible sorte. Parfois, c’est quand on n’espère plus, que ça bouge et que le job commence. C’est une chasse. Il faut savoir improviser pour se fondre dans le paysage, ne pas attirer le regard et pour cela s’adapter à chaque environnement, en milieu urbain comme en pleine campagne, du 6e arrondissement de Paris à la Seine-Saint-Denis. Notre mission, c’est voir sans être vu. Et chacune est différente, car chaque cible est différente, tout comme les process et les milieux dans lesquels elle évolue. À chaque fois, il faut savoir trouver les bonnes clés. C’est un travail d’équipe. »

Tels des caméléons, les gendarmes de la FOR entrent ainsi dans la peau du personnage qu’ils se créent à chaque mission. « On doit trouver le bon scénario. On a suivi un stage d’improvisation à l’époque, mais ensuite ça se travaille au quotidien, dès qu’on est en exercice ou même en dehors du boulot. Je m’amuse à m’entraîner sur des gens que je ne connais pas. C’est une expérience très enrichissante, explique Christelle, qui a souvent été employée pour faire diversion, par exemple pendant la pose d’une balise ou une vérification sur un véhicule. « Une femme a tendance à moins susciter la méfiance. »

Dans la bulle présidentielle

Si les personnels masculins de la FOR ont la possibilité de réaliser des missions avec la force protection, la seule occasion pour les personnels féminins de toucher à autre chose est de s’impliquer dans la formation.

Alors, après neuf années dans cette spécialité, et aussi exaltante soit elle, quand en 2017, le GSPR émet un appel à volontaire à l’occasion du nouveau mandat présidentiel, Chrystelle, confortée par une camarade qui y avait officié, saute sur l’occasion de « découvrir encore autre chose ».

Elle y fait ses débuts en juillet 2017, après avoir suivi un stage d’acculturation d’une semaine avec le GSPR, pour se réapproprier les spécificités du métier, tous les « ops » du GIGN ayant suivi une formation complète avant de se spécialiser.

Unité mixte, composée d’autant de gendarmes que de policiers, dont cinq femmes, le GSPR a pour mission de protéger le Président et sa famille, tant pendant les sorties officielles que lors des séquences privées, et ce à Paris, en province, en outre-mer, à l’étranger, et parfois dans des zones de crise, comme dernièrement à Bagdad. Une mission H.24, 7J./7. En 2017, Chrystelle s’est ainsi rendu dans 12 pays en six mois ; même nombre l’année suivante et sept en 2019, auxquels s’ajoutent les déplacements sur le territoire métropolitain. Un rythme beaucoup moins soutenu depuis le début de la pandémie, ce qui permet de consacrer plus de temps au maintien en condition opérationnelle et à la formation.

Un métier qui requiert donc une importante disponibilité, mais dont le système de permanence permet toutefois d’anticiper et d’avoir « une certaine structure dans sa vie privée. »

Chaque déplacement présidentiel est ainsi minutieusement préparé par un chef de mission dédié, en lien avec un officier du GSPR, les services de l’Élysée, voire le protocole pour l’étranger.

Une fois l’itinéraire planifié, le GSPR adapte la bulle de sécurité en lien avec les autorités locales (groupement de gendarmerie départementale ou DDSP), en fonction de la complexité du lieu et de la complexité sociale. Un élément précurseur est envoyé sur chaque site pour coordonner le dispositif, qui s’organise en plusieurs cercles, du plus proche au plus éloigné, ce dernier étant confié aux acteurs locaux.

À l’exception du cercle le plus rapproché du Président, dont les postes sont toujours confiés aux mêmes personnels, gendarmes et policiers du GSPR changent régulièrement de postes, passant ainsi de précurseur site, à conducteur sécurité en passant par évacuateur. « Après, avec un peu d’ancienneté, on peut évoluer vers précurseur sécurité ou chef de mission. »

Là aussi, le travail demande discrétion, rusticité pour durer dans le temps et adaptabilité pour faire face aux changements soudains d’itinéraire de l’autorité, mais aussi aux us et coutumes des pays visités. « Il faut aussi une bonne dose de diplomatie et surtout de la rigueur. Je ne laisse jamais rien au hasard, insiste Chrystelle. C’est vraiment très enrichissant. Nous sommes amenés à rencontrer des personnes aux profils très variés dans le monde entier. »

Le GIGN, pourquoi pas vous ?

Actuellement, sur la partie opérationnelle, le GIGN compte trois personnels féminins au sein du GSPR, une à la FOR, qui en accueillera une deuxième en 2022, une à la protection de l’ancien président de la République, François Hollande et, enfin, une à la tête de la cellule ouverture fine.

« Entre 2016 et 2021, il n’y a pas eu de nouvelles recrues. Des candidates se sont présentées aux tests, voire ont été sélectionnées pour le probatoire, mais elles ne sont pas allées au bout. J’ai d’ailleurs remarqué que beaucoup moins de femmes se présentent aujourd’hui. À mon époque, nous étions 10 ou 13 pour les tests, puis 6 ou 8 au probatoire. Aujourd’hui, si on en a 4 qui se présentent aux tests et deux qui sont retenues, c’est bien ! Cela tient peut-être au fait qu’avec les GOS et autres unités qui font de l’O.S., les femmes ont un autre choix que la FOR. »

Une autre hypothèse tient à cette idée encore fantasmée que le Groupe est inaccessible. « Le GIGN est ouvert. Il faut simplement oser, croire en ses chances et en ses capacités. Physiquement, on ne sera jamais un homme et ce n’est pas ce que l’on recherche. Pour moi, c’est 80 % de mental et 20 % de physique. Il faut savoir se préparer, se donner les moyens d’y arriver et surtout ne pas se dévaloriser. C’est ce que je dis aux filles que je rencontre : pourquoi pas toi ? Bien sûr, il y a aussi un facteur chance, car le risque de blessure est toujours présent. »

Quand on lui parle vie de famille au GIGN, Chrystelle concède sans peine que toutes les femmes qui restent en unités opérationnelles n’ont pas d’enfants… « Ce sont des métiers, des unités passion. On y consacre beaucoup de temps, et du coup on en a moins pour les amis et la famille. Il faut en être conscient. Après, il y a toujours des solutions pour se réorienter, afin d’allier vie professionnelle et vie personnelle… Ou alors il faudrait une crèche au sein de l’unité », suggère en souriant celle qui se verrait bien un jour, dans une autre vie, après la gendarmerie, happiness chief. Car « si tu es bien dans ta vie privée, tu seras bien dans ton travail et inversement. »

Et quand finalement on demande à Chrystelle de se projeter après le GIGN, la militaire s’imagine bien dans une école, « pour transmettre le goût du métier, le goût de l’effort », ou à l’étranger sur un poste d’officier de liaison. Toujours dans le contact donc, mais une chose est sûre « ce n’est pas pour tout de suite. »

Source https://www.gendinfo.fr/paroles-de-gendarmes/Portraits/chrystelle-de-l-observation-recherche-a-la-securite-du-president-de-la-republique/

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #26 le: 30 mars 2021, 14:04:05 »
Plus de 35 ans après l'ouverture des métiers opérationnels aux femmes, et 20 ans après la suppression des quotas au niveau du recrutement, quelle est aujourd'hui la place des femmes au sein de la gendarmerie ?

Aujourd’hui, les femmes représentent 20,2 % des effectifs de la gendarmerie, toutes catégories confondues. On note une faible représentation dans la catégorie des officiers supérieurs. Cela s’explique bien sûr par l’arrivée tardive des femmes en gendarmerie et par le cadencement spécifique des carrières militaires qui s’impose à tous les personnels. En dépit des chiffres, qui pourraient laisser penser que la féminisation est loin d’être achevée il y a, selon moi, une vraie normalisation, tout simplement parce que la question de la place des femmes en gendarmerie ne se pose plus.

Désormais tous les postes sont ouverts aux femmes, y compris depuis 2015, ceux de la gendarmerie mobile, subdivision qui n’était jusqu’alors accessible qu’aux officières. Les femmes sont d’ailleurs présentes dans quasiment toutes les spécialités et technicités de la gendarmerie : unités montagne, systèmes d’information et de communication, forces aériennes, en tant que pilotes et mécaniciennes, équipes cynophiles, unités motocyclistes, unités nautiques, GIGN… Elles peuvent candidater sur tous les postes dans la mesure, bien sûr, où elles remplissent les conditions de sélection.
Quels sont dès lors pour vous les prochains enjeux dans le domaine de l’égalité professionnelle femmes-hommes ?

S’il reste aujourd’hui des réserves quant à la présence de la femme en gendarmerie, elles sont à mon avis individuelles plus que collectives. Elle sont liées aux représentations socio-culturelles du métier des armes d’une part et de la place de la femme dans la société d’autre part dont chacun est porteur. Ces réticences individuelles se traduisent parfois par des comportements irrespectueux, grossiers voire violents dont certains sont condamnés par la loi. Ils sont intolérables dans la société en général et dans notre institution tout particulièrement. Ils doivent être combattus avec énergie. La gendarmerie s’y emploie quotidiennement, sous l’impulsion du directeur général, par la formation, la prévention, l’information et en sanctionnant les manquements.

C’est un travail en profondeur et de longue haleine, car, contrairement à ce dont j’étais convaincue quand j’ai commencé à m’intéresser au sujet, ces stéréotypes ne sont pas seulement générationnels. Ils sont étroitement liés au milieu socio-culturel, à l’éducation, à l’environnement dans lequel on a grandi et dans lequel on évolue. Ils ne sont pas l’apanage de nos aînés et sont parfois véhiculés aussi par les plus jeunes. Je pense qu’il est important de le dire.
Certains modes de fonctionnement ne sont-ils pas encore ancrés dans une organisation passée, fondée sur un marché du travail à majorité masculine ?

En effet, et à mon sens, l’un des enjeux est de repenser l’organisation en tenant compte de la présence des femmes au sein de l’Institution. Je pense, par exemple, à l’état de grossesse. Il me semble que c’est à l’Institution de concevoir des solutions pour que les absences liées aux congés maternité pèsent le moins possible sur les unités et ne soient donc pas un frein à l’emploi des femmes.

Ce n’est pas un sujet propre à la gendarmerie. Ces représentations et ces modes de fonctionnement sont héritées d’un monde du travail pensé par les hommes et pour les hommes. Promouvoir l’égalité professionnelle implique bien sûr de lutter contre les inégalités salariales, contre toutes les formes de sexisme mais aussi de faire évoluer nos représentations et nos organisations. Je pense que les aspirations des générations montantes nous y contraindront.

C’est collectivement que l’on doit changer nos manières de voir. La gendarmerie y travaille. Certaines régions font par exemple appel aux réservistes pour pallier les absences de longue durée dont les congés maternité. Cela soulage les unités.

Dans ce domaine, nous avons fort à gagner à regarder, et pourquoi pas à nous inspirer de ce qui se fait dans d’autres pays. C’est pourquoi nous lançons une étude comparative des dispositifs mis en place au sein des forces de sécurité européennes et canadiennes.
Comment la gendarmerie s’est-elle concrètement engagée dans la promotion de l’égalité professionnelle ?

Nous parlons aujourd'hui de l'égalité femmes-hommes, mais il est important de préciser que le sexisme est une discrimination parmi d’autres. En tant que gendarmes, notre mission première est de faire appliquer la loi dans le respect des personnes. Nous avons donc un devoir d’exemplarité en matière de lutte contre les discriminations, les violences et les harcèlements et de protection des victimes - de toutes les victimes. Pour le dire autrement, notre exemplarité doit s’étendre à nos propres personnels victimes de discriminations notamment des violences sexistes et sexuelles.

La promotion de l’égalité professionnelle femmes-hommes au ministère de l’Intérieur s’inscrit dans le cadre d’un protocole d’accord signé en 2014 par le ministre de l’Intérieur et les organisations syndicales. Un plan d’action en est issu. La gendarmerie l’a décliné, la même année, au profit de ses militaires, dans le respect du statut, selon trois axes qui visent à encourager les parcours professionnels des femmes, à mieux concilier les temps de vie et à prévenir et lutter contre toutes formes de discrimination ou de violence.

Plusieurs mesures ont vu le jour à la suite de ce plan d’action, notamment dans le domaine des ressources humaines. Je pense, entre autres, à la simplification de la demande de congés paternité et maternité, à l’accompagnement du congé parental, à la mise en place d'un entretien de gestion de couples sur demande, mais aussi à l’ouverture de la gendarmerie mobile aux sous-officières ou encore à la suppression des conditions de taille pour le recrutement.

2014 est aussi l’année de création de la plate-forme d’écoute, de signalement et de traitement « Stop Discri ». Celle-ci permet à tout personnel de la gendarmerie, civil ou militaire, s’estimant victime ou témoin de faits de harcèlements, de discriminations ou de violences, de le signaler directement à l’inspection générale de la gendarmerie nationale. C’est aussi une cellule d’écoute auprès de laquelle il est possible d'obtenir des conseils.

Enfin, depuis 2016, la gendarmerie a mis en place un référent national « égalité et diversité » et un réseau de 175 référents de proximité répartis sur l’ensemble du territoire. Leur rôle : sensibiliser les personnels sur le terrain à la lutte contre les stéréotypes et les discriminations. Cette sensibilisation a d’abord vocation à nous faire prendre conscience de nos stéréotypes et préjugés (nous en avons tous !), de la manière dont ils influent notre manière de voir et d’agir et à donner quelques clefs pour s’en affranchir. Le Référent égalité et diversité a également un rôle d’information sur les dispositifs existants au profit des victimes et sur les risques encourus par les auteurs. Cette information est une obligation légale de l’employeur.

Le traitement des violences sexistes et sexuelles et la lutte contre les discriminations sont également été introduits dans les formations initiales et continues, dont les contenus pédagogiques ont évolué. Des supports d'information et de sensibilisation ont également été conçus et diffusés.
Vous avez évoqué l’obtention des labels « égalité » et « diversité ». Quel est leur impact sur la politique de l’institution ?

L'obtention des labels « égalité » et « diversité », remis par le directeur de l’AFNOR au ministre de l’Intérieur le 23 octobre 2018, constitue la reconnaissance, par un organisme indépendant, de l’engagement particulier du ministère, en faveur de l’égalité professionnelle et de la diversité.

Ces labels, pour lesquels la gendarmerie, la police et les administrations centrale, préfectorale et territoriale ont été indépendamment auditées, sont accordés pour quatre ans. Ils prennent acte d’une situation, mais également de la dynamique que l’organisation labellisée déploie pour améliorer les choses. À ce titre, c'est un levier d'action, puisqu'il y aura un audit à mi-parcours lors duquel nous devrons présenter nos réalisations, nos projets et les moyens mis en œuvre.

Source : https://www-org.gendcom.gendarmerie.interieur.gouv.fr/paroles-de-gendarmes/Interviews/journee-internationale-des-droits-des-femmes-la-gendarmerie-engagee-contre-les-discriminations

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #27 le: 20 juillet 2021, 13:10:10 »
De la Haute-Savoie à la Corse : rencontre au sommet avec la commandante Marie S.

Depuis trois ans, la cheffe d’escadron Marie S. est à la tête du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Corse. Sous son commandement, se trouvent deux détachements, celui de Corte et celui d’Ajaccio, comprenant en tout une vingtaine de personnels. Plus qu’un poste de commandement, c’est un retour aux sources pour cette montagnarde. Rencontre avec une militaire passionnée

Un caractère bien trempé et une volonté de fer, c’est ainsi que l’on pourrait décrire la cheffe d’escadron Marie S., à la tête, depuis 2018, de l’un des plus importants Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de France. À 34 ans (bientôt 35), elle est l’une des deux femmes en France à commander l’une de ces unités de gendarmerie spécialisées dans les missions en montagne.

Des missions multiples et variées

Sous le commandement de la cheffe d’escadron Marie S. se trouvent 18 gendarmes secouristes qui interviennent chaque jour pour venir en aide aux personnes en situation de difficulté dans le massif corse. En plus des opérations de secours, ces militaires sont aussi chargés de la prévention et des enquêtes judiciaires en milieu montagneux. Cette unité spécialisée, physique et majoritairement masculine, la cheffe d’escadron, sortie de Saint-Cyr en 2010, rêvait d’y servir. « Ce n’est qu’un passage dans une carrière d’officier, mais c’est un passage que je voulais vraiment faire », explique-t-elle sobrement. Une proximité et un amour pour la montagne que la jeune femme nourrit depuis son plus jeune âge. Originaire du massif du Chablais, en Haute-Savoie, elle a grandi au milieu des sommets enneigés et a appris à skier avant même de savoir marcher. Un lien étroit et fort avec ce territoire qui l'a suivie tout au long de son parcours.

Des études d’ingénieur à l'univers militaire

Si la montagne est une passion qui s'est ancrée très tôt dans l’esprit de la jeune femme, sa vocation pour la gendarmerie s’est déclarée un peu plus tard. Après un bac scientifique, Marie se lance en effet dans une classe préparatoire scientifique à Lyon, avec l’idée de rejoindre une école d’ingénieurs. Mais attirée par le milieu militaire, elle change de cap et intègre la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr, qui forme les officiers de l’armée de Terre et une partie des officiers de la gendarmerie. C’est pour elle une révélation. Au sein de cette école majoritairement masculine (en 2018, elle ne comptait que 14 femmes sur 162 élèves), elle trouve la rigueur et le sens du service qu’elle porte en elle depuis toujours. Ses valeurs et son souhait de travailler au plus près de la population la poussent à s'orienter vers la gendarmerie. « Cela s’est décidé au fur et à mesure de ma scolarité. Ce qui m’a plu et me plaît toujours, c’est d’être au service de la population, de donner un sens à mon engagement et d’occuper des postes opérationnels. »

Un retour aux sources

Après Saint-Cyr, Marie rejoint sa Haute-Savoie natale et prend le commandement du peloton d’intervention de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 22/5 d’Annecy. Un milieu là encore très masculin, dans lequel la jeune femme de tout juste 25 ans doit s’imposer. « De la mobile, je retiens vraiment cet esprit de groupe, de cohésion. Tout le monde est très soudé. Après, il faut savoir gérer le groupe dans son ensemble, notamment quand on est la plus jeune…
Ça a été très formateur et cela m’a beaucoup appris. » Après Annecy, elle rejoint le pays de Gex, territoire frontalier de la Suisse, où elle prend la place d’adjointe au commandant de la compagnie. « La départementale, c’est la vraie gendarmerie. Il y a le contact avec les élus, avec les habitants, le préfet, les magistrats… C’est le cœur de notre métier. Lorsque l’on dit que la gendarmerie est une force humaine, j’en suis intimement convaincue. »

En parallèle de ses affectations, la jeune femme continue de se perfectionner et suit de nombreuses formations au CNISAG (Centre National d’Instruction de Ski et d’Alpinisme de la Gendarmerie), à Chamonix, qui vont lui permettre d’accéder à son poste actuel en Corse, où les conditions d’intervention sont spécifiques au territoire. « Le PGHM de Corse est très différent des autres, car l’activité est concentrée de mai à septembre. Il y a également la particularité de l’insularité et des terrains très escarpés. Nous avons aussi des problèmes de réseau téléphonique et radio, qui font que nous ne sommes pas toujours joignables en intervention. »

Source https://www.gendinfo.fr/paroles-de-gendarmes/Portraits/de-la-haute-savoie-a-la-corse-rencontre-au-sommet-avec-la-commandante-marie-s?fbclid=IwAR3mtlw5r4sye9XhLrpw94knwDOFjERUGJbX72XTcPvPzjFnw6cUqbdoiz8#portrait

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #28 le: 16 mars 2022, 11:32:13 »
Le 8 mars, c'est toute la semaine la journée internationale des droits des femmes.
Pour clore cette belle journée, nous donnons la parole à la gendarme Maela C.

Maela, pourquoi ce choix de carrière ?

Originaire de la ville d'#Angers (49), j'ai poursuivi l'intégralité de ma scolarité dans cette ville où je me suis naturellement orientée vers un bac général scientifique.
Attirée par la rigueur du milieu  militaire, je me suis intéressée aux métiers s'y rapportant. Pour ce faire, j'ai participé à un stage d’acculturation d'une semaine au sein de la base aérienne de #Tours (37).
Cette approche a confirmé mon intérêt pour le milieu militaire. Lors d'échanges avec des gendarmes et par le biais de recherches personnelles, je me suis dirigée vers le métier de gendarme lequel correspond à ma personnalité (militarité, sens du contact humain, altruisme).
De plus, la gendarmerie offre à ses personnels de multiples possibilités d'évolution de carrière (spécialités, échelle des grades et management).

Un mot sur votre jeune carrière ?
En 2016, à l'âge de 19 ans, j'ai passé avec succès les épreuves du concours sous-officier de gendarmerie. J'ai ensuite intégré l'école de  Montluçon (36) en décembre 2016, pour une formation de 12 mois. Cela m'a permis d'acquérir les bases du métier de gendarme.
A l'issue de cette formation, j'ai été affectée à la brigade de Plourin-Lès-Morlaix en août 2017.

Parlez-nous de votre arrivée à la brigade.
Accompagnée par l'ensemble des gendarmes de ma brigade, j'ai pu découvrir la réalité du terrain et ses différentes missions de la gendarmerie départemetale. Appréciant particulièrement la police judiciaire, je me suis inscrite à l'examen d'officier de police judiciaire (OPJ) que j'ai obtenu.
Je n'ai rencontré aucune difficulté à m'intégrer auprès de mes collègues et camrades de travail. En effet, la féminisation dans la gendarmerie représente aujourd'hui 22% de l'effectif total. Cependant, c'est un métier qui de part sa représentation de l'autorité, nous impose d'avoir un caractère affirmé pour nous faire respecter par l'ensemble de nos concitoyens.

Hors ligne Jeano 11

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Re : Dans la Gendarmerie les femmes ont fait leur nid !
« Réponse #29 le: 30 avril 2022, 11:42:30 »
Plongeuse et technicienne en investigation subaquatique.

La Maréchal Des Logis/Chef Karine Bilski, de la brigade nautique de Lézardrieux, est technicienne en investigation subaquatique. Elle nous présente son métier, dans l'eau, palmes aux pieds.

La fraîcheur est bien présente. 9 °C en moyenne sous la surface. De même que la houle, le fort courant, la mauvaise visibilité… Rien de tout cela n'est une légende lorsque l'on évoque les eaux bretonnes. Les conditions sont parmi les plus rudes de métropole. Karine, la plongeuse à l’accent chantant, s'en accommode avec le sourire : « J'aime quand ça bouge ! Dans l'eau et au travail, il me faut de l'activité, de la variété. » Adrénaline et importance de sa mission, telles sont les motivations qui l'habitent lorsqu'elle enfile sa combinaison bleue : « Lorsque nous remontons le corps d'un être cher, les familles sont soulagées. Elles peuvent enfin faire leur deuil.»

Des conditions de plongée souvent difficiles

En 2009, elle est devenue plongeuse professionnelle puis Technicienne en investigation subaquatique (Tis). Outre les missions inhérentes à tous les personnels des brigades nautiques, Karine coordonne également des équipes de plongeurs en tant que technicienne. Lorsqu'elle était en poste à Crozon (29), elle a eu à traiter une affaire qui sortait de l'ordinaire : « Le médecin légiste nous avait appelés car elle était en train d'autopsier un corps, repêché dans le port de Brest, mais… il lui manquait la tête. » Plusieurs plongeurs de la région s'étaient alors réunis pour retrouver cet élément manquant. « La coupe du cou était nette, le médecin suspectait un suicide. »

Le port brestois étant très vaste, les plongeurs avaient d'abord sondé une zone où une fine corde pendait d'un pont. Finalement, les équipes avaient trouvé des armes dans une poche plastique. « Rien à voir avec l'affaire mais une trouvaille inopinée qui a ouvert sur une autre enquête. » Afin de réorienter les recherches, la MDC Bilski avait proposé de retourner sur les lieux où le corps avait été vu flottant. « Nous nous sommes tous positionnés en ligne, les uns à côté des autres, en tenant une barre métallique.

Pour communiquer entre nous, nous frappions dessus selon un code. » Deux coups, « part-ez. », les plongeurs avançaient. Trois coups, « ar-rê-tez. », tous stoppaient.
Une succession de coups ? « Trouvé ! » Karine confie que les conditions étaient particulièrement difficiles et le moindre mouvement superflu faisait remuer de la vase qui empêchait toute visibilité. « Nous nous entraînons à gérer notre stabilité sous l'eau, à évoluer au rythme de nos respirations. » Passé la surprise des enquêteurs restés à terre de voir remonter la partie manquante du corps, les remerciements envers les techniciens subaquatiques ne s'étaient pas fait attendre.

Police Technique Scientifique (PTS) en profondeur

Un Tis est l'équivalent d'un Tic (Technicien en identification criminelle) mais il évolue dans un milieu quelque peu différent. La police technique et scientifique effectuée dans l'eau n'en est pas moins rigoureuse. Les constatations réalisées dans le milieu sont primordiales : « Un tatouage dans l'eau reste visible, alors qu'en surface, du fait de la décomposition des tissus, il s'efface en une quinzaine de minutes. » De même, une arme s'oxyde rapidement.

Une fois l'objet découvert, le Tis balise le lieu au plus près de l'élément par des cônes numérotés auxquels sont attachés des « parachutes/bouées » qui remontent à la surface. Tout le protocole est respecté : « Quelques photographies, puis nous conditionnons l'arme dans son élément pour les relevés d'empreintes ou autres études de type balistique. Enfin, nous remettons au directeur d'enquête une pièce de procédure précise, qui reprend toutes nos constatations. »

Différents relevés d'eau sont effectués, près de l'objet, à la surface, en amont et en aval. « Les experts peuvent savoir précisément si le corps s'est noyé ici ou ailleurs, grâce à des colonies de bactéries propres à chaque milieu. »

Si le protocole de police judiciaire est respecté à la lettre, celui du temps de plongée l'est également. « Plonger est exigeant. Nous chronométrons notre temps selon des tables qui ne nous quittent jamais. Nous nous entraînons en toutes conditions, été comme hiver, pour nous aguerrir mais il faut savoir se préserver et toujours travailler en sécurité. »

Les conditions de plongée ne sont pas les seuls dangers sous la surface. « En début d'année, un plongeur civil a découvert plusieurs obus sous le pont de Lézardrieux. Avec mes camarades, nous sommes allés confirmer la trouvaille puis, le temps que les plongeurs-démineurs les fassent exploser, nous avons empêché la navigation sur la zone. On a ressenti la déflagration à plusieurs centaines de mètres. Le jour de mon anniversaire, je m'en souviendrai ! »
ZOOM SUR

La spécialité vous intéresse ? Toute unité territoriale peut faire appel aux plongeurs par un message de demande de moyens pour des recherches dans des puits, étangs, lacs, rivières… Les brigades nautiques sont situées sur tout le territoire et ont une compétence régionale, voire zonale. Pour devenir plongeur, il faut répondre à un message d'appel à volontaires et réussir les premiers tests en région. S'ensuit un cursus comprenant la formation de pilote d'embarcation, celle de plongée à Saint-Mandrier et enfin le volet judiciaire du métier à Antibes. Tous les plongeurs suivent la formation Tis au cours de leurs premières années en unité nautique.

Source : https://www.gendinfo.fr/paroles-de-gendarmes/Portraits/Plongeuse-et-technicienne-en-investigation-subaquatique