Auteur Sujet: Ukraine : les experts scientifiques de la gendarmerie à pied d’œuvre  (Lu 3462 fois)

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En Ukraine, l’équipe de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a débuté ses investigations, en appui des autorités locales et des juridictions internationales, dans le cadre des enquêtes ouvertes sur les exactions massives découvertes dans les zones précédemment occupées par les forces russes.

Dix-huit experts travaillent actuellement sur le sol ukrainien pour assister leurs homologues, alors que des centaines de corps ont été retrouvés ces dernières semaines. Composée notamment de gendarmes spécialisés en explosifs, en balistique, en identification ADN et de médecins légistes, l’équipe s’est rendue à Boutcha, une ville située à une trentaine de kilomètres au nord de Kiev, en compagnie de la procureure générale de Kiev, Iryna Venediktova.

Sur place, des dizaines de corps de victimes retrouvés dans des charniers ou exhumés des fosses communes vont être examinés. Les spécialistes de l’IRCGN ont pour mission d’identifier les victimes et de déterminer les causes de leur mort. Il s’agit aussi de rechercher des preuves matérielles qui pourront alimenter la justice ukrainienne et, par son biais, la Cour pénale internationale, afin de déterminer s’il s’agit de crimes de guerre.

« C'est une coopération bilatérale entre la France et l'Ukraine, les ministères de la Justice se sont entendus et on a été contacté pour apporter ce soutien. Nous avons répondu présent car nous en avons les capacités et une expérience reconnue internationalement, a expliqué le général Patrick Touron, commandant le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PGJN), à la gazette du Val d’Oise. L’IRCGN est en effet l’une des seules structures techniques européennes capables de se projeter en deux heures sur un théâtre d’opérations. » Ce fut le cas, par exemple, en 2020 au Liban, après les explosions qui ont ravagé Beyrouth, pour aider à l’identification des victimes et à la modélisation du théâtre de l’explosion.

À cette fin, les experts dépêchés sur place sont notamment équipés de six véhicules chargés d’équipements de pointe, d’un camion transportant douze chambres mortuaires à froid pour conserver les corps autopsiés, et du Lab’ADN, un laboratoire mobile d’analyses génétiques. Vu l’ampleur de la tâche qui les attend, ces gendarmes sont partis pour une durée « indéterminée », mais « des relèves sont d’ores et déjà prévues », a assuré le général.

L’ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins, a salué l’arrivée du détachement de gendarmes, précisant que la France était le premier pays « à apporter une telle aide ».

Source : https://www.gendinfo.fr/actualites/2022/ukraine-les-experts-scientifiques-de-la-gendarmerie-a-pied-d-aeuvre

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Retour de mission d’Ukraine pour le premier détachement de l’IRCGN
Auteur : Sirpa, Gendarmerie nationale - publié le 16 mai 2022

L’équipe de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), détachée en Ukraine pour apporter son expertise aux autorités ukrainiennes en matière d’identification et de recueil de preuves, est revenue en France ce dimanche 15 mai.

Dimanche 15 mai, peu avant minuit, onze gendarmes de l’Institut de recherche criminelle (IRCGN) détachés en Ukraine depuis le 9 avril dernier, ont été accueillis à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle à leur descente d’avion, en provenance de Varsovie, par le général de division Patrick Touron, commandant le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN), les autres militaires du détachement étant revenus par voie routière, avec le LAB’ADN, dispositif projetable d’analyse génétique rapide, développé par l’IRCGN.

Au total, cette première équipe était composée de 18 personnels experts des scènes de crime et d’identification des victimes, spécialisés en médecine légale, balistique, explosifs, prélèvement et traitement ADN ou encore empreintes digitales.

Ils avaient pour mission d’apporter leur expertise en matière d’identification et de recueil de preuves suite à la découverte de nombreuses victimes à Bucha, et ainsi contribuer aux investigations judiciaires menées par les autorités ukrainiennes.

La nouvelle équipe, partie ce samedi, assurera la relève et pourra s’appuyer sur le chef de détachement, resté sur place, ainsi que sur le plateau de médecine légale mis à disposition par les autorités ukrainiennes.

Source https://www.gendinfo.fr/l-info-en-continu/retour-de-mission-d-ukraine-pour-le-premier-detachement-de-l-ircgn

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Lutte contre l’impunité en Ukraine : une équipe d’experts de l’IRCGN déployée à Lviv.

La France vient d’envoyer en Ukraine une équipe composée de deux médecins légistes et d’une quinzaine de gendarmes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Elle est chargée d’apporter son expertise aux autorités ukrainiennes, en matière d’identification et de recueil de preuves, à la suite des exactions commises à Bucha.

Dans un communiqué conjoint, le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice ont annoncé l’arrivée ce matin en Ukraine, « d’une équipe technique du ministère de l’Intérieur chargée d’apporter son expertise aux autorités ukrainiennes, en matière d’identification et de recueil de preuves, à la suite des exactions commises à Bucha. En accord avec les autorités ukrainiennes, elle pourra également contribuer à l’enquête de la CPI. »

Cette projection intervient dans le cadre de la mobilisation des autorités françaises « pour apporter un appui concret aux efforts déployés par les autorités ukrainiennes et par les juridictions internationales, notamment la Cour pénale internationale (CPI), dans le cadre des enquêtes qu’elles ont engagées dans le contexte de la guerre en Ukraine. »

Accueillie à son arrivée à Lviv par l’ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins, l’équipe se compose de deux médecins légistes et d’une quinzaine de gendarmes de l’IRCGN, experts des scènes de crime et d’identification des victimes. Ces derniers disposent notamment de compétences reconnues en balistique, explosifs, prélèvement et traitement ADN, et empreintes digitales.

Le détachement sera ainsi en mesure de mettre en place une chaîne d’examen et d’identification de corps. Il déploiera également le LAB’ADN, dispositif projetable d’analyse génétique rapide développé par l’IRCGN.

Le communiqué rappelle par ailleurs que la France « soutient la Cour pénale internationale par l’envoi de deux magistrats, dix enquêteurs, ainsi que par une contribution financière additionnelle exceptionnelle de 500 000 euros, en plus du financement annuel qu’elle apporte à son fonctionnement régulier. »

Enfin, dans les prochains jours, elle portera à Bruxelles « une initiative visant à coordonner les contributions des États membres et des agences de l’U.E., notamment Europol et Eurojust, pour mettre au jour et enquêter sur d'éventuels crimes de guerre en Ukraine. »

Source : https://www.gendinfo.fr/actualites/2022/lutte-contre-l-impunite-en-ukraine-une-equipe-d-experts-de-l-ircgn-deployee-a-lviv

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Ukraine : les experts de l’IRCGN sur la piste des criminels de Boutcha.

Dimanche 15 mai 2022, la première équipe de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), détachée en Ukraine pour apporter son expertise aux autorités ukrainiennes en matière d’identification et de recueil de preuves, revenait sur le sol français. Retour sur une mission particulièrement difficile, en milieu dégradé.

Le 1er avril 2022, le maire de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, annonce que les forces ukrainiennes ont repris le contrôle de la ville, à la suite du retrait des troupes russes. Le 2 avril, des dizaines de cadavres de civils sont découverts dans les rues.

Les autorités ukrainiennes sollicitent alors plusieurs pays afin d’obtenir des renforts pour l’examen des corps. Le président de la République française, Emmanuel Macron, ayant répondu favorablement à cette demande, la gendarmerie nationale s’est immédiatement mise en ordre de bataille pour se projeter sur place. « Elle en a la capacité, via son Institut de recherche criminelle (IRCGN), explique le colonel Thibaud Fritz, chef de la Division criminalistique identification humaine (DCIH) de l’IRCGN. C’est l’une des forces de l’institut de pouvoir se projeter rapidement, en tout lieu et en tout temps, dans les quatre heures qui suivent une catastrophe. »

Les missions d’identification remplies par l’IRCGN ont été nombreuses ces dernières années, qu’il s’agisse d’accidents aériens, comme celui du Concorde en 2000 ou de la Germanwings en 2015, de catastrophes naturelles, comme le Tsunami en Thaïlande en 2004, l’ouragan Irma en 2017 et la tempête Alex en 2020, ou encore d’attentats comme celui de Nice en 2016. Ces projections se déroulent également dans des zones de conflit, comme au Mali, après les accidents du vol d'Air Algérie, en 2014, et de deux hélicoptères de l’armée de Terre, en 2019.
Éviter la déperdition des preuves et fixer la scène de crime

Pour ce détachement en Ukraine, une équipe de 18 personnels de l’IRCGN est rapidement mise sur pied, composée de médecins légistes, d’experts en ADN et empreintes digitales, de balisticiens, d’experts en explosifs et enfin d’experts en fixation de scène de crime. « Il fallait réagir vite, pour éviter la déperdition des preuves, poursuit le colonel Fritz. La mission revêtait plusieurs aspects. Il s’agissait d’abord de déterminer les causes des décès, puis d’identifier les victimes. Pour cela, nous appliquons un protocole scientifique très strict utilisant les primaires d’identification : l’ADN, les empreintes digitales et les empreintes dentaires (qui n’ont pas été relevées à Boutcha, NDLR). Si ces critères ne sont pas suffisants, on utilise des critères secondaires, comme les tatouages, les prothèses, etc. »

L’autre objectif de la mission était de modéliser et de fixer la scène de crime. « C’est indispensable pour préserver les traces et indices. Cette modélisation en 3D bénéficie d’une précision extrême qui permet de continuer à travailler sur la scène de crime plusieurs années après les faits. Ceci est particulièrement important quand les procédures sont longues. »

Le 11 avril, l’équipe de l’IRCGN est arrivée en Ukraine, avec son propre dispositif projetable d’analyse génétique rapide, le Lab’ADN. Cette innovation de la gendarmerie, utilisée pour la première fois après l’attentat de Nice le 14 juillet 2016, permet aux experts français d’être totalement autonomes, même si ceux-ci ont bien sûr opéré en étroite collaboration avec les scientifiques ukrainiens. « Il y a eu de nombreux échanges, un intéressant partage de connaissances, souligne le chef de la DCIH. L’Ukraine a ses propres méthodes d’identification, mais leurs experts étaient impressionnés par le fait que l’on puisse fournir des résultats en moins de 48 heures. »

Ces résultats sont venus remplir les pages de plus de 200 rapports d’expertise, remis au parquet général d’Ukraine, à charge pour le procureur de les transmettre ensuite à la Cour pénale internationale (CPI) qui enquête également sur ces possibles crimes de guerre.

Formés ante et post mortem

Cette mission d’identification de victimes, qui plus est en milieu dégradé, s’avérait particulièrement complexe et difficile psychologiquement. « Mais nous sommes bien préparés pour cela, témoigne le colonel Fritz. Tous les personnels de l’IRCGN qui font de l’identification de victimes suivent une formation, dispensée par l’Unité d’investigations et d’identification (U2I), que ce soit pour la chaîne post mortem, au contact des corps, et pour la chaîne ante mortem, en relation avec les familles des victimes, afin d’obtenir des éléments de comparaison qui seront confrontés aux données prélevées sur les corps. »

L’officier de l’IRCGN insiste : « Cette formation permet d’appréhender le sujet en amont, pour être prêt le jour J sur le terrain. C’est un facteur important de la réussite de la mission, mais ce n’est pas le seul. Il y a aussi une forte adhésion naturelle aux objectifs de la mission, au fait de se sentir utiles pour répondre aux besoins des familles et de la justice ; une technicité forte qui nous permet de garder une distance et nous protège du contexte particulièrement difficile ; et enfin, surtout, une forte cohésion entre nous, qui fait que, si jamais l’un a une défaillance, on sait que l’autre sera là pour le soutenir. »

Dimanche 15 mai, la première équipe de l’IRCGN a atterri en France, à l’issue d’une mission de cinq semaines. Une autre équipe, composée cette fois de onze gendarmes, a pris le relais pour poursuivre la mission et aider les autorités ukrainiennes à connaître la vérité sur le massacre de Boutcha.

Source : https://www.gendinfo.fr/actualites/2022/ukraine-les-experts-de-l-ircgn-sur-la-piste-des-criminels-de-boutcha