Intervenues à l'origine pour régler un différend à la suite du vol d'un sac à main, les deux femmes de la brigade territoriale de Gendarmerie de Pierrefeu ont été confrontées à un déchaînement de violence meurtrière, dimanche, vers 22 h 45, au centre de Collobrières.
Après avoir frappé à coups de pied la gendarme mère de famille à la tête et réussi à s'emparer de son arme de service, le suspect a tiré deux coups de feu sur Audrey Berthaut, fait considéré comme « un meurtre », avant de poursuivre sa collègue et de tirer six balles dans sa direction, a souligné le procureur. Dans ce second cas, il a retenu « une volonté de donner la mort par préméditation, donc l'assassinat ».
Indignation et émotion
Un scénario qui soulève l'indignation dans le massif des Maures et dans toute la France. « C'est une tragédie pour les familles et l'ensemble de la gendarmerie auxquels j'exprime mon soutien et ma solidarité »,
« à travers ce drame, c'est la République qui est atteinte », a déclaré hier le président de la République François Hollande tandis que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, évoquait des faits « d'une rare violence », occasionnant « un choc immense au village et dans la gendarmerie ».
Il s'est d'ailleurs rendu sur place hier pour apporter son soutien aux gendarmes et rendre hommage aux victimes. Jean-Yves Le Drian (Défense) a lui, fait part de « sa vive émotion ».
« Très profondément touchés » par la mort en service de leurs deux camarades, témoignait un cadre de la gendarmerie de PACA, les militaires n'ont rien négligé pour interpeller le plus rapidement possible et dans le calme l'auteur présumé des coups de feu.
Deux cents militaires mobilisés en deux heures dans le Var, dont cinquante à Collobrières, deux hélicoptères, des équipes cynophiles et une centaine de gendarmes mobile : grâce à un ratissage en règle, ils ont réussi à arrêter le principal suspect et sa compagne vers 3 heures du matin, à proximité de ce village de 2 000 habitants.
Hier, des spécialistes en balistique de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) à Rosny-sous-Bois sont également arrivés sur les lieux pour déterminer précisément les gestes du tireur et les enquêteurs s'attachaient à préciser les responsabilités de la compagne de ce dernier.
Un colosse que l'alcool rend fou :armefeu1:
Un colosse de 1m80 et 90 kg, capable de déchaînement de violence, surtout en état d'ivresse. Voilà le profil effrayant du principal suspect du meurtre et de l'assassinat de deux jeunes femmes gendarmes, dimanche soir à Collobrières (Var).
Un homme âgé de 30 ans, mais qui affiche déjà un lourd passé jalonné de violences sur fond de drogue et d'alcool.
Et que la justice connaît bien. :-X
Condamné à huit reprises depuis 2000 pour infraction à la législation sur les stupéfiants et vols, le meurtrier présumé était sorti de prison en septembre après six ans d'incarcération. La semaine dernière, il avait été condamné à six mois avec sursis-mise à l'épreuve pour violences sur sa mère. «Il devient fou quand il boit... Qu'ils l'amènent dans un hôpital psychiatrique, il est malade, il est malade», a témoigné celle-ci sur Europe 1. Deux patrons de bars ont aussi signalé qu'il était un gros joueur de jeux du hasard.
Placé en garde à vue dans le Var, le suspect se trouvait «dans un état alcoolisé» lors de son arrestation vers 3 heures du matin. Aux enquêteurs, il n'a pas expliqué les raisons précises qui l'ont poussé à commettre son geste.
L'homme, qui voulait redémarrer sa vie à zéro, habitait depuis dix jours Collobrières, village de 2.000 habitants, où il pourrait être l'auteur de plusieurs cambriolages.
(http://www.ladepeche.fr/content/item/media/image/infographie/Collabrieres.JPG)
Morts dans l'exercice de leurs fonctions... furax triste1
La mort de ces deux femmes gendarmes s'ajoute à la longue liste des membres des forces de l'ordre ayant perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions. Voici les principaux précédents depuis début 2010 :
En 2010 ; Le 1er mars : un gendarme de Bergerac est percuté par un motard qui avait refusé un contrôle routier à Saint-Julien-d'Eymet (24), il meurt à l'hôpital ; le 16 mars , un brigadier de police est tué dans un échange de coups de feu avec des malfaiteurs à Dammarie-les-Lys (77) ; le 20 mai, une policière municipale est tuée par des hommes armés de fusils d'assaut lors de fusillades à Villiers-sur-Marne (94) ; le 24 août, un gendarme de Saint-Quentin (02) se tue dans un accident de la circulation, alors qu'il poursuit un automobiliste en excès de vitesse ; le 29 août, un gendarme d'Annecy se tue en poursuivant un motocycliste en excès de vitesse à Evires (74).
Le 5 septembre, un policier se noie en tentant de secourir un automobiliste qui s'est jeté dans la Seine, à Melun (77) ; le 12 novembre, un gendarme décède, quatre mois après avoir été fauché par un automobiliste, le 19 juillet, à Thélus (62), lors d'un contrôle de vitesse.
En 2011. Le 14 octobre , une policière est mortellement blessée à la préfecture de Bourges (18), par un forcené ; le 28 novembre un policier, grièvement blessé par balles lors d'une course-poursuite à Vitrolles (13), succombe à ses blessures.
En 2012. Le 12 janvier, un gendarme d'Alençon est tué lors d'une intervention sur un accident ; le 11 avril, un policier, intervenant après le cambriolage d'un magasin dans la banlieue de Chambéry, est renversé par les cambrioleurs ; le 17 juin, le deux femmes gendarmes sont tuées à Collobrières.
La souffrance au travail dans la gendarmerie nationale par Joël Allou
(http://www.leseditionsdunet.com/631-846-large/la-souffrance-au-travail-dans-la-gendarmerie-nationale-joel-allou.jpg)
Resumé :
L'ouvrage traite des risques psychosociaux dans la gendarmerie.
À l'instar d'autres professions à risques, mais aussi de métiers, qui aujourd'hui, ont révélé des souffrances que personne n'imaginait, (France Télécom, la Poste, etc…), la gendarmerie connait des problèmes dont la trentaine de suicides par année est le niveau émergeant. Mais plus qu'un « traité » de psychopathologie, cet ouvrage est le témoignage du vécu « policier » et « militaire » d'un gendarme. Fort d'un constat et riche d'expériences, l'ouvrage apporte des solutions de prévention et des prises en compte de la souffrance si particulière dans la gendarmerie. Il apporte des pistes, des ressources qui ne nécessitent pas de moyens conséquents, mais simplement une volonté d'aider ceux qui sont aujourd'hui « enfermés » dans leur détresse. Il ne s'agit pas d'un ouvrage critique ou polémique. Le métier de gendarme est passionnant, épanouissant mais il a des spécificités très particulières qui le différencie de toutes les autres professions : Son aspect militaire et policier, la vie en caserne (on travaille et on vit sur le même lieu), le port de la tenue jusque chez soi, le port de l'arme jusqu'au domicile, la discipline, le cérémonial, mais aussi la confrontation permanente à toutes les violences, la mort, la haine, les injures et toutes les souffrances de nos concitoyens. S'adressant en particulier aux gendarmes, aux policiers et aux militaires, il intéressera tous ceux qui exercent un métier lié à l'aide (psychologues, psychothérapeutes, médecins, etc…), mais aussi ceux qui simplement souhaitent connaître ce qu'est vraiment le métier de gendarme dans sa réalité souvent douloureuse et parfois cruelle. À priori, aucun ouvrage de ce type sur la gendarmerie n'a été édité.
Auteur :
Né en 1961 à Drancy (93), j’ai vécu mon enfance dans une gendarmerie, bercé par le son des musiques militaires et des défilés. À cette époque encore troublée par la fin de la guerre d’Algérie, je conserve le souvenir d’un père souvent absent et d’une mère vivant dans l’angoisse et couvant sa progéniture.
En 1979, après une adolescence chaotique et le refus de la scolarité, je décide de devancer l’appel pour effectuer mon service militaire. Je suis affecté dans la gendarmerie maritime à l’Île Longue, base des sous-marins nucléaires située en Bretagne.
En 1980/1981 à l’issue d’un stage en école de gendarmerie à Maisons-Alfort je rejoins l’escadron de gendarmerie mobile d’Annecy ayant fait le choix de vivre à la montagne.
Puis passionné par le judiciaire, je poursuis ma carrière dans diverses formations en brigade territoriale et brigade des recherches.
En 1997, gravissant les échelons, j’affronte les difficultés du commandement et ce jusqu’en 2011 où je termine au grade de capitaine.
Ma carrière sera marquée par plusieurs événements forts, en particulier au Liban, où j’ai subi un traumatisme important consécutif aux bombardements, puis ensuite dans mes différentes affectations avec la confrontation à la mort, la souffrance, les blessures, le stress, la peur, la violence et des moments plus remarquables, tels que l’affaire des paillotes en Corse, le décès de camarades, la mort accidentelle d’un jeune après une course poursuite, etc...
Puis la carapace que j’ai forgée au fil des années pour me protéger de toutes ces vicissitudes s’effondre et je fais un burn-out.
Cet événement qui aurait pu me détruire m’a sauvé.
Attiré depuis longtemps par les aspects humains, j’ai effectué plusieurs formations : en psychologie clinique auprès de l’école EPC d’Aix en Provence, sur les élixirs floraux (Fleurs de Bach) auprès des harmoniques à Lyon, et actuellement en olfactothérapie auprès de Gilles Fournil. J’ai également suivi diverses formations professionnelles sur la prévention du suicide avec le professeur Terra et sur les violences conjugales.
Source : http://www.leseditionsdunet.com/sciences-humaines/631-la-souffrance-au-travail-dans-la-gendarmerie-nationale-joel-allou-9782312005324.html