À la tête de la Gendarmerie maritime depuis septembre 2012, le général de brigade Isabelle Guion de Meritens exerce son autorité sur celle que l’on appelle la « 5ème force de la Marine », chargée notamment d’exécuter des missions de police administrative et de police judiciaire. Des missions devenues plus sensibles depuis les attentats survenus à Paris en janvier dernier.
- Quelles sont les perspectives et les enjeux à l’horizon 2025 pour la Gendarmerie maritime ?
La Gendarmerie maritime n'a cessé de se transformer, de se moderniser et de se professionnaliser depuis 30 ans. Dans le cadre du plan « Horizon Marine 2025 ».
Le second enjeu sera de renouveler ses patrouilleurs qui arriveront en fin de vie. Leur capacité hauturière est en effet primordiale pour la surveillance des approches maritimes car elle offre la maîtrise de l'espace et la capacité à agir dans des délais rapides par surprise, dans la profondeur et sur de larges étendues, tout en pouvant durer sur zone malgré des conditions météorologiques défavorables.
Dès à présent, un grand chantier s'ouvre pour la Gendarmerie maritime : la reprise en 2015 des deux patrouilleurs de la Marine, l'Athos et l'Aramis, qui s'appuie sur une manœuvre humaine, opérationnelle et logistique complexe. Cette reprise permet d'une part de combler un trou capacitaire actuel sur la façade Atlantique, et d'autre part, de manière transitoire, d'attendre le patrouilleur de nouvelle génération espéré par tous. Ces enjeux sont autant de défis à relever pour tous les gendarmes maritimes.
La gendarmerie maritime est engagée vis-à-vis de la Marine Nationale pour les missions de protection-défense de ses installations et bâtiments, de surveillance des approches maritimes, de défense maritime du territoire ainsi que de renseignement.
Acteur incontournable de la sûreté des approches maritimes et des sites sensibles de la marine nationale, la gendarmerie maritime, forte de personnels aux compétences techniques avérées (gendarmerie ET marine), travaille au quotidien à terre et en mer au service de la Marine et du monde maritime.
La gendarmerie maritime rappelle l'importance du continuum qui s'exerce de la terre jusqu'à la haute mer grâce à la subsidiarité de ses unités (30 unités navigantes de 20 à 32 m, 43 unités terrestres) et la complémentarité des moyens, « Gendarme par vocation Marin par passion ».
La gendarmerie maritime : gendarmerie spécialisée entre terre et mer
Véritable atout pour la défense de la France, la gendarmerie maritime fait le lien entre la haute mer, l’approche des côtes des eaux territoriales françaises et la terre.
Le général Boyer expose les grandes évolutions de cette gendarmerie spécialisée, placée pour emploi auprès de la Marine nationale et présente dans le monde entier.
« La menace terroriste que nous connaissons depuis 2001, accentuée par les récents événements français, a conduit la gendarmerie maritime à renforcer ses modes d’action. Ainsi, les missions des unités ont évolué et évolueront encore. Au cours des prochaines années, trois pelotons de sûreté maritime et portuaire supplémentaires vont être créés : Dunkerque en 2017, Saint-Nazaire en 2018 et Calais en 2019. Nous avons déployé des équipes de protection de navires à passagers, notamment sur les trafics trans-Manche et trans-Méditerranée.
Enfin, nous mettons en place un dispositif de primo-arrivants en mesure d’intervenir sur un événement particulier, voire une attaque de type terroriste et/ou de piraterie en attendant l’arrivée du GIGN et des commandos Marine. La réorganisation de notre chaîne du renseignement, dans le traitement et l’analyse aux niveaux local, national et international, constitue également l'une de nos grandes évolutions récentes. Cette mutation conduit les 1 100 gendarmes et 300 réservistes à développer et renforcer leurs compétences.
Les actifs bénéficient de qualifications gendarmerie (OPJ, plongeur, technicien en investigation subaquatique, etc.), de stages réalisés en interne grâce à notre centre dédié, mais également de brevets propres à la Marine nationale comme celui de chef de quart qui dure deux ans. Cela nous oblige à véritablement anticiper notre gestion R.H. sur le plan des compétences et des affectations.
En effet, nous avons un cadre de gestion interne qui implique que les mutations des sous-officiers se font en intra-spécialité, en métropole comme en outre-mer. Ces dernières sont nombreuses tant les gendarmes maritimes aiment naviguer. »
Des gendarmes à bord du « Grand Charles »
La Gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires (GSAN) constitue l'une des formations spécialisées de la gendarmerie nationale. Elle est chargée du contrôle gouvernemental et de la sécurité des armes nucléaires qui permet de garantir au président de la République qu’il dispose à tout moment de la totalité des moyens de la dissuasion et de la capacité de les engager.
« C’est une grande fierté pour les gendarmes du PSS d’accompagner l’équipage du Charles De Gaulle, relève l'adjudant-chef (ADC) JL, commandant l’USSE pour la mission Clemenceau 21. Nous arrivons en terre inconnue, avec des conditions de confort et une promiscuité qui ne sont pas forcément faciles à vivre pour des gendarmes, mais nous sommes toujours très bien reçus par les marins, ce qui facilite notre adaptation. »
Auteur : Angélina Gagneraud - publié le 15 juin 2017
Source SIRPAGEND
https://www.gendinfo.fr/dossiers/Suretes-aerienne-et-maritime/la-gendarmerie-maritime-gendarmerie-specialisee-entre-terre-et-mer