Quatre semaines de vacances très spéciales à Saint-Astier
Ils ont choisi de devenir gendarmes réservistes !!! -
Publié le 26/07/2013 Par pierre-manuel réault de Sud Ouest
500 étudiants ou jeunes salariés viennent de participer à un stage de formation initiale pendant 30 jours. Les stagiaires ont enchaîné les ateliers : secourisme, transmission radio, footing muscu, tir au pistolet et entraînement à l’intervention professionnelle.
Ils ont entre 17 et 31 ans. Ils sont étudiants ou salariés originaires de la région, mais aussi de l'Occitanie et du Limousin. Ils ont débarqué au centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier. Le temps de poser leur sac, de prendre possession des lieux et d’un débriefing avec les gradés et ils ont débuté un stage de 4 semaines intensives qui doit leur permettre de devenir des réservistes opérationnels de la gendarmerie.
Ils sont près de 500 et tous volontaires. La plupart ont mordu sur leurs vacances pour participer à ce rendez-vous qui ne va pourtant pas les ménager. Glandeurs, fainéants et autres allergiques à l’exercice physique sont priés de passer leur chemin. Ici, pas question de bronzette. Les temps morts ne se compteront au bout du stage que sur les doigts d’une seule main.
- Longues journées de stage
Au planning, tout le monde debout à 5 h 30, toilette, petit-déjeuner et c’est parti pour une journée d’activités intensives qui doivent leur permettre de devenir rapidement opérationnels. Les corvées peuvent même empiéter sur la pause de midi. Pour rejoindre les dortoirs, il leur faudra attendre 23 heures.
En ce matin frisquet, ils sont une cinquantaine, alignés par deux, sous un grand hangar. Au programme, une initiation à l’intervention professionnelle. «Lorsqu’ils seront en patrouille, ils pourront être amenés à affronter des individus particulièrement énervés, souligne le major, qui seconde le lieutenant-colonel, directeur du stage. Ils doivent donc apprendre à rester calmes sans stresser et à les maîtriser dans des conditions de sécurité maximum.»
Deux jeunes filles se font face. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, elles sont nombreuses ici (44 %). Aux ordres de l’instructeur, l’une d’entre elles déploie son bâton télescopique de protection et se met en condition de frapper son adversaire. Les mouvements s’enchaînent, les coups de pied volent, les visages marqués par l’effort se durcissent, les premières gouttes de sueur perlent sur les fronts. On souffle, on s’essouffle dans les rangs.
Autre ambiance, mais même attention au stand de tir. Sous l’œil vigilant de l’instructeur, les élèves apprennent à manier le pistolet automatique Sig sauer qui fera bientôt partie de leur panoplie. On charge, on s’avance, on dégaine au coup de sifflet, on vise et on tire sur la silhouette de carton.
Nous ne rencontrons que rarement des fous de la gâchette. Ceux-là, nous ne les gardons pas. Notre rôle ici est d’apprendre aux stagiaires à maîtriser leur arme et à ne l’utiliser que dans un cadre juridique très strict de légitime défense, insiste le major.
« Servir mon pays »
Durant leur séjour, entre deux footings, les stagiaires seront aussi initiés aux transmissions radio (procédure et alphabet) et au secourisme. Un programme qui satisfait Mathieu, étudiant à Bordeaux. « C’est parfois dur, il faut bien s’accrocher, mais j’ai la volonté de réussir. Réserviste, pour moi, c’est autant une manière de servir mon pays qu’une porte d’entrée dans les métiers de la gendarmerie. »
Une chose est sûre, aucun participant n’est attiré par l’argent, la journée ne dépasse pas les 55€. Le stage n’est pas rémunéré. Tout juste auront-ils la satisfaction de se voir proposer, ce vendredi, un contrat d’engagement lors d’une cérémonie à laquelle participeront le préfet Jacques Billant et le directeur général de la gendarmerie nationale, Denis Favier qui s'est adressé aux nouveaux réservistes, saluant leur engagement et en précisant le sens et la portée, avant de conclure à l'intention des nouveaux réservistes d'Aquitaine, du Limousin et de Midi-Pyrénées :
« Jeune réservistes, vous êtes identifiés aux gendarmes d'active. Pour le grand public, rien ne vous différencie. Avec les gendarmes d'active et fût-ce pour de courtes périodes, vous partagez beaucoup :
vous partagez les heures, nuit et jour, à arpenter le terrain et à aller au contact, avec ce que cela implique de responsabilité individuelle, d'humilité et de mesure, dès lors que vous disposez – du fait même de votre uniforme – de prérogatives de puissance publique, vous partagez le regard parfois sévère, quand ce n'est pas injuste, de certains de nos concitoyens. Cela vous rappelle l'exigence d'exemplarité qui s'impose – dans la tenue, le comportement et, au-delà, même en dehors du service, vous partagez les interventions, par moment périlleuses, et les risques – tous les risques – de ce métier. N'oubliez jamais, en ce cas, de conserver la maîtrise de votre force et d'ajuster votre action à la réalité de vos savoir-faire professionnels.
Vous partagez en fait ce qu'il y a d'exaltant comme ce qu'il y a d'abnégation dans la vocation de gendarme, tout comme vous partagez les valeurs qui fondent le gendarme : l'esprit de service, le dévouement et le sens de la mission au service de vos concitoyens, trop souvent ingrats
Devant les autorités présentes, devant vos camarades gendarmes d'active et de réserve, devant vos familles et vos proches, vous faîtes aujourd'hui la promesse du civisme et du service désintéressé, promesse qui se concrétise dans le brevet et l'indigne qui vont maintenant vous être remis. »
Les jeunes recrues feront alors partie des 26 000 réservistes de la gendarmerie et pourront dès lors rejoindre le littoral pour renforcer les effectifs de la gendarmerie ou répondre à un SMS leur demandant leur soutien pour la recherche d’une personne disparue. Ils toucheront pour toute solde 50 euros par jour.
Que les côtés positifs
« Durant ces PMG, encadrés par les instructeurs, dont certains eux-mêmes réservistes, les candidats découvrent les rudiments du métier de gendarme : maîtrise des armes, intervention professionnelle, police judiciaire, police route, renseignement, secourisme, etc. ».
Le directeur général à la rencontre des futurs réservistes à SAINT-ASTIER En clôture du stage de formation PMG le directeur général s'est rendu au Centre national d'entraînement des forces de la gendarmerie (CNEFG) à SAINT-ASTIER (24 – Dordogne) afin de présider la cérémonie de clôture du stage Préparation militaire gendarmerie (PMG) organisé conjointement du 15 au 26 juillet, par les régions de gendarmerie d'Aquitaine, du Limousin et de Midi-Pyrénées.
En présidant cette cérémonie de remise de brevet aux 450 stagiaires présents, le général FAVIER a tenu à souligner l'importance de la PMG pour la réserve opérationnelle et, plus largement, pour la gendarmerie.
Rappelant que « la sécurité de la France et des Français est un domaine de responsabilité et d'engagement partagé », il a expliqué que le choix de servir de ces jeunes réservistes est « une marque de civisme et de souci de l'intérêt général » et que, au-delà du renfort apporté aux unités, ils contribuent « à la fois à l'ancrage de la gendarmerie dans les territoires et au lien entre la Nation et ses forces armées ».
Il a conclu son intervention en soulignant le fait que, désormais, en tant que réservistes, ils partageraient « ce qu'il y a d'exaltant comme ce qu'il y a d'abnégation dans la vocation de gendarme, (...) tout comme les valeurs qui fondent le gendarme : l'esprit de service, le dévouement et le sens de la missions . »
Composée de près de 26 000 hommes et femmes, la réserve opérationnelle de la gendarmerie renforce les unités d'active et les structures de commandement. Les réservistes contribuent à la sécurité publique et à la bonne exécution des lois. En gendarmerie départementale, en gendarmerie mobile et à la garde républicaine, les réservistes opérationnels effectuent les mêmes missions que leurs homologues de l’active (surveillance, renseignement, lutte contre la délinquance, défense de points sensibles…), soit en renfort d’unités existantes, soit en unités constituées de réservistes.
La PMG permet de former et de préparer les volontaires aux missions de la gendarmerie. Elle est le creuset du lien armée-nation que représente la réserve de la gendarmerie. En effet, 60% des effectifs de la réserve opérationnelle de l'institution proviennent des PMG. A l'issue de cette formation, les jeunes brevetés peuvent signer un contrat d'engagement à servir dans la réserve opérationnelle (ESR) qui les conduira à servir dans les unités aux cotés des gendarmes d'active. Ce contrat consacre le volontariat des réservistes.
[ÉVÈNEMENT] La formation rénovée des réservistes a commencé le 04 juillet au CNEFG de St ASTIER (24). À l'issue, le 29 juillet, les nouvelles recrues auront la qualification d'agent de police judiciaire adjoint (APJA).
325 réservistes opérationnels, formés pendant 4 semaines à Saint-Astier, ont prêté serment au TGI de Périgueux
https://www.facebook.com/gendarmerienationale L’article 21 du code de procédure pénale dispose que les réservistes de la gendarmerie nationale ont la qualité d'agent de police judiciaire adjoint. La formation initiale rénovée des réservistes opérationnels qui se mettra en place en 2017 (formation de 4 semaines) intègre cette formation.
Par logique d'uniformisation des qualifications détenues et respect des dispositions légales en vigueur, il convient de former l'ensemble des réservistes pour qu'ils soient en capacité d'exercer les prérogatives d'APJA après avoir prêté serment.
Sources : SIRPA gendarmerie .