[HISTOIRE] La Gendarmerie de l'Air !
Si vous avez l'habitude de croiser, ou de côtoyer, les militaires du groupement de gendarmerie départementale de l'Eure, sachez qu'il existe également au sein de la Gendarmerie Nationale, des gendarmeries dites "spécialisées" dont la Gendarmerie de l'air. Une brigade de ces gendarmes "pas comme les autres" est implantée au sein de la base aérienne 105 à Evreux.
Si la Gendarmerie de l'air fait partie intégrante de la Gendarmerie Nationale, elle est toutefois mise en emploi auprès de l'armée de l'air.
Ainsi, à l'aube de la création de l'aéronautique militaire puis à l'issue du déclenchement de la première guerre mondiale, il est apparu nécessaire d’affecter des gendarmes à la surveillance des terrains militaires aménagés aux abords du front. Cette mission spécifique, bien qu’entrant parfaitement dans le cadre des attributions traditionnelles de la Gendarmerie, ne fut toutefois pas poursuivie après 1919.
En 1934, année de sa création, l’armée de l’Air bénéficia cependant pour la surveillance de ses terrains et de ses installations, d’éléments détachés de la Gendarmerie départementale ou de la Garde républicaine mobile. Plus tard, une instruction de 1938 accrut encore le rôle de la gendarmerie, notamment dans le constat des accidents aériens.
En 1943, parallèlement à la renaissance de l’armée de l’Air des F. F. L., le Comité français de la Libération nationale, siégeant à Alger, créé le premier corps de Gendarmerie de l’Air. D’effectifs modestes, il ne comptait que 3 sections ainsi qu'une école pour la formation des élèves gendarmes ; par ailleurs, il était complètement intégré à l’armée de l’Air.
En 1945, une première réorganisation fit l’objet d’un arrêté pris en date du 24 février et qui instituait :
• à Paris, une légion de Gendarmerie de l’Air regroupant les unités de la métropole • à Alger, une légion rassemblant les unités d’outre-mer. La Gendarmerie de l’Air pourvoyait elle-même à son recrutement et la formation de ses personnels se faisait dans un centre d’instruction ouvert à Neuilly.
En 1947, la Gendarmerie de l’Air était intégrée au sein de la Gendarmerie nationale et toutes les unités de cette nouvelle gendarmerie étaient rattachées directement aux légions de Gendarmerie départementale.
Après une longue période de tâtonnements où se succédèrent les rattachements à l’armée de l’Air et les réintégrations dans la Gendarmerie nationale, intervenait enfin le décret du 18 juin 1956 qui instituait un judicieux compromis entre ces deux tendances :
• Les forces de la Gendarmerie de l’Air faisaient partie intégrante de la Gendarmerie nationale
• Elles étaient spécialisées dans leur emploi.
Mais récemment abrogé, le décret du 18 juin a été remplacé par un arrêté du 6 janvier 2014. Ainsi, la gendarmerie de l'Air est doublement rattachée, à la fois au directeur général de la gendarmerie nationale et au chef d'Etat-major de l'Armée de l'Air.
Implantée sur chaque base aérienne, ses missions consistent en :
⁃ la police judiciaire ;
⁃ la police administrative ;
⁃ et la police militaire.
En outre elle est également chargée :
⁃ de la sûreté et de la protection des installations dépendant de l'armée de l'Air ;
⁃ de la surveillance des installations aériennes ;
⁃ de faire respecter les directives prescrites par le commandant de base ;
⁃ de la recherche du renseignement au profit des autorités de l'armée de l'Air ;
⁃ de la constatation des accidents aériens mettant en cause des aéronefs de la Défense et étrangers ;
⁃ de la sensibilisation du personnel par le biais de séances d'instruction (stupéfiants, légitime défense, sécurité routière, etc...) ;
⁃ enfin du filtrage et de l'identification des visiteurs accédant en base.
L'uniforme des gendarmes de l'Air diffère légèrement de celui des gendarmes départementaux. La casquette remplace le képi. Ils portent également des galons « air » mais de couleur blanche, contrairement aux aviateurs qui, eux, les ont de couleur dorée.
Source Gendarmerie facebook