Les Gelac, « l’arme absolue » des gendarmes contre les cambrioleurs
Créés en décembre 2011, les Groupes d’enquête de lutte anticambriolage (Gelac) ont permis de démanteler plusieurs réseaux de malfrats.
La lutte contre les cambriolages passe par une présence de la gendarmerie sur le terrain afin de dissuader les malfaiteurs et rassurer la population.
Pour la gendarmerie nationale, avec la lutte contre les accidents de la route, la lutte anticambriolage est l’une de ses deux priorités.
Le problème, en la matière, est que la nature des vols aggravés (c’est la dénomination juridique des cambriolages) a changé avec le temps.
Dans la plupart des cas, ils sont le fait de groupes organisés et itinérants, capables de frapper plusieurs fois par jour, dans tout le département, à la recherche de numéraires et de métaux précieux (or, notamment, depuis la flambée des cours). Un état de faits qui rend d’autant plus complexes les enquêtes, et ce d’autant qu’il n’existe aucun lien entre victime et cambrioleurs. La sacro-sainte selon laquelle répondre à la question « à qui profite le crime » revient à résoudre l’énigme, ne peut donc pas être appliquée.
S’adapter à l’évolution de la délinquance
Du coup, la « maréchaussée » a été contrainte de s’adapter à cette évolution, en créant les GELAC, Groupe d’enquête de lutte anticambriolages, au mois de décembre 2011.
Il existe un Gelac par compagnie de gendarmerie, chaque groupe dépendant d’une brigade de recherche. « Tous les Gelac qui intègrent des enquêteurs chevronnés se consacrant exclusivement aux cambriolages », explique le commandant de Groupement. « C’est que les activités des gendarmes sont si diverses (Ndlr : surveillance du territoire, police de la route, différends entre les personnes, problèmes de voisinages, violences domestiques), qu’il est nécessaire de détacher des effectifs chargés d’enquêter spécialement sur ce type de méfaits », poursuit le patron des gendarmes audois. « De deux à cinq personnes composent chaque Gelac, pour dépasser parfois les dix gendarmes, au moment de procéder aux interpellations et d’organiser les auditions des mis en cause. » Les Gelac ont pour vocation un traitement en temps réel des affaires.
Lorsqu’un fait est commis, la brigade locale se déplace et réalise les premières constatations, avec l’intervention d’un Technicien en identification criminelle de proximité (Ticp). Le Gelac est alors alerté et se saisit de l’affaire. Les brigades peuvent ainsi se concentrer sur d’autres missions. Une véritable plus-value pour les unités de terrain.
En effet, les militaires des Gelac sont plus à même d’enquêter sur les faits commis, car ils ont une vision claire de l’ensemble du phénomène et peuvent travailler dans le temps de la flagrance.
« Des résultats intéressants… » Même si la lutte contre la délinquance reste un combat perdu d’avance, en ce sens où il est impossible de l’endiguer totalement, l’apport des Gelac en terme d’élucidation reste indéniable. « Face à ce nouveau type de cambriolage, nous obtenons des résultats intéressants », conclut le colonel.
« Anacrim’», un logiciel efficace :
Dans le cadre de la lutte contre les cambriolages, les gendarmes des Gelac font usage du logiciel « Anacrim », de la locution « Analyses criminelles. »
Cet outil informatique permet de faire des recoupements entre différentes affaires, en se basant sur le mode opératoire, notamment, mais également sur des éléments d’enquête communs (signalement d’individus ou de véhicules suspects observés à proximité des lieux d’un casse, par exemple).
« Ce logiciel permet de faciliter l’enquête, mais ne désigne en aucun cas des suspects », affirme le commandant, responsable de la police judiciaire pour le département, en zone gendarmerie. Mais un outil qui, associé à la sagacité des enquêteurs, peut s’avérer redoutable.
Groupes d'Enquête et de Lutte Anti Cambriolages (GELAC) ; des militaires, qui travaillent en tenue civile, et qui ont pour mission d'identifier, surveiller et interpeller les auteurs de cambriolages, notamment ceux faisant partie d’équipes de malfaiteurs chevronnés.
Les gendarmes s'appuient aussi sur la coopération de la population au travers des dispositif de "participation citoyenne" instaurés dans certaines communes. Les "voisins référents" sensibilisent les personnes résidant dans leur quartier et sont des relais essentiels pour les forces de l'ordre afin de dispenser des conseils de prévention tels que le fait de faire vider sa boite aux lettres pendant des périodes d'absence prolongée ou de dissimuler les bijoux à l'intérieur des habitations pour ne pas faciliter l'action des voleurs. Ils sont aussi les maillons importants d'une chaîne d’information et de renseignements essentielle, dont certains, même les plus minimes, peuvent être déterminants dans la résolution d'une affaire.
En tout état de cause, en cas de doute sur un individu, un véhicule ou qu'une situation qui vous paraît anormale, composez le 17, identifiez-vous, localisez-vous et expliquez clairement, lentement et simplement ce que vous avez remarqué ou noté.