Le ministère de l’Intérieur songe à équiper la police et la gendarmerie de drones.
Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’il souhait que les services de police et de gendarmerie puissent être équipés de drones. Ces appareils sont déjà utilisés par les pompiers pour la surveillance de feux ou par la sécurité civile.
Actuellement, l’utilisation de drones par les forces de l’ordre est au stade de l’expérimentation comme c’est le cas à Gramat dans le Lot et à Saint-Astier en Dordogne.
Toutefois, le ministre insiste sur le fait que l’emploi de drones ne doit pas porter atteinte aux libertés. " Il y a un cadre réglementaire à construire. Notre objectif, c’est de faire en sorte que ces nouvelles technologies soient utilisées en tout contexte dans le respect rigoureux du droit et des règles qui régissent les libertés publiques" , a-t-il dit.
Pour les policiers et les gendarmes, les drones pourraient servir pour la lutte contre la criminalité organisée (trafic de stupéfiants, par exemple), lors de violences urbaines ou pendant des prises d’otages.
« Nous sommes mobilisés pour faire en sorte que les budgets soient là et près de 108 millions d’euros seront investis au cours des trois prochaines années pour équiper la police et la gendarmerie« , a-t-il affirmé.
Un drone pour visualiser aussi les scènes de crime
Au départ, l’appareil avait été conçu pour rechercher des corps sur des grandes scènes de crimes. Mais le nouveau drone des gendarmes leur offrira une aide précieuse dans tout type d’enquêtes pour compléter leurs investigations.
Officiellement on ne dit pas « drone » le terme restant trop associé aux utilisations guerrières en terres hostiles. Pourtant, il s’agit bien de cela.. un petit engin volant, piloté à distance.
Mais sa vocation est tout à fait inédite. Le VAIC, autrement dit le Vecteur aérien d’investigation criminelle, est la dernière en date des innovations technologiques développées au sein des laboratoires de la gendarmerie nationale. Sa mission : survoler les scènes de crime pour mieux les visualiser et fournir aux enquêteurs des images en trois dimensions. Avec sa coquille ronde posée sur ses grandes pattes métalliques, l’appareil a des allures de station spatiale miniature.
Un gadget ? Pas du tout !
Il peut aussi effectuer des prélèvements dans des zones polluées. Gadget ? « Demandez aux enquêteurs ! » rétorque le major Pasquerault, « au sol, il est difficile d’avoir une vision globale des indices, on peut fixer l’état des lieux, découvrir des éléments, c’est un complément très intéressant. » À l’origine, ce drone de 1,5 kg a été imaginé pour la recherche de corps, sur des sites explorés après catastrophes ou crimes de masse. Un viseur à infrarouge peut se fixer sous la coque et détecter des variations de température.
En fin de phase expérimentale, le VAIC n’attend plus que des réquisitions officielles dans des enquêtes judiciaires. Ce drone illustre les recherches permanentes des activités scientifiques de la gendarmerie. « Nous apportons un panel criminalistique complet, sur un même plateau on est en mesure de coordonner toutes les investigations scientifiques pour faire avancer une enquête », dit le colonel François Daoust, directeur de l’IRCGN.