La filière SIC évolue et change de nom pour devenir la SOLC (Section Opérationnelle de Lutte contre les Cybermenaces)
L’unité SIC (Systèmes d’Information et de Communication) de la Gendarmerie nationale est une spécialité méconnue du grand public mais peut offrir une carrière intéressante pour qui veut devenir gendarme et se passionne par les nouvelles technologies.
Il est vrai que ses membres ne font jamais la "une" dans le cadre d’arrestations fracassantes ou de neutralisations de forcenés. Lors des journées portes ouvertes ou autres manifestations visant à mieux faire connaître le travail des gendarmes, ce n’est pas non plus une section véritablement mise en avant, peut-être en raison de sa grande technicité. Pourtant la chaîne SIC est indissociable de l’action opérationnelle de la gendarmerie et de la police.
En terme d’image, le SIC est sans doute moins porteur que d’autre spécificités appartenant à la gendarmerie. Mais pour ceux qui aiment les maths, l’électricité et l’électronique, c’est un domaine passionnant. Près de 1 500 hommes et femmes servent au sein de cette unité spécialisée. Il n’est donc que justice de s’intéresser à ces « travailleurs de l’ombre » sans lesquels la Gendarmerie nationale ne serait pas ce qu’elle est.
Les missions du gendarme SIC
Les gendarmes SIC assurent au quotidien la maintenance des installations de la gendarmerie. Administration centrale, gendarmerie départementale, gendarmerie mobile, gendarmeries spécialisées, GIGN, chaque formation comporte un spécialiste SIC. Ils ont quatre missions principales :
la téléphonie (installation et gestion d’autocommutateurs de petite et grande capacité, dépannage…) ;
l’informatique (installation et maintenance de réseaux, développement de logiciels pratiques, déploiement de matériels et de logiciels, assistance aux utilisateurs…) ;
la radio (équipement des véhicules opérationnels, supervision du réseau départemental, maintenance de sites relais…) ;
l’appui N’TECH (Nouvelles technologies).
La formation à l’appui N’TECH est née du nombre insuffisant de spécialistes N’TECH par rapport aux besoins des enquêteurs. Elle permet d’appuyer ces derniers dans divers domaines : assistance à perquisition, extraction de données d’un téléphone portable, travaux sur supports numériques, traitement des enregistrements des dispositifs de vidéo surveillance.
Dans le cadre de l’administration centrale, ils conçoivent et réalisent les systèmes d’information et de communication permettant d’effectuer les missions relatives à la sécurité intérieure ; ils assurent la continuité et l’évolution de ces divers systèmes ; ils coordonnent sur un plan technique l’ensemble des services police-gendarmerie intervenant dans ce domaine.
Dans le cadre des groupements de gendarmerie départementale, les gendarmes SIC appuient l’action des unités opérationnelles dans l’installation, la mise en oeuvre et le dépannage des moyens de radio-télécommunication, des matériels et appareillages informatiques et des différents logiciels.
Étant habilités au travail en hauteur, ils interviennent régulièrement sur les mâts de radiocommunication installés sur les relais radio et sur les casernes de la gendarmerie.
Les pré requis à la formation SIC
L’accès à la formation au diplôme technique des systèmes d’information et de communication se fait sous les conditions suivantes :
être volontaire ;
être sous-officier de gendarmerie titulaire du certificat d’aptitude technique (CAT Gendarme) ;
avoir moins de 42 ans à la date d’admission en formation ;
être déclaré médicalement apte (en raison des travaux en hauteur) ;
satisfaire aux tests de sélection (mathématiques et électricité du niveau d’une classe de première de l’enseignement technologique, une heure pour les deux tests, sans calculatrice, et tests psychotechniques) :
Mathématiques : opérations de base sur les réels, puissances, polynôme, factorisation, équation du second degré, inéquation, dérivée, trigonométrie, étude de fonction simple ;
Électricité : continu (loi d’ohm, loi des noeuds, association de résistances, Thévenin, Norton, les condensateurs en continu) et alternatif (fonction sinus, valeur efficace -crête à crête- moyenne, calcul d’impédance, filtre RL, RLC série, résonance, déphasage) ;
Tests psychotechniques déterminant l’aptitude pour les métiers de l’informatique : compréhension verbale, raisonnement, opérateurs logiques, aptitude numérique, diagramme.
La formation
L’objectif de cette formation est d’apporter au gendarme :
la connaissance des principes de fonctionnement des matériels d’information et de communication ainsi que de leur technologie ;
la maîtrise des techniques d’installation, de maintenance et de gestion des réseaux ;
la compétence technique permettant la mise en oeuvre, l’exploitation et l’administration des systèmes informatiques, ainsi que la conception et le développement des applications propres à ces systèmes ;
la capacité à effectuer des études et des expertises techniques ;
la capacité de former les utilisateurs de ces systèmes.
D’une durée de deux ans, elle comporte trois parties :
4 mois d’enseignement à distance (UV1 = tronc commun) ;
6 mois en présentiel au Centre de formation (UV2 = tronc commun, UV3 à 5 = module différencié) ;
12 mois de stage de pratique opérationnelle en unité d’affectation (UV6).
A l’issue de l’UV2, les stagiaires choisissent soit l’option « organismes centraux » permettant de servir en tant qu’expert au sein du Service des technologies et des systèmes d’information de la Sécurité intérieure en région parisienne ou du Centre technique de la Gendarmerie nationale, soit l’option « unités SIC de terrain » permettant de servir en tant que généraliste SIC au sein de la section SIC d’un groupement de gendarmerie départementale, du Service central des réseaux et technologies avancées ou du GIGN.
L’UV1 est un travail personnel reposant sur les contenus pédagogiques diffusés en ligne et sous forme papier. Elle consiste en un apprentissage des notions fondamentales à caractère scientifique constituant la première partie du tronc commun. Des évaluations intermédiaires ont lieu durant cette période pour vérifier l’assimilation des connaissances et la progression réalisée.
Un contrôle des connaissances sous forme de QCM a lieu dès le début de la formation en présentiel. Des contrôles écrits sur table, un contrôle sous forme de QCM et des épreuves pratiques sont réalisés tout au long de la formation en présentiel. Une moyenne inférieure à 8 sur 20 pour l’ensemble des UV1 et UV2 est éliminatoire ; toute moyenne inférieure à 6 sur 20 à l’une des UV3 à 5 est également éliminatoire. Dans ce cas le stagiaire perd le bénéfice de la réussite aux tests de sélection et réintègre son unité.
Deux notes sont attribuées par le commandant du CNFSICG durant la période d’instruction technique : l’une avec coefficient 5 à l’issue du tronc commun, l’autre avec coefficient 10 à l’issue des modules différenciés.
Le DTSIC, validé bac+2, permet à son titulaire de se présenter au concours d’admission de l’école des officiers de la Gendarmerie nationale (OG SD).
Les formations continues
En raison de l’évolution très rapide de la technique, il est nécessaire d’effectuer régulièrement des mises à niveau des connaissances. Elles sont également nécessaires en raison de la réglementation relative à la sécurité des personnels SIC (travaux en hauteur, vérificateur d’équipement de protection individuelles, travaux électriques).
Source :
https://forcesdelordre.fr/gendarme-specialiste-des-systemes-informations-communication/