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La Gendarmerie c'est quoi ?

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Jeano 11:
« La Gendarmerie, c'est une organisation à part. C'est la manière la plus efficace de maintenir la tranquillité d'un pays, c'est une surveillance moitié civile, moitié militaire, répandue sur toute la surface du territoire Français de métropole et d'outre-mer, qui donne les rapports les plus précis ».

Héritière de la Maréchaussée la Gendarmerie nationale est une force armée française placée sous la tutelle du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, et du ministère des Armées pour sa participation aux opérations militaires. Elle est chargée de la sécurité des zones rurales et périurbaines.

« L’instruction, nécessaire dans tous les corps militaires, l’est bien plus encore dans la Gendarmerie nationale », pouvait-on lire dans le préambule du règlement de l’an VIII relatif à l’exécution de la loi du 28 germinal an VI. Cette constatation témoigne de l’intérêt porté très tôt par l’Institution pour la formation de son personnel.

Encore rudimentaire et empirique sous l’Ancien Régime, l’instruction se fonde sur l’obligation faite aux cavaliers, établie en 1760, de savoir lire et écrire pour exercer ce métier. Verbaliser, recueillir des renseignements, respecter les procédures nécessitent en effet un seuil minimal de compétences. C’est pourquoi les questions liées à l’alphabétisation ont toujours eu une grande importance dans l’Institution.

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les moyens de communication évoluent peu. Ils se font à la voix et par le déplacement. Dès le début du XVIIIe siècle, pour lutter contre l’insécurité mais également pour représenter le roi, l’implantation géographique des brigades obéit à une règle mathématique : les brigades doivent être séparées de cinquante kilomètres maximum. Ainsi, le maillage territorial est fait de telle façon que les distances soient raisonnables pour un cavalier. Cette proximité facilite la transmission du courrier et des informations.

Napoléon Bonaparte, Lettre au Roi de Naples, 16 mai 1806  ^-^

Depuis près de neuf siècles, la Gendarmerie nationale poursuit sa mission de sécurité publique, qu’elle exerce aujourd’hui au profit de 50 % de la population, sur 95 % du territoire. évoluant au rythme de la société, elle adapte sans cesse son organisation pour répondre au mieux aux missions toujours plus diversifiées qui lui sont confiées et elle met en œuvre les méthodes et les moyens les plus modernes pour lutter contre la délinquance et l’insécurité routière. Ainsi, structurée autour d’une chaîne hiérarchique unique qui s’appuie sur les critères de complémentarité et de subsidiarité de ses unités, la gendarmerie a consacré des efforts et des moyens importants à la mission de police judiciaire, qui ont permis d’accroître la performance des investigations criminelles et d’améliorer les résultats de la lutte contre la délinquance. C’est également à cette fin qu’ont été clarifiées, depuis 2002, les zones d’action des deux forces de sécurité intérieure, systématisées les missions de sécurité publique générale des escadrons de gendarmerie mobile en zone gendarmerie et créées les communautés de brigades.
L’efficience de l’institution repose plus que jamais sur la valeur de ses personnels (initiative, compétence, adaptabilité, conscience professionnelle, sens du devoir et esprit de sacrifice).

Une origine ancienne  ::) Histoire
La gendarmerie nationale est l'une des plus anciennes institutions françaises.
Elle est l'héritière des « maréchaussées de France », force militaire qui fut pendant des siècles le seul corps exerçant dans notre pays des fonctions de police. Les maréchaussées étaient des gens armés accompagnant les maréchaux en campagne pour s'opposer aux méfaits commis par les pillards et les déserteurs sur les arrières des armées.

Par l'ordonnance de Paris du 25 janvier 1536, François Ier étendit la compétence judiciaire de la Maréchaussée, jusque là limitée aux seuls méfaits commis par les gens de guerre, à l'ensemble des crimes de grands chemins, que leurs auteurs fussent militaires ou civils, vagabonds ou domiciliés.

En 1720 la maréchaussée a connu une transformation profonde de son organisation, avec la mise en place d'un quadrillage territorial, sous la forme de « brigades » de cinq hommes établies en résidences séparées, de telle sorte qu'elles aient « quatre ou cinq lieues à garder d'un côté et de l'autre sur une grande route ».

Les réformes du XVIIIe siècle créent la première force de police à caractère national. L'édit de 1720 sédentarise les unités, permettant ainsi une continuité dans le service. Après la réforme de 1778, toutes les compagnies ne forment plus qu'un corps unique : la maréchaussée, comptant 4 114 hommes à la veille de la Révolution.
Cette période est décisive puisqu'elle détermine les attributions de la maréchaussée puis de la gendarmerie pour plusieurs siècles.

En 1791, la maréchaussée prit l'appellation de « gendarmerie nationale ».

La loi du 28 germinal an VI (17 avril 1798), véritable charte de la gendarmerie, codifia les principes d'action et les missions de cette institution, en précisant notamment ses attributions en matière de police administrative et de police judiciaire.
Le décret du 20 mai 1903, plusieurs fois modifié, reste encore aujourd'hui le texte qui détermine l'organisation et les missions de la gendarmerie.

La particularité de la gendarmerie : une force de police à statut militaire  8)

--- Citer ---Cette identité militaire de la gendarmerie s’exprime notamment au
travers du triptyque " mission, chef, moyens " et est illustrée par la
capacité dont use le directeur général de la gendarmerie nationale de
"manœuvrer" [....] la gendarmerie est une force aujourd’hui (2010) ancrée au ministère de l’Intérieur mais qui reste sous statut militaire et qui, dans ses modes opératoires, reste une force de nature militaire parce que les gendarmes sont formés dans des écoles militaires et abordent les opérations de manière militaire, avec une méthode de raisonnement tactique et avec un statut particulier qui leur permet notamment de bâtir un engagement dans la durée et dans des conditions difficiles...
Elle est la force charnière capable, bien qu’engagée sur des missions de police, de basculer sur des théâtres plus difficiles.
Elle figure, depuis 2009, dans l'organigramme du ministère de l'Intérieur, au même titre que la police, et une partie de sa direction générale s'installera Place Beauvau.
Seules la gendarmerie maritime et de l'air resteront à la Défense, ainsi que, ponctuellement, ceux de ses membres envoyés à l'étranger pour participer notamment à des missions d'aide au maintien de la paix (OPEX).
Le statut militaire auquel tiennent tant les gendarmes n'est pas remis en cause. Ils continueront d'intervenir "dans un spectre très large de situations", dans les domaines de la sécurité publique, de police judiciaire, de maintien de l'ordre, sur le territoire national.
En plaçant à parité les deux forces de l'ordre que sont la police et la gendarmerie sous l'autorité d'un seul et même ministre, l’État entend parvenir à "une plus grande synergie et une meilleure complémentarité des actions au service de la sécurité intérieure".
Les commandants de groupements départementaux et ceux des unités qui leur sont subordonnées doivent être "placés sous l'autorité des préfets", au même titre que les directeurs départementaux de la Sécurité publique de la police.   

--- Fin de citation ---

a) Un statut militaire
Partie intégrante des forces armées, qui, dans les cérémonies militaires, prend rang à la droite des autres troupes, la gendarmerie est essentiellement une force militaire, par son organisation, ses missions et ses valeurs.
Elle est parfois dénommée la « quatrième armée ».
Cette dimension militaire est particulièrement perceptible au niveau de son mode de fonctionnement et de ses attributs (vie en caserne et port de l'uniforme notamment) de son cérémonial et de sa symbolique (comme la prestation de serment par exemple), mais aussi et surtout par l'état d'esprit de ses personnels et de leur statut.
Les gendarmes sont des militaires de carrière, soumis au statut général des militaires, défini par la loi du 24 mars 2005. A ce titre, il est fait interdiction au gendarme, comme à tout autre militaire, d'adhérer à des groupements ou associations à caractère politique. De même, il se trouve soumis au devoir de réserve, à l'obligation de ne pas porter atteinte à la neutralité des armées, et à l'interdiction du droit de grève et de la liberté syndicale.

Au nombre des « valeurs gendarmiques », M. François Dieu, spécialiste reconnu de la gendarmerie, mentionne la discipline, le légalisme, le civisme, la disponibilité, l'austérité, le courage et la solidarité.
La gendarmerie n'est pas pour autant une armée. Contrairement à l'armée de terre, à la marine nationale ou à l'armée de l'air, dont la fonction principale réside dans la préparation et la conduite d'un combat contre une agression extérieure, la gendarmerie a pour finalité le maintien de la sécurité et de l'ordre public sur le territoire.

b) Une force policière
« Soldat de la loi », pour reprendre le titre d'un ouvrage5(*), le gendarme est un militaire chargé d'une mission de police, au même titre que le policier.
Comme le précise l'article 1er du décret du 20 mai 1903 :
« La gendarmerie est une force instituée pour veiller à la sûreté publique et pour assurer le maintien de l'ordre et l'exécution des lois.
Une surveillance continue et répressive constitue l'essence de son service.
Son action s'exerce dans toute l'étendue du territoire, quel qu'il soit, ainsi qu'aux armées. Elle est particulièrement destinée à la sûreté des campagnes et des voies de communication ».

La gendarmerie est une force militaire instituée pour veiller à la sûreté publique (elle garantit la protection des personnes et des biens, renseigne, alerte et porte secours) et assurer le maintien de l’ordre public et l’exécution des lois.
Par ailleurs, elle participe à la défense de la nation et à la protection des institutions. Son action s’exerce sur l’ensemble du territoire national ainsi qu’aux armées, au profit de tous les départements ministériels et plus spécialement de ceux de l’intérieur, de la Justice et de la défense.

D'autres infos sur
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Gendarmerie_nationale_fran%C3%A7aise
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Gendarmerie

Jeano 11:
Des missions variées : La gendarmerie exerce cinq types de missions.

a) La police administrative :
Son objet essentiel est la sécurité publique. Dans le cadre de cette mission, la gendarmerie doit notamment veiller à l'exécution des lois, assurer la protection des personnes et des biens, prévenir les troubles à l'ordre public et à la tranquillité publique, ainsi que prévenir les actes de délinquance. Cette mission comprend également la police des étrangers, la police rurale, la police municipale, le renseignement, la police de la circulation routière, la protection civile et les secours, la surveillance des campagnes et des voies de communication, etc...
La gendarmerie partage cette mission avec la police nationale, selon une répartition territoriale. La gendarmerie assure seule cette responsabilité sur 95 % du territoire au profit de 50 % de la population.
La mission de police administrative occupe plus de la moitié de l'activité de la gendarmerie. La gendarmerie exerce ainsi un rôle central en matière de sécurité routière.

Dès le XVIIIe siècle, la maréchaussée s'était vu confier la tâche de faire respecter l'ordre sur les routes du royaume, rendues dangereuses par l'état de la chaussée et la trop grande vitesse des attelages de chevaux.
La présence de gendarmes sur les routes présente depuis l'un des aspects les plus perceptibles de la gendarmerie par la population.
Si l'activité similaire de la police se limite principalement au périmètre d'agglomération des communes étatisées, la gendarmerie demeure, quant à elle, chargée de la police de la route sur l'ensemble du réseau national.
Du fait de l'importance prise par la circulation automobile, la gendarmerie a été conduite à mettre en place des unités spécialisées dans la police de la route.

b) La police judiciaire :
En précisant que la police judiciaire est « une mission essentielle » de la gendarmerie, le décret du 22 août 1958 (article 113 du décret de 1903) souligne l'attachement profond de l'institution à cette mission.
Si la police judiciaire ne représente statistiquement que 40 % de l'activité de la gendarmerie, elle n'en est pas moins perçue par les gendarmes comme l'une de leur principale mission.
La mission de police judiciaire a pour objet de « constater les infractions à la loi pénale, d'en rassembler les preuves et d'en rechercher les auteurs tant qu'une information n'est pas ouverte. Lorsqu'une information est ouverte, elle exécute les délégations des juridictions d'instruction et défère à leurs réquisitions » (article 14 du code de procédure pénale).
La police judiciaire est exercée par la gendarmerie, par la police, ainsi que par certains fonctionnaires (comme les agents de l'administration fiscale), sous la direction du Procureur de la République.

Les officiers, les gradés et certains gendarmes ayant passé un examen technique spécifique ont la qualité d'officiers de police judiciaire (OPJ). Les gendarmes qui n'ont pas la qualité d'OPJ sont agents de police judiciaire (APJ ou APJA).
La gendarmerie joue un rôle très important dans le domaine de la police judiciaire en raison de sa dispersion sur le territoire, de sa connaissance des lieux et des populations et de l'importance de ses moyens.
Chaque année, la gendarmerie traite environ le quart des crimes et délits constatés en France.

c) Le maintien de l'ordre :
Même s'il ne représente qu'une faible part de l'activité de la gendarmerie, le maintien de l'ordre demeure une composante essentielle de la gendarmerie. Comme la police, avec les compagnies républicaines de sécurité (CRS), la gendarmerie dispose d'une force spécialisée dans le maintien de l'ordre : la gendarmerie mobile.

A la différence des CRS, qui interviennent sur ordre verbal du ministre de l'Intérieur, la gendarmerie, en sa qualité de force militaire, ne peut intervenir en matière de maintien de l'ordre que sur réquisition écrite. La particularité de cette procédure est liée au caractère exceptionnel que représente dans un État démocratique la participation d'une force militaire au maintien de l'ordre.

d) Les missions militaires :
La gendarmerie nationale est aussi investie de missions militaires. Si ces missions militaires ne représentent actuellement qu'environ 5 % de l'activité totale de la gendarmerie, elles lui sont néanmoins consubstantielles et elles sont essentielles à la sécurité du pays.
Deux catégories de missions militaires peuvent être distinguées.
La gendarmerie exerce, tout d'abord, des missions de police militaire. Dans ce cadre, la gendarmerie assure des missions de surveillance des militaires et de répression des infractions spécifiquement militaires, telles que la désertion ou l'insoumission. En cas de conflit ou dans le cadre d'opérations extérieures, la gendarmerie accompagne les forces armées et est spécifiquement chargée des missions de police militaire qui prennent alors le nom de prévôtés.

Même si elle n'a pas vocation à participer directement au combat, la gendarmerie remplit aussi, en temps de paix, comme en temps de guerre, certaines missions de défense. Par l'accomplissement de ces missions, elle a pour fonction première de permettre aux armées de disposer des moyens humains et matériels nécessaires à la préparation et à la conduite des opérations militaires. Ainsi, la gendarmerie assure l'administration des réserves et la préparation de la mobilisation, la protection des « points sensibles » (comme les installations nucléaires par exemple) et la recherche du renseignement.
Enfin, en cas d'agression ou de menace contre la sécurité et l'intégrité du territoire, la gendarmerie est appelée à jouer un rôle central dans le dispositif de la défense opérationnelle du territoire (DOT).

e) L'action internationale et européenne de la gendarmerie :
L'action de la gendarmerie ne se limite pas au territoire national. La gendarmerie est, en effet, de plus en plus impliquée dans la coopération internationale et européenne, à travers sa participation aux opérations extérieures et à la coopération policière.

La gendarmerie apporte une contribution importante aux opérations extérieures (OPEX). En tant que force de police à statut militaire capable d'agir dans tout le spectre de la crise, de la guerre à la paix, la gendarmerie est en effet particulièrement adaptée à ce type d'opérations.
Actuellement, plus de 400 gendarmes français sont déployés sous engagement international ou commandement national. Leurs compétences spécifiques leur permettent d'intervenir en accompagnement des forces ou dans le cadre de la gestion civile des crises.

La gendarmerie nationale joue également un rôle important dans la coopération policière européenne.

Elle est ainsi directement impliquée dans la coopération policière Schengen, qui s'exerce par le biais d'instances centrales et locales.
La gendarmerie participe également à la coopération policière transfrontalière. Des gendarmes sont présents, avec des policiers et des douaniers, dans les centres de coopération policière et douanière (CCPD) situés dans les zones frontalières et qui coopèrent avec les services des pays voisins en matière de lutte contre la criminalité ou l'immigration illégale.
La gendarmerie nationale est aussi fortement impliquée, tant au sein de l'Office européen de police, situé à La Haye, qu'au sein de l'unité nationale Europol, qui constitue l'interface entre l'office et les services nationaux.

Jeano 11:
4. Une organisation verticale

a) La direction générale de la gendarmerie nationale :
A la différence des trois armées, la gendarmerie n'est pas dirigée par un chef d'état-major, mais par un directeur général, nommé par décret en Conseil des ministres.

Ce poste a pendant longtemps été occupé par des officiers des armées, puis par des magistrats ou des préfets, avant d'être, pour la première fois, confié en 2004 à un général issu des rangs de la gendarmerie.

Relevant directement du ministre de la Défense, le directeur général a pour fonction principale de l'assister dans l'exercice de ses attributions relatives au service et à l'organisation de la gendarmerie.

Instituée par le décret du 10 novembre 1981, la direction générale de la gendarmerie nationale est actuellement rattachée au ministère de la Défense. Elle est organisée en un cabinet, une inspection de la gendarmerie (IGN) et trois services : le service des ressources humaines, le service des plans et moyens et le service des opérations et de l'emploi. Elle emploie environ 2.000 personnes.

b) La gendarmerie départementale :
Forte de soixante mille personnels, la gendarmerie départementale est une force de police générale chargée de la totalité des missions confiées à la gendarmerie.

Alors que la police nationale intervient généralement dans les zones urbaines, la gendarmerie départementale intervient principalement dans les zones rurales et périurbaines, grâce, d'une part, à ses brigades territoriales, et, d'autre part, à ses unités spécialisées.

La brigade, créée en 1720, est l'organisation de base de la gendarmerie départementale. Elle est généralement située au niveau des cantons.

Bien que la gendarmerie assure encore aujourd'hui un « maillage » serré du territoire, il faut relever que le nombre de brigades territoriales n'a cessé de diminuer depuis les années 1930. De 4.500 en 1934, elles sont au nombre d'environ 3.500 en 2008.

Depuis la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure de 2002, on distingue les brigades autonomes et les brigades regroupées au sein d'une « communauté de brigades ».

La gendarmerie départementale comprend également des unités spécialisées :

- les unités de recherches (brigades de recherches, brigades départementales de renseignements et d'investigations judiciaires, sections de recherches), qui se consacrent exclusivement à la police judiciaire. Elles assistent les brigades territoriales et prennent à leur charge les enquêtes nécessitant une technicité particulière ou une grande disponibilité.
- les pelotons de surveillance et d'intervention (PSIG) : implantés dans les zones les plus sensibles au plan de la délinquance, ils sont rattachés à une compagnie et sont chargés :
- de renforcer, rapidement et à tout moment sur leur demande, les brigades appelées sur les lieux d'un crime ou d'un délit, d'un incident ou d'un accident, ou de tout autre événement troublant l'ordre public ;
- d'assurer, hors le temps de ces interventions, des missions de surveillance générale, de jour et de nuit, en complément des services effectués par les brigades territoriales.
- les brigades de prévention de la délinquance juvénile, dont les premières ont été créées en 1997. Leur vocation principale est dissuasive et préventive. Elles interviennent en priorité dans les zones périurbaines sensibles où la gendarmerie a la charge exclusive de l'exécution des missions de sécurité publique et privilégient le contact régulier avec les mineurs en difficulté ;
- les unités de police de la route (escadrons départementaux de sécurité routière, brigades motorisées et pelotons d'autoroutes) ;
- les sections aériennes (dotées d'hélicoptères) ;
- les unités de montagne (pelotons de gendarmerie de haute montagne et pelotons de gendarmerie de montagne).


Jeano 11:
c) La gendarmerie mobile

Si le maintien de l'ordre a été dès l'origine une mission confiée à la gendarmerie, la création d'une force de gendarmerie spécialisée dans le maintien de l'ordre ne date que de 1921. Jusqu'alors, le maintien de l'ordre « lourd » était assuré par des unités non spécialisées de l'armée de terre.

Depuis cette date, la gendarmerie mobile a connu une montée en puissance progressive de ses effectifs, pour atteindre actuellement environ 16.500 officiers et gendarmes.

Les gendarmes mobiles se distinguent par la couleur jaune de leurs galons, contrairement à la couleur blanche des galons des gendarmes départementaux.

La création de la gendarmerie mobile n'a cependant pas fait apparaître une scission de la gendarmerie en deux organisations distinctes. En effet, cette spécialisation apparaît relative, en raison à la fois des passerelles qui existent au niveau de la carrière d'un gendarme entre la gendarmerie mobile et la gendarmerie départementale et du croisement des missions. Ainsi, la gendarmerie mobile apporte son concours à la gendarmerie départementale, qui, pour sa part, peut participer au maintien de l'ordre.

Si le maintien de l'ordre demeure la vocation première de la gendarmerie mobile, celle-ci est de plus en plus sollicitée au profit des départements les plus sensibles en vue de lutter contre l'insécurité quotidienne. Actuellement, seulement 15 % des activités de la gendarmerie mobile sont consacrées au maintien de l'ordre.

Dans le cadre de ses déplacements, le groupe de travail a effectué une visite au groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM), situé à Versailles Satory. Il s'est entretenu avec plusieurs officiers et gendarmes et a pu examiner les différents équipements dont il dispose.

Créé en 1933, le groupement blindé de la gendarmerie mobile, composé de 1140 officiers et gendarmes, présente la particularité d'être la seule force chargée du maintien de l'ordre à disposer de véhicules blindés. En effet, les compagnies républicaines de sécurité (CRS) ne disposent pas d'un matériel équivalent.

Situé à proximité de la capitale, il est particulièrement chargé de garantir la liberté d'action et la sécurité des organes gouvernementaux. Les pelotons blindés sont régulièrement employés outre-mer et en opérations extérieures (OPEX).

d) Les gendarmeries spécialisées

Afin de faire face à certains besoins spécifiques, la gendarmerie a été conduite à créer des formations spécialisées :

- la garde républicaine (GRP) :
Elle a pour mission première d'assurer des missions de sécurité et des services d'honneur des plus hautes autorités de l'État.
Composée de deux régiments d'infanterie, d'un régiment de cavalerie et de formations spécialisées (orchestres, escadron motocycliste), soit au total environ 3350 personnels, elle assure la sécurité des palais nationaux (Élysée, hôtel Matignon, Assemblée nationale, Sénat, Ministère de la Défense et Palais de justice de Paris). Le groupe de travail s'est ainsi entretenu avec le général Marcel Kapfer, commandant militaire du Palais du Luxembourg.

- le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) :
Réorganisé le 1er septembre 2007, le « nouveau GIGN », qui a succédé au groupement de sécurité et d'intervention de la gendarmerie nationale (GSIGN), est une unité d'élite, fortement engagée dans la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité (avec prises d'otages notamment), ainsi que dans la protection de personnalités, en France, comme à l'étranger.
Comprenant un effectif de 378 militaires, le GIGN dispose d'un état-major et est articulé en quatre forces : intervention, sécurité-protection, observation-recherche et appui.

- la gendarmerie de l'air :
Comprenant environ 1.000 gendarmes, la gendarmerie de l'air, créée en 1943, est une formation spécialisée de la gendarmerie nationale qui est placée pour emploi auprès de l'armée de l'air.
Elle assure des missions de protection (notamment des aérodromes), de conseil auprès des autorités de l'armée de l'air et de police militaire, administrative et judiciaire.

- la gendarmerie maritime :
Environ 11.000 gendarmes servent au sein de la gendarmerie maritime, formation spécialisée de la gendarmerie placée pour emploi auprès du chef d'État major de la marine nationale.
Elle assure, au profit de la marine nationale, l'ordre et la sécurité dans les ports militaires, les arsenaux, les établissements et les bases. Elle concourt, sous l'autorité des préfets maritimes, à l'action de l'État en mer avec ses 7 patrouilleurs, 24 vedettes et 9 brigades de surveillance du littoral.

- la gendarmerie de l'armement :
Cette gendarmerie spécialisée, comprenant environ 340 militaires, est chargée de la police judiciaire dans les lieux et établissements relevant de la délégation générale pour l'armement (DGA) et participe à leur protection.

- la gendarmerie des transports aériens :
Elle relève de la direction générale de la gendarmerie pour le commandement organique, mais ses missions sont fixées par l'autorité d'emploi, la direction de l'aviation civile en accord avec la direction générale de la gendarmerie nationale.

Elle assure notamment la protection des aérodromes et des installations aéronautiques civiles, elle concourt à la sûreté et à la sécurité de l'aviation civile et elle procède aux enquêtes judiciaires, notamment en matière d'accidents d'aéronefs.

e) Les écoles de la gendarmerie

Installé à Rochefort-sur-Mer, le commandement des écoles de la gendarmerie (CEGN) dirige et coordonne l'ensemble des activités des écoles et centres de formation de l'institution.

Environ 30.000 militaires de tous grades sont formés ou perfectionnés chaque année dans les écoles de formation initiale (Melun, Montluçon, Chaumont, Châtellerault, Rochefort, Montargis, Tulle et Châteaudun) et les dix centres techniques hautement spécialisés (enseignement supérieur, international, langues, police judiciaire, motocycliste, montagne, cynophile, plongée, maintien de l'ordre et commandement).


Source http://www.senat.fr/rap/r07-271/r07-271.html

Jeano 11:
La Gendarmerie nationale est une des plus anciennes institutions françaises.
La Gendarmerie nationale française est une force armée chargée des missions de police et placée sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Contrairement aux policiers, ses membres sont des militaires. Héritière de la Maréchaussée, la Gendarmerie est l'une des plus anciennes institutions françaises.
Héritière de la « Maréchaussée de France », elle fut une force militaire qui pendant des siècles était le seul corps exerçant dans notre pays des fonctions de police.
La Maréchaussée, placée sous l’autorité des connétables puis des maréchaux, était composée de « gens de guerre disciplinés, chargés de contrôler et de surveiller d’autres gens de guerre débandés et pillards ». Par la suite, ses compétences se sont progressivement étendues à l’ensemble des populations du territoire.
La création des brigades remonte aux réformes entamées par Colbert à Paris en 1668, système qui est parachevé par Claude le Blanc en 1720.
En 1791, la Maréchaussée prit l’appellation de « Gendarmerie nationale » et perdit les fonctions de justice prévôtale qui lui avaient été précédemment confiées. La loi du 28 germinal an VI (17 avril 1798) codifia les principes d’action et les missions de l’Institution, précisant notamment ses attributions en matière de police administrative et de police judiciaire. Cette loi fut, avec le décret organique du 20 mai 1903, le principal fondement du service de l’Arme jusqu’à la loi du 3 août 2009.
Pour plus d'informée lire "La Gendarmerie pour les Nuls"

https://www.pourlesnuls.fr/livres/culture-generale/la-gendarmerie-pour-les-nuls-9782412033890

Trois mouvements historiques successifs ont conduit au développement des Gendarmeries dans le monde sur le modèle de notre Arme. Il existe une réelle fraternité d'armes des « soldats de la loi » que la grenade, emblème très répandu, vient illustrer.
- Premier temps, à partir du 1er Empire :
l'influence française en Europe et les conquêtes napoléoniennes font essaimer notre modèle de droit ( le code Napoléon, notre modèle d'administration et notre modèle sécuritaire). C'est ainsi que sont nés les Carabiniers italiens, la Garde civile espagnole, la Maréchaussée royale des Pays-Bas, la Garde nationale républicaine portugaise, la Gendarmerie roumaine et l'ensemble des gendarmeries européennes, la gendarmerie du Cameroun, la garde nationale Tunisienne, la police militaire de l’État de Minas Gerais, etc.. Depuis deux siècles, une quarantaine de forces de sécurité sont directement ou indirectement issues de la gendarmerie française.
- Deuxième temps, au travers l'expansion territoriale française en Afrique et en Asie qui marque le XIXème siècle. C'est l'acte de naissance, notamment, des gendarmeries africaines.
- Troisième temps, au cours des vingt années écoulées : l'influence morale et diplomatique de la France autant que l'efficacité éprouvée de notre modèle amènent des pays – même sans lien historique traditionnel avec la France – à reconnaître dans la gendarmerie la réponse à leur besoin. Cela a été le cas en Jordanie ou au Qatar. C'est encore le cas au Mexique.

La gendarmerie est, au final, la doyenne des forces armées en charge de missions de sécurité. A ce titre, elle est souvent prise en exemple. Ainsi, nos orientations ou nos réformes sont scrutées par nos partenaires et amis, qui choisissent souvent de s'en inspirer.
L’histoire de la gendarmerie contribue, par ailleurs, à l’expansion d’une histoire de l’armée et de la défense plus attentive au fonctionnement de l’institution militaire, à sa place dans la société en temps de paix, aux processus de mobilisation des hommes et des ressources, à la pacification des territoires au delà des combats, aux sorties de guerre et aux opérations de soutien de la paix.

L’essaimage des gendarmeries s’est plus particulièrement produit dans cinq contextes : la Révolution et l’Empire, la reconstruction de l’Europe post-napoléonienne, l’expansion coloniale de la seconde moitié du XIXe siècle, la décolonisation des années 1950-1960, les opérations de rétablissement ou de maintien de la paix sous l’égide des institutions internationales depuis la fin du XXe siècle.
Si la gendarmerie française reste malgré tout une référence pour certaines des institutions qui en sont issues, c'est parce qu'elle a continué d’intervenir dans leur fonctionnement et notamment dans la très stratégique formation des cadres. Par ce biais, émergent des circulations et des échanges qui devront être observés à différentes échelles. Réglementation, outils de formation, équipements, doctrines d'emploi, s'inscrivent dans un espace international des idées et des pratiques policières où se distingue peut-être une « internationale gendarmique », incarnée, depuis la fin du XXe siècle, par la FIEP (acronyme des quatre pays fondateurs : France, Italie, Espagne, Portugal), créée en 1994 pour regrouper les forces de police à statut militaire de l’espace euro-méditerranéen, ou par la Force de Gendarmerie Européenne (FGE), instituée, à partir de 2003, à l’initiative de la France.

Pourquoi parle-t-on de "maréchaussée" ?
Encore utilisé dans la littérature et au cinéma pour désigner de façon archaïque la gendarmerie, le mot "maréchaussée" trouve son origine au moyen âge pour désigner une écurie (mareschalcie). Car gendarmes et chevaux ont une histoire commune longue de plusieurs siècles… c’est au cours de la guerre de Cent ans qu’ont été constituées les premières maréchaussées, des corps de cavalerie destinés à suivre les armées et à réprimer les crimes commis par les gens de guerre, en particulier les déserteurs, soldats et mercenaires qui, en l’absence de solde, se constituaient en bandes de malfaiteurs et parcouraient les routes de France pour piller les territoires (on les appelait alors les "grandes compagnies" ou encore les "routiers"…).

Ce n’est qu’au fil des siècles que les compagnies de maréchaussées se sont sédentarisées, et se sont vu confier des missions élargies à l’ensemble de la population. Pendant la Révolution française, le 16 février 1791, la Maréchaussée a pris le nom de Gendarmerie nationale, structurée selon les départements créés en 1790, et a été chargée non seulement "de la police des armées, des soldats et toutes les parties militaires", mais aussi d’autres tâches essentielles de sécurité publique, comme "recueillir tous les renseignements possibles sur les crimes et délits publics, rechercher et  poursuivre les malfaiteurs, saisir toutes personnes surprises en flagrant délit ou poursuivies par la clameur publique, saisir les brigands, voleurs et assassins".

La loi précisait par ailleurs que la Gendarmerie nationale "fera son service, partie à pied, partie à cheval", et ce n’est qu’en 1937 que le cheval a finalement disparu des gendarmeries départementales. Seule la Garde républicaine perpétue cette tradition.

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