Auteur Sujet: La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...  (Lu 43280 fois)

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La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« le: 08 décembre 2009, 11:45:30 »
La gendarmerie nationale met en place, sur décision du ministre de la défense, des détachements prévôtaux permanents aux côtés des forces françaises stationnées à l'étranger dans le cadre d'accords de défense, ainsi que des détachements prévôtaux de circonstances pour accompagner les forces engagées en opérations extérieures.
Les militaires de la gendarmerie déployés dans ce cadre disposent de prérogatives judiciaires sous le contrôle du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris. Ils perdent alors leur qualité d'agent ou d'officier de police judiciaire pour adopter celle d'agent ou d'officier de police judiciaire des forces armées (OPJFA).

Depuis le début des années 2000, des centaines de gendarmes ont été engagés au Kosovo, en Afrique, en Afghanistan afin de participer au processus de stabilisation sécuritaire dans ces zones. Ce volet OPEX de l'action de la Gendarmerie à l'étranger constitue un marqueur identitaire fort et démontre concrètement la pertinence de son statut militaire et de son outil capacitaire.
Enfin, le modèle « gendarmerie » Française suscite un intérêt marqué sur la scène internationale car son engagement est riche de sens. Avec 600 personnels engagés dans plus de 80 pays, son investissement est important et vise trois objectifs principaux.
Chaque jour, nous constatons la part grandissante de la dimension internationale ou transfrontalière dans l'exécution des missions de la gendarmerie : menaces terroristes, immigration irrégulière, impact de la criminalité organisée, etc.
Dans ce contexte, il est important que l'institution conduise une coopération internationale utile. En effet, l'enjeu est essentiel car notre sécurité intérieure se construit, désormais, aussi à l'extérieur de nos frontières. C'est tout le sens de son déploiement à l'étranger au sein des services de sécurité intérieure de 31 ambassades ou des instances de coopération policière internationale comme EUROPOL ou INTERPOL.
Le modèle « gendarmerie » suscite un intérêt certain sur la scène internationale il faut donc le valoriser et le promouvoir. Cela passe d'abord par le soutien aux gendarmeries de l'espace euro-méditerranéen au travers de la FIEP (1) ou de la FGE (2). Cela passe ensuite par l'accompagnement des gendarmeries sœurs-notamment en Afrique. Il convient en effet de se rendre compte que dans certaines régions, ce sont les forces de gendarmeries locales qui sont au contact des bandes armées ou des mouvements terroristes. Les gendarmeries nigérienne, tchadienne et camerounaise par exemple sont en première ligne face à Boko Haram.

Pour les curieux  ;)
La gendarmerie est présente dans les OPEX de nos Armées, soit en unités constituées, soit en détachements individuels. Le rattachement de la gendarmerie au ministère de l'intérieur n'a pas remis en cause sa participation aux missions de défense et en particulier aux opérations extérieures (OPEX).
En tant que force de police à statut militaire capable d'agir dans tout le spectre de la crise, de la guerre à la paix, la gendarmerie est en effet, particulièrement adaptée à ce type d'opérations. Leurs compétences spécifiques leur permettent d'intervenir en accompagnement des forces ou dans le cadre de la gestion civile des crises.

Les OPEX en unité constituée :
- Les escadrons de gendarmerie mobile interviennent de plus en plus souvent en accompagnement des forces lorsque celles-ci sont confrontées à des enjeux de maintien de l'ordre public. Quand le besoin s'en fait sentir, la gendarmerie met sur pied des pelotons de gendarmerie de surveillance et d'investigation, à base de gendarmes départementaux et de gendarmes mobiles, comme ce fut le cas en Bosnie et au Kosovo. Enfin, la gendarmerie est toujours représentée au sein des unités de l'armée de terre déployées en OPEX. Comme il n'existe pas de police militaire au sein de l'armée française, les missions judiciaires au sein des forces armées sont assurées par des détachements prévôtaux. Les prévôts sont des gendarmes départementaux, en moyenne 2 ou 3 pour une unité de la taille d'un régiment et servent comme conseillers légaux du chef de corps.

Les OPEX en détachement individuel :
Les opportunités de servir à l'étranger en détachement individuel sont très nombreuses, surtout pour les gendarmes qui possèdent une spécialité (transmissions, intervention-maintien de l'ordre etc.). La gendarmerie a mis sur pied un réservoir de spécialistes anglophones qui sont employés pour des missions longues d'au minimum 6 mois dans le cadre des opérations de l'ONU, de l'OTAN ou de l'Union européenne. Les gendarmes qui appartiennent à ce Groupement des opérations extérieures (GOPEX) sont une quarantaine et effectuent 3 ou 4 missions différentes de 6 mois à un an et demi lors de leur affectation. Il faut bien sûr être gendarme de carrière (titulaire du CAT), bien noté et angliciste. Les gendarmes affectés au GOPEX viennent de toutes les subdivisions de la gendarmerie.

Le centre d’instruction de la Force de Gendarmerie Européenne :
http://www.defense.gouv.fr/documentaire_afghanistan
Par Lieutenant-Colonel Antoine BREART DE BOISANGER commandant le centre d’instruction de la FGE
http://www.ntm-a.com/blog/categories/police/688-le-centre-dinstruction-de-la-force-de-gendarmerie-eu?lang=

Mazar-é-Sharif, AFGHANISTAN - La décision du président de la République française, à l’automne 2008, de projeter une force de cent cinquante militaires de la gendarmerie nationale en Afghanistan, répond à une préoccupation internationale de renforcement de l'État de droit dans un pays sujet à une recrudescence du nombre des insurgés. Placés sous le commandement opérationnel du chef d'état-major des Armées, dans le cadre de la force de gendarmerie européenne et sous la tutelle de la force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) de l’OTAN, les gendarmes français ont été chargés à la fois de former la toute nouvelle gendarmerie afghane et de conseiller les forces de police déployées sur le terrain. Aussi, à la fin de l'année 2009, trente d’entre eux ont-ils été déployés à Mazar-é-Sharif, dans le nord de l’Afghanistan, pour créer un centre de formation initiale.

Quelle est cette école ? Le centre d’instruction de la gendarmerie européenne basé dans le nord du pays, à Mazar-é-Sharif, forme des élèves sous-officiers et officiers pour la gendarmerie afghane . L’école compte aujourd'hui 34 formateurs européens : 27 gendarmes français, 5 gardes civils espagnols et 2 militaires de la maréchaussée néerlandaise. Quatorze instructeurs afghans et une dizaine d'interprètes assistent leurs collègues européens dans leurs tâches d’encadrement et d’instruction. La mission de formation dévolue aux gendarmes européen est effectuée en liaison avec le commandement américain CSTC-A (Combined Security Transition Command in Afghanistan / Commandement multinational de sécurité et de transition en Afghanistan) et avec l'état-major Otanien NTMA-A (Nato Training Mission in Afghanistan / Mission OTAN de formation en Afghanistan). A Mazar-é-Sharif, à la différence des autres centres de formation en Afghanistan, le rôle des instructeurs occidentaux ne se limite pas à du "mentoring" . Bien au-delà de simples conseillers, ils assurent des fonctions de formateurs spécialisés ou de cadres de contact (commandant de peloton ou adjoint) et dispensent directement leur enseignement aux élèves.

Qui sont les élèves ? Les premiers élèves sous-officiers et officiers (recrutement semi-direct) afghans ont débuté leur formation le dimanche cinq décembre 2009. L'école qui compte aujourd'hui plus de trois cents élèves devrait doubler ses effectifs dès l'été prochain. Tous les élèves officiers ont été recrutés sur concours et sont âgés de 19 à 30 ans. Tous sont d’anciens sous-officiers et ont déjà servi entre 2 et 7 ans dans la police de leur pays. La toute première promotion a été diplômée le 6 mai 2010 à Kaboul. Forte de 200 élèves officiers, la deuxième promotion devrait débuter son cycle de formation à la mi-juin. Les élèves sous-officiers sont quant-à-eux âgés de 18 à 36 ans. 13% sont d'anciens policiers ou d'anciens militaires. Les élèves sont originaires de toutes les provinces d’Afghanistan. Les élèves sous-officiers suivent quatorze semaines de formation et les élèves officiers vingt-deux semaines

Quelle formation ces élèves reçoivent-ils au sein de l’école ? La mission consiste à aider l'Afghanistan à se doter d’une police efficace, professionnelle et soucieuse de respecter certains fondamentaux. Dans ce pays où la police a la réputation d'être violente et corrompue, la tâche des gendarmes français est immense. Peu de policiers afghans, en effet, ont reçu une formation initiale alors que la police est la force de sécurité la plus exposée . L’objectif principal de l’école est de conduire les élèves à un niveau de compétence et de professionnalisme tel qu’ils puissent répondre aux besoins de la gendarmerie afghane. Ces futurs gendarmes afghans auront pour rôle, au sein de leurs nouvelles unités, de créer et de pérenniser un esprit d'équipe, de renforcer la cohésion et de conforter la fraternité d'arme. Ils ont, dès maintenant, à cœur de montrer l'exemple. Ils savent qu’il ne leur est pas seulement demandé d’être des techniciens aguerris mais surtout que leur pays attend d’eux qu’ils s’affirment comme des référents dignes de confiance. Au sein de l’école les matières enseignées sont pluridisciplinaires et les cours qui touchent à la fois au domaine policier et au combat sont essentiellement pratiques : maintien de l'ordre, police de la route, tirs et armement, études tactiques, connaissance des Engins Explosifs Improvisés, pratique du renseignement, étude des matières juridiques, sensibilisation à l’éthique et à la déontologie du policier, pratique du sport, etc... Cependant ces jeunes élèves ont surtout reçu une formation opérationnelle tactique nécessaire à la bonne exécution de toutes les missions qui leur seront confiées, qu’elles soient conduites dans un environnement apaisé ou dans des situations très dégradées. Les cadres de l’école se sont attachés à développer en eux deux qualités fondamentales : l’intelligence de situation et le sens de la décision. Pour les élèves officiers, l’effort a notamment été porté sur le processus intellectuel permettant, au final, de donner des ordres intelligents et cohérents et par là efficaces. La formation dispensée a également visé à faire acquérir à ces élèves la rusticité et la robustesse nécessaires pour pouvoir et savoir réagir et agir en tous lieux et en toutes circonstances. Assurément, l’entraînement qu’ils ont suivi les aura bien préparés à accomplir leur mission en totalité, dans des conditions d’engagement parfois éprouvantes tant sur le plan physique que sur le plan psychologique.

Quels sont les principaux problèmes rencontrés par les formateurs pendant la période d'instruction ? Notre travail de formateur à Mazar-é-Sharif est à la fois très enrichissant et singulièrement frustrant, car l'enseignement se déroule à un rythme effréné et il est difficile parfois de revenir sur les leçons qui ont été mal assimilées. En outre, élément d’importance, nos élèves ont été recrutés sans enquête de moralité et par conséquent ils nécessitent une surveillance pratiquement permanente. À peine une difficulté paraît-elle aplanie, qu'une autre, qui se formait justement pendant qu'on réglait la première, appelle une réaction immédiate. Chaque problème doit être pris en charge et résolu immédiatement pour éviter une dégradation inévitable de la situation.

Pourquoi le centre de formation fut-il confié à la force de gendarmerie européenne ? Pour répondre à cette question, il faut rappeler que la gendarmerie afghane, créée en 2006, regroupe les meilleures unités de la police nationale Afghane. Elle est déployée en priorité dans les zones où sont présents les insurgés afin d'y maintenir ou d'y rétablir l'ordre et la sécurité. Elle doit voir ses effectifs multipliés par trois en un an et demi. Dans ce contexte, la gendarmerie française et à ses cotés, d’autres gendarmeries membres de la force de gendarmerie européenne, sont logiquement apparues comme les plus compétentes pour former l'élite de la police afghane dans sa mission première de lutte contre l'insurrection. En effet, le modèle gendarmerie peut faire valoir de nombreux atouts qui n’existent pas dans d’autres forces de sécurité. Leur organisation, leur culture, leur savoir-faire, leur savoir-être militaires, leurs équipements, leurs armements, confèrent aux gendarmeries européennes une aptitude toute particulière à la gestion des situations très dégradées et notamment aux changements de posture qui caractérisent le rétablissement de l’ordre mais aussi le combat. Elles savent réagir efficacement de façon toujours strictement proportionnée, elles peuvent conduire des actions dynamiques et ciblées mais elles sont également formées pour intervenir dans le cadre d’opérations d’envergure. Assurément, l'engagement des gendarmes européens en Afghanistan est un évènement tout-à-fait remarquable.

Premier bilan 6 mois après l'ouverture de l'école Ces derniers mois, dans le pays, les chantiers de transformation des forces de police afghanes se sont multipliés à un rythme soutenu. Les réformes qui ont été engagées, les progrès qui ont été accomplis, ont eu pour objectif de donner à l’Afghanistan une police moderne, efficace et compétente, une police qui doit prendre toute sa place au sein du dispositif de défense et de sécurité intérieure. Si l'on veut poursuivre sa modernisation, il faut continuer à investir sur la formation au commandement, et à travers elle à miser sur le développement de la valeur de la responsabilité. Ces futurs sous-officiers et officiers représentent un formidable élan d’espoir pour l'Afghanistan, j'en suis convaincu. Ils sont prêts à œuvrer pour participer à l’élaboration d’un avenir de paix, de stabilité et d’humanité dans ce beau pays qu’est l’Afghanistan.

Je me permettrais de conclure en reprenant un proverbe populaire afghan que m'a appris un de mes élèves « Qatra, Qatra, Darya Meshawad » ce qui signifie « c’est goutte à goutte que se forment les rivières ». À mes yeux, ce dicton résume bien le parcours que nous partageons ici avec nos camarades afghans : patience, dévouement et espoir.
1 - European Gendarmerie Force ou « EUROGENDFOR » est une organisation qui regroupe les forces de gendarmerie des cinq pays de l'Union européenne qui en disposent. Les forces de gendarmerie en Europe sont des forces armées chargées d'une mission de sécurité intérieure et de missions de défense.
2 - Appelée officiellement ANCOP (G) pour « Afghan National Civil Order Police - Gendarmerie ».
3 - Les "mentors" ou "advisers" ont un rôle de conseiller. Ils n'assurent généralement pas directement les cours mais sont chargés de surveiller leur bonne exécution (sur la forme et sur le fond) par des instructeurs afghans.

(1) Créée en 1994 la FIEP est une association de 14 forces de police à statut militaire de l'espace euro-méditerranéen. Elle permet l'échange d'informations et de bonnes pratiques.
(2) Créée en 2004, la Force de Gendarmerie Européenne est un instrument européen de gestion de crise, regroupant 9 pays de l'UE.


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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #1 le: 24 décembre 2012, 16:03:43 »
Retrait en Afghanistan : des Français partent, d'autres restent  :ange:
Les équipes de 7 jours BFM ont suivi le départ d’Afghanistan des derniers soldats combattants français cette semaine, mais aussi le quotidien de ceux, civils et soldats, qui ont décidé de rester là-bas.

http://www.bfmtv.com/international/afghanistan-retrait-francais-partent-dautres-restent-410770.html

Des journaliste de BFM TV ont suivi pendant plusieurs jours les gendarmes français du centre de formation de la police afghane de la province de Wardak, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de KABOUL, la capitale.

Dans le cadre de la force de gendarmerie européenne, au titre de la mission de formation de la police afghane sous mandat de l'OTAN, ces gendarmes assurent la formation des cadres de la police afghane chargés du maintien de l'ordre et conseillent également la police afghane dans son travail quotidien.

D'autres Français ont aussi fait le choix de rester en Afghanistan : il s'agit de civils, décidés à vivre à Kaboul, la capitale, pour ouvrir un restaurant ou encore pour s'occuper des enfants des rues.

Tous les ans de nombreux gendarmes partent en mission extérieure sans appartenir au GOPEX. Chaque année il est établie une liste de volontaires agréés pour les opérations extérieures et parmi eux sont désignés des personnels qui vont servir pour des missions de 4 à 6 mois à l'étranger en détachement individuel.

En conclusion, les opportunités de service en dehors du territoire métropolitain et de la Corse sont nombreuses en gendarmerie, du fait du dispositif territorial ordinaire de la gendarmerie dans les départements, territoires et collectivités territoriales d'outre-mer, ainsi que de la participation croissante de la gendarmerie aux opérations extérieures.
Pour les gendarmes qui désirent servir à l'étranger et exploiter au mieux durant leur carrière les possibilités offertes, il est indispensable de posséder et de développer des connaissances en langue (surtout mais pas exclusivement l'Anglais) qui seront toujours appréciées et recherchées.
Si vous possédez les bases scolaires la Gendarmerie conforte vos connaissances linguistiques dans ces Ecoles

PRÉPARATION AUX CERTIFICATS MILITAIRES DE LANGUES (FORMATIONS DIPLÔMANTES)

Trois degrés de Certificat militaire de langue étrangère (anglais, allemand, italien, espagnol et arabe) sont dispensés par le CNFLIG.

L'enseignement concerne la langue courante en tant que vecteur de communication. L'expression orale prime sur l'écrit. La formation vise également l'apprentissage du vocabulaire spécifique professionnel (aéronautique, judiciaire, montagne, etc..).


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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #2 le: 10 septembre 2013, 16:25:27 »
Le détachement prévôtal de la Gendarmerie Française en Afghanistan placé sous l’autorité fonctionnelle du commandement de la gendarmerie prévôtale, est armé par des personnels qualifiés OPEX .
Officier de police judiciaire aux forces armées (OPJFA), les prévôts accomplissent à Kaboul de nombreuses missions :
- police judiciaire aux armées,
- renseignements,
- appui à la force dans des domaines aussi variés que la police générale, le contentieux, l’état-civil ou bien encore la législation douanière.

Expérience humaine incomparable, cette mission se déroule dans un environnement « otanien » où se côtoient vingt-quatre nationalités, toutes représentées sur la partie militaire de l’aéroport de Kaboul au sein de la force internationale d’assistance à la sécurité FIAS (ISAF en anglais).

Le théâtre de l‘action des prévôts, dans un pays ravagé par trente années de guerre fratricide, est exigeant car, outre la rudesse du climat, il demeure l’un des principaux foyers de tensions et de violences planétaires.

A lire : Dix semaines à Kaboul - Patrick Clervoy, Chroniques d’un médecin militaire, Suivi d’un entretien avec Patrick Barbéris

On trouve ainsi des détachements prévôtaux :
- permanents, en Allemagne, à Djibouti, aux Émirats arabes unis, au Gabon et au Sénégal (affectations d'une durée de trois ans)
- de circonstances, en Afghanistan, au Kosovo, au Liban, au Mali, en République Centrafricaine, en République de Côte d'Ivoire et au Tchad (missions d'une durée de quatre à six mois).

La prévôté a pour mission principale d'exercer la police judiciaire aux armées.
A la demande du commandement de la force, elle peut également assurer des missions de police générale ainsi que des missions d'appui de la force (conseil, état-civil, contentieux, escorte de convois...).

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #3 le: 16 décembre 2013, 17:51:10 »
Gendarmerie prévôtale :
En France, la gendarmerie prévôtale, ou prévôté est une formation de la Gendarmerie nationale hors du territoire français. Les unités prévôtales sont chargées de la police militaire et d'une partie de la justice militaire.
Des prévôtés sont établies :
- En temps de guerre, pour accompagner les troupes en campagne ;
- En tous temps, lorsque de grandes unités, formations ou détachements des armées stationnent ou opèrent hors du territoire de la république. Ainsi, il existe des Gendarmeries prévôtales permanentes à Dakar, à Djibouti, au Gabon et en Allemagne par exemple.

Longtemps rattachée au commandement de la gendarmerie d'outre-mer, la prévôté est gérée depuis le décret du 19 mars 2013 par le commandement de la gendarmerie prévôtale. Le même décret a créé une brigade de recherche prévôtale qui lui est subordonnée.
Elle n'est pas la police militaire des soldats français sur le théâtre d'opération.
La mission principale de la Prévôté est la police judiciaire aux armées et agit dans le cadre du code de justice militaire. Elle accompagne partout dans le monde les militaires français et intervient chaque fois qu'un membre des forces françaises est impliqué dans une affaire, qu'il soit auteur ou victime.
Les prévôts apportent leur concours à la force déplacée dans les missions qui lui sont dévolues, ainsi qu'une aide à l'officier d'état civil, notamment en cas de décès d'un militaire.

Si la personne est déjà détenue dans une maison d'arrêt locale, la prévôté ira le chercher et le ramènera également en France, où il sera alors jugé. Cette situation peut être plus avantageuse pour le militaire incriminé, dans le sens où cela peut lui éviter d'être jugé dans le pays où l'infraction a eu lieu, et d'y être condamné à des peines qui peuvent être supérieures à celles qu'il recevrait en France pour la même infraction. Il doit cependant exister des accords internationaux entre le pays et la France pour que les démarches aboutissent.

Au cours des dernières années, explique-t-on à la gendarmerie, "la judiciarisation croissante des activités militaires, en particulier en opérations, a mis en exergue la sensibilité de la fonction prévôtale" d'où la création de ce commandement, placé sous l'autorité directe du directeur général de la gendarmerie nationale. La prévôté était auparavant placée sous la responsabilité du commandant de la gendarmerie outre-mer.

Ce nouveau commandement a pour mission de sélectionner et de déployer les prévôts, après leur avoir donné une formation adaptée à leur future mission.
Il va suivre et contrôler l'action des cinq détachements prévôtaux permanents (Allemagne, Emirats Arabes Unis, Djibouti, Gabon, Sénégal) et des sept détachements prévôtaux "de circonstance" (Afghanistan, Liban, Tchad, Côte d'Ivoire, Centrafrique, Kosovo, Mali). Actuellement, 10 officiers et 60 sous-officiers sont déployés en tant que prévôts, tous étant officiers de police judiciaire.
La prévôté, qui reste l’une des plus anciennes missions exercées par des gendarmes au profit des armées françaises en opération, participe de l'ancrage militaire de la gendarmerie.
Les prévôts assurent des missions de police judiciaire militaire, de police générale, d'appui et de renseignement, au cours desquelles discernement, réactivité et efficacité sont attendus, tant par les autorités militaires que judiciaires.
Quel que soit le lieu de projection les prévôts s’engagent pleinement aux côtés des armées françaises, à la grande satisfaction des chefs militaires qui ne manquent pas de le faire savoir.

Source GendInfo

http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/fre/Sites/Gendarmerie/Multimedia/Publications/Gendinfo/Gendinfo-357

http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/fre/publishpaper/view/gendinfo_357_int#/26

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #4 le: 16 décembre 2013, 18:00:58 »
Prévôt, le plus vieux métier du monde... pour les gendarmes !
La gendarmerie nationale met en place, sur décision du ministre de la défense, des détachements prévôtaux permanents aux côtés des forces françaises stationnées à l'étranger dans le cadre d'accords de défense, ainsi que des détachements prévôtaux de circonstances pour accompagner les forces engagées en opérations extérieures.
Les militaires de la gendarmerie déployés dans ce cadre disposent de prérogatives judiciaires sous le contrôle du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris. Ils perdent alors leur qualité d'agent ou d'officier de police judiciaire pour adopter celle d'agent ou d'officier de police judiciaire des forces armées (OPJFA).

A quoi servent-ils ? 
Le cœur du métier est la police judiciaire... Tous les prévôts sont des OPJ (officiers de police judiciaire) aux forces armées habilités par le Parquet général de Paris. A côté de cette mission, ils en remplissent de nombreuses autres qui vont de l'aide à la mobilité, à la sécurité générale, à la recherche d'informations en passant par le contentieux ou des missions très spécifiques, comme la surveillance du versement des pensions aux anciens combattants en Afrique... Mais la seule compétence qui n'est pas partagée, c'est la police judiciaire.

Compétence judiciaire des prévôts actuels  ::)
Conformément au code de justice militaire, les gendarmes toujours appelés "prévôt", exécutent aux armées, des missions de police judiciaire et de police générale.
Les détachements de gendarmerie prévôtale accompagnent les soldats français déployés sur les théâtres d'opérations et assure des missions de police judiciaire militaire, de police générale, d’appui et de renseignement. Constituant ainsi l’un des principaux foyers de tensions et d’attentats contre les militaires, le Mali est un théâtre d’action exigeant au quotidien.

Leur action été jusqu'à présent, placée sous le contrôle des magistrats du tribunal aux armées de Paris (TAAP). Ce tribunal qui a succédé au tribunal des forces armées (TFA) de Paris, a été créé par une loi du 10 novembre 1999. Il applique les règles de la procédure pénale de droit commun, à deux différences près : aucune poursuite ne peut-être engagée, sauf en cas de crime ou délit flagrant, sans l’avis consultatif du ministre de la Défense et les victimes ne peuvent citer directement l’auteur d’un fait devant le tribunal.
 Les fonctions de juge sont exercées par des magistrats  appartenant à l’ordre judiciaire, désignés par décret tous les ans. Ils ne sont pas affectés à titre permanent contrairement au procureur, au substitut et au juge d’instruction qui sont détachés par le ministère de la Justice pour trois ans au ministère de la Défense. Le greffe, est composé de militaires de carrière recrutés par concours spécial parmi les sous-officiers des trois armées.

Les prévôts peuvent soit d'initiative ou sur instruction de ces magistrats, réaliser des enquêtes judiciaires à l'occasion d'infractions commises par les militaires mais aussi contre les forces françaises. Dans ce cas et selon les accords internationaux, les infractions dans lesquelles sont impliquées les populations locales seront instruite suivant les règles de procédure et de droit local sans pour autant exempter les militaires français d'éventuelles poursuites suivants les lois et règlements de notre pays.

Comment devient-on prévôt ? 
En étant gendarme puis en se portant volontaire pour une unité permanente ou une opex. En dépit des conditions parfois difficiles - équivalentes à celles des militaires déployés en opex - on ne manque pas de volontaires, ce qui témoigne de la fibre militaire des gendarmes. Une fois sélectionné, les gendarmes reçoivent une formation spécifique. Ceux affectés dans les détachements permanents partent pour plusieurs années avec leurs familles. En revanche, pour les détachements de circonstances, cela correspond à une opex de quatre à six mois selon les théâtres.

Source : http://lecahiertoulousain.free.fr/Folio/prevote_armees.html
Et : http://www.marianne.net/blogsecretdefense/Prevot-le-plus-vieux-metier-du-monde-pour-les-gendarmes-_a994.html

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #5 le: 21 mars 2014, 11:09:25 »
Des nouvelles de la RCA et des gendarmes ! Le camp de Beynes (aussi appelé camp de la Frileuse, j'ai compris pourquoi hier...), dans les Yvelines, accueille depuis la semaine dernière une centaine de gendarmes, dont ceux de l'escadron de gendarmerie mobile 14/1 qui appartient au groupement blindé de gendarmerie mobile de Versailles-Satory.
Cette centaine de militaires s'entraîne jusqu'à la fin de cette semaine en vue d'un prochain déploiement en RCA. Un déploiement décidé le 14 février suite à l'annonce présidentielle d'envoyer des renforts en RCA.
Un premier contingent de 55 gendarmes va quitter la France dès qu'une "VAM" (un vol militaire) sera disponible. La date est proche, mais encore inconnue selon le colonel Hervé Massiot (actuel patron du groupement de gendarmerie mobile d'Orléans) qui commande désormais cette unité et qui s'est déjà rendu à Bangui avec trois cadres pour une mission d'évaluation d'une dizaine de jours.
Ce premier contingent devrait (les choses sont évolutives) compter 8 gendarmes au sein de son état-major, 8 mentors (il n'y a pas que ça qui rappelle l'Afghanistan, les "surfs" sont de sortie aussi) et 39 gendarmes. La cinquantaine d'autres gendarmes en formation assurera la relève au bout de 4 mois; les hommes de cette relève seront commandés par le lieutenant-colonel Emmanuel Gerber, qui commande le groupement de GM de Nantes...

la suite sur http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2014/03/18/les-gendarmes-mobiles-s-entrainent-pour-la-rca-11413.html

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #6 le: 12 mai 2014, 17:13:04 »
Selon le gouvernement français, les 90 gendarmes ont deux missions principales, le maintien de l’ordre et la formation de leurs homologues centrafricains

L’idée de déployer des gendarmes en Centrafrique a été confirmée le 14 février dernier par le président Hollande, lors de l’annonce de sa décision de renforcer des effectifs de l’opération Sangaris avec l’envoi de 400 militaires supplémentaires. Par la suite, il a été dit que ces gendarmes français allaient faire partie d’une mission de la force de gendarmerie européenne (FGE), laquelle devait être intégrée à l’opération de l’Union européenne EUFOR RCA. Mais cette dernière n’est pour le moment pas prête d’être déployée.

Des gendarmes français, éléments précurseurs de la mission européenne en Centrafrique, ont commencé mercredi à patrouiller dans Bangui, sur fond de violences dans l’intérieur du pays, et dans l’attente du feu vert imminent du Conseil de sécurité pour le déploiement de 12.000 Casques bleus.
Le 12 avril 2014, un détachement de gendarmes a rejoint le GTIA Scorpion à Bria, dans l’Est de la République Centrafricaine.

Quelques heures après leur arrivée en RCA, une dizaine de gendarmes ont été engagés aux côtés du groupement tactique interarmes Scorpion, stationné dans la ville de Bria, à 600km au Nord-Est de Bangui. Le détachement de gendarmerie vient renforcer  le GTIA Scorpion, déployé depuis le 28 mars 2014 dans l’est de la RCA, pour lui apporter des capacités supplémentaires en gestion de foule.

Déployé à Bambari par voie aérienne militaire (C130 Hercule), le détachement a ensuite rejoint Bria par la route, 200km plus à l’est.

Par ailleurs, deux soldats français de la force Sangaris ont été légèrement blessés à la jambe mercredi après-midi à Bangui par une grenade lancée par un homme qu’ils contrôlaient, a annoncé à l’AFP le chargé de communication de la force, le colonel François Guillermet.

«Nos soldats contrôlaient un individu ivre, excité, avec une arme blanche, quand il a lancé une grenade. Deux hommes ont été blessés très légèrement à la jambe, il n’y a aucun souci pour eux», a précisé le colonel.

Les gendarmes mobiles français, destinés à faire partie de la mission européenne Eufor, ont commencé mercredi à patrouiller dans Bangui, encadrés par des soldats français de l’opération Sangaris, ont constaté des journalistes de l’AFP.

«Il s’agit de leurs premières sorties» dans la capitale centrafricaine, «55 gendarmes sont arrivés», a expliqué le colonel Guillermet.

Les gendarmes, intégrés aux soldats français de l’opération Sangaris en attendant le déploiement officiel d’Eufor, ont commencé à patrouiller dans certains quartiers sensibles de la capitale centrafricaine, comme le PK5, une des dernières enclaves musulmanes de Bangui, dont les habitants sont assiégés par les anti-balaka, des milices armées à dominante chrétienne.

Vêtus d’uniformes bleu marine distincts des treillis militaires de l’armée française, les gendarmes étaient armés de fusils automatiques et circulaient à bord de véhicules 4X4 blancs.

L’opération militaire européenne en Centrafrique, dont le lancement a été annoncé le 1er avril, sera pleinement opérationnelle fin mai avec 800 hommes, selon le général français Philippe Pontiès, qui dirige la mission.

Elle sera notamment chargée de sécuriser l’aéroport et certains quartiers de Bangui, où les tueries de masse ont cessé depuis le début de l’intervention française en décembre, même si les explosions de violence restent courantes.

Parallèlement, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait adopter jeudi une résolution autorisant le déploiement en septembre d’environ 12.000 Casques bleus pour rétablir l’ordre dans le pays, ont indiqué des diplomates.

Le texte prévoit l’envoi de 10.000 soldats et 1.800 policiers censés assurer la relève des 6.000 militaires africains de la Misca, la force de l’Union africaine oeuvrant en Centrafrique au côté des 2.000 militaires français.

Ce déploiement de gendarmes s'est fait en plus de celui déjà effectif de :
• la prévôté (police judiciaire au sein des armées présente dès lors qu'une force interarmées est déployée en opérations extérieures) ;
• des éléments en charge de la protection des intérêts français (de l'ambassade de France à Bangui et de certaines autres emprises) ;
• des gendarmes de la coopération technique et structurelle auprès de la gendarmerie et de la police centrafricaine dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité (RSS), une mission « très complexe dans sa mise en œuvre mais la plus-value des gendarmes au sein d'une mission militaire est d'apporter l'état d'esprit et le caractère policier, le contact avec les populations. C'est-à-dire comment rassurer une population, comment obtenir sa confiance et après cela comment obtenir des informations qui conduisent à la sécurité générale ».

Le déploiement effectif de ces Casques bleus est fixé au 15 septembre.

Source : http://rpdefense.over-blog.com/tag/Gendarmerie/

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #7 le: 29 septembre 2014, 16:08:33 »
L'actualité donne l'occasion de revenir sur l'engagement de la gendarmerie dans les opérations extérieures (OPEX)
Certes, les priorités opérationnelles quotidiennes ne se situent pas hors du territoire national. Pour autant les gendarmes qui sont des militaires "soldat de la loi" ne peuvent y être insensibles. Plus qu'hier, la sécurité intérieure se bâtit aussi à l'extérieur de nos frontières.

Dans cet esprit, la gendarmerie constitue, par l'éventail de ses savoir-faire, un outil privilégié pour appuyer la politique extérieure de la France. Elle peut enrichir l'appareil militaire de ses capacités spécifiques.
Force armée à compétence policière, la gendarmerie est apte à faire le lien entre le temps de l’opération militaire et le temps de la mission civile de rétablissement de l'état de droit.
Son engagement en OPEX a été important au cours des quinze dernières années (Bosnie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Haïti, Afghanistan).
En 2013, un cycle a pris fin avec le retrait d'Afghanistan. Mais un autre s'est aussitôt ouvert en Afrique, d'abord au Mali puis en Centrafrique.

Dans ce cadre, les missions confiées aux gendarmes relèvent de deux champs d'intervention bien spécifiques :
- la prévôté, tout d'abord :
mission la plus ancienne de la gendarmerie, nous venons d'en rénover les structures et la pratique, notamment pour tenir compte de la « judiciarisation du champ de bataille » ;
- les missions de sécurité, ensuite :
pour protéger les intérêts français (ambassades), pour fournir une capacité de sécurité des populations ou pour aider à la reconstruction des polices locales. Sur cet aspect, une doctrine d'emploi a été définie en commun avec les armées.

Les OPEX, sans être prioritaires, revêtent malgré tout, une réelle importance.
La gendarmerie est un acteur présent et fiable pour ce type d'engagement, mais elle est un acteur d'appoint, sur des missions bien délimitées qui relèvent de son champ de compétence. En cela elle continuera de répondre présent chaque fois qu'elle sera sollicitée. Mais pour disposer des ressources disponibles, la gendarmerie doit privilégier les engagements courts et ciblés, aussi souvent que possible en « first in / first out », pour accompagner l'ouverture des théâtres.

Dans ces OPEX, la Gendarmerie apporte une aide à la stabilisation des pays en crise et une aide à des populations menacées. C'est là un trait d'union avec les valeurs que les militaires de la Gendarmerie vivent au quotidien. Au-delà, ces missions constituent une formidable expérience, individuelle et collective. Une expérience qui renforce le rayonnement de la gendarmerie chez nos alliés et dans les institutions internationales. Une expérience au cours de laquelle on apprend beaucoup sur soi et sur les autres. Une expérience qui forge les capacités physiques, morales, professionnelles des gendarmes et des unités.

GENDOPEX Le site non officiel des gendarmes en OPEX
http://www.gendopex.org/



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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #8 le: 17 mars 2015, 10:01:08 »
Lundi 16 mars 2015, à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, les gendarmes du quatrième et dernier contingent engagé en République Centrafricaine sont rentrés en France après avoir servi sous mandat européen dans le cadre de l’opération EUFOR RCA.
Déployés en février 2015 en République centrafricaine pour soutenir et former les forces de sécurité intérieure centrafricaines, ce contingent gendarmerie a été inséré dans l'opération EUFOR RCA sous forme d'une Integrated Police Unit (IPU) sous la bannière de la Force de Gendarmerie Européenne (FGE), composée de 25 Espagnols, 22 Polonais et 1 officier lituanien.

Au cours de cette mission, le détachement gendarmerie a mené de nombreuses missions de mentorat et opéré des patrouilles conjointes de sécurité publique avec les forces de sécurité intérieure centrafricaines à Bangui.

Comme le prévoyait la planification, l’opération EUFOR a pris fin le 15 mars 2015, soit 9 mois après la déclaration de sa pleine capacité opérationnelle. Elle aura compté 700 militaires dont 101 gendarmes de la Force de Gendarmerie Européenne.
le mandat d'Eufor-RCA est officiellement terminé. Les 700 militaires de la force européenne ont quitté la Centrafrique. Leur mission visait à accompagner le déploiement de la Minusca et sécuriser l'aéroport de Bangui ainsi que les 5e et 3e arrondissements de Bangui.

Au cœur du 3e arrondissement de Bangui, le quartier du PK5 ne fait plus figure d’enclave assiégée. Les commerces ont rouvert, les clients reviennent petit à petit du reste de la ville et les musulmans du quartier se rendent jusqu’au centre-ville sans grands risques.
Si la sécurité est là, c’est grâce au travail d’Eufor-RCA, s’accorde-t-on à dire ici. « Ils ont bien travaillé. Ils vont partir, on va bien regretter, comme ils ont tout fait. Ils ont ramené la paix, maintenant il y a une cohésion sociale. On est là, musulmans et chrétiens, ensemble », se réjouit Abdel, un habitant du quartier. Moussa, lui, a du mal à cacher une certaine inquiétude : « Avec l’Eufor qui sillonne les rues, les malfaiteurs ont peur de se promener avec des armes. Mais une fois qu’elle sera partie, je ne sais pas… Inch’Allah, on va voir si ça peut aller. »

En attendant le déploiement des policiers et des gendarmes, la sécurité du 3e arrondissement revient à la Minusca. « On leur fait confiance parce qu’ils sont des Africains comme nous. Espérons qu’ils vont mettre de l’ordre. Eux aussi ont travaillé avec Sangaris, avec l’Eufor. Ils ont aussi l’idée de rétablir la paix, donc on leur fait confiance », confie Ibrahim. La réouverture du commissariat du 3e aura lieu dans quelques jours. Un événement que tout le monde attend au quartier PK5, comme un nouveau signe d’un retour à la normale.

Mission remplie  8)
Au terme de la mission d’Eufor-RCA, son patron, le général Philippe, ne cache pas sa satisfaction.
« Si on compare la situation d’aujourd’hui à celle qui prévalait il y a un an, on a des raisons d’être collectivement fiers », déclarait-il il y a quelques jours. On retiendra d’Eufor-RCA son accouchement aux forceps, des semaines de négociations difficiles entre Etats membres. La force ne dépassera d’ailleurs pas les 700 hommes, dont un tiers de Français et un contingent de 150 Géorgiens, sur les 1 000 souhaités au départ.

Sur le terrain, il faut attendre deux mois pour qu’Eufor soit en mesure de prendre en charge la totalité des secteurs qui lui sont alloués : l’aéroport de Bangui, ainsi que les 3e et 5e arrondissements, certains des points les plus chauds de la capitale. Mais les résultats se font sentir et la force européenne parvient à faire baisser la tension. La force est aussi un appui aux populations. Elle installe ainsi un pont pour relier les 2e et 3e arrondissements.

Eufor-RCA a donc plié bagage, mais l’Union européenne garde une implication militaire en Centrafrique : Eumam, 60 conseillers chargés d’aider les autorités de transition à réhabiliter les forces armées centrafricaines.

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #9 le: 11 avril 2015, 10:08:23 »
Jeudi 9 avril 2015, l'élément post-curseur du quatrième contingent engagé en République Centrafricaine est rentré en France après avoir procédé aux opérations de désengagement logistique suite à la fin de l’opération EUFOR RCA. Déployé en février 2015 en République centrafricaine pour soutenir et former les forces de sécurité intérieure centrafricaines, ce contingent gendarmerie a été inséré dans l'opération EUFOR RCA sous forme d'une Integrated Police Unit (IPU) sous la bannière de la Force de Gendarmerie Européenne (FGE), composée de 25 Espagnols, 22 Polonais et 1 officier Lituanien.

Il a mené des missions de mentorat et opéré des patrouilles conjointes de sécurité publique avec les forces de sécurité intérieure centrafricaines à Bangui. Cette opération, qui a pris fin le 15 mars 2015, aura compté 700 militaires dont 101 gendarmes de la Force de Gendarmerie Européenne.

Sous les ordres du lieutenant-colonel Montal-Villette, un élément post-curseur a procédé depuis le 16 mars 2015, en liaison avec les armées, au désengagement logistique des matériels et véhicules de la gendarmerie présents sur le théâtre d'opérations.

Le détachement a été accueilli à son arrivée à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle par la mission des relations extérieures militaires de la gendarmerie.

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #10 le: 13 octobre 2015, 11:39:27 »
La Gendarmerie Française est aussi sollicités pour accompagner la mise en place de forces de type « gendarmerie » lorsque les conditions politiques et démocratiques le permettent. La création récente de la gendarmerie mexicaine en est un exemple.

[VU DANS LA PRESSE] Des Marines en entraînement à Saint-Astier

Avez-vous déjà rencontré des Marines ? Les gendarmes du Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) à Saint-Astier en tout cas oui !

Pour la 3e fois, ils accueillent un peloton de Marines, débarqué d'un avion de l'US Air Force en provenance d'Espagne, pour une formation sur le thème de l'exfiltration de personnes réfugiées dans une ambassade étrangère.

Des Marines conseillés par les gendarmes français : une preuve que le savoir-faire français en matière de maintien de l'ordre s'exporte bien, comme le raconte sudouest.fr
Créé en 1969, le Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) est implanté à Saint-Astier (Dordogne). Il a vocation à former les officiers et les sous-officiers de gendarmerie au Rétablissement de l'ordre (R.O.) et à l'intervention professionnelle (I.P.).

Le centre accueille chaque année près de 13000 stagiaires dont un nombre croissant de fonctionnaires issus d'autres administrations mais aussi des représentants de forces de sécurité étrangères.
http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/cegn/Autres-pages/Centres/Centre-national-d-entrainement-des-forces-de-gendarmerie-CNEFG
Dans le domaine international le centre offre ;
- l'entraînement et la formation d'unités collectives ou de cadres des forces de police et de gendarmerie européenne (EUPST - Forces de police de l'UE – gestion civile des crises) ou de l'OTAN [PAT – Police Advisor Training]
- les expertises, audits et conseils au profit des Pays partenaires ou d'organismes internationaux (ONU, CEPOL) ou des Pays d'Europe non membres de l'UE ou candidats à l'intégration, de Pays d'Amérique du Sud et du Nord, du Moyen ou Proche-Orient, d'Etats d'Afrique, etc.
- l'aide à la préparation et à la conception de grands évènements (sommet de l'OTAN à Strasbourg en 2009, etc.)
- le développement d'échanges de formateurs dans le cadre de deux jumelages, l'un avec la garde civile (U.A.R de Logroño) et l'autre avec le centre de formation de la gendarmerie Roumaine d'Ochiuri.

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #11 le: 06 juillet 2016, 16:42:44 »
Les gendarmes Prévôts interviennent au Mali dans les domaines de :

- la police judiciaire (compétence sur tous les militaires de l'opération Barkhane du Mali, enquêtes sur les soldats morts au combat, suicides et crashs aériens, formation des gendarmes maliens) ;

- la police militaire (appui à la force, saisie d'armement au cours des opérations menées contre les groupes terroristes) ;

- du renseignement (contacts réguliers avec les personnels judiciaires du palais de justice de Gao, de la gendarmerie malienne et des forces de police locales) ;

- du convoyage (présence des prévôts sur chaque convoi pour gérer le contentieux en cas d'accident ou d'attaque, relations avec les douanes des pays frontaliers (Algérie, Niger)).

Un événement particulier a marqué cette période.  8)

Le 31 mai 2016, la ville de GAO est la cible d’un double attentat terroriste.  :-[
Le 1er juin, les militaires de la brigade prévôtale se sont déplacés sur les lieux de l’attaque, au cours de laquelle un ressortissant français a été assassiné par balles par un groupe terroriste armé.

Avant de pouvoir pénétrer sur les lieux (camp dans lequel des employés civils étaient toujours retranchés), sous escorte armée, les gendarmes ont dû attendre que la scène de crime soit déminée, (présence d'un engin explosif actif), pour effectuer les constatations et enquête dont ils sont chargés sous le contrôle du parquet antiterroriste.

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #12 le: 26 octobre 2016, 15:12:42 »
« La gendarmerie, un modèle qui s'exporte » propos recueillis par la capitaine Aurélie Muscat  DOSSIER GendInfo N°387 mai 2016
Depuis plusieurs années, la présence de la gendarmerie à l'étranger se renouvelle. Le colonel Fabrice Grandi, chef de la Fonction affaires internationales au cabinet du DGGN, revient sur l'action de la gendarmerie et son influence hors de nos frontières.

LA GENDARMERIE À L’INTERNATIONAL
Comment se matérialise l'action de l'Institution à l'international ?
L'action de la gendarmerie à l'international s'est démultipliée au cours des vingt dernières années. Au delà de la traditionnelle mission prévôtale, notre engagement s'est porté vers les institutions internationales (U.E., ONU et Otan) et les Opex. Nous assurons également la sécurité d'un grand nombre d'emprises diplomatiques et occupons des fonctions d'attachés de sécurité intérieure ou de coopérants techniques. À ce jour, la gendarmerie à l'étranger, ce sont 600 militaires : 60 % en ambassade (ASI, ASIA, coopérants, gardes de sécurité), 20 % en OPEX, 10 % au sein des institutions internationales et 10 % en mission prévôtale.
En parallèle, la gendarmerie travaille depuis Paris à la définition de la stratégie internationale et à la conduite de la coopération de sécurité. À ce titre, la cellule que je dirige aide à la décision du DGGN dans l'exercice de ses responsabilités sur le plan international. Elle s'appuie pour cela sur un ensemble de référents au sein de la DGGN, du ministère de l’Intérieur, du ministère des Affaires étrangères et du développement international, du secrétariat général aux affaires européennes et, depuis 2010, sur la Direction de la coopération internationale (DCI), dans laquelle servent 58 experts de la gendarmerie.
L'action de la gendarmerie à l'international a donc progressivement évolué d'une posture d'accompagnement de nos institutions diplomatiques et militaires vers un engagement pro-actif dans lequel elle arme des postes importants et joue un rôle d'expertise reconnu.
Du fait de ses compétences recherchées et de son action toujours plus variée, la gendarmerie voit-elle son influence grandir à l'étranger ?
La gendarmerie influe d'une manière grandissante sur la scène internationale. Cela tient à une reconnaissance de nos pôles d'excellence et à notre modèle apte à évoluer dans un continuum paix-crise-guerre.
La stratégie qui sous-tend notre action répond à un triptyque simple :
1- Notre action doit être tournée vers un retour en sécurité intérieure. L'actualité démontre chaque jour qu'une part de notre sécurité nationale se joue à l'étranger : attentats, crise migratoire, criminalité transnationale. Face à ce défi, le retour en sécurité intérieure doit constituer une priorité. Il se construit au travers des coopérations technique, institutionnelle et opérationnelle mises en œuvre par la DCI et les canaux de coopération policière (Europol, Interpol, Schengen).
2- Elle doit contribuer à la stabilisation des zones en crise. C'est le sens de notre engagement dans les missions internationales, au sein de l'U.E., de l'ONU et de l'Otan. À ce titre, le déploiement de la force de gendarmerie européenne en République centrafricaine en 2014 est emblématique d'une opération réussie dans la gestion d'une crise majeure.
Nous travaillons également à un projet européen de soutien aux gendarmeries de l'Afrique de l'Ouest dans la lutte contre le terrorisme.
Dans ce cadre, le DGGN et son homologue mauritanien réuniront prochainement les DGGN d'Afrique de l'Ouest à Nouakchott pour établir une stratégie commune de lutte contre le terrorisme.
3- Enfin, notre action doit valoriser et promouvoir notre modèle. La gendarmerie est l'une des forces de sécurité les plus expérimentées. Son modèle a été largement diffusé et on dénombre aujourd'hui une cinquantaine de gendarmeries dans le monde (carabiniers, garde civile, gardes nationales).
Tout déplacement en Afrique est extrêmement instructif à ce titre, tant la gendarmerie a fait école. Plusieurs associations fédèrent d'ailleurs les forces de type gendarmerie au premier rang desquelles se trouve la Fiep, créée à l'initiative de la France en 1994. Elle constitue pour nous un socle identitaire fort, une sorte d'ADN de la gendarmerie. Je note également que le modèle continue à bien s'exporter à l'international.
Après les succès au Qatar et en Afghanistan, le Mexique vient de mettre sur pied une gendarmerie et un projet de création d'une force similaire est à l'étude en Colombie. Je pense d'ailleurs, qu'au vu du nombre croissant de bassins d'instabilité dans le monde, le concept de force de sécurité à statut militaire a encore de beaux jours devant lui.

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #13 le: 08 septembre 2018, 14:22:50 »
Une polyvalence de tous les instants, la prévôté en soutien à la force !

À l’image du travail des gendarmes départementaux en métropole, les prévôts assurent des missions de police judiciaire et préviennent ou traitent les infractions qui pourraient mettre en cause les militaires français.
Vols d’ordinateurs ou de téléphones en retour de mission, violences, altercations entre militaires ou entre supérieurs et subordonnés, etc. « C’est notre première vocation, précise le LCL M.... Cependant, à la demande du commandement de la force, nous assurons également des missions d’appui. »
Ainsi, les prévôts exercent des missions extrêmement diverses, dans des domaines aussi variés que la police générale, la recherche du renseignement, le contentieux, l’état-civil ou bien encore la législation douanière. « Il nous appartient, entre autres, de prévenir et de réprimer les incidents et les troubles à l’ordre public survenus au sein de l’emprise militaire. En lien avec le comsite et l’encadrement de contact, nous veillons au respect du règlement de sécurité intérieure. » La confiance dans l’intégrité du gendarme amène également les prévôts à effectuer des missions de « caution morale ».
Ainsi, à l’occasion des relèves, en fin de mandat, ils contrôlent les caisses de matériels sensibles (armement, munitions) et les mettent sous scellés. « C’est une mission de circonstance mais qui a son importance. Qu’il s’agisse de remise d’armes aux autorités ou à la Minusma, ou qu’il s’agisse de réceptionner une cuve à eau, le sceau du prévôt garantit que tout s’est passé dans les règles. Il en va de même pour le suivi des personnes capturées. Si la phase d’interrogatoire nous échappe complètement, en revanche, nous intervenons soit pour le transfert aux autorités, soit pour les libérations. »

En outre, grâce à ses contacts privilégiés avec les autorités judiciaires locales, la prévôté fait partie intégrante de la chaîne de renseignement. « Lors de nos patrouilles hebdomadaires, nous nous efforçons de nouer des liens solides avec le procureur et les forces de sécurité intérieures locales. S’il ne s’agit pas de renseignement opérationnel pur, il contribue néanmoins à la sécurité des militaires et de leur emprise. »

Source https://www.gendcom.gendarmerie.interieur.gouv.fr/Dossiers/La-gendarmerie-au-Mali/La-prevote-en-soutien-a-la-force-Barkhane

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #14 le: 01 décembre 2018, 11:45:10 »
Acquisition des savoir-faire nécessaires avant toute projection ; Liban, Jordanie, Tchad, Mali, République centrafricaine, Niger, Norvège, Côte d'Ivoire... autant de pays, avec des conditions de travail, climatiques et culturelles variées.

De nombreux cours sont ainsi dispensés pour maîtriser l'exercice raisonné de la police judiciaire militaire : les spécificités du code de justice militaire, le contexte juridique international des opérations militaires françaises ou encore la politique pénale en matière d'affaires militaires arrêtée par la section C3 du parquet de Paris.

Aux cours théoriques s'ajoutent de nombreux modules d'instruction pratique pour apprendre à mettre en œuvre une police technique et scientifique dans un contexte dégradé, à maîtriser les gestes de secours au combat, à prévenir la menace des engins explosifs improvisés et à faire usage de son Famas dans des circonstances difficiles.

Afin de préparer les futurs prévôts aux conditions exigeantes de vie et de travail qui les attendent, plusieurs intervenants extérieurs, spécialistes, leur délivrent leur expertise. Police technique et scientifique, déplacement en convoi, extraction en cas de prise à partie... Tout est abordé en théorie et en pratique.
Connaissance de l'environnement militaire d'emploi

« Au-delà des savoir-faire indispensables, les futurs prévôts doivent aussi s'acculturer à leur futur environnement militaire, précise le colonel. Cette étape est absolument fondamentale ! Ils doivent en connaître les codes et les règles de fonctionnement, afin d'éviter toute faute de positionnement préjudiciable. »

Des enseignements concernant les structures de commandement de l'armée française et son organisation en opérations extérieures leur sont ainsi délivrés, afin de favoriser une bonne intégration des détachements prévôtaux au sein d'une force interarmées !

    « La mission prévôtale est une mission exigeante d'engagement continu pendant une période de quatre mois, souvent dans des conditions climatiques très éprouvantes, rappelle le colonel Éric Gosset. C'est pourquoi, tout au long du stage, nous nous attachons à réveiller la militarité de nos gendarmes : l'endurance, la rusticité et le sens de l'effort. »

Challenge entre groupes, rallye synthèse... toutes les occasions sont bonnes pour stimuler les futurs prévôts et, par la même occasion, forger une véritable cohésion entre eux.

Source https://www.gendcom.gendarmerie.interieur.gouv.fr/Sur-le-terrain/Immersion/Prevote-la-releve-est-assuree

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #15 le: 02 février 2022, 11:03:10 »
De l’Intérieur vers l’extérieur
Auteur : Antoine Faure - publié le 30 décembre 2021

Bien que leurs effectifs engagés actuellement en OPEX soient réduits au déploiement de quelques militaires, les gendarmes mobiles ont été fortement sollicités ces dernières années pour assurer, à l’extérieur du territoire national, des missions de maintien de l’ordre, de protection des intérêts français et d’accompagnement des forces de police et de gendarmerie locales, dans une logique de stabilisation « infra guerre ».

C’est peut-être au Mexique, sous le second Empire, que s’est déroulée la première OPEX (OPération EXtérieure) de la gendarmerie, tel qu’on l’entend aujourd’hui. En 1861, l’empereur Napoléon III, soucieux de ne pas laisser le Mexique aux mains des États-Unis, et désireux d’y mettre en place un régime favorable à la France, entreprend une expédition militaire. La gendarmerie y prend naturellement part, initialement pour y exercer sa seule mission de prévôté. Mais, à partir de 1864, cette mission évolue vers la création d’une gendarmerie mexicaine, sur le modèle de celle de la France, afin de participer à la pacification du pays.
Des guerres sans ennemis

« Après la guerre, qui est du ressort des armées, se déroule la phase de sécurisation et de stabilisation, où la gendarmerie peut permettre de remettre une police en ordre de marche, dans le bon sens, au service de sa population, afin d’assurer une transition entre l’état de guerre et l’état de droit », décrit le colonel Jean-Philippe Demange, chef du bureau J1 du Centre national des opérations (CNO), qui programme l’emploi des unités projetées.

Cette mission « infra guerre » de la gendarmerie nationale a pris une importance considérable ces trente dernières années. En effet, la plupart des conflits contemporains ne s’inscrivent plus dans le cadre d’un affrontement « classique » entre deux États, mais relèvent davantage de situations de crise interne, dans lesquelles la France se retrouve impliquée sans y avoir d’ennemis, et dans lesquelles la dimension de sécurité publique constitue un enjeu déterminant.

« Par son caractère hybride et sa capacité à agir sur l’ensemble du spectre, la gendarmerie est un outil efficace en matière de gestion de crise », relève le lieutenant-colonel (LCL) Alban D...., adjoint au chef du bureau de la sécurité et de l’ordre publics. C’est donc en toute logique que les gendarmes mobiles ont été fortement sollicités, sous mandat national, international (U.E., ONU, OTAN), ou de la Force de gendarmerie européenne (FGE), pour intervenir, parfois aux côtés des armées, en Afghanistan, au Liban, au Kosovo, en Bosnie, au Tchad, en République de Côte d’Ivoire (RCI), en République centrafricaine (RCA), en République démocratique du Congo (RDC) et au Mali.

Il s’agit d’une évolution majeure pour la gendarmerie, dont l’emploi à l’international ne se limite plus au rôle discret de force prévôtale, mais compte celui plus visible de force de police à statut militaire robuste, qui peut être tenu en particulier par ces unités mobiles.
Un savoir-faire reconnu

« Quand il y a une déliquescence partielle ou totale de l’État, à la suite d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle, comme lors du séisme de 2010 en Haïti, la gendarmerie mobile est parmi les premières forces à être projetées, car se pose toujours un problème sécuritaire, explique le colonel Demange. Ces militaires sont déployés pour exercer leur métier de gendarme au profit d’une population qui en a besoin, et à la disposition d’une police locale qui connaît des difficultés plus ou moins fortes. Leur expérience en ville, en milieu rural et en outre-mer leur permet de s’adapter rapidement à tous les terrains. »

La gendarmerie mobile, déployée en unités constituées, peut alors apporter une plus-value en matière de sécurité ou d’ordre public, dans un contexte particulièrement dégradé. « Un savoir-faire totalement reconnu », souligne le LCL Delalonde. À l’extérieur du territoire national, les « mobiles » peuvent être projetés aux côtés des armées ou insérés au sein d’un groupement tactique. « Mais, bien qu’il reste un soldat sachant se défendre, le gendarme mobile n’est pas projeté en OPEX pour monter à l’assaut ou réduire une résistance isolée, insiste le colonel Jean-Philippe Demange. En revanche, interpeller un trafiquant d’armes ou un fabricant de bombes artisanales, il sait faire. Il est essentiel de savoir qui on est. Ce n’est pas parce qu’on porte un treillis qu’on est un fantassin ! »

Apporter une expertise

Les missions des gendarmes mobiles en OPEX sont variées. Elles comprennent la participation aux opérations de secours d’urgence, lorsque l’acheminement de ces secours, dans un environnement sécuritaire dégradé, nécessite l’emploi d’une force dédiée à la sécurité.

Autre mission essentielle : la protection des intérêts français, si le pays d’accueil n’est plus en mesure de l’assurer, notamment la sécurité et l’éventuelle évacuation des ressortissants nationaux, ainsi que la protection des ambassades et des hautes personnalités. Ce fut le cas, par exemple, en Côte d’Ivoire, lors des élections d’octobre 2020, où un peloton avait été déployé afin de renforcer la surveillance de l’ambassade et de la résidence de l’ambassadeur.

Enfin, en fonction du mandat international confié, les gendarmes mobiles, parfois renforcés par des gendarmes départementaux disposant de compétences particulières, vont soit accompagner, soit former, soit se substituer aux forces de police ou de gendarmerie locales. « Ce fut notamment le cas en Afghanistan, entre 2009 et 2013, illustre le colonel D..... Dans un pays souverain, il n’était évidemment pas question de se substituer à la police afghane, mais plutôt de lui apporter notre expertise sur la manière de conduire une opération de police judiciaire, de perquisitionner, de mener une audition, de rédiger un procès-verbal, etc. Ces conseils sont généralement très appréciés. Il ne faut pas se poser en donneurs de leçons, mais simplement montrer, concrètement, comment on procède et pourquoi on agit ainsi. Libre à eux ensuite de s’en inspirer. »

À l’heure actuelle, sur les 557 militaires de la gendarmerie servant à l’étranger au 1er janvier 2021, seuls 13 gendarmes mobiles sont engagés en OPEX. Ils sont affectés à la protection d’ambassades, notamment en Irak. « Il s’agit d’un seuil historiquement bas, confirme le LCL Alban D..... De tels engagements opérationnels sont décidés, de manière très centralisée, par les autorités gouvernementales, parfois en réponse à des sollicitations d’organismes internationaux. Nous projetons pour le moment uniquement des pelotons pris sur le reliquat des escadrons engagés en outre-mer. Mais les volumes sont susceptibles d’évoluer très rapidement en fonction de l’actualité. »

Chaque mois, des gendarmes mobiles partent également pour des missions Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes, dans les pays de l’U.E. possédant les frontières extérieures de l’espace de libre circulation. Ils étaient ainsi quatre au mois d’août 2021 dans le sud de l’Espagne, pour participer à des opérations de lutte contre l’immigration clandestine.

Enfin, les G.M. engagés à titre individuel peuvent aussi être placés sous la tutelle du Commandement de la gendarmerie pour les missions extérieures (CGMEX), qui gère tous les militaires de la gendarmerie déployés à l’étranger, à l’exception de ceux en charge de la protection des hautes personnalités, voire du Commandement de la gendarmerie prévôtale, pour disposer de prévôts arabisants.

Source : https://www.gendinfo.fr/dossiers/la-gm-d-hier-et-de-demain/de-l-interieur-vers-l-exterieur

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Re : La Gendarmerie à l'International ; OPEX, Prévoté...
« Réponse #16 le: 02 février 2022, 11:04:48 »
Des gendarmes mobiles déployés au sein de l’agence FRONTEX
Auteur : EGM 45/3 / CABCOM RGBRET - publié le 14 décembre 2021

Six gendarmes mobiles de l’escadron 45/3 de Saint-Amand-Montrond ont été déployés jusqu’à fin novembre dernier, en Lituanie, à la frontière avec la Biélorussie, dans le cadre d'une mission de l’agence FRONTEX. Ils ont été relevés depuis par six militaires de l’escadron de Beaune. 

Le 9 novembre 2021, la Lituanie décrétait l’état d’urgence face à la pression migratoire exercée à ses frontières sud et demandait un soutien exceptionnel à l’Union européenne. À la suite de la décision de mobilisation de l’agence FRONTEX, l’escadron de gendarmerie mobile 45/3 de Saint-Amand-Montrond, alors en alerte, a été désigné pour envoyer six militaires sur place. Ces derniers ont intégré un détachement français comprenant également deux douaniers et deux CRS, soit dix personnels au total, déployé sur le secteur de Varena, frontalier avec la Biélorussie.

Ce détachement s’est vu confier trois missions, définies par l’agence Frontex, auprès de laquelle ces personnels ont été mis à disposition :
- Appuyer l’action des gardes-frontières par la mise en place de patrouilles conjointes à la frontière biélorusse.
- Renseigner l’agence FRONTEX sur les flux migratoires sur ces points.
- Intercepter les migrants illégaux et les contrebandiers à la frontière.

La frontière lituanienne fait l’objet d’une surveillance accrue avec, en complément des dispositifs classiques, la mise en place de systèmes de caméras et des survols par des hélicoptères lituaniens et européens. Par ailleurs, tous les villages à proximité sont soumis à un cadre légal spécifique qui facilite les contrôles et les fouilles par les militaires, les policiers lituaniens et les personnels de FRONTEX.

Des patrouilles mixtes

Les gendarmes saint-amandois ont effectué des services de jour comme de nuit, dans le cadre de patrouilles effectuées en présence et sous la responsabilité des forces de l’ordre locales. Ils ont évolué à pied comme en véhicule, souvent en zone boisée. La tension perceptible imposait de ne pas utiliser de réseaux non protégés au quotidien. Néanmoins, les gendarmes ont régulièrement intercepté contrebandiers et migrants.

Pendant ce déploiement, les six militaires du 45/3 ont rencontré plusieurs autorités, parmi lesquelles l'ambassadrice de France en Lituanie, Madame Alix Everard, une délégation française composée de parlementaires européens, ainsi que M. Pieyre Alexandre Anglade, vice-président de la commission des affaires européennes à l'Assemblée Nationale.

Ce fut l'occasion pour eux de présenter leur mission dans le cadre de FRONTEX, leurs conditions d’engagement et les procédures suivies lors de l'interception de migrants.
Diplomates, élus, autorités de FRONTEX et collègues lituaniens ont tous unanimement reconnu la qualité de leur engagement et de leur travail.

Ces gendarmes ont été fiers et heureux d'effectuer cette mission aux frontières de l'Europe, au moment même où leurs camarades de l'escadron 45/3 contribuaient à une mission de la lutte contre l'immigration clandestine en Savoie. Ils sont rentrés fin novembre dernier à Saint-Armand, enrichis d’une expérience opérationnelle forte et d’une conscience plus aiguë de la crise migratoire qui frappe aujourd’hui l’Europe, dans un contexte de tensions entre l’Union européenne et la Biélorussie.

Six gendarmes de l’escadron de Beaune ont pris la relève pour assurer cette mission jusqu’à la fin janvier 2022.

L’agence FRONTEX

FRONTEX, l'agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes, a été créée en 2004 pour aider les États membres de l'U.E. et les pays associés à l'espace Schengen à protéger les frontières extérieures de l'espace de libre circulation de l'U.E. Elle est financée par le budget de l'U.E. ainsi que par des contributions de pays associés à l'espace Schengen. C’est une agence opérationnelle qui compte plus de 1 500 agents provenant de divers États membres et pouvant être déployés dans toute l’U.E. à tout instant, au titre de la Réserve de réaction rapide (RRR), qui permet un déploiement sous cinq jours. Cette RRR comprend un vivier de 59 gendarmes.

Le contingent permanent se compose de quatre catégories d’agents. Celles-ci incluent le personnel de FRONTEX et les agents détachés auprès de l’Agence par les États membres pour des missions de longue ou de courte durée, ainsi qu’une réserve pouvant être activée en période de crise.

- Catégorie 1 : agents directement employés par FRONTEX en tant que membres du personnel, dans le cadre de différents emplois, dont celui de gardes-frontières. Ils sont ainsi régulièrement déployés dans le cadre de missions de surveillance des frontières, en fonction de leur profil.

- Catégorie 2 : personnels mis à disposition pour emploi par les États membres pour une longue durée (2 ans renouvelables), impliquant, pour la gendarmerie, une affection au sein du Commandement de la gendarmerie pour les missions extérieures (CGMEX).

- Catégorie 3 : personnels détachés par les États membres pour une courte durée (quatre mois maximum par an et par personnel).

- Catégorie 4 : réserve de gardes-frontières (Réserve de réaction rapide ou RRR) des États membres de l’U.E., mise à la disposition de FRONTEX pour une intervention rapide en cas de crise aux frontières.

Source : https://www.gendinfo.fr/actualites/2021/des-gendarmes-mobiles-deployes-au-sein-de-l-agence-frontex

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« Réponse #17 le: 07 octobre 2023, 18:49:57 »
La prévôté, racine et ancrage militaire de la Gendarmerie.

Apparue au XIIe siècle, pour l’exercice de la justice dans l’environnement des guerres, la prévôté est la mission la plus ancienne et la racine militaire de la gendarmerie. Le champ de ses missions s’est élargi au fil des siècles, lui conférant aujourd’hui une importance croissante pour l’accompagnement des forces armées en opérations extérieures.

La gendarmerie nationale est l’héritière de la maréchaussée.
Au Moyen-Âge, marquées par les guerres, les armées ne sont pas permanentes, et la plupart des soldats ne sont pas des gens de métier. Pour répondre au besoin d’encadrement disciplinaire des troupes et de la répression des « maléfices commis par les gens de guerre », l’autorité royale décide de se doter d’une police militaire confiée aux prévôts des maréchaux. Ces derniers possèdent à la fois les pouvoirs de police et de justice auprès des armées, qu’ils accompagnent à l’occasion de leurs déplacements. La gendarmerie prévôtale exerce toujours la mission de police judiciaire aux armées, sur tous les théâtres où des contingents français sont déployés. Son champ de compétence s’est peu à peu élargi à un ensemble de missions de police militaire et administrative qui concourent à la protection du dispositif militaire qu’elle accompagne. Elle exerce ces missions dans le cadre d’une triple chaîne de responsabilité : le commandement de la gendarmerie prévôtale, l’autorité militaire sur le théâtre et l’autorité judiciaire en charge des affaires militaires au Tribunal judiciaire de Paris.

Des gendarmes aux compétences judiciaires à l’étranger

La présence des prévôts auprès des armées n’est pas seulement un héritage historique. L’engagement militaire à l’étranger au XXIe siècle étant hautement sensible aux niveaux politique et médiatique, la prévôté prend ainsi un sens accru, et d’un certain point de vue nouveau. Ces militaires reçoivent une formation de perfectionnement spécifique, qui leur permet d’exercer l’ensemble de leurs missions aux côtés des forces armées engagées en OPEX, dans des conditions souvent très dégradées. On leur confère alors une habilitation spéciale d’Officier de police judiciaire des forces armées (OPJFA).
Remontant aux racines de la gendarmerie nationale, la police judiciaire aux armées est la mission principale de la prévôté. Son exercice s’inscrit dans la nécessité de trouver un équilibre entre les contraintes de l’engagement opérationnel des armées françaises à l’étranger et la bonne administration de la justice, pour les faits relevant de son périmètre. Dans cette perspective, les prévôts participent quotidiennement à l’action des forces armées, pour lesquelles ils sont un soutien solide et fiable auprès des chefs militaires.

Le Code de la défense (article L3211-3) et le Code de justice militaire (articles L411-1 et 2) régissent leur action. En tant qu’OPJFA, ils agissent sous la direction de la section AC3 du parquet de Paris, compétente pour les affaires militaires et les atteintes à la sûreté de l’État.
C’est donc sous son autorité que la prévôté intervient chaque fois qu’un militaire ou un ayant droit est impliqué pénalement sur un territoire étranger, en tant que victime ou auteur. Ces gendarmes, officiers de police judiciaire expérimentés, exercent également des missions de police générale, en appui des Forces : escortes ou accompagnement de convois sensibles, règlement de contentieux civils, constatations diverses, recueil d’informations intéressant la sécurité de nos forces, affaires mortuaires, actions de prévention…
Ils sont présents au plus près du commandement et au contact des troupes, afin de prévenir les troubles ou incidents susceptibles d’impliquer les militaires français.
Les prévôts sont aussi appréciés pour leur rôle de facilitateurs. Ils sont ainsi généralement en charge des relations avec les autorités judiciaires et les forces de sécurité intérieure locales, dans une logique de coopération qui participe à prévenir et à traiter efficacement les atteintes à la sécurité de nos forces armées.

L’organisation de la gendarmerie prévôtale

Basé à Maisons-Alfort, le Commandement de la gendarmerie prévôtale (CGP) sélectionne, forme, projette et dirige l’action des prévôts, qui sont placés pour emploi auprès du Chef d’État-major des armées. Il est également chargé de les inspecter.

Créé en 2012, le CGP contribue à la mise en œuvre de la judiciarisation spécifique aux armées. Rattaché au Commandement de la gendarmerie outre-mer (CGOM) depuis 2021, ce commandement de la gendarmerie unique pour l’ensemble des gendarmes de la prévôté est clairement identifié par les magistrats et les armées, avec lesquels il assure une constante relation. Sous les ordres du CGP, 60 à 80 prévôts, répartis en quinze détachements permanents ou de circonstance, sont actuellement déployés dans les pays où les forces françaises stationnent de manière régulière ou occasionnelle, comme à Djibouti, en Allemagne, au Sénégal, en Roumanie ou en Estonie. Une Section de recherches prévôtale (SRP), à compétence nationale, prolonge l’action et les enquêtes de ces détachements, qu’elle renforce au besoin sur les théâtres. Chaque unité a à sa tête un officier chef de détachement, qui endosse un rôle de Conseiller gendarmerie (CONSGEND) auprès du commandement de la Force. Il a sous ses ordres une ou plusieurs brigades prévôtales, en fonction des besoins sur le territoire, chacune d’un effectif minimal de trois personnels.

Si ces brigades prennent en compte le contentieux de masse, et traitent les problèmes du quotidien, la SRP peut projeter des enquêteurs en soutien dès lors qu’un fait revêt une sensibilité particulière, ou dépasse les compétences techniques des primo-intervenants. Particularité de la gendarmerie prévôtale, elle n’est pas une police militaire au sens commun du terme. En effet, les prévôts, recrutés parmi des gendarmes départementaux disposant d’une bonne expérience d’officiers de police judiciaire, sont formés et projetés sur les théâtres d’opérations pour des mandats de durée limitée. Ils retournent ensuite au sein de leurs unités.
Une préparation rustique

Depuis 2021, le CGP forme ainsi 200 prévôts par an, officiers et sous-officiers, contre 120 auparavant. En effet, à la suite de l’agression de l’Ukraine par la Russie, et dans l’hypothèse d’un engagement majeur des armées françaises, le volume a été revu à la hausse pour garantir la montée en puissance d’un vivier correspondant aux besoins.

Les prévôts suivent un stage de perfectionnement complet de deux semaines au camp militaire de Beynes, dans les Yvelines. Rustique, immersif, de qualité, il vise à revenir sur les fondamentaux de la militarité.
L’objectif est à la fois d’acquérir une bonne compréhension de la culture et du fonctionnement des armées, tout en maîtrisant les particularismes de la procédure pénale militaire, tout ce qui est en lien avec les « affaires prévôtales » et pouvoir accompagner les armées sans être un fardeau pour elles. Le niveau d’engagement, de compétences et de rusticité ciblé pour cette formation est celui du théâtre du Sahel. Cette préparation technique permet aux prévôts de s’agréger immédiatement et efficacement aux dispositifs déployés sur les théâtres, dans un contexte souvent incertain et dégradé.

    Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
    Publié le 13 septembre 2023

https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/dossiers/la-gendarmerie-a-l-international/la-prevote-racine-et-ancrage-militaire-de-la-gendarmerie