Auteur Sujet: Le secours en montagne au cœur des missions de la gendarmerie  (Lu 3174 fois)

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Les militaires du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Chamonix-Mont-Blanc sont engagés quotidiennement sur des missions de secours, notamment sur les voies d’accès au « toit de l’Europe ».

Le 5 août 2024, c’est une chute de séracs sur les pentes du mont Blanc du Tacul qui a emporté plusieurs cordées, faisant une victime française. Deux alpinistes allemands ont également rejoint la liste des portés disparus, qui comprenait déjà une centaine de noms, rien que dans le massif du Mont-Blanc.

Un peu plus de deux semaines plus tard, le 21 août, ce sont deux frères de nationalité espagnole, âgés de 26 et 27 ans, qui sont morts après une chute de plusieurs centaines de mètres, leur cordée ayant dévissé à 4 200 mètres d'altitude, depuis le sommet du mont Blanc du Tacul.

Le lendemain, jeudi 22 août, alors qu’il descendait du sommet par la voie normale, c’est un alpiniste de 67 ans, de nationalité française, qui est mort en chutant de l’arête des Bosses, un des passages techniques de l’ascension. Héliportés sur zone, les gendarmes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix-Mont-Blanc ont rapidement identifié une crevasse comme étant le lieu probable de l'accident. Ils ont découvert deux hommes, coincés à 7 mètres de profondeur. Ils n'ont pu que constater le décès d'un des deux alpinistes. Le second, un Français également, âgé de 62 ans, a été transporté à l’hôpital en état d'hypothermie et souffrant d'un traumatisme crânien.

Une série noire ? Un été meurtrier ? Pas vraiment pour les militaires du PGHM, habitués à côtoyer la mort. La montagne fascine, la montagne attire, la montagne tue.

On sait qu’à cette heure-là, à cet endroit-là, il y a du monde

Techniquement, la plupart des alpinistes le diront, l’ascension du mont Blanc ne présente pas de difficultés particulières. Mais c’est bien sûr sa fréquentation, sur la voie normale, mais aussi sur celle des trois monts, qui en fait un lieu de forte accidentologie. « Il n’y a évidemment aucun autre endroit où l’on trouve autant de monde au-dessus de 4 000 mètres, aucun autre endroit avec autant de cordées simultanées, confirme le chef d’escadron Étienne Rolland, commandant du PGHM de Chamonix-Mont-Blanc depuis juillet 2024. Des chutes de séracs, il y en a régulièrement, on les entend. Mais le plus souvent, il n’y a personne dessous. On va simplement faire une levée de doutes, appeler les refuges pour s’assurer que personne ne se trouvait dans cette zone à ce moment-là. Mais si c’est sur le mont Blanc, c’est totalement différent. On sait qu’à cette heure-là, à cet endroit-là, il y a du monde, et qu’il va sans doute y avoir des morts. »

Passage obligé pour tout alpiniste qui veut tutoyer les sommets - même s’il vaut mieux leur montrer du respect en les vouvoyant -, le mont Blanc impose donc, par sa présence dans le massif, une organisation particulière. En Haute-Savoie, le secours se déroule avec deux ou trois hélicoptères, une semaine sur deux : soit deux hélicoptères de la Sécurité civile et un hélicoptère de la gendarmerie nationale ; soit un hélicoptère de chaque entité. Le CEN Rolland complète : « Lorsque nous disposons de deux appareils, celui de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) prend en charge les secours sur le massif du Mont-Blanc, depuis la D.Z. (Dropping Zone, NDLR) des Bois, et celui de la Sécurité civile couvre le reste du département, depuis l’aéroport d’Annecy. Lorsque nous disposons de trois hélicoptères, ceux de la Sécurité civile couvrent le massif du Mont-Blanc, depuis la D.Z., ainsi que la partie ouest du département, depuis Annecy, et celui de la SAG la partie est du département, depuis la D.Z. »

Deux minutes chrono
À un peu plus de trois kilomètres du PGHM, à l’abri des regards, derrière le camping de la Mer de glace, se trouve donc la D.Z. des Bois. En cette fin de mois d’août, sous un soleil de plomb, le Choucas de la gendarmerie et le Dragon de la Sécurité civile enchaînent les secours, en fonction du secteur d’intervention. Parfois sans gravité, comme cette simple entorse, parfois un peu plus sérieux, comme cette chute de VTT du côté de Tignes, avec un traumatisme crânien à la clé. Quel que soit l’appareil engagé, ils sont cinq à bord : pilote, mécanicien, médecin et soit deux militaires du PGHM, soit un gendarme et un sapeur-pompier.

Les locaux sont partagés entre le SAMU, la Sécurité Civile, le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), la Section aérienne de gendarmerie (SAG) et le PGHM. À l’heure du déjeuner, et avant de prendre un temps de repos à l’issue d’une permanence commencée à 3 heures du matin, c’est l’adjudant Johan, secouriste du PGHM, qui fait la visite guidée.

À l’étage, se situe donc la salle de permanence du peloton, où deux équipes composées de deux secouristes, plus un maître de chien, se relaient de 8 heures à 19 heures. « Les appels arrivent soit par radio (dont sont équipés les guides de haute montagne et les gardiens de refuge, NDLR), soit par téléphone, au centre opérationnel situé au centre-ville de Chamonix, où se trouvent trois gendarmes, explique-t-il. Ce sont eux qui trient les appels, priorisent les interventions. Quand l’alerte tombe, si le chef de caravane confirme l’engagement, commence alors une conférence téléphonique à trois, avec le SAMU et le moyen aérien. On localise l’endroit, le pilote et le mécanicien de l’appareil préparent leur plan de vol, calculant la quantité de kérosène à embarquer, le médecin prépare son matériel en fonction du type de secours, et nous faisons pareil de notre côté. Pour les interventions d’urgence, nous pouvons être prêts en deux minutes. »

Au rez-de-chaussée, se trouve donc le SAMU, avec des médecins montagne bénéficiant d’une dérogation du SAMU d’Annecy pour la régulation médicale. « C’est spécifique à Chamonix, souligne Johan. Ce sont des médecins qu’on connaît, qu’on emmène régulièrement en montagne pour les tester, qui tiennent sur des skis. Nous sommes garants de leur sécurité, bien sûr, mais nous avons entièrement confiance en eux, ils connaissent la montagne, ils savent de quoi on parle. Il arrive parfois qu’on dépose les blessés graves ici, avant de les transférer ensuite vers l’hôpital. » Il existe même, depuis peu, une chambre mortuaire, parce qu’il faut malheureusement tout prévoir.

Un Lézard révolutionnaire
Dans la salle où s’équipent les secouristes du PGHM, à côté du SAMU, cohabitent tous les équipements techniques pour faire face à toutes les situations qu’on peut trouver dans le massif : des cordes de différentes longueurs et de différents diamètres ; des brancards treuillables sur lesquels on peut installer une roue en cas de secours terrestre, voire des skis ; des outils électriques pour percer ou tronçonner les blocs de glace ; des coussins de levage destinés à soulever des pierres ou des troncs d’arbres par l’envoi d’air comprimé ; de quoi grimper en sécurité aux arbres, puisque les parapentistes ont une fâcheuse tendance à se retrouver coincés dans les branches ; des pieux à neige pour constituer un point d’ancrage solide ; des Détecteurs de victime d'avalanche (DVA) qui peuvent se placer sous l’hélicoptère pour gagner du temps lors des secours ; du déglaçant pour faire fondre la glace ; des attelles pour immobiliser un membre et des matelas coquilles pour le corps entier…

Certains de ces équipements sont d’ailleurs des innovations du PGHM de Chamonix, connu pour cela, souvent conçues après des missions à l’issue parfois dramatique. « En 2013, un camarade a eu un accident mortel en passant à travers la glace lors de la dépose par l’hélicoptère, rappelle Johan. Les gendarmes du PGHM ont imaginé cette plaque d’aluminium assez légère, l’équivalent de deux paires de ski, afin de se poser sur la surface du glacier le temps de sonder pour vérifier s’il y a une crevasse cachée en dessous. »

Mais l’innovation marquante dans le secours en montagne date de 2015. Son nom ? Le Lézard. Développée en partenariat avec l’entreprise Petzl, cette longe d’hélitreuillage permet de sécuriser les phases de dépose et de reprise en hauteur. En effet, pendant un secours, il existe une phase pendant laquelle le secouriste est relié à la fois à l’hélicoptère et à la paroi. « C’était une situation critique, notamment en cas de turbulences, si l’hélicoptère avait un souci aérologique l’obligeant à quitter sa position stationnaire », relève l’adjudant du PGHM. Grâce à un brin réglable instantanément éjectable - la queue du Lézard -, le secouriste et l’hélicoptère sont désormais en sécurité. « C’est une révolution, la plus grande innovation des dix dernières années », estime Johan, qui s’empresse de faire une démonstration en s’accrochant au plafond.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/sur-le-terrain/immersion/2024/haute-savoie-le-secours-en-montagne-au-caeur-des-missions-de-la-gendarmerie
Par Antoine Faure
Publié le 06 septembre 2024

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Re : Le secours en montagne au cœur des missions de la gendarmerie
« Réponse #1 le: 23 septembre 2024, 13:44:43 »
Le chef d’escadron Étienne Rolland, la vocation du secours en montagne

À la tête des 44 personnels du PGHM de Chamonix-Mont-Blanc, dont 36 secouristes, le chef d’escadron Étienne Rolland est issu du recrutement Saint-Cyr. À sa sortie de l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), en 2016, il prend le commandement de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 33/6 de Pamiers, en Ariège, puis en 2018 du PGHM d’Osséja, dans les Pyrénées-Orientales, en 2021, du PGHM d’Annecy, et donc, en juillet 2024, du PGHM de Chamonix-Mont-Blanc.

Originaire de l’Ain, il apprend à skier très jeune, dans le massif des Aravis. Adolescent, il prend part aux activités du Club alpin français (CAF). « J’étais attiré par le secours en montagne, et c’est par ce biais que j’ai découvert la gendarmerie. » En septembre 2023, il est également devenu guide de haute montagne. « Ce n’est pas du tout obligatoire, mais c’est un atout important dans le rapport qu’on peut avoir avec le milieu montagnard, surtout à Chamonix, où le guide de haute montagne est une figure emblématique de la vallée, estime-t-il. Cela donne de la crédibilité auprès de l’École nationale de ski et d’alpinisme (ENSA), mais aussi auprès des secouristes du PGHM, qui sont eux aussi, en majorité, des guides. »

Si le secours en montagne est sa vocation, la sécurité de ses hommes compte tout autant. « Nous avons une obligation de moyens, pas de résultats, rappelle-t-il. Je ne vais pas engager de secouristes et les exposer à un danger important, juste pour sortir un corps, ni même pour un blessé. Les gens ont tendance à penser, quand ils voient passer les hélicoptères, qu’on ira de toute façon les chercher. Ce n’est pas le cas. Si on juge que c’est trop dangereux, on n’ira pas. Si des alpinistes partent sur une arête rocheuse avec un vent fort, qu’ils ne peuvent plus progresser et nous appellent pour qu’on vienne les chercher, on ne pourra sans doute pas engager l’hélicoptère. On essaiera de mettre d’autres choses en œuvre, mais l’hélicoptère ne décollera pas. »

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/sur-le-terrain/immersion/2024/haute-savoie-le-secours-en-montagne-au-caeur-des-missions-de-la-gendarmerie

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Re : Le secours en montagne au cœur des missions de la gendarmerie
« Réponse #2 le: 23 septembre 2024, 13:47:25 »
Haute-Savoie : rencontre avec l’adjudant Johan, du PGHM de Chamonix-Mont-Blanc

Affecté au Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix-Mont-Blanc depuis 2014, l’adjudant Johan revient sur son parcours et sur un secours en montagne particulièrement marquant.

Le plus souvent, les militaires qui arment les Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) sont nés en montagne ou du moins y ont passé une bonne partie de leurs vacances pendant leur enfance. Certains savaient skier avant même de pouvoir marcher. Et la plupart connaissaient déjà la montagne comme leur poche avant d’intégrer leur unité. Pour l’adjudant Johan, l’histoire est différente. Né en Champagne-Ardenne, fils d’agriculteurs, il ne partait jamais en vacances. Et s’il a bien connu le gel et la neige, c’était sur les champs à perte de vue, et non sur les champs de bosses. « J’ai commencé à skier à 24 ans… en Corse », sourit-il. Un Champenois qui a appris à skier sur une île, et qui se retrouve sous-officier au PGHM de Chamonix-Mont-Blanc, ce n’est pas banal, et ça lui a valu de se faire parfois un peu charrier par ses camarades haut-savoyards.

À l’origine, Johan voulait être motocycliste. « Mais j’ai manqué le concours sous-officiers et je suis devenu Gendarme adjoint volontaire (GAV), affecté dans une brigade en Corse. » Quand il voit passer un appel à volontaires pour rejoindre le PGHM de Corte, toujours comme GAV, il saute sur l’occasion et passe les tests avec succès. « Ils étaient plus physiques que techniques. J’ai tout appris avec les gendarmes du PGHM. Le ski, l’escalade, le secours… Si j’avais été GAV à Calvi, je serais peut-être en brigade nautique aujourd’hui ! »

Il passe ensuite le concours de sous-officiers, avec succès cette fois, et est affecté à l’escadron de gendarmerie mobile de Gap, dans le département des Hautes-Alpes. Après un peu plus d’un an, il passe les tests de la spécialité montagne pour intégrer un PGHM, et finit dans les premiers. La formation sur le tas et sur le tard avait du bon ! Il souhaitait rejoindre le PGHM de Briançon, ou retourner en Corse, mais il est affecté en 2014 à Chamonix-Mont-Blanc, avec ses sommets à plus de 4 000 mètres d’altitude. Et en 2019, il s’inscrit à l’École nationale de ski et d’alpinisme (ENSA) pour devenir guide de haute montagne. « J’avais besoin de pratiquer un peu d’abord, je ne voulais pas brûler les étapes. » Après dix ans à Chamonix, il envisage un retour en Corse, dont sa femme est originaire. « Ce sont des montagnes différentes, avec d’autres missions de secours qui sont également intéressantes. »

Quand on lui demande s’il a gardé en mémoire un secours en particulier, il n’hésite pas bien longtemps. « C’était en 2021, ma journée se terminait, je m’apprêtais à rentrer chez moi, quand nous avons reçu un appel. Deux Anglais coincés sous le sommet du mont Blanc, côté italien. Ils sont là depuis quatre jours, épuisés, et ne peuvent plus continuer. L’un d’eux a un œdème cérébral et a perdu conscience. On avait déjà réalisé une caravane terrestre pour un secours difficile le matin, au sommet du mont Maudit, à plus de 4 000 mètres d’altitude, et on était tous un peu cramés. »

C’était à la vie, à la mort

Les prévisions météo sont très mauvaises, des orages sont annoncés. Tous ceux qui ont déjà vécu un orage en montagne savent qu’il vaut mieux ne pas être dessous. Il fallait donc réussir à atteindre un refuge avant la foudre. Pour certains gendarmes du PGHM, c’est mission impossible. Mais comment laisser un homme en vie dans la montagne ? « Les Italiens ne voulaient pas y aller, poursuit Johan. On a réussi à monter une équipe de quatre volontaires du PGHM. Dans mon esprit, on allait devoir abandonner l’alpiniste inconscient. C'était trop dangereux. On fait tout ce qui est possible pour sauver les gens, mais on ne doit pas mettre nos vies en danger. »

Malgré le vent qui approche les 100 km/h, les deux hélicoptères réussissent à droper les gendarmes en montagne, sous le Dôme du Goûter, vers 4 000 mètres, d’où ils continuent à pied. La température est de -20 °C. La visibilité est quasi-nulle. « On s’arrêtait toutes les 30 minutes pour faire le point avec la salle opérationnelle du PGHM et le régulateur météo, qui nous ont apporté un soutien rassurant et des informations d’une fiabilité exceptionnelle. Par chance, l’orage tardait, tout en sachant qu’il allait éclater tôt ou tard. On a avancé comme ça pendant presque deux heures, parfois à quatre pattes à cause du vent. »

Les quatre gendarmes basculent au sommet du mont Blanc, en Italie. « Là, c’est devenu très technique, on traversait pointe avant sur les crampons. » Ils retrouvent les deux alpinistes sous une corniche. Ils ont creusé un trou dans la neige pour s’abriter du vent. Les sauveteurs, qui sont venus sans médecin, leur administrent une bonne dose d’oxygène et des corticoïdes. « On a attendu que ça agisse, puis on a pris la décision de partir une heure plus tard, comme convenu ensemble précédemment. » Il est alors presque 19 heures. « Fred, le chef de caravane de cette équipe de secours, a dit à l'Anglais encore conscient de dire adieu à son pote… Ça a dû agir comme un électrochoc ! Il a ouvert les yeux, tenté de se lever, avant de retomber à genoux et de nous dire qu’il voulait marcher ! »

Évidemment, ça change tout. Il n’y a plus d’homme inconscient. Plus une seule vie à sauver, mais deux. « On a dû refaire le passage technique dans l’autre sens, avec deux hommes à bout de forces, dont un qui tenait à peine debout, se remémore l’adjudant. On a bien galéré. On avançait en grappe, accrochés les uns aux autres. On ne respectait plus vraiment les règles de sécurité. C’était à la vie, à la mort. »

Les six hommes atteignent le sommet, basculent côté français, alors que l’orage menace de plus en plus. L’objectif est alors de passer la nuit dans un refuge et de redescendre le lendemain. « L’Anglais qui était inconscient s’était un peu refait la cerise, mais l’autre était devenu aveugle et risquait de tomber dans le vide à chaque instant… Finalement, on a réussi à atteindre l’observatoire du CNRS, sur l’arête des Bosses, et coup de chance, des personnes étaient présentes pour faire des travaux. Il était donc chauffé, et on a pu s’alimenter. Il est équipé d’un caisson hyperbare permettant de faire redescendre artificiellement l’altitude d’une victime d’un mal des montagnes sévère, mais il n’avait pas été vérifié depuis longtemps et avait des petites fissures, qu’on a tenté de reboucher avec du scotch… sans succès. Il en fallait absolument un qui fonctionne. On a alors décidé de descendre encore, jusqu’au refuge du Goûter, situé 500 mètres plus bas. »

Cette fois, l’orage est imminent, il est même là, dans la vallée. Le groupe fonce à travers le brouillard et finit par atteindre le refuge in extremis. « On avait à peine fermé la porte, qu’on a entendu un énorme coup de tonnerre… On a passé la nuit là-bas. Il faisait encore mauvais le lendemain, mais l’hélicoptère a pu nous récupérer plus bas, dans la descente en direction du couloir du Goûter. » Sains et saufs, même s’il en est fallu de peu. Johan assure : « On a pesé à chaque fois le bénéfices-risques, sans faire les fous. » Avant d’ajouter, dans un souffle : « Enfin si, un peu. »

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/paroles-de-gendarmes/haute-savoie-rencontre-avec-l-adjudant-johan-du-pghm-de-chamonix-mont-blanc

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Re : Le secours en montagne au cœur des missions de la gendarmerie
« Réponse #3 le: 23 septembre 2024, 13:52:51 »
Décès d’un sous-officier du PGHM d’Hohrod dans l’exercice de ses fonctions

Le lundi 29 janvier 2024, à Metzeral, dans le département du Haut-Rhin (68), l’adjudant Thomas Binder, du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) d’Hohrod, est décédé au cours d’un exercice de secours en montagne. Il était âgé de 43 ans.

Lors d’un exercice de secours en montagne, organisé par les militaires du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) d’Hohrod (68), sur l’arête rocheuse du Spitzkoepfe, dans le massif des Vosges, l’adjudant Thomas Binder a trouvé la mort.
Emporté par un éboulement, survenu dans des circonstances encore indéterminées, le militaire a été retrouvé sans vie peu après l’accident.

Le général d'armée Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale, adresse ses condoléances et son soutien à la famille et aux proches de l’adjudant Thomas Binder, ainsi qu'aux personnels de son unité.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2024/deces-d-un-sous-officier-du-pghm-d-hohrod-dans-l-exercice-de-ses-fonctions
Par Hélène THIN
Publié le 29 janvier 2024