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Officier de Gendarmerie & Classe Préparatoire Intégrée (CPI)
Jeano 11:
Ingénieur et Gendarme : Témoignage d'un officier de Gendarmerie sur Titre
L’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie Nationale et plus généralement la Gendarmerie offre des opportunités de carrière à forte dominante scientifique. Les profils recherchés sont multiples et le spectre des domaines d’activité est vaste ; de la mécanique à la biologie en passant par le numérique. Découvrons ensemble le parcours d’un jeune lieutenant arrivé il y a 6 mois au département balistique après 2 ans de formation au sein de l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale. Quel est son parcours ? Quelles sont ses motivations et ses perspectives de carrière ?
Quel est votre parcours avant d'avoir été affecté à l'IRCGN ?
Après un bac « S », j’ai choisi de faire une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), filière « Physique Technologie » qui m’a permis d’intégrer l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (ENSAM). Lors de ces trois années de formation d’ingénieur, j’ai pu acquérir une rigueur intellectuelle, une certaine curiosité technique et de solides connaissances scientifiques souvent indispensables pour évoluer dans un monde où la technologie est omniprésente. A l’issue, j’ai travaillé deux années dans un cabinet d’audit financier à Paris qui m’ont permis de mieux appréhender le monde de l’entreprise et les problématiques financières. J’y ai appris un nouveau métier dans lequel l’analyse critique des grands comptes financiers était au cœur de mon travail. Cette première expérience fut enrichissante sur le plan technique et humain, avec mes équipes et mes clients, au travers de multiples missions. J’en garde un excellent souvenir mais j’aspirais à un métier au service des populations et dans un environnement scientifique important. C’est donc tout naturellement que j’ai candidaté au concours d’officiers de gendarmerie sur titre.
Le milieu de la gendarmerie ne m’était pas inconnu et je désirais y faire une carrière d’officier. J’ai suivi une scolarité de deux ans à l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) de Melun, dont la devise est « Pour la Patrie, l’Honneur et le Droit ». J’ai pu y découvrir « le métier des armes » pendant ma formation, la rusticité militaire durant le stage à Saint-Cyr Coëtquidan, le dépassement de soi lors de mon brevet parachutiste à Pau, l’abnégation et le professionnalisme des gendarmes départementaux pendant mes nombreux stages en unités de terrain mais également mieux appréhender leurs difficultés. En fin de cycle, j’ai directement été affecté au département balistique de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN).
Quelle est votre activité au sein de l'IRCGN ?
Depuis le 1er août 2016, je suis affecté en tant qu’officier-adjoint au département balistique de l’IRCGN. Comme tous les autres départements de l’Institut, nous devons répondre aux missions que nous confient les services d’enquêtes de la gendarmerie nationale, police nationale et de la justice. Dans le domaine de la balistique forensique, nos études portent sur l’identification et l’analyse des armes et munitions, sur la comparaison balistique entre éléments de munitions et sur des rapprochements pour déterminer si une arme a pu servir dans une autre affaire criminelle. Nous sommes également amenés à nous déplacer pour aider les investigations complexes sur les scènes d’infraction, déterminer le nombre de tirs, la distance de tirs et les trajectoires.
Nous portons également assistance aux médecins légistes lors des autopsies. Environ 20% de notre activité est en dehors de l’Institut. En outre, comme l’action criminelle n’a ni limite temporelle, ni limite géographique, le personnel du département peut être activé 24h/24 et 7j/7 et demeure prêt à se déplacer partout en France métropolitaine et ultra-marine.
Pourquoi avoir choisi une carrière en gendarmerie ?
J’ai toujours été attiré par la gendarmerie, par et pour ce qu’elle représentait : l’engagement au service de nos concitoyens, l’esprit de camaraderie, le cadre militaire, les missions opérationnelles… Cependant, je ne voulais pas abandonner mes compétences en ingénierie et mon goût pour les Sciences.
Comment voyez-vous votre avenir en gendarmerie ?
La gendarmerie m’offre l’opportunité de mener deux carrières en parallèle. En effet, j’aurai des temps d’expertise au sein de l’Institut et des temps de commandement au sein d’unités de terrain.
D’un côté, j’ai une carrière d’officier en criminalistique au sein de l’IRCGN, dans laquelle la recherche et développement sont primordiaux. La criminalistique est encore une science récente dans de nombreux domaines et des défis scientifiques restent encore à relever. Au sein de l’IRCGN, j’aspire à devenir expert judiciaire près la cour d’appel de Versailles. Le chemin va être long mais j’ai la chance de baigner dans un environnement propice pour mener à bien cet objectif.
D’un autre côté, ma carrière d’officier de gendarmerie sera ponctuée de plusieurs temps de commandement. Je serai amené à commander des unités de terrain implantées dans la France ou dans les départements d’Outre-mer.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ou jeunes actifs intéressés pour faire une carrière au sein de l'IRCGN ?
Je serai tenté de dire que la gendarmerie offre une chance aux jeunes scientifiques diplômés de faire un métier unique, hors du commun, au service des populations, dans un milieu où les sciences sont omniprésentes. Ce métier me permet de lier l’humain et les sciences, la recherche fondamentale et la réalité du terrain. L’IRCGN est un fer de lance de la gendarmerie dans sa lutte contre le phénomène criminel. Il est à la pointe dans la plupart des domaines de criminalistique. Choisir la gendarmerie et l’IRCGN est une voie difficile, la motivation doit être profonde. L’engagement et la disponibilité sont des valeurs fortes qui doivent être prises en compte pour faire ce choix. Je conseille donc aux personnes intéressées par ce genre de carrière de se renseigner sur le concours titre pour les profils scientifiques auprès des centres régionaux de recrutement de la gendarmerie. Les étudiants peuvent commencer par devenir réservistes ; cela peut être une première belle approche sur le métier de gendarme.
Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/ircgn/Liens-utiles/Portraits/Ingenieur-et-Gendarme-Temoignage-d-un-officier-de-Gendarmerie-sur-Titre
Jeano 11:
Qu’attend-on aujourd’hui d’un officier, qu’il soit de gendarmerie (O.G.) ou du corps technique et administratif (OCTA) ?
De prime abord, il est attendu d’un officier de gendarmerie certaines vertus fondamentales telles que la compétence, la force de caractère et le désintéressement, afin que le chef rayonne de tout son être, pour favoriser, par ricochet, l’épanouissement de chacun de ses hommes. Mais en regardant de plus près, la formation dépend étroitement de trois facteurs :
- d’abord la sociologie de notre Institution. En l’espace de quelques décennies, la gendarmerie a vu passer son modèle de gendarme « généraliste », dans un esprit de proximité et de polyvalence, à un modèle où ce « brigadier » est de plus en plus « augmenté », notamment par l’apport du numérique. De fait, la part de confiance et d’initiative que l’on doit lui accorder est croissante. Ainsi, les officiers devront apprendre à déployer cette capacité à fédérer les énergies, les volontés et les savoir-faire de leurs subordonnés, techniciens chevronnés et exigeants ;
- la territorialité ensuite, facteur d’éloignement des officiers et consubstantiel à une large autonomie des subordonnés. Il leur revient donc de coordonner finement l’ensemble de leurs moyens et appuis ;
- enfin, l’essence même de notre Institution, plaçant ses chefs dans une triple subordination, celle de la chaîne hiérarchique et celle des autorités administrative et judiciaire, au sein de laquelle ils doivent s’imposer comme un autre point de convergence et de coordination.
Dans un monde particulièrement imprévisible, un socle éthique et déontologique robuste s’impose. Plus que jamais, notre force humaine doit disposer d’officiers porteurs d’une vision, de chefs en qui les subordonnés peuvent placer leur confiance et être eux-mêmes l’incarnation de valeurs auxquelles ils croient. En somme, donner du sens à l’action et être à l’écoute. Enfin, ils doivent être convaincus de l’importance à accorder au dialogue interne, constructif, professionnel et sain, qui leur permet de s’entourer des avis nécessaires à la prise de décision. Si, sous le signe de l’urgence, ils doivent s’imposer comme des chefs opérationnels qui décident, d’autant plus que la situation est grave, au quotidien, ils doivent demeurer ceux qui savent écouter et bien connaître leurs personnels pour, dans l’intensité de la crise, être à même de leur demander de se surpasser.
Concrètement, comment l’EOGN prépare-t-elle ses élèves à leurs futures missions ?
L’objectif premier de la formation initiale dispensée à l’EOGN reste de former des chefs militaires qui disposent d’une expertise dans le domaine de la sécurité intérieure et de la défense. À cette fin, nous nous appuyons sur trois leviers classiques :
- le savoir : c’est la connaissance du milieu militaire dans lequel les officiers vont évoluer et les connaissances juridiques sur lesquelles ils devront s’appuyer pour mener à bien leurs missions. Cela va de pair avec la militarité, laquelle leur permet de s’aguerrir pour être forts physiquement, psychologiquement et moralement, afin d’être en capacité de surmonter les événements de toute nature et commander en situation dégradée.
- le savoir-faire : les nombreuses mises en situation, ancrant les élèves-officiers dans le concret, permettent d’asseoir toutes les connaissances nécessaires à l’exercice de leur métier, du premier emploi aux suivants. Cet apprentissage se fait également à travers différents stages, dont le nombre a été multiplié par trois depuis 2017.
- le savoir-être : le futur officier doit disposer de qualités humaines et comportementales exemplaires, en nourrissant sa pensée pour agir en conscience et en responsabilité. Ce volet regroupe notamment les notions d’esprit de corps et de cohésion, qui permettent aux élèves-officiers de trouver leur place au sein de la gendarmerie et d’avoir une prise en compte plus aisée de l’éthique et de la déontologie. Cet enseignement repose également sur le partage d’expériences, sur des rencontres, des échanges avec des intervenants, autour de tous les problèmes contemporains auxquels les gendarmes peuvent être confrontés dans leur fonction de contact avec le public.
Enfin, le Master 2 dans lequel nous les accompagnons permet aussi de conforter leur place dans l’univers global de la sécurité et celle de l’EOGN dans le concert des grandes écoles françaises et européennes.
L’EOGN assure également les formations continues des officiers. Quels sont les enjeux dans ce domaine ?
L’EOGN assure en effet à la fois la formation initiale et la formation continue des officiers, ce qui nous permet d’avoir une cohérence d’ensemble. Tout l’enjeu est d’arriver à bâtir un socle commun, puis d’avoir une formation continue construite sur le principe du « juste à temps », dans la carrière, et du « juste utile », par rapport aux besoins.
L’une des nouveautés est la prise en compte de la conception de manœuvre, répondant à une attente forte de tous les officiers dans leurs différents postes. Cet apprentissage intègre désormais le volet logistique de la gestion de crise, lequel s’avère indispensable dans la conception de manœuvre opérationnelle. Comme sur le terrain, O.G. et OCTA sont amenés à travailler ensemble.
Au sein de l’EOGN, qui fête ses 100 ans cette année, la formation n’a eu de cesse d’évoluer au regard des besoins du terrain et des progrès technologiques. Comment se présente-t-elle aujourd’hui ?
L’infrastructure de l’école n’a pas évolué aussi vite qu’on l’aurait voulu. Malgré tout, nous avons réussi à nous inscrire dans une modernité d’adaptation qui soit la plus cohérente possible. Nous utilisons quatre méthodes d’enseignement. J’ai déjà évoqué les mises en situation et les immersions en unité. Les premières apportent du réalisme aux notions que nous inculquons et permettent aux élèves de développer leur sens de l’adaptation et du discernement. Les secondes, qui se traduisent par 12 semaines de stage pendant la scolarité, vont leur faire toucher du doigt la réalité de la gendarmerie dans son quotidien, aux confins des territoires. Ils vont ainsi pouvoir confronter les notions généralistes enseignées à la façon dont l’intelligence locale les décline. L’idée est aussi de leur montrer la complexité et la polyvalence de la gendarmerie dans toutes ses composantes, pour que cette ouverture puisse notamment les guider dans leur choix de début de carrière. C’est pourquoi ces immersions se font dans toutes les subdivisions et s’adaptent aussi au recrutement, afin de ne pas envoyer les élèves en terre déjà connue.
L’enseignement à distance se développe également, grâce à la plateforme Gendform 3.0. Gage de souplesse dans le dispositif global de formation, il permet aux élèves d’acquérir une partie de la formation élémentaire à leur initiative et de recentrer le temps ainsi libéré sur la mise en situation.
La quatrième méthode, la plus récente, repose sur la simulation. Le Centre d’entraînement et de simulation au commandement opérationnel (CESCO), inauguré en juin 2018, favorise la transition entre la théorie et les exercices pratiques. Nous utilisons deux programmes de simulation, l’un pour la planification et la conduite des missions, et l’autre pour l’apprentissage des actes élémentaires du combattant et les missions de groupe. Le prochain axe de développement concerne l’apprentissage du tir et l’usage des armes, pour favoriser, via la simulation, la réflexion et le discernement dans l’action. Des dispositifs sont d’ores et déjà utilisés, au sein de l’EOGN ou du centre national d’entraînement des forces de gendarmerie, mais nous travaillons en lien avec des industriels pour développer des outils plus sophistiqués. Cette dernière méthode ne doit évidemment pas occulter les autres.
Ainsi, s’appuyant sur une formation d’excellence et sur une identité aux racines profondes servant de fil rouge tout au long de sa carrière, l’officier de gendarmerie est apte à s’engager et à commander en tous temps et en tous lieux, au service de nos concitoyens.
Source : https://www.gendinfo.fr/dossiers/les-enjeux-de-la-formation/Former-des-officiers-operationnels-et-bienveillants
Jeano 11:
Rejoignez la Classe Prépas Talents
Vous êtes titulaires d'un bac +5 et boursier ? Dans le cadre du dispositif d'égalité des chances, la gendarmerie vous aide à préparer le concours officiers.
Dans le cadre du dispositif égalité des chances, la Classe préparatoire intégrée devient Classes Prépas Talents avec l'ouverture de 3 nouvelles classes dans les villes de Clermont-Ferrand, Amiens et Montpellier, en plus de celle déjà existante à Paris.
Ce dispositif prépare aux concours d'officiers de la Gendarmerie et permet aux personnes correspondant aux critères de sélection d'avoir la chance de réaliser une préparation avec des enseignements de qualité et de bénéficier d'un statut militaire, d'un logement et d'une solde !
Si vous souhaitez en savoir davantage, rendez-vous sur https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/recrutement/parcours-de-candidature/classes-preparatoires-talents !
Les inscriptions sont ouvertes chaque année du 15 février au 15 mai et se font en ligne.
Source : https://www.gendinfo.fr/l-info-en-continu/rejoignez-la-classe-prepas-talents
Auteur : Gendarmerie nationale - publié le 15 février 2022
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