Auteur Sujet: Préserver l’environnement des Bouches-du-Rhône  (Lu 3012 fois)

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Préserver l’environnement des Bouches-du-Rhône
« le: 23 septembre 2024, 13:57:59 »
Épisode 1 : le détachement du groupe de cavalerie de Marseille protège le Parc national des Calanques

Alors que locaux et touristes plébiscitent le Parc national des Calanques en période de fortes chaleurs, le détachement du groupe de cavalerie de la Garde républicaine de Marseille multiplie les patrouilles afin de préserver sa biodiversité exceptionnelle.

Pas de répit pour le détachement du groupe de cavalerie de la Garde républicaine de Marseille. Après avoir connu un fort engagement à l’occasion des Jeux Olympiques, en sécurisant l’hôtel accueillant les athlètes, la marina et le site d’entraînement de l’équipe de France olympique de football, les cavaliers concentrent désormais leurs efforts en matière de protection de l’environnement.

Créé en 2012, le Parc national des Calanques est une aire marine et terrestre protégée de Méditerranée, située entre Marseille et La Ciotat. Composé de 5 000 hectares de paysages terrestres et de 20 kilomètres de côtes, il se distingue par son exceptionnelle biodiversité, néanmoins fragilisée par une fréquentation annuelle de près de trois millions de visiteurs. Afin de préserver cet espace exceptionnel, des règles d’accès sont imposées selon les saisons et les conditions climatiques. Elles sont complétées par des règles de conduite. Afin de garantir le respect de cette réglementation, les agents du parc sont appuyés par le détachement du groupe de cavalerie de la Garde républicaine de Marseille.

Le cheval, véritable atout
Composé de six sous-officiers et de quatre gendarmes adjoints volontaires, le groupe de cavalerie dispose de sept chevaux de race selle français, particulièrement adaptés à leur engagement dans les Calanques.

« Notre mission consiste à prévenir les incendies et à nous assurer du respect de la réglementation, précise la majore Karine, commandant le détachement du groupe de cavalerie de la Garde républicaine de Marseille depuis le 1er juin 2023. Le cheval présente de nombreuses qualités. Il nous donne une hauteur de vue au-dessus de la végétation qui facilite la constatation des infractions. Le parc n’est par ailleurs pas adapté aux véhicules. Le cheval facilite l’accès au site, marqué par un fort relief et de nombreux sentiers, tout en ne polluant pas. Il nous permet enfin de parcourir des distances beaucoup plus conséquentes que si nous effectuions des patrouilles à pied. »

« Le cheval facilite le contact avec les gens, complète le gendarme Grégory. Nous nous déplaçons moins vite qu’en véhicule ou qu’à vélo, les gens viennent donc plus facilement vers nous. On obtient du renseignement. »

Afin d’orienter leurs patrouilles et de fluidifier leur action, les gendarmes peuvent compter sur leurs partenaires.

Une coopération renforcée
À l’approche de la haute saison, le groupe de cavalerie peut compter sur le gérant du parking de Cassis qui les renseigne sur les niveaux de fréquentation qu’il constate. Cette collaboration aide les cavaliers à déterminer le début de leur engagement, qui s’étend en général de mai à octobre, à raison d’une patrouille de trois heures par jour. Sur place, il leur réserve également une place de parking, qui leur permet de stationner le camion utilisé pour transporter les chevaux.

Les cavaliers descendent jusqu’à l’entrée du site des Calanques et échangent avec les agents du parc. « Nous nous renseignons sur les problématiques éventuelles afin d’axer au mieux nos patrouilles, précise la majore Karine. Nous favorisons les horaires où les vacanciers sont les plus nombreux, notamment à partir de 11 heures, où ils viennent déjeuner et se baigner. Notre présence conforte l’action des agents, qui ne disposent pas de pouvoirs de police. »

Les cavaliers ont noué des relations étroites avec les acteurs locaux, qui disposent de leurs coordonnées. Ils mènent des actions coordonnées avec les agents du parc, l’Office national des forêts (ONF), les brigades de gendarmerie compétentes et les polices municipales. « Nous programmons des patrouilles le matin ou le soir afin de dissuader les motocross de pénétrer dans le parc malgré les interdictions, détaille la gradée. Avec nos partenaires, nous ciblons les sites en fonction des renseignements obtenus et nous bloquons les pistes DFCI (Défense des Forêts Contre les Incendies) qu'elles empruntent. »

L’unité est également appuyée par des cavaliers étrangers dans le cadre des brigades européennes. Ce dispositif permet de renforcer les relations avec les autres forces européennes et d’échanger sur les modes de fonctionnement. La présence de ces cavaliers facilite également le contact avec les touristes, à l’image de Vanessa, garde civile espagnole, qui intègre le groupe de cavalerie du 21 juillet au 17 août 2024.

« Les cavaliers étrangers parlent couramment anglais, souligne la majore Karine. Ils peuvent également échanger avec leurs compatriotes afin de les conseiller et de les informer sur la réglementation locale. »

Outre le Parc national des Calanques, le groupe de cavalerie tire parti de la mobilité offerte par son camion pour mener des actions dans d’autres sites sensibles du département. « En fonction des besoins, nous renforçons également les unités agissant dans le massif de la Sainte-Victoire et dans le Parc naturel régional de la Sainte-Baume », conclut la gradée.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/sur-le-terrain/immersion/2024/preserver-l-environnement-des-bouches-du-rhone-episode-1-le-detachement-du-groupe-de-cavalerie-de-marseille-protege-le-parc-national-des-calanques

Par le capitaine Tristan Maysounave
Publié le 29 août 2024

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Re : Préserver l’environnement des Bouches-du-Rhône
« Réponse #1 le: 23 septembre 2024, 14:03:29 »
Épisode 2 : les gendarmes protègent la montagne Sainte-Victoire des incendies

Symbole du Pays d’Aix, le Grand Site de France Concors Sainte-Victoire fait l’objet d’une attention particulière des gendarmes et de leurs partenaires. Leur objectif : protéger ce site exceptionnel des incendies.

Situé aux portes d’Aix-en-Provence et de Marseille, le Grand Site de France Concors Sainte-Victoire constitue un espace naturel de près de 50 000 hectares. Au sommet de la montagne Sainte-Victoire, qui culmine à 1 011 mètres, se trouve la Croix de Provence, perchée sur sa pointe occidentale. Rendu célèbre par le peintre aixois Paul Cézanne qui l’a immortalisé plus de 80 fois, ce massif, qui accueille 1 200 000 visiteurs par an, est également tristement connu pour avoir brûlé à 60 % lors de l’incendie ravageur de 1989. C’est en réponse à ce drame qu'ont été créés les Comités communaux feux de forêts (CCFF) dans les Bouches-du-Rhône.

Aujourd’hui, de nombreux acteurs agissent quotidiennement afin de prévenir tout départ de feu. En premier lieu, les Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) mais également les bénévoles du CCFF de la commune de Saint-Marc-Jaumegarde. Cette année, la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) d’Aix-en-Provence a également renforcé son action dans ce domaine, en y consacrant un Dispositif estival de protection des populations (DEPP) de quatre gendarmes. Ceux-ci sont renforcés par des unités locales, et notamment par la Brigade motorisée (B.Mo.) d'Aix-en-Provence. L’ensemble a été baptisé « détachement Sainte-Victoire ».

Un DEPP dédié à la prévention des incendies
En raison des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, les Dispositifs estivaux de protection des populations ont été adaptés. Les Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) étant essentiellement engagés sur la plaque parisienne, les DEPP sont armés par des gendarmes d’active provenant d’autres unités et par des réservistes, à l’image du DEPP Sainte-Victoire, mis en œuvre du 8 juillet au 18 août 2024. Composé de quatre gendarmes départementaux, ce dispositif est rattaché à la CGD d’Aix-en-Provence. Une relève est organisée tous les dix jours afin de ne pas faire peser la contrainte sur les mêmes unités. Les gendarmes organisent leur service en fonction des horaires d’affluence et des restrictions d’accès déterminées par la préfecture selon le risque incendie.

« Lorsque le massif est accessible, nous concentrons essentiellement nos patrouilles en fin de journée, au moment où les gens viennent pique-niquer, explique l’adjudante-cheffe Véronique, affectée à Brigade territoriale autonome (BTA) d'Éguilles et détachée au DEPP Sainte-Victoire. Si le niveau rouge a été décrété, nous nous positionnons à l’entrée du site en début de journée afin d’avertir le public. »

Leur mission consiste notamment à sensibiliser les visiteurs sur les règles de conduite à adopter au sein du massif. Celles-ci permettent de réduire les risques de départ de feu accidentel mais aussi de préserver un environnement exceptionnel. Lorsque des individus contreviennent à la réglementation, la patrouille peut être amenée à les verbaliser.

« Les infractions que nous constatons sont l’apport de tout matériel susceptible de causer un départ de feu (réchaud, paquet de cigarettes, briquet, etc.), poursuit l’adjudante-cheffe. Nous menons également des actions contre les dépôts sauvages d’ordures, contre les comportements générateurs de pollutions ou encore contre la baignade, qui est interdite dans le lac de Bimont, en raison de sa dangerosité. »

Dans ce domaine, la patrouille peut compter sur le gendarme Anthony, du Peloton motorisé (P.Mo.) de Meyrargues. Détaché dans le cadre du DEPP, il est enquêteur environnement de niveau 2. « Ma formation me permet de déceler des infractions qu’on ne constaterait pas nécessairement en temps normal. Je m’appuie également sur le Détachement de l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (DOCLAESP) de Marseille ainsi que sur le CESAN (Commandement pour l’environnement et la santé). »

À l’heure du bilan, le commandant de compagnie, le lieutenant-colonel André-Vianney Espinasse, indique : « amendes forfaitaires délictuelles relatives aux stupéfiants, conduites sous stupéfiants, infractions relatives à la police route, etc. Ce sont plus 50 infractions « classiques » qui ont été relevées. À cela, il faut rajouter une trentaine d’infractions liées au champ des atteintes à l’environnement. C’est très positif. »

Les gendarmes mettent en œuvre plusieurs modes d’action afin d’accéder aux différentes zones du massif. Leur véhicule Dacia Duster leur permet d’emprunter les pistes consacrées à la Défense des forêts contre l'incendie (DFCI). Ils mènent ensuite des patrouilles pédestres, dont la discrétion facilite la découverte d’éventuels contrevenants.

« Ce soir, nous allons monter à pied et en treillis à la croix de la Sainte-Victoire, complète la gradée. Nous allons passer la nuit là-bas pour surveiller les comportements. C’est une initiative que nous avons prise car nous avons constaté que les gens emportaient des réchauds pour bivouaquer. »

Le DEPP est renforcé par les motocyclistes de la B.Mo. d'Aix-en-Provence, qui agissent toute l’année en matière de lutte contre les incendies.

Complété par l’action de la B.Mo.
La B.Mo. d’Aix-en-Provence est une unité de sécurité routière, mais son action s'inscrit aussi dans la lutte contre les atteintes à l'environnement. S’appuyant sur deux Motos tout-terrain (MTT) et plusieurs enquêteurs environnement, les gendarmes de la B.Mo. d’Aix-en-Provence mènent de nombreuses actions en matière de prévention des incendies.

« Les motos tout-terrain nous permettent de lutter contre les atteintes à l’environnement et plus spécifiquement contre les feux de forêt l’été, explique le major Emmanuel, commandant la B.Mo. Nous sommes en mesure d’agir dans tous les massifs de la circonscription en acheminant les motos sur remorque. Le plus important est la Sainte-Victoire, qui est très fréquentée par les touristes. Les motos tout-terrain constituent un vecteur de mobilité particulièrement performant, qui nous permet d’accéder à la plupart des secteurs, qu’il s’agisse de chemins, de sentiers ou de zones forestières. Étant relativement discrètes, elles confèrent également un effet de surprise. Nous positionnons nos patrouilles en fonction des renseignements collectés et des risques identifiés, notamment lorsque la Sainte-Victoire est interdite d’accès. Nous pouvons également agir en soirée, par exemple à l’occasion des Nuits des étoiles. Nous nous engageons sur le massif toute l’année. »

L’action de la B.Mo. en matière de protection de l’environnement et de prévention des incendies s’est accentuée ces dernières années. De nouveaux outils sont ainsi développés.

« Des VTT sont en cours de déploiement, précise le major. Ils sont complémentaires aux motos. Ils nous permettent notamment d’effectuer des patrouilles en tenue civile et donc de constater plus facilement des flagrants délits. »

DEPP et B.Mo. mènent leurs actions en coopération avec les partenaires locaux.

Dans un cadre partenarial renforcé
Les gendarmes engagés dans le domaine de la prévention des incendies peuvent compter sur les acteurs locaux qui leur transmettent des renseignements précieux. Le Grand Site de France Concors Sainte-Victoire compte ainsi plusieurs points d’accueil tenus par des agents. Ceux-ci échangent quotidiennement avec les gendarmes et les aident à orienter au mieux leurs patrouilles en fonction de l’affluence constatée.

Outre les agents du site, les gendarmes agissent également fréquemment aux côtés des 60 bénévoles du CCFF de Saint-Marc-Jaumegarde, qui effectuent des patrouilles quotidiennes avec des véhicules porteurs d’eau afin d’être en mesure de réagir rapidement en cas de départ de feu. « Nous disposons des coordonnées téléphoniques du détachement Sainte-Victoire, précise Jean-Pierre Jeanne, adjoint au maire, chargé de la sécurité de la commune et cadre responsable du CCFF. Nous échangeons de nombreux renseignements avec les gendarmes. »

Jean-Luc, également bénévole, de compléter : « Nous aiguillons fréquemment les services de gendarmerie avec qui nous entretenons des liens étroits. Travailler à leurs côtés nous donne de l’autorité. Le seul fait que la gendarmerie soit présente sur le territoire se sait, et la donne est changée. »

Des actions coordonnées sont également menées par les différents services. « Nous organisons des actions régulières avec nos partenaires, souligne l’adjudante-cheffe Véronique. À l’occasion de la Nuit des étoiles, nous avons par exemple organisé des patrouilles avec l’ONF (Office National des Forêts) et les agents du site, afin de sensibiliser le public, notamment sur l’interdiction d’installer des barbecues. »

Ces opérations peuvent également être plus offensives, à l’image de celle conduite par la B.Mo. en matière de lutte contre les motocross. « De nombreux jeunes venant de Marseille bravent les interdictions et circulent à motocross dans les massifs, explique le major Emmanuel. Nous nous coordonnons avec les brigades locales et l’ONF afin de mettre en place un dispositif nous permettant de les intercepter. »

Enfin, lorsqu’un feu est constaté, le Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (CODIS) se met en lien avec le Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG). En cas de doute concernant l’origine de l’incendie, le SDIS compétent dépose plainte et se constitue partie civile. Les Techniciens en identification criminelle (TIC) de la gendarmerie agissent alors en coopération avec les pompiers pour rechercher les causes et circonstances de l’incendie.

Le commandant de compagnie, lui-même arpenteur des sentiers qui mènent à la Sainte-Victoire, connaît bien son terrain et conclut : « je me suis inspiré de la gendarmerie de montagne pour planifier ce détachement, qui a déjà posé de nombreux jalons en matière d’actions de prévention liées à l’environnement. Cet été, dans son emploi, le détachement Sainte-Victoire constitue une innovation fondée sur le triptyque : tenir le terrain des bords de la Durance jusqu’à la Croix de Provence, sur les axes et sur les sentiers, investir le champ de la prévention en matière d’environnement sur l’un des sites emblématiques de la circonscription, et celui de l’action partenariale associée. La qualité des personnels issus du rang du groupement a sans doute concouru au succès de l’entreprise ; ces derniers trouvant la juste tonalité pour décliner au mieux l’esprit de la mission. »


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Re : Préserver l’environnement des Bouches-du-Rhône
« Réponse #2 le: 23 septembre 2024, 14:10:15 »
Épisode 3 : dans les Alpilles, les gendarmes patrouillent à dos de cheval de Camargue

En 2023, la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) d’Arles s’est dotée d’un Poste à cheval (PAC) estival. Ce dispositif vise à préserver le Parc naturel régional des Alpilles des incendies.

Créé en 2007 et situé dans le triangle formé par les villes d’Avignon, d’Arles et de Salon-de-Provence, le Parc naturel régional des Alpilles s’étend sur dix-sept communes pour une superficie totale de 510 km². Il renferme une biodiversité exceptionnelle à l’image de l’aigle de Bonelli, l’un des rapaces les plus menacés sur le territoire français. En juillet 2022, un important incendie ravage le massif de la Montagnette, situé en face de celui des Alpilles. Cet évènement traumatisant enclenche de nombreuses réactions locales, dont la création d’un Poste à cheval (PAC) estival, à l’initiative du commandant de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) d’Arles, le chef d’escadron Florian Gerbal. Spécialement dédié à la protection des Alpilles, ce dispositif innovant a été déployé pour la deuxième année consécutive.

Une convention atypique
Le chef d’escadron Gerbal a été affecté à la tête de la compagnie en 2022, l’année de l’incendie de la Montagnette. À l’époque, il existait un PAC à Arles. « Le positionnement de ce poste par rapport à la zone d’action la plus sensible d’un point de vue environnemental n’était pas pertinent. Les missions qui lui étaient confiées pouvaient l’être à des patrouilles à pied ou en véhicule, explique l’officier. À mon arrivée, j’ai échangé avec les élus locaux qui ont immédiatement manifesté leur crainte concernant le massif des Alpilles. Nous avons alors mené une réflexion qui a abouti à la première convention instituant ce nouveau poste à cheval, inauguré par le préfet de police des Bouches-du-Rhône. »

Le financement de ce poste est partagé entre les communes constituant les Alpilles et la gendarmerie nationale. Les dix-sept communes ont investi une dizaine de milliers d’euros, permettant de financer la location des deux chevaux, leur transport à l’aide d’un van et leur hébergement ainsi que celui des gendarmes. Dans ce cadre, la mairie des Baux-de-Provence met à disposition un logement à titre gracieux. La gendarmerie arme le poste avec quatre gendarmes, dont un réserviste, pendant une période d’un mois, cette année du 15 juillet au 18 août 2024. Ces militaires viennent de plusieurs unités du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) des Bouches-du-Rhône.

Le caractère atypique du poste ne s’arrête pas là. En effet, les chevaux montés dans les Alpilles sont des chevaux locaux, adaptés à leur environnement. « Je n’avais pas de dispositif similaire comme élément de comparaison, poursuit le chef d’escadron. Je me suis adapté au contexte local, en m’appuyant sur le fait que nous étions sur une terre de chevaux. Ceux du poste à cheval proviennent d’une manade (terme provençal, qui désigne un élevage de taureaux et de chevaux, NDLR) de Camargue. »

Les gendarmes servant dans le cadre de ce dispositif doivent être titulaires d’un galop 5 et obtenir ensuite leur Certificat d’aptitude à la pratique équestre en gendarmerie (CAPEG), à l’issue de la formation dispensée par le centre d’instruction du régiment de cavalerie de la Garde républicaine, basé à Saint-Germain-en-Laye.
« En coordination avec le groupement, j’identifie les gendarmes ayant le profil recherché, précise le commandant de compagnie. Je recherche en priorité des sous-officiers envisageant un maintien dans les années à venir, afin d’amortir le coût de la formation. Il s’agit d’une ressource rare. En conséquence, ce poste constitue une opportunité pour des cavaliers souhaitant servir dans les Bouches-du-Rhône. À long terme, j’espère qu’il pourra être armé pendant deux mois entiers, ce qui serait très pertinent d’un point de vue opérationnel et en raison du risque incendie. »

Une mission centrée sur la prévention des incendies et la préservation de l’environnement
Créé en grande partie en réponse à l’incendie de la Montagnette, le PAC concentre une partie de son action dans le domaine de la prévention des feux de forêt, à raison de quatre heures de patrouille par jour.

En début de saison, les cavaliers s’approprient le territoire à l’aide de cartographies. Des échanges quotidiens ont également lieu avec les brigades locales, les polices municipales, les Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), les gardes du Parc naturel régional des Alpilles, ainsi que les bénévoles du Comité communal feux de forêt (CCFF), qui connaissent parfaitement le massif. Ces interactions permettent d’orienter les patrouilles en fonction des comportements constatés.

« Nous menons des actions de prévention, explique la gendarme Chloé, affectée au Peloton d’autoroute (P.A.) de Salon-de-Provence, et détachée au PAC. Nous demandons aux gens qu’on croise s’ils sont de la région, s’ils ont vérifié l’accès au massif et par quel moyen. À chaque entrée, se trouvent les coordonnées téléphoniques de la préfecture ainsi qu’un QR code précisant les éventuelles restrictions d’accès au massif. Nous les sensibilisons sur la réglementation en vigueur. »

« Des infractions sont fréquemment relevées, souligne le chef d’escadron Gerbal. Par exemple, la semaine dernière, des touristes ont organisé un barbecue en plein cœur du massif et ont fait l’objet d’une amende. Lorsque celui-ci est fermé en raison du risque incendie, les cavaliers effectuent des patrouilles et verbalisent les gens qui bravent l’interdit. »

En dehors des patrouilles à cheval, les gendarmes du poste mènent, à vélo, des actions de prévention de proximité et de préservation de l’environnement ainsi que de lutte contre les atteintes aux biens (vols à la roulotte notamment, liés aux nombreux stationnements situés à proximité des sites touristiques).

En fin de saison, un bilan est adressé aux élus. Ils sont également informés des comportements dangereux constatés par les cavaliers au cours de leurs patrouilles.

Le cheval camarguais, parfaitement adapté au terrain
En raison du relief et de l’importante superficie du Parc naturel régional des Alpilles, les chevaux camarguais se révèlent particulièrement adaptés à la mission. « Bien que ces chevaux soient plus petits que les chevaux selle français, ils s’avèrent rustiques et adaptés au terrain, précise le commandant de compagnie. Ils sont notamment habitués aux moustiques. »

Les cavaliers profitent de la hauteur que leur donnent les équidés pour identifier les individus contrevenant à la réglementation. Ils leur permettent également de parcourir des distances importantes en emportant de la nourriture et de l’eau.

« Le cheval facilite le contact avec le public tout en créant une distance de sécurité, explique la gendarme Chloé. Les touristes se montrent curieux, ce qui permet d’engager le dialogue. »

Léonie, habitant la commune de Bourgoin-Jallieu, est venue en vacances. « En tant qu’ancienne cavalière, je trouve que ce dispositif est appréciable. Le contact avec les animaux est plaisant et ludique pour les enfants. Les gendarmes nous sensibilisent sur les risques incendie. »

Les gendarmes du PAC ayant terminé le 18 août, leur absence est en partie compensée par le détachement de cavalerie de la Garde républicaine de Marseille, qui réalise des patrouilles ponctuelles dans le massif, ainsi que par le Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) d’Arles, dont les militaires effectuent des actions de prévention à pied.

Vivre de sa passion pour les animaux en gendarmerie

À 23 ans, le poste à cheval des Alpilles permet à la gendarme Chloé de concilier son métier et sa passion. « Je suis cavalière depuis 20 ans et propriétaire de chevaux depuis 10 ans. Je participe à des compétitions amateurs dans toute la France. Le contact avec les animaux est essentiel dans ma vie, c’est donc un honneur et une fierté de servir au sein de ce poste à cheval. »

« J’hésitais entre devenir gendarme et exercer un métier en lien avec les animaux, explique le gendarme de réserve Victor. J’ai choisi la seconde voie afin de devenir ostéopathe animalier et dentiste équin, mais la réserve me permet quand même de servir en gendarmerie. Cette année, on m’a donné l’opportunité de passer le CAPEG et de renforcer le poste à cheval pour la première fois. Celui-ci me permet de lier équitation et gendarmerie. J’ai aussi été particulièrement marqué par l’incendie de la Montagnette, qui s’est déroulé non loin de chez moi et de l’endroit où mon cheval est en pension. »

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/sur-le-terrain/immersion/2024/preserver-l-environnement-des-bouches-du-rhone-episode-3-dans-les-alpilles-les-gendarmes-patrouillent-a-dos-de-cheval-de-camargue

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« Réponse #3 le: 23 septembre 2024, 14:13:02 »
Épisode 4 : immersion avec le Dispositif estival de protection des populations de Cassis

Cette année, en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024, le Dispositif estival de protection des populations (DEPP) de Cassis n’est armé que par des gendarmes départementaux. L’une de leurs missions principales consiste à lutter contre les comportements portant atteinte à l’environnement.

L’écrivain provençal Frédéric Mistral disait « Qui a vu Paris, s’il n’a pas vu Cassis, peut dire : je n’ai rien vu. » Nichée entre La Ciotat et le Parc national des Calanques, la commune de Cassis est singulière à plus d’un titre. Édifiée autour d’un port de pêche, elle est surplombée d’un château fort datant de l’Empire carolingien. Elle est réputée pour ses plages de galets, ses calanques ainsi que pour le cap Canaille. Accessible depuis la route des Crêtes, il culmine à 394 mètres et figure parmi les falaises maritimes les plus hautes d’Europe. Il offre une vue panoramique sur la baie de Cassis. La commune est une destination prisée. En période estivale, elle accueille plus de 200 000 touristes par mois pour 7 300 habitants à l’année. En raison de cette très forte fréquentation, un Dispositif estival de protection des populations (DEPP) est déployé chaque été. Habituellement armé par des gendarmes mobiles, sa constitution est cette année inédite en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024. Ce sont en effet six gendarmes départementaux provenant d’unités de la Région de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte d'Azur (RGPACA) qui composent le dispositif. Outre leurs missions de prévention de proximité, de surveillance et de contact, ils mènent de nombreuses actions en matière de prévention des atteintes contre l’environnement.

Une organisation adaptée aux enjeux opérationnels
Déployé du 15 juillet au 18 août 2024, et rattaché à la compagnie de gendarmerie départementale d’Aubagne, le DEPP de Cassis est donc armé par six gendarmes départementaux volontaires. Une relève est organisée tous les dix jours afin de ne pas faire peser la contrainte sur les mêmes unités. L’hébergement est mis à la disposition des gendarmes par la mairie de Cassis. La Brigade territoriale autonome (BTA) de Cassis leur octroie les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions.

« J’étais volontaire pour renforcer une brigade côtière et j’ai été détaché au DEPP de Cassis, explique le gendarme Lucas, affecté à la BTA de Gardanne le reste de l’année. Cette expérience me permet de découvrir autre chose et de servir dans une brigade sensible, confrontée à un fort tourisme estival. »

Les gendarmes sont répartis en deux équipes de trois. La première effectue une patrouille de 14 heures à 20 heures, pendant que la seconde agit de 10 heures à 12 heures, puis de 21 heures à 3 heures.

« En journée, nous contrôlons le respect de l’environnement sur les plages et dans le Parc national des Calanques, poursuit Lucas. Nous relevons essentiellement des dépôts sauvages et des entorses aux interdictions de fumer. La nuit, nous constatons notamment des tapages, des délits routiers et des infractions liées aux stupéfiants. Nous luttons également contre le camping sauvage et les feux sur la plage. »

Afin de s’approprier le territoire et ses enjeux, les gendarmes du détachement peuvent compter sur l’appui des acteurs locaux.

Une efficacité reposant sur une étroite collaboration avec les acteurs locaux
« Nous sommes tous des Bouches-du-Rhône, mais nous ne connaissons pas forcément le terrain à notre arrivée, souligne le sous-officier. Les gendarmes de la BTA de Cassis nous aident à nous approprier le territoire et nous conseillent en matière d’infractions à relever, notamment dans le domaine de l’environnement. Nous entretenons aussi d’excellentes relations avec la police municipale. Nous disposons d’une de leurs radios, que nous emportons avec nous. Nous collaborons également avec les ASVP (Agents de Surveillance de la Voie Publique), les pompiers et les agents du Parc national des Calanques. »

« Nous menons des actions coordonnées avec la police municipale de Cassis, complète la gendarme Maëlys, affectée à la BTA des Baux-de-Provence et détachée au DEPP de Cassis. Nous pouvons également compter sur le système de vidéoprotection particulièrement performant de la commune. »

Différents moyens sont utilisés dans le cadre du service.

Des moyens d’action déployés en fonction des missions
À Cassis, les gendarmes effectuent des patrouilles en véhicule sérigraphié ainsi que des patrouilles pédestres. Ils disposent également de vélos tout-terrain à assistance électrique. Ceux-ci leur permettent d’agir en tenue de service courant ou en civil, selon l’objectif recherché

« Nous orientons nos services en fonction des renseignements collectés sur le terrain. Nous agissons en bleu essentiellement pour faire de la prévention et du contact, explique Lucas. La tenue civile nous permet au contraire de faire preuve de discrétion et de verbaliser plus facilement les infractions. La plupart du temps les gens se montrent respectueux, nous avons essentiellement à faire à des touristes qui ignorent la réglementation. »

Les gendarmes du détachement effectuent également des patrouilles en mer à l’aide d’une embarcation mise à leur disposition par la brigade locale.

« Le semi-rigide nous permet de réaliser des surveillances du littoral de quatre heures, poursuit le sous-officier. Nous contrôlons l’armement des navires que nous croisons, le respect de la réglementation liée à la pêche et nous participons à la préservation du Parc national des Calanques. »

Le cap Canaille fait également l’objet d’une attention particulière.

« Le cap Canaille ainsi que la route des Crêtes, qui permet d’y accéder, constituent une zone protégée, conclut Lucas. Nous menons de nombreuses actions visant à préserver l’environnement de ce site. Nous effectuons notamment des surveillances en début de soirée, à l’heure où de nombreuses personnes viennent admirer le coucher du soleil. Nous contrôlons également le respect de l’arrêté municipal fermant la route à la circulation le dimanche. Il s’agit d’une mesure permettant de protéger la biodiversité locale. Seuls les piétons et les cyclistes peuvent l’emprunter. »

Alors que le DEPP a pris fin, partenaires, commerçants, habitants et touristes ont souligné son efficacité.