Auteur Sujet: Renseignement ... de quelle époque date la gendarmerie ?  (Lu 9464 fois)

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napoléonaube

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Une question, de quelle époque date la gendarmerie ?
y as t'il eu dans la renaissance ou après le révolution, l'ancêtre de la gendarmerie ?
merci à vous

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Re : Renseignement ... de quelle époque date la gendarmerie ?
« Réponse #1 le: 07 août 2008, 19:55:07 »
Salut Napo
La gendarmerie est née en même temps que l’État.
Une BD (sous forme de triptyque) vient de sortir, le premier tome : La Gendarmerie tome 1 - Des origines au Premier Empire - Auteur CATHALA François
Editeur : TRIOMPHE - Collection : Le Vent de l'Histoire - Date de parution : 30/09/2012 - des infos ici http://www.sos112.fr/empty-t10579.0.html

La gendarmerie est une des plus vieilles institutions françaises. Fille de la maréchaussée de France, elle est la digne héritière de 8 siècles d'histoire.
Pendant plusieurs siècles, elle fut la seule institution à exercer des fonctions de police. La gendarmerie nationale fait partie du paysage français depuis 1720. Aujourd'hui, la gendarmerie française, est reconnue pour l'excellence de son service devenue un modèle international copié par de nombreux pays.
Composée de gens de guerre disciplinés et intègres, elle était placée sous l'autorité des maréchaux. Elle était chargée de contrôler et de surveiller d'autres soldats pouvant être indisciplinés et pillards. La qualité de leur travail ayant été remarquablement reconnue, leur compétence fut progressivement étendue à l'ensemble de la population.
C'est François 1er qui a commencé à gouverner la France et pour cela il à créé l'ancêtre de la gendarmerie afin que son pays ne soit pas la proie des bandits de grand chemins.
Il chargea donc cette police militaire de veiller à la tranquillité publique dans le royaume. Il leur confia la tâche de rechercher et de poursuivre les bandits de grands chemins, pillards et assassins qui terrorisaient les campagnes et qui échappaient à la justice des tribunaux des villes.

LA NAISSANCE DE LA MARÉCHAUSSÉE

Étymologie :
À la fin du XIIe siècle, la « Maison du Roi » était dirigée par quatre grands officiers : le Sénéchal, à la tête de l'armée et de la justice ; le Chambrier, gardien de la chambre du roi ; le Chancelier, secrétaire et gardien du sceau royal et enfin le Connétable qui dirigeait les écuries, sepolicier ou gendarme par les maréchaux-des-logis. En l'an 1190, Philippe Auguste quitte son royaume pour participer à la troisième croisade. Ses conseillers, et notamment le Grand Sénéchal, Thibaut V, chef des Armées, le prient de s'entourer d'une garde personnelle de sergents à masses, des sergents d'armes.

Remonter aux origines de la maréchaussée nous amène à faire un bond de huit siècles dans le passé, jusqu'au règne de Philippe II Auguste (1180 / 1223 ).
       La maison du roi, c'est à dire sa domesticité, était alors dominée par quatre grands officiers :
      • Le SÉNÉCHAL, le plus important, à la tête de l'armée, de la justice et chef des domestiques ;
      • Le CHAMBRIER, gardien de la chambre du roi ;
      • Le CHANCELIER, " grand secrétaire particulier " du souverain et gardien du sceau royal ;
      • Le CONNÉTABLE ; La maréchaussée allait voir le jour dans le sillage de ce dernier.

1. - LE CONNÉTABLE SUPPLANTE LE MARÉCHAL
              Le Connétable ( du latin comes stabuli, le comte de l'étable   ), qui dirigeait les écuries royales, sepolicier ou gendarme par les Maréchaux, vit ses fonctions sortir du cadre strict des écuries quand, à la mort du Sénéchal Thibaud V comte de Blois en 1191 au siège de Saint Jean d'Acre ( en Palestine ) lors de la 3 éme Croisade, Philippe Auguste choisit de laisser celui-ci sans successeur : Il prenait ombrage de la puissance grandissante du sénéchal. Les attributions de ce dernier furent alors réparties entre plusieurs officiers
              Le Connétable Matthieu II de Montmorency se vit accorder ses pouvoirs militaires, en récompense de la vaillance dont il avait fait preuve à la bataille de Bouvines le 27 juillet 1214. Dès lors, le connétable et ses maréchaux, auxquels il déléguait son autorité, devinrent les chefs de l'armée, avec pour tâche de mener les troupes en campagne, mais aussi de maintenir la discipline et de juger les méfaits dont les soldats s'étaient rendus coupables.
              Pour rendre la justice, le connétable disposait d'une juridiction spécifique, la Connétablie et les maréchaux, de la Maréchaussée.
              C'est une longue épopée de cette dernière qui nous a conduit à la Gendarmerie Nationale.
La gendarmerie est la force armée chargée de missions de police parmi les populations civiles. En outre, elle exerce des fonctions de prévôté au sein des armées sur les théâtres d'opérations extérieurs.
Les membres de ce corps sont appelés gendarmes, ou « soldats de la loi ».
Le terme « maréchaussée » est également mais plus rarement utilisé (exemple de la Maréchaussée royale aux Pays-Bas), pour désigner ce type d'unité.

Le mot gendarme vient de l'ancien français « gens d'armes », les hommes d'armes.
De la fin du Moyen Âge au début de l'époque moderne, le terme désigne des cavaliers fortement armés, de noble naissance, servant dans l'armée française. L'expression a acquis une connotation nouvelle après la Révolution française, lorsque la maréchaussée de l'Ancien Régime, qui exerçait les missions de police a été rebaptisée « gendarmerie » en 1791.

Les origines de la gendarmerie

C'est en 1536, sous François 1er que s'organise la mission de la Maréchaussée, ancêtre directe de la gendarmerie.

Composée de troupes militaires recrutées par les prévôts (agents royaux militaires) dans les provinces, la Maréchaussée avait pour mission principale de surveiller et punir les gens de guerre c'est-à-dire les armées, notamment pendant leurs déplacements mais surtout lorsqu'elles occupaient les logements des habitants.
La population craignait autant les bandits que les soldats puisque l'on note incendies, pillages, blés verts fauchés...

Cette "police" des armées en campagne était aux ordres des Maréchaux de France (d'où le terme de maréchaussée), eux-mêmes subordonnés plus tard au Secrétaire à la défense.

Voici posée la double origine militaire et rurale de la gendarmerie. Or, cette Maréchaussée pratiquait une justice particulièrement expéditive et sans appel. La corde était fréquente.

Avec François 1er, la compétence de la Maréchaussée s'étend aux civils. Elle perd peu à peu sa fonction strictement militaire puisque tous les auteurs de "crimes et vols de grands chemins" sont arrêtés par la Maréchaussée.

En fait, il s'agit pour le Roi de faire pénétrer sa justice dans les provinces au détriment de celle des seigneurs. Au service de la justice du Roi, la Maréchaussée voit confirmer sa compétence de police des chemins. Il faut rappeler que les prévôts achètent leur office -c'est un métier d'armes dans lequel entre la bonne noblesse- et la Maréchaussée se veut dès le départ une troupe d'élite, composé de cavaliers capables de fournir armes et monture.

Si le guet royal assure la police de nuit dans les villes, la Maréchaussée assure la police des routes et des campagnes. Mais à ce titre, elle revient sous le contrôle des juges ordinaires et dépend des généralités. Avec l'essor des intendants, elle passe sous leur coupe.

L'extension des pouvoirs de la Maréchaussée permet d'observer l'extension de la criminalité dans le temps. Aux crimes et vols de grands chemins de 1536 s'ajoutent au XVIème siècle les assassinats, les sacrilèges avec effraction, les agressions avec port d'armes, les levées de compagnies sans autorisation royale, les rapts et incendies. Au XVIIème siècle, au moment de la Fronde et des révoltes populaires, la Maréchaussée est aussi chargée de la répression des assemblées avec port d'armes, des émotions populaires et des cas de duel. Puis à la fin du XVIIème siècle, époque d'enfermement et d'ordre social, ce sont crimes de nomades ou assimilés, vagabonds et mendiants valides que la Maréchaussée traque.

Définitivement acquise au service de la justice du Roi, la Maréchaussée passe insensiblement du maintien de l'ordre au maintien de l'ordre social.

C'est Bonaparte qui crée en 1802 la première garde municipale de Paris.
Avec 2150 fantassins et 180 cavaliers, elle appartient à l'armée et non à la police. Elle doit contrôler les ports, les barrières, les préfectures, les mairies et les prisons parisiennes.
Les cavaliers, quant à eux, remplissent des missions de d'ordonnance pour les maires, le préfet de la Seine et celui de Police. Composée de soldats aguerris, elle est fréquemment appelée à servir hors les murs de la capitale, voire hors des frontières de l'Empire.
En 1813, elle prend le nom de gendarmerie impériale de Paris puis, du fait de l'abdication de Napoléon en 1814, de garde royale de Paris ( un simple changement de dénomination car l'organisation, le service et l'uniforme du corps sont en partie maintenus).
Arrivent les Cents Jours et le nom redevient gendarmerie impériale. Après Waterloo, Louis XVIII la réorganise sous le nom de gendarmerie royale de Paris, par l'ordonnance du 10 janvier 1816. Restée fidèle à Charles X lors de la révolution de Juillet 1830, elle se voit dissoute.
Elle renaîtra plus tard sous le nom de Garde Républicaine de Paris (GRP), aura des "filles" spécialisées dans le maintient de l'ordre, la Garde Mobile notamment utilisée en Algérie rebaptisée Gendarmerie Mobile en 1954 ( la création de la Gendarmerie mobile remonte à 1921 )  mais la Garde conserve toujours aujourd'hui tout son prestige et est chargée de la protection du Président de la République ainsi que des Institutions Nationales de la Capitale.

« L'autre partie de la force armée sera destinée au maintien de la police. Cette seconde classe de la force armée n'aura pas les dangers d'un grand établissement militaire ; elle sera disséminée sur toute l'étendue du territoire ; car elle ne pourrait être réunie sur un point, sans laisser sur tous les autres les criminels impunis. Cette troupe saura elle-même quelle est sa destination. Accoutumée à poursuivre plutôt qu'à combattre, à surveiller plutôt qu'à conquérir, n'ayant jamais goûté l'ivresse de la victoire, le nom de ses chefs ne l'entraînera point au-delà de ses devoirs, et toutes les autorités de l'État seront sacrées pour elle ».

Benjamin Constant, « Principes de politique applicables à tous les gouvernements représentatifs », 1815.


Citer
Notre Empereur, Napoléon BONAPARTE adressa un courrier en 1806 au roi de Naples où il décrit la gendarmerie en ces termes  :
'' La gendarmerie est une institution à part, c'est la manière la plus efficace de maintenir la tranquillité d' un pays, c' est une surveillance moitié civile, moitié militaire, répandue sur toute la surface qui donne les rapports les plus précis. "
http://lespritdeslois.free.fr/page38a.html

Loin de l'image d'Épinal du pandore ou du gendarme de Courteline, la gendarmerie a su au cours des siècles s'adapter en permanence, se moderniser, sans pour autant renoncer à ses caractéristiques fondamentales.

Force de police à statut militaire, elle n'est assimilable ni à la police, ni à l'armée de terre, mais elle constitue une force spécifique, une « quatrième armée », permettant de garantir la continuité de l'État républicain en toutes circonstances et la protection des citoyens sur l'ensemble du territoire.

En ce sens, elle est l'illustration de la « force publique » énoncée par la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1789.
C’est dans l’histoire que l’on trouve la justification de l’existence de la Gendarmerie d’aujourd’hui. A partir de cette histoire, elle apparaît comme l’un des plus puissants moyens de construction de la nation et de maintien de la cohésion sociale, buts qu’elle atteint par les trois formes de son action : protéger le citoyen, garder l’Etat, défendre la nation. Cette capacité spécifique, elle la tient de son caractère militaire.

L'ambivalence de la gendarmerie est sa force mais elle peut également être sa faiblesse si elle la conduit à trop s'identifier à une autre structure.
Tout en adaptant sans cesse son organisation et ses modalités d'action à l'évolution de la société et de la délinquance, en élevant son niveau d'efficacité pour répondre aux préoccupations des citoyens, la gendarmerie doit savoir préserver ce qui fonde sa spécificité.
C'est de cette manière qu'elle conservera la place qui est aujourd'hui la sienne parmi les institutions qui concourent à la défense et à la sécurité intérieure.

Annoncé par le Président de la République, le rattachement organique et budgétaire de la gendarmerie au ministre de l'Intérieur, à compter du 1er janvier 2009, s'inscrit dans le prolongement des évolutions précédentes.



Informations collectées sur les sites ci-dessous :

-http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/dossierdushd/histoiregendarmerie/chrono/chron.htm#

-http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/dossierdushd/histoiregendarmerie/histoire_gie/moyen_age/au18eme.htm

-http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/articles/gendarmerie/histoire/sorbone/g190.htm

-http://www.gign-historique.fr/gendarmerie/la-marechaussee-justice-et-chevalerie/

-http://lespritdeslois.free.fr/page38a.html

-http://anciens-combattants.forumactif.com/t827-histoire-de-la-gendarmerie-huit-siecles-en-bref

-http://www.devenir-gendarme.fr/histoire-gendarmerie.php

-http://www.senat.fr/rap/r07-271/r07-27143.html

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Re : Renseignement ... de quelle époque date la gendarmerie ?
« Réponse #2 le: 06 avril 2012, 17:35:09 »
Gendarmes armement et organisation - Auteur : Daniel Casanova



La dichotomie vieille de plusieurs siècles entre l’ordre et la délinquance a façonné la gendarmerie dans sa nature, son recrutement, sa formation et ses armes.
L'histoire de la gendarmerie et de son armement, depuis les archers du roi jusqu'au GIGN, face à l'évolution de la criminalité aux différentes époques.
La France s’est dotée d’une police militaire qui a toujours été plébiscitée.
Le duel plusieurs fois centenaire entre l'ordre et le crime a façonné la gendarmerie dans son recrutement, sa formation et ses armes.
Les gendarmes, d'abord appelés sergents des maréchaux, puis archers, et plus tard cavaliers de la maréchaussée, constituent un corps militaire qui a toujours été plébiscité par la population.
De justiciers expéditifs, ils sont devenus les garants de la loi. La République les a transformés en soldats de l'ordre et du droit. Cet ouvrage vous dévoile qui sont ces gendarmes, quelles sont leurs conditions de vie, leurs perspectives de carrière mais aussi comment, depuis le Moyen Âge jusqu'au XXIe siècle, ils luttent contre des délits aux formes multiples.
Vous découvrirez également un panorama complet des mutations de la criminalité au cours des huit siècles passés, auxquelles l'Arme a dû s'adapter.

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Re : Renseignement ... de quelle époque date la gendarmerie ?
« Réponse #3 le: 19 août 2013, 21:20:19 »
Un site pour vous instruire :

L'histoire de la gendarmerie, c'est l'histoire de l'une des plus vieilles institutions françaises; mais c'est aussi un formidable fil conducteur pour suivre toute l'histoire de la France. Des maréchaussées de François Ier à la gendarmerie nationale d'aujourd'hui, faites le parcours, à partir de la chronologie.

Lire la suite sur  http://www.force-publique.net/index.php?page=1&PHPSESSID=a856a903f597c4c38eda54c6ac5011da

 Un constat : la gendarmerie, un patrimoine national méconnu

C’est l’une des principales conclusions que je tire des cinq années que j’ai passées à la tête du Service Historique de la Gendarmerie Nationale. J’ai mesuré, à travers mes propres lectures et travaux mais aussi à travers les multiples travaux universitaires, comment l’histoire de la gendarmerie constituait non seulement un patrimoine pour l’institution mais aussi et surtout une part non négligeable du patrimoine national.

La Gendarmerie est constitutive de la nation française. Tout au long de l’histoire de la France, et surtout à partir du XVIIIème siècle, elle joue un rôle essentiel dans l’élaboration de l’identité nationale et le maintien de la cohésion sociale ; à ces titres, elle fait partie du patrimoine national, non pas en tant que produit de l’histoire mais en tant qu’acteur structurellement constituant de l’identité nationale. En effet par la fonction d’interdit qu’elle exerce dans l’application de la loi, par la représentation uniforme de l’Etat, de la même manière sur tout le territoire et surtout par son système militaire, aux caractéristiques trop souvent méconnues, elle a fortement contribué à la construction de l’identité nationale.

Cette perception, intuitive de longue date chez quelques-uns, s’étend désormais à un plus grand nombre grâce aux travaux universitaires notamment ceux de l’université de Paris IV Sorbonne (plus de 130 maîtrises, D.E.A, mastères II, 16 thèses de doctorat au cours des dix dernières années), grâce aussi aux efforts de l’ancien Service Historique de la Gendarmerie Nationale.

Faire connaître ce patrimoine
Au sein de la Gendarmerie elle-même, parmi ceux qui y servent, combien la connaissent autrement qu’à travers l’approche juridique ?
Dans l’opinion publique, même si la représentation du gendarme est omniprésente dans l’imaginaire collectif des Français, combien d’entre eux sont capables d’expliquer pourquoi ?

Dans le monde, plus de soixante pays ont adopté au cours des derniers siècles le système de la Gendarmerie.
Comment s’est fait ce transfert d’institution.... ??
A quelles périodes ?
Pour quels motifs ?

Comment mettre en valeur et faire connaître ce patrimoine spécifique afin de faire reconnaître la Gendarmerie dans ses fondamentaux historiques qui justifient encore son existence en ce début du 21ème siècle ?

Chronologie de l'histoire de la gendarmerie :

La maréchaussée des origines à 1720
Les Nouvelles Maréchaussées au XVIIIème siècle
La Gendarmerie de la Révolution, du Consulat et du Ier Empire
La Gendarmerie de la Restauration au Second Empire
La Gendarmerie de la Troisième République
La Gendarmerie du gouvernement de Vichy et de la IVème République
La Gendarmerie de la Cinquième République