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Gendarmerie Nationale / Re : Les chiens dans la gendarmerie, une histoire méconnue
« Dernier message par Jeano 11 le 06 juillet 2025, 11:39:21 »
Pierre, dresseur-instructeur au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie : le choix d’un métier passion
L’adjudant Pierre exerce le métier de dresseur-instructeur au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), à Gramat, dans le Lot. À la fois gendarme et cynotechnicien, le sous-officier évoque ce métier hors du commun, alliant passion et engagement.

« J’exerce un métier passion. J’apprends et progresse chaque jour ! », confie d’emblée l’adjudant Pierre. Né dans les Yvelines (78), il y a trente-sept ans, Pierre se destine très tôt à devenir gendarme. « Je n’avais pas dix ans lorsque j’ai participé à une Journée Portes ouvertes organisée par la Garde Républicaine, au quartier des Célestins, à Paris. Ma vocation est née ce jour-là. C’est alors que j’ai décidé de devenir gendarme. » Son amour pour les chiens fera le reste.

Après des débuts en  qualité de suppléant maître de chien au sein du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Biganos (33), Pierre intègre la Marine nationale. Durant cinq ans et demi, il exerce en tant que fusilier marin spécialisé cynotechnicien. En 2015, il réintègre les rangs de la gendarmerie, direction l’école de sous-officiers de Châteaulin, dans le Finistère (29). Ce retour aux sources s’impose à lui comme une évidence. « Je suis profondément attaché aux valeurs de l’Institution, ainsi qu’au fait de travailler sur le territoire national. »

À l’issue de sa formation, Pierre rejoint l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) de Hyères-les-Palmiers, dans le Var (83). Ses compétences cynothechniques le conduisent rapidement vers d’autres fonctions. C’est ainsi qu’il intègre, en 2017, le Groupe d’investigation cynophile (GIC) de Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône (13). En 2019, Pierre franchit la porte du Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), à Gramat, dans le Lot (46), où il est nommé dresseur-instructeur. C’est le début d’une nouvelle aventure. « Instructeur à Gramat, c’est le Graal dans une carrière de cynotechnicien ! »

La passion du chien
Pierre acquiert son premier chien alors qu’il est en poste au GIC de Salon-de-Provence. « Kyron, magnifique berger belge malinois, était spécialisé dans la recherche d’explosifs sur personne en mouvement. Il était extraordinaire, se souvient-il. Très courageux mentalement, ce chien a été engagé sur des missions d’envergure. Il vivait au sein de la famille, dont il était un membre à part entière. »

En 2019, Pierre se met en quête d’un second chien de travail. « Les militaires exerçant au sein d’un GIC possèdent souvent deux chiens, issus de technicités différentes », explique-t-il. C’est ainsi que Panache, jeune malinoise de neuf semaines, rejoint à son tour la famille de Pierre. Destinée à la technicité « recherche de produits stupéfiants », la chienne provient de l’élevage professionnel du Banc des Hermelles, qui jouit d’une notoriété incontestée dans le milieu du sport canin français, grâce à une sélection rigoureuse des reproducteurs.

Après avoir acquis l’animal à titre personnel, puis l’avoir éduqué, Pierre en fait don à la gendarmerie, les examens techniques et médicaux s’étant révélés concluants. « Je lui ai tout appris. Le chiot est une éponge qui absorbe et assimile toutes les informations qui lui sont présentées. Acquérir un animal âgé de seulement quelques semaines facilite grandement l’avenir. » Kyron et Panache cohabiteront durant une année, jusqu’au décès prématuré de Kyron.

« Le Malinois fait preuve d’une faculté d’apprentissage très rapide, souligne Pierre. Tout comme des athlètes de haut niveau, ces chiens suivent un entraînement intensif. Rien n’est jamais acquis ! » Depuis qu’elle a rejoint le CNICG, Panache est également chien de démonstration de la Gendarmerie nationale.

Porté par la volonté d’expérimenter une nouvelle race sur la technicité « piste chaude » (recherche de personnes disparues depuis moins de quarante-huit heures), Pierre a acquis l’an passé une chienne Staffordshire bull-terrier. Prénommé Navy, l’animal, aujourd’hui âgé d’un an, est en cours d’apprentissage. « La formation se déroule de façon progressive. Pour l’heure, Navy montre de belles capacités olfactives, relève Pierre. Si ses qualités se confirment, elle suivra la voie de Panache et intégrera également la gendarmerie. Outre les capacités intrinsèques de l’animal, la motivation est un critère essentiel à la réussite de ce challenge. » Quant à Pierre, sa détermination et sa passion pour les chiens, qui demeurent intactes après dix-sept années de service, constituent son principal moteur.

Objectif final : maîtrise, confiance et autonomie
En tant que dresseur-instructeur, Pierre a pour mission de recruter les chiens suivant des critères précis, dans la perspective de leur intégration au sein de la gendarmerie. Dans un second temps, il dresse les canidés ayant satisfait aux tests de sélection, qui présentent le potentiel pour devenir chien de travail. Cette étape, appelée « débourrage », s’étale sur une période de deux à trois mois, durant lesquels le chien fait l’apprentissage des fondamentaux. Si l’animal démontre les qualités attendues, il est alors attribué à un maître, selon plusieurs critères : technicité, environnement, tempérament ou expérience du maître, etc.

Une fois les binômes constitués, la formation initiale des équipes cynophiles démarre. Une mission qui incombe également au dresseur-instructeur. « Le chien est partiellement formé lorsqu’il rencontre son maître, lors de la cérémonie du mariage. L’apprentissage se poursuit donc à deux, durant quatorze semaines. Mon travail s’inscrit dans une réelle continuité, observe Pierre. J’assure pour l’essentiel la formation d’équipes destinées à la technicité "recherche de produits stupéfiants / défense renforcée”. Ces chiens ont pour la plupart vocation à exercer au sein d’un PSIG et sont susceptibles d’être engagés dans des environnements très dégradés. » C’est pourquoi Pierre travaille en collaboration avec le Centre national d'entraînement des forces de la gendarmerie (CNEFG), situé à Saint-Astier, en Dordogne, où les stagiaires se rendent régulièrement, afin d’accoutumer les chiens aux interventions de rétablissement de l’ordre en milieu hostile.

Les équipes cynophiles sont évaluées à la mi-stage, puis à l’issue du cursus. « L’objectif final de la formation est de donner aux équipes les outils qui leur permettront d’obtenir de bons résultats et aux maîtres d’évoluer en confiance lorsqu’ils seront sur le terrain, en totale autonomie, explique Pierre. Outre l’acquisition et la maîtrise des compétences liées à la technicité, l’obéissance est aussi un point essentiel ! Elle témoigne de la capacité du maître à contrôler son chien, mais engage aussi la crédibilité de l’équipe sur le terrain, notamment dans les situations difficiles. Elle permet en outre de renforcer le lien entre le maître et l’animal. »

Pour mener à bien ses missions, Pierre s’appuie sur une équipe d’assistants-dresseurs qui participent aux exercices et à l’entretien des chiens, et dont il assure le management.

Le rôle du dresseur-instructeur ne s’arrête pas là. Il participe également à faire vivre et rayonner le CNICG, tant à l’international qu’à l’échelle locale. « Nous organisons et animons des démonstrations canines à destination du grand public, l’objectif premier étant de créer des vocations, explique Pierre. Quant aux opportunités de voyages à l’étranger, dans le cadre de missions de coopération, elles constituent une ouverture sur l’extérieur qui est très stimulante. »

Ponctuellement, Pierre et Panache sont également engagés sur des missions opérationnelles, sur demande de la région de gendarmerie Occitanie, lorsque les effectifs cynophiles viennent à manquer. « C’est aussi l’occasion de garder contact avec le terrain ! » Un point auquel il est très attaché.

Au travers de ses différentes missions, Pierre est en lien avec l’ensemble des acteurs de la filière cynophile. « La cyno est un petit monde de passionnés. Ce sont moins de 500 équipes au total réparties sur le territoire national et représentant 0,5 % de la masse salariale de la gendarmerie, souligne-t-il. Devenir cynotechnicien, c’est une chance et un privilège ! »

Gendarme avant tout
« Le métier de dresseur-instructeur me permet de transmettre et d’apprendre chaque jour. C’est un aboutissement, après un parcours entièrement dévolu à la cynotechnie », confie Pierre.
Comme tous les métiers passion, celui-ci implique un engagement total. « C’est un gros investissement. Il faut être très travailleur et rigoureux, mais aussi très disponible. Il faut être présent, notamment lorsque l’animal est malade. La patience est primordiale. Le dresseur-instructeur doit aussi savoir se remettre en question, se poser les bonnes questions et faire preuve d’ouverture d’esprit, indique Pierre. À la différence de l’instruction classique, il y a dans cette fonction une dimension affective liée à la relation que nous développons avec les chiens lors du débourrage. C’est un paramètre qu’il nous faut gérer lorsque le nouveau maître entre en scène. En résumé, la fonction requiert des qualités, notamment pédagogiques, que doit posséder n’importe instructeur, auxquelles s’ajoutent de fortes spécificités. La complexité, mais aussi la richesse du métier, résident dans sa dimension multidimensionnelle. Il est à la fois question de relation au chien, à l’humain, mais aussi d’interaction entre les deux. »

« Rôle commercial, dans le cadre du recrutement des chiens auprès de son réseau de fournisseurs canins, rôle pédagogique, ou encore chef militaire… Le dresseur-instructeur a plusieurs cordes à son arc, note le chef d'escadron (CEN) Damien Courton, chef du département formation – opérations au sein du CNICG. La fonction nécessite une grande autonomie ».

Tout au long de son parcours professionnel, Pierre a côtoyé de nombreuses technicités cynotechniques. C’est ainsi qu’il a acquis une solide expérience et développé des facultés d’adaptation, aujourd’hui essentielles dans l’exercice de sa fonction.

Le partage et les nombreux échanges entre dresseurs-instructeurs du centre tiennent aussi une place importante. « Nous sommes 24 au total. Nos méthodes pédagogiques diffèrent parfois. Nous confrontons ainsi nos visions et nos connaissances, et nous nous nourrissons de nos expériences respectives. »

Alors que la mission de Pierre au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie devrait prochainement toucher à sa fin, le dresseur-instructeur envisage l’avenir des projets plein la tête. Avec l’envie, tout d’abord, de rejoindre un jour le Groupe national d’investigation cynophile de la gendarmerie (GNICG), également basé à Gramat, et seule unité en France spécialisée dans la recherche de restes humains. « Ce serait pour moi l’occasion de découvrir une nouvelle technicité, et ainsi de poursuivre mon évolution. » Pierre aspire aussi à renouer avec le terrain. « Je suis avant tout gendarme, insiste-t-il. Je suis passionné par la cynotechnie, mais le suis tout autant de mon métier de gendarme. »

Mais pour l’heure, il entame un nouveau débourrage avec un jeune chien spécialisé dans la recherche de données de supports numériques, une toute nouvelle technicité développée en gendarmerie depuis 2024. Il fait ainsi équipe avec Gone, un berger belge malinois de quinze mois, dont il a fait l’acquisition en mai 2025. Nouveau challenge en perspective pour ce passionné !

NOTA : Le métier de dresseur-instructeur au CNICG s’adresse aux sous-officiers maîtres de chien expérimentés, passionnés par le travail cynophile et désireux de transmettre leur savoir. Être moniteur homme d’attaque ou volontaire pour le devenir est un atout essentiel. Ce poste requiert un sens pédagogique affirmé, une grande autonomie, des capacités d’organisation éprouvées et une curiosité constante pour l’ensemble des technicités cynophiles enseignées. Le dresseur-instructeur recrute et débourre ses chiens, encadre des formations, participe à des missions de rayonnement en France et à l’étranger, et prend part à des démonstrations publiques de haut niveau. Une semaine de tests probatoires permet d’évaluer les compétences en détection, le recrutement et la prise en main d’un chien, l’animation d’un groupe de stagiaires et la capacité à exposer clairement un sujet technique. Rejoindre le CNICG, c’est s’investir dans un métier exigeant mais valorisant, au cœur de l’excellence cynotechnique de la gendarmerie.

Pour plus d’informations, adressez un e-mail à l’adresse dfo.org@gendarmerie.interieur.gouv.fr

https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/temoignages/pierre-dresseur-instructeur-au-centre-national-d-instruction-cynophile-de-la-gendarmerie-le-choix-d-un-metier-passion

Par Hélène THIN
Publié le 17 juin 2025
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Gendarmerie Nationale / Re : Les chiens dans la gendarmerie, une histoire méconnue
« Dernier message par Jeano 11 le 06 juillet 2025, 11:35:14 »
Rencontre avec le maréchal des logis Théo, suppléant maître de chien à la Garde républicaine.
À tout juste 22 ans, le maréchal des logis Théo est déjà un visage familier au sein du Groupe d’intervention cynophile (GIC 75) de la Garde républicaine. Suppléant maître de chien depuis janvier 2024, ce jeune gendarme incarne l’engagement, la curiosité et la volonté d’apprendre, dans un univers où l’humain avance au rythme de son binôme canin.

Passionné d’histoire, notamment de la Seconde Guerre mondiale, Théo entre en gendarmerie à 18 ans, poussé par le goût de l’engagement et du service. Détenteur du galop 6, il se tourne d’abord vers la cavalerie, avec en tête l’idée de rejoindre les rangs équestres de la Garde. Après une sortie d’école en 2022 à Châteaulin, il est affecté à la caserne Carnot, mais son projet d’obtenir le CAPEG (Certificat aptitude de la pratique équestre en gendarmerie) n’aboutit pas. Il se réoriente alors vers l’infanterie au sein du quartier Kellermann, avant de bifurquer vers la cynotechnie.

« Ce n’était mon choix initial, confie-t-il, mais j’ai retrouvé avec les chiens ce lien que j’aimais avec les chevaux : une complicité, un échange. » Curieux, il se rapproche des équipes cynophiles pour mieux comprendre ce métier. Séduit, il suit la formation de suppléant maître de chien à Gramat en janvier 2024. Un mois intense mêlant cours théoriques, évaluations et mises en situation pratiques (conduite en laisse, pose du collier, mise en condition du binôme).

Un travail en trinôme
Aujourd’hui, Théo est suppléant de la gendarme Sandra, maître de Naskya, une malinoise de quatre ans recueillie par la gendarmerie à l’âge d’un an auprès d’une association. Spécialisée dans la recherche d’explosifs traditionnels et en Recherche d’explosifs sur personne en mouvement (REXPEMO), cette équipe est affectée au GIC 75, rattaché à la 6e compagnie du 2e régiment d’infanterie de la Garde.

Le rôle de suppléant demande rigueur, anticipation et discrétion. « Naskya est très intelligente, il faut sans cesse la surprendre et la stimuler. Ça me pousse à me remettre en question constamment. Au début, ce n’était pas simple. Il faut apprendre à lire le chien, à prédire ses réactions. »

En mission, Théo assure la sécurité du binôme : il peut gérer Naskya seul quand le maître-chien doit, par exemple, recueillir des renseignements sur le terrain. Il sécurise également les lieux en amont du passage de Naskya, par exemple en s'assurant qu'il n'y ait pas d'objets dangereux dans une voiture.

À l’entraînement, il élabore les cachettes. « Le plus difficile, c’est de bien les préparer, note Théo. Il faut se mettre à la place du chien, anticiper sa réaction. » Puis, pendant les séances il devient observateur, guide le maître-chien, ajuste les méthodes et apporte un retour constructif.

Mais son travail ne s’arrête pas là. Entre deux interventions ou entraînements, Théo veille au bien-être de Naskya : sorties quotidiennes, surveillance de son état de santé, exercices physiques indispensables à son équilibre.

Des missions hors normes
L’été 2024 restera un moment fort dans la carrière de Théo, marqué par deux missions d'envergure.
D’abord, Roland-Garros, où il intervient sur le stade, les vestiaires, les gradins, les loges VIP et participe au déminage du village du tournoi. « Étant issu d’une famille passionnée de tennis, sécuriser cet immense stade en tant que gendarme a été inoubliable », confie-t-il.

Quelques semaines plus tard, place aux Jeux olympiques, avec une mission au village olympique, au Trocadéro et sur d’autres sites emblématiques. « J’ai eu la chance de voir les appartements des athlètes, d’avoir un accès privilégié aux coulisses de l’événement. C’était extraordinaire. »

Admis au concours de sous-officier, Théo est en attente de convocation en école. Son souhait pour la suite ? Rejoindre dans un premier temps un Escadron de gendarmerie mobile (EGM), avant de revenir vers la cynotechnie, cette fois en tant que maître de chien. « Le poste de suppléant m’a permis de découvrir cette spécialité de l’intérieur. Ça m’a donné envie d’aller plus loin. »

Source : https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/temoignages/rencontre-avec-le-marechal-des-logis-theo-suppleant-maitre-de-chien-a-la-garde-republicaine

Par Colombe Delons
Publié le 02 juillet 2025
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Gendarmerie Nationale / Re : Les chiens dans la gendarmerie, une histoire méconnue
« Dernier message par Jeano 11 le 27 juin 2025, 11:45:27 »
GIGN : la polyvalence des chiens d’élite au profit de missions à haut risque (épisode 2/2)

Les maîtres de chiens du Groupe appui cynophile (GAC) du GIGN, tous opérationnels, cherchent sans cesse à faire évoluer leur discipline afin d’élargir leurs capacités et de répondre aux besoins de la mission. Ainsi, si leurs chiens restent avant tout spécialisés dans les missions d'assaut et de recherche d'explosifs, ils ont également développé d'autres spécialités, comme le guidage au laser, systématique en recherche d'explosifs, le « dirigement », une méthode de conduite à distance à la voix, au moyen d'un émetteur radio, ou encore le pistage tactique. Une pluridisciplinarité au service de l’efficacité opérationnelle.

Si la priorité missionnelle du GAC demeure « l’assaut » et « l’explo », les maîtres de chiens sont toujours en quête d’innovation pour répondre aux besoins opérationnels. « L’idée est de pouvoir apporter des outils supplémentaires lors des opérations. Nos chiens travaillent déjà l’olfaction sur les explosifs, alors les former au pistage n’est pas incompatible, ni incohérent. Nous avons étudié cette possibilité en effectuant du bench-working chez nos homologues et en travaillant avec Gramat. Aujourd’hui, nous avons formé plusieurs de nos chiens. L’objectif n’est pas qu’ils soient officiellement validés piste, mais qu’ils soient en mesure de faire un départ véhicule, un départ sur un objet au sol, ou autre, et de donner une direction de fuite, voire plus en fonction du niveau du chien et du terrain. L’avantage de généraliser cette capacité à tous nos chiens est de pouvoir faire travailler deux ou trois chiens en relais sur la même mission, comme une traque, explique Jérémie. Par ailleurs, le pistage est une discipline très exigeante, notamment en termes d'endurance. Cela permet donc d'augmenter les facultés olfactives du chien et sa résistance cardio, ce qui lui est bénéfique. »

Du guidage laser…
L'utilisation du laser pour guider le chien à distance est une technique employée depuis très longtemps par le GIGN.

Le laser permet au maître de se positionner en toute sécurité et d'envoyer le chien dans une direction spécifique, principalement pour réaliser rapidement une recherche d’explosifs, dans le cadre d’une levée de doute ou d’un contrôle rapide. Le chien peut ainsi vérifier un objet, une porte, un véhicule ou même une personne à distance.

Le laser peut également être utilisé dans certaines situations de mordant, pour envoyer le chien dans une zone définie, par exemple à travers une fenêtre ou dans un couloir, sans que l'opérateur n'ait à s'exposer.

Son utilisation est toutefois limitée par la ligne de visée, qui dépend de la configuration du terrain (angle de rue, obstacle, etc.). Le système de caméra sur le casque de l’animal est alors essentiel pour que le maître puisse voir ce que fait le chien, s'il marque quelque chose ou s'il est en danger, et pouvoir le rappeler immédiatement au sifflet à ultrasons.

… au « dirigement » !
Le « dirigement » est finalement l’émanation du guidage au pointeur laser. Si les premières expérimentations de cette technique au sein du GIGN remontent aux années 2010-2013, son développement, fruit d’échanges avec la Belgique notamment, est relativement récent. Elle est d’ailleurs encore peu utilisée en mission, contrairement à d'autres unités étrangères.

Équipé d’un casque muni d’une caméra et d’un récepteur radio fixé à son collier, le chien est dirigé à distance à la voix, au moyen de mots bien spécifiques, par son maître, qui suit sa progression via le retour caméra sur une tablette. À ce jour, seul Olto, le chien de Jérémie, est en mesure d'exécuter cette technique sur le terrain. « Le « dirigement » permet de travailler avec le chien à distance sans contact visuel direct avec le maître, par exemple pour des missions de reconnaissance et d’acquisition de renseignements en toute discrétion. C’est un peu comme avoir un "drone sur pattes" », sourit le militaire du GIGN.

Le « dirigement », qui reste tributaire de la portée de la radio et de la caméra, permet ainsi de donner au chien des ordres plus complexes que le laser et de manière séquencée : aller tout droit, s'arrêter, aller à droite ou à gauche, monter un escalier, s’arrêter devant une porte, effectuer une détection. Il peut également amener le chien à transporter et déposer des objets, comme un brouilleur ou un petit drone, ou inversement, récupérer un élément, comme un sac ou une arme.

Cette technicité ne peut s’adapter qu’à « un chien hyper-réceptif, capable d’assimiler un grand nombre d’informations complexes et de travailler en toute autonomie sans avoir le visuel de son maître, ce qui demande là encore de la confiance », précise Jérémie. La formation est donc assez longue et nécessite de nombreuses heures de travail supplémentaire.

« Il y a encore tellement de choses à faire avec le chien et comme nous sommes une équipe de passionnés ultra-motivés, on y va !, conclut Jérémie. En plus, le fait de travailler avec le vivant, avec les aléas que cela comporte en termes de sensibilité, est vraiment intéressant. Cela demande une remise en question permanente. On teste des choses pendant l'entraînement. Parfois ça marche et parfois non. Nous nous filmons beaucoup et nous travaillons ensuite en équipe pour corriger nos éventuels défauts et progresser. Le regard des autres est vraiment important et ensemble, on avance plus vite. »

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/terrain/immersion/2025/gign-la-polyvalence-des-chiens-d-elite-au-profit-de-missions-a-haut-risque-episode-2-2

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Gendarmerie Nationale / Re : Les chiens dans la gendarmerie, une histoire méconnue
« Dernier message par Jeano 11 le 27 juin 2025, 11:35:56 »
GIGN : les binômes du Groupe appui cynophile au cœur des opérations (épisode 1/2)

Né en 2018, de la fusion des équipes cynophiles d’assaut et de détection d’explosifs, le Groupe appui cynophile (GAC) du GIGN travaille au profit de toutes les forces, même si l’essentiel de ses engagements se fait aux côtés de l’intervention. Fort de neuf maîtres de chiens, tous opérationnels, et de quatorze chiens, principalement des bergers belges malinois, le GAC déploie au quotidien plusieurs spécialités : assaut, pistage, recherche d’explosifs et dirigement. Cette polyvalence, au service de l’efficacité opérationnelle, est le fruit d’une sélection exigeante, d’une formation longue associée à un entraînement permanent, ainsi que d’une recherche constante d’innovation.

Ils sont quatorze. Ce sont des équipiers bien particuliers du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale. Opérationnels, discrets et dotés de leur propre équipement high-tech, ils participent à la plupart des missions à haut risque conduites par l’unité. Eux, ce sont les chiens d’élite du Groupe appui cynophile (GAC).

La cynotechnie est apparue au sein du GIGN en 1976, peu de temps après sa création. Deux spécialités vont dès lors y coexister : l’assaut, au sein du GIGN, et la détection d’explosifs, au sein de l’EPIGN (Escadron Parachutiste d’Intervention de la Gendarmerie Nationale).

Lors de la réforme du Groupe, en 2007, les deux unités cynophiles sont affectées à la F.I. pour l’assaut et à la force appui opérationnel pour la recherche « explo ». Il faudra attendre 2018 pour assister à leur fusion, avec la création du GAC, armé aujourd’hui par neuf maîtres de chiens, chef de cellule compris, tous opérationnels.

Quant au cheptel du GIGN, il est principalement composé de bergers belges malinois. L’un d’eux, Olto, spécialisé dans la recherche d’explosifs, est aussi l’unique chien « dirigement » du groupe. Trois chiots de cette même race, Vorace, Venom et Valko, âgés de sept mois, sont actuellement préparés depuis l’âge de deux mois pour assurer la relève de leurs aînés prochainement à la retraite. On trouve aussi un surprenant jagdterrier, nommé Jaffar, chien « explo », également en cours de formation piste.

Le binôme cynophile au cœur de la colonne d’assaut
Le GAC, qui travaille essentiellement avec la Force intervention (F.I.), fonctionne sur le même régime qu’elle, avec deux alertes, afin de se greffer à chaque mission. Généralement intégrée dans la colonne d’assaut, l’équipe cynophile, qui forme un binôme à part entière, va mettre à profit sa capacité de détection d’explosifs pour sécuriser la progression des équipiers de la F.I. Le chien peut également être utilisé « au mordant » (assaut) pour intercepter un individu, dans un cadre d’emploi préalablement défini avec le chef des opérations.

Sa casquette « explo » peut aussi conduire le chien à réaliser des levées de doute sur une porte, un véhicule ou un objet, en étant « piloté » à distance au laser par son maître.

En outre, une semaine sur deux, le GAC assure une alerte GSPR (Groupe de Sécurité de la Présidence de la République), avec deux opérateurs dédiés, qui peuvent être amenés à suivre les déplacements du Président nécessitant la présence des chiens. Il s’agit notamment de réaliser des détections d’explosifs en amont des déplacements.

Un long apprentissage
Le recrutement au GAC se fait par le biais d’un appel à volontaires publié en fin d’année dès lors que le besoin existe. Comme tout opérationnel, le candidat doit d’abord se présenter à la semaine de tests opérationnels. S’il les réussit, il suivra le préstage, d’une durée de huit semaines, avant d’entamer une année de formation, à l’instar de tous les stagiaires. Tout au long de l’année, des séances d’entraînement avec son futur chien sont planifiées durant certains week-ends ou autres moments de disponibilité, afin que le stagiaire commence à créer un lien de confiance avec son animal. Ce lien, qui se renforcera au fil du temps, est essentiel pour que le chien soit capable de travailler en toute autonomie, à distance et de passer des paramètres difficiles sur le terrain.

Entre-temps, le GAC commence à préparer le chien en s’appuyant aussi sur l’expertise de réservistes professionnels, notamment pour l’apprentissage du mordant. « Cela permet de le débourrer et de commencer son éducation. Cette préparation parallèle garantit une bonne qualité de formation du chien et compense le manque d’expérience du stagiaire, surtout s’il n’a jamais eu de chien. D’autant que le mordant est une technicité particulière : si le chien n’apprend pas à mordre correctement et se blesse, cela peut lui laisser des séquelles durables et le faire hésiter à mordre par la suite, explique Jérémie, à la tête du GAC du GIGN. Dans le même temps, le stagiaire aura également acquis un certain nombre d’outils lui permettant d’aborder son stage à Gramat avec de bonnes bases et en étant familiarisé avec ses futures missions, puisqu'il nous accompagne sur nos exercices dès que c’est possible. Ce format nous apporte un gain de temps et d'efficacité. »

L’un des trois chiots malinois acquis à l’automne dernier est d’ailleurs destiné à l’un des stagiaires de cette année.

S’adapter aux spécificités opérationnelles du GIGN
Une fois breveté, le militaire pourra entamer sa formation de maître de chien à Gramat, au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie nationale (CNICGN), « maison mère de la cynotechnie en gendarmerie », afin de suivre le cursus socle de trois mois en recherche d’explosifs, puis au cours de trois mois supplémentaires pour la formation au mordant (assaut).

Une fois le binôme validé, il sera progressivement intégré aux missions. Ce temps d’adaptation est nécessaire afin d’acclimater le chien et son maître aux contextes très spécifiques de leurs futurs engagements. « La formation à Gramat est de grande qualité, mais elle ne couvre toutefois pas tous les besoins spécifiques du GIGN », confirme le militaire.

Outre la spécialité dans laquelle ils seront amenés à opérer, les chiens seront formés durant plus d’un an aux techniques et aux spécificités des missions du GIGN. Le chien devra ainsi apprendre à progresser au sein de la colonne d’assaut avec discrétion, à franchir des obstacles, des hauteurs, des passages souterrains, à évoluer de nuit ou dans des environnements très dégradés, par exemple sous les tirs ou dans un nuage de gaz lacrymogène. Il devra également s’habituer au fracas des explosions, au transport aérien, à l’hélitreuillage ainsi qu’au parachutage.

« La sélection du chien, selon des critères propres au GIGN, est donc primordiale. Nous avons besoin de chiens posés, calmes, sociables et surtout stables. La stabilité est le point clé. Il ne doit éprouver aucune crainte ni aucune angoisse au contact de l'humain et doit être capable de travailler en équipe, de prendre en compte son environnement et les équipiers. Sur le plan physique, nous recherchons vraiment de l’endurance. Le chien doit aussi être capable de surmonter les différents obstacles et paramètres auxquels il sera confronté. Sur ce point, le lien de confiance entre le maître et son chien est vraiment essentiel, c’est pour ça que je souhaite qu’il se crée au plus tôt et que le maître commence avec un chiot. »

Et comme tous les chiens de la gendarmerie, ceux du GIGN sont formés à travers le jeu, tant pour le travail d’olfaction, « en le rendant dingue de sa balle », que pour le mordant. Il doit donc aussi être joueur.

Enfin, quand le GAC estime que le maître et son chien sont prêts, ces derniers sont intégrés aux missions d'alerte, d'abord en binôme avec un maître expérimenté, puis en solo.

Un équipement de protection spécifique
Le GAC veille à l’intégrité physique de ses chiens, que ce soit lors des entraînements ou lors des opérations. En effet, si ces derniers sont dotés d’équipements spécifiques à l’accomplissement de leurs missions, tels que des casques munis d’une caméra ou encore des radios émettrices (fixées à leur collier), ils sont également pourvus d’équipements de protection : harnais tactique, en matériau résistant, pouvant être renforcé de plaques balistiques légères, lunettes de protection contre les éclats et les fumées, protections auditives intégrées dans les casques ou encore protections en néoprène permettant de réduire le bruit de l’hélicoptère et, enfin, chaussons de protection pour préserver les coussinets.

Un entraînement quotidien
Pour autant, la formation des équipes cynophiles du GAC ne s’arrête pas là. « L’entraînement des chiens est d'une importance capitale afin d’être toujours prêts à répondre rapidement aux attentes des chefs dans diverses situations opérationnelles. Au GAC, en plus de l’entraînement physique et au tir, on fait travailler le chien toute la journée, confirme Jérémie. Cela implique aussi de se rapprocher des conditions d’engagement opérationnel, par exemple en s’exerçant de nuit ou dans un environnement pouvant perturber le chien. »

Outre cet entraînement personnel et les exercices internes à la cellule, les maîtres de chien se greffent également sur ceux de la F.I., avec laquelle ils sont le plus souvent amenés à travailler. Chaque exercice et chaque mission donnent ensuite lieu à un RETEX (retour d’expérience), d’abord avec les « ops de l’inter », puis en interne à la cellule afin d’étudier, vidéo à l’appui, ce qui a fonctionné et ce qui aurait pu être fait différemment. « Chaque expérience nous fait évoluer. »

La fréquence et l’intensité de ces entraînements permettent ainsi de maintenir un haut niveau de condition opérationnelle, mais aussi d’acquérir et de développer des compétences complexes de manière progressive, à l’instar du pistage ou du « dirigement ».

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/terrain/immersion/2025/gign-les-binomes-du-groupe-appui-cynophile-au-caeur-des-operations-episode-1-2

Par le commandant Céline Morin
Publié le 26 juin 2025
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Police Nationale / Devenir Policier maître-chien dans la Police Nationale
« Dernier message par Jeano 11 le 24 juin 2025, 11:10:54 »
Vous aimez lutter contre les injustices et avez le goût de l'ordre et du respect d'autrui ? Vous avez en plus l'amour des animaux et aimeriez travailler avec un animal tel que le chien ? Alors, le métier de Policier Maître-chien est sans doute fait pour vous.
 
Le Policier Maître-chien que l'on appelle aussi conducteur cynotechnicien est essentiel pour des interventions de la Police Nationale française. On trouvera aussi d'ailleurs des Maîtres-chiens au sein de la Police Municipale ou de la Gendarmerie. Le chien, après un dressage spécifique est capable d'aider sur différentes opérations comme la détection de stupéfiants, le repérage d'explosifs ou le maintien de l'ordre dans des quartiers difficiles. On le retrouve souvent dans des opérations spéciales comme le plan Vigipirate par exemple.

Qu'est-ce qu'un Policier Maître-chien ?
 
Pour assurer la protection des citoyens ou lutter contre la criminalité et la délinquance, la Police Nationale, première force de sécurité en France, recrute des candidats à de nombreux postes : Policier Mobile, Policier Cavalier d'unité équestre, Policier aux frontières, Policier en unité nautique, CRS, etc.
 
Le Policier Maître-chien s'occupe du soin et du dressage de son chien avec lequel il forme un véritable duo. Ils interviennent ensemble dans le cadre de patrouilles pour lutter contre la délinquance ou pour des missions de recherches :
 
Recherche de personnes disparues ;
Recherche de stupéfiants ;
Recherche d'explosifs ;
Etc.
Pour intégrer le métier de Policier Maître-chien, il faut d'abord présenter le concours de Gardien de la Paix et cumuler deux années d'expérience professionnelle pour présenter sa candidature à la formation de Policier Maître-chien.
 
La formation qui prépare le binôme maître / chien de façon approfondie, conduit en cas de succès à travailler soit en tant que policier à la brigade canine, soit en tant que policier maître-chien.

Les missions du Policier Maître-chien
 
Qualités requises pour devenir Policier Maître-chien
 
Forcément à l'aise avec les animaux et en particulier avec les chiens, le Policier Maître-chien forme un véritable duo avec son chien avec lequel il fait preuve autant de patience et de douceur que d'autorité. Les qualités requises pour devenir conducteur cynotechnicien sont aussi celles qui sont attendues chez tous les Policiers, notamment :
 
Avoir une grande force de caractère ;
Avoir une excellente condition physique ;
Être disponible ;
Avoir un grand respect pour la hiérarchie ;
Faire preuve de sang-froid ;
Avoir de la droiture morale ;
Avoir le sens des responsabilités ;
Avoir le souci de l'engagement pour sa nation ;
Être intègre et diplomate ;
Savoir travailler en équipe avec d'autres Policiers cynotechniciens ;
Être discret et observer le devoir de réserve sur les missions menées ;
Avoir du courage ;
Être flexible sur les horaires ;
Être capable de soigner et de s'occuper de son chien au quotidien.
Compétences requises pour devenir Policier Maître-chien
 
Les compétences techniques seront acquises pendant la formation spécialisée et visent à créer un véritable binôme entre le chien et le policier. Ce dernier doit respecter son animal et le traiter convenablement. Le Policier Maître-chien doit s'exercer chaque jour et pratiquer le sport pour garder une excellente forme physique car il sera amené parfois à porter son chien lors de certaines missions en hauteur et l'animal peut représenter un poids de 30 kg en moyenne.
 
Il faut aussi que le Policier résiste à une station debout prolongée, nécessaire dans de nombreuses interventions.
 
Le Policier Maître-chien devra maîtriser les règles du dressage, de la psychologie animale et de la pédagogie qu'il aura apprises lors de sa formation.
 
Il doit aussi avoir de bonnes connaissances de la législation et maîtriser les informations liées à sa spécialisation et son affectation (exemple : brigade cynophile stupéfiants ou brigade cynophile explosifs).
 
Horaires de travail
 
Comme pour les autres métiers de la Police Nationale, le Policier Maître-chien doit être flexible et ses horaires sont liés à l'urgence des interventions.
 Il pourra donc être amené à réaliser des astreintes. Il peut aussi être appelé pour une mission le week-end ou pendant les jours fériés, de jour comme de nuit.
 
Les missions principales du Policier Maître-chien
 
Les missions des unités cynotechniques de la Police Nationale se répartissent en 3 grands axes :
 
Effectuer des patrouilles de surveillance pour lutter contre la criminalité ;
Lutter contre le trafic de stupéfiants ;
Aider à la détection d'explosifs.
Les missions au sein de la section patrouille
 
Cette section mène des patrouilles, souvent 24h/24. Le Policier Maître-chien travaille souvent en renfort d'autres policiers spécialisés de la Police Nationale. Ces patrouilles ont souvent pour objectif de lutter contre la délinquance.
 
Le Policier Maître-chien pourra intercepter avec ses collègues des véhicules de trafiquants de drogues sur des « go fast », mais il agit aussi pour sécuriser des interventions dans les quartiers sensibles ou dans le cadre de perquisitions (domiciles, véhicules…). Grâce à son odorat, le chien du Policier est capable de détecter ce que l'humain ne voit pas et fait avancer plus vite les interpellations.
 
Il est aussi indispensable pour retrouver des personnes disparues soit après un enlèvement ou après des catastrophes naturelles (avalanches, tremblements de terre, inondations…).
 
Les missions au sein de la section stupéfiant
 
Les missions du Policier Maître-chien en section stupéfiant consistent à apporter son aide pour la recherche de drogues à d'autres services de la Police Nationale.
 
Des contrôles aléatoires peuvent être effectués afin de détecter des caches possibles dans certains lieux (gares, aéroports). Il est également possible de mener des opérations ciblées sur des individus suspects et de contrôler et perquisitionner avec l'aide du chien des domiciles ou des véhicules.
 
Outre la recherche de stupéfiants, des chiens de cette section peuvent être entrainés à détecter des munitions ou des billets de banque.
 
Les missions au sein de la section explosif
 
Mission clé dans la lutte contre le terrorisme, la recherche d'explosifs est largement aidée grâce à l'odorat du chien. Le Policier Maître-chien va aider à la détection de matières explosives sur certains sites publics lors de rondes de sécurité ou d'interventions spécifiques, voire directement au domicile de suspects.
 
Sélection et entrainement des chiens de la Police Nationale française
 
Les chiens sélectionnés pour accompagner le Policier sont principalement des bergers belges (type malinois) ou des bergers allemands mâles. Ils sont intégrés à la brigade cynotechnique entre 12 et 24 mois et passent plusieurs examens de sélection (morphologique, sanitaire, caractériel).
 
Le dressage s'effectue au CNFUC (Centre National de Formation des Unités Cynotechniques) où d'ailleurs le Gardien de la Paix suivra une formation avant de devenir Policier Maître-chien.
 
Le chien appartenant à la Police Nationale vit au chenil de l'unité cynotechnique, comme le chien de patrouille par exemple. Cependant, pour le chien travaillant en unité de recherche, il peut vivre auprès de son conducteur et une fois la journée de travail finie, rentrer avec lui au domicile.
 
Le chien de la Police Nationale ayant une vie très intense, il est mis à la retraite à 8 ans. A cet âge, le conducteur peut l'adopter ou la Police Nationale le fait placer dans une bonne famille d'accueil. Cependant, si le Policier part à la retraite avant que le chien ait 8 ans, le chien pourra être affecté à un autre Policier de la brigade.
 
Tous les jours, le dressage et l'entrainement du chien font partie des activités du Policier. Il doit aussi veiller à le nourrir, le brosser et le soigner.

Policiers Maîtres-chiens : quels effectifs ?
 
Le métier est essentiellement masculin, mais il est ouvert aux femmes.
 
Les postes de maître-chien sont peu nombreux et la sélection est donc assez drastique, mais si le candidat présente un dossier exemplaire et que sa hiérarchie met en avant ses qualités personnelles et professionnelles, il pourra choisir l'unité cynotechnique où il a envie d'exercer.
 
La Préfecture de Police dispose de 4 unités cynophiles. La DSPAP (Direction de la Sécurité de Proximité de l'Agglomération Parisienne) recense 130 Policiers et 80 chiens pour une moyenne d'environ 12 000 interventions annuelles.

Tenue et équipements du Policier Maître-chien
 
Tenue du Policier Maître-chien
 
La Police Nationale française est reconnaissable par son uniforme, tout comme la Gendarmerie. Cependant, d'une fonction à l'autre la tenue peut être légèrement différente et s'adapte selon les missions à effectuer, même si la couleur dominante reste le bleu marine ou le noir et l'écusson de la Police Nationale que l'on retrouve aussi bien sur les uniformes réglementaires que sur les véhicules d'intervention (sauf pour les voitures de surveillance banalisées).
 
Des unités comme la BAC (Brigade Anti-Criminalité), la Police à Cheval, ou les maitres-chiens, ont pour leur part des tenues qui simplifient leurs déplacements et leurs interventions. Le Policier Maître-chien porte généralement une combinaison bleu marine très résistante avec l'écusson de la brigade canine. Le reste de la tenue est constituée de chaussures de sécurité, d'une casquette et des accessoires nécessaires à son chien et à leur sécurité.
 
Équipement du Policier Maître-chien
 
L'équipement du Policier Maître-chien se compose de :
 
Pour le chien : laisse, muselière de frappe, collier, harnais, manchette ou jambière de débourrage, produits olfactifs d'entrainement de l'animal, etc.
Pour le Policier : arme à feu, matraque… et son chien (*)
(*) Le chien n'intervient bien souvent, en attaque, que dans le cas d'une légitime défense. Dans les autres cas, le chien agit comme moyen préventif et dissuasif, lors des patrouilles, contrôles de délinquants, etc. Lorsqu'il s'agit d'effectuer un périmètre de sécurité face à des individus récalcitrants, le chien peut intervenir avec la technique de « frappe muselée » ce qui permet de faire reculer les personnes sans entrainer des morsures.
 
Les entraînements entre chiens de la Police Nationale et chiens de la Police Municipale se font souvent conjointement. L'effectif canin de cette dernière est d'ailleurs plus important et peuvent, de ce fait, intervenir auprès de la Police Nationale.

Formation, concours : tout ce qu'il faut savoir pour devenir Policier Maître-chien
 
Conditions pour se présenter comme Policier Maître-chien
 
Pour pouvoir vous présenter à la formation de Policier Maître-chien, vous devrez avoir réussi le concours de Gardien de la Paix. Après quoi, une expérience dans le métier de 2 ans est obligatoire ou l'obtention d'un grade.
 
Si vous répondez à ces critères, vous devez présenter une demande par voie hiérarchique et présenter un dossier professionnel. Sachant que le nombre de places est limité, votre dossier doit sortir du lot pour que vous puissiez intégrer l'unité cynothechnique de votre choix.
 
Préparer le concours de Gardien de la Paix
 
Pour devenir Policier Maître-chien, sachez que vous devrez présenter et réussir le concours de Gardien de la Paix et pour présenter ce concours rappelons que vous devez :
 
Avoir la nationalité française,
Etre titulaire du baccalauréat,
Etre âgé d'au moins 17 ans et jusqu'à 35 ans maximum,
Avoir un casier judiciaire vierge et être de bonne moralité.
Etre apte et présenter un certificat médical.
Une bonne préparation est conseillée et il vaut mieux passer par une école ou un centre de formation.
 
Il existe plusieurs possibilités selon que vous êtes un jeune qui présente le concours après le bac ou une personne déjà dans la vie active qui souhaite opérer une reconversion professionnelle et présenter le concours de Gardien de la Paix.
 
Vous pourrez vous préparer, selon les cas, avec une école en présentiel ou avec un centre de formation à distance spécialisé dans les concours de la fonction publique et notamment les concours de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale.
 
Si vous réussissez le concours de Gardien de la Paix, vous suivrez ensuite une formation rémunérée pendant un an et serez Gardien de la Paix stagiaire pendant cette durée. Après cette année de formation, vous serez titularisé et deviendrez Gardien de la Paix.
 
Formation pour devenir Policier Maître-chien
 
Après deux années d'expérience professionnelle en tant que Gardien de la Paix, vous pouvez présenter un dossier de candidature pour être formé et devenir Policier Maître-chien. On vous demandera bien sûr d'avoir des affinités avec les animaux, mais aucune connaissance cynophile n'est exigée à ce stade.


Tests de sélection
 
Avant d'intégrer une formation spécifique pour devenir Policier maître-chien, le Gardien de la Paix doit se présenter à des épreuves de sélection qui comprennent :
 
Une épreuve sportive d'endurance,
Une épreuve de tir,
Une épreuve de self-défense,
Une mise en situation avec des chiens d'intervention
Un oral
Quelle formation ?
 
S'il réussit toutes les épreuves de la sélection, le Policier est formé et suit un stage d'une durée de 3 mois comprenant :
 
Des cours théoriques (soins et hygiène de l'animal, anatomie et morphologie, procédures et droit pénal, etc.) ;
Des cours pratiques notamment cours de dressage avec le chien et apprentissage de toutes les techniques d'intervention.
Le stage est conçu et a lieu au CNFUC (Centre Nationale de Formation des Unités Cynotechniques de Cannes-Ecluse en Seine et Marne) ou dans l'un des 12 centres du territoire national.
 
Depuis 1965, cette école forme une moyenne de 130 policiers par an sur toute la France.
 
Après le stage, le Policier peut acquérir le titre de conducteur cynotechnicien. Il intègre l'unité choisie avec son « équipier canin » et devient Policier Maître-chien.
Quel statut et quelle évolution de carrière pour le Policier Maître-chien ?
 
Statut et rémunération du Policier Maître-chien
 
Comme tous les métiers de la Police Nationale ou Municipale, le salaire est évolutif et correspond au grade atteint. Le Policier Maître-chien, en début de carrière a un salaire équivalent au SMIC.
 
Dès qu'il atteint un grade, il aura l'équivalent de salaire lié au grade atteint. Il peut monter en grade par décision hiérarchique (mérite) ou en passant des concours internes pour évoluer vers d'autres postes/grades.
 
Le Policier Maître-chien a un statut de fonctionnaire de la fonction publique d'Etat de catégorie B (filière police sécurité).
 
Perspectives d'évolution de carrière pour le Policier Maître-chien
 
Le Policier Maître-chien pourra évoluer vers d'autres métiers s'il souhaite changer de voie, notamment :
devenir homme assistant (spécialiste en psychologie canine) après avoir acquis 2 années d'expérience en tant que Policier Maître-chien. Il lui suffit alors de suivre un stage de 3 mois pour accéder à cette fonction ;
devenir dresseur de chien après une expérience en tant qu'homme assistant de 2 années. Il devra alors suivre une formation pour cette nouvelle fonction pendant 3 mois ;
devenir moniteur et forme à son tour les futurs Maîtres-chiens. Il doit alors avoir 2 années d'expérience dans le métier de dresseur. Pour accéder au métier de Moniteur, il suivra une formation spécifique de 14 semaines pour la spécialité « explosifs », assortie d'une formation de 12 semaines de plus pour maîtriser les autres spécialités de son métier.
 
L'accès à d'autres métiers de la Police Nationale est également possible (exemple : Policier Mobile, Policier Equestre, etc.) par voie de concours internes.

Source https://www.concours-police.fr/police-nationale-concours-14/policier-maitre-chien-139
 
https://www.police-nationale.interieur.gouv.fr/nous-rejoindre/nos-metiers/policier-en-unite-canine
 
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Gendarmerie Nationale / Re : Les chiens dans la gendarmerie, une histoire méconnue
« Dernier message par Jeano 11 le 24 juin 2025, 10:32:58 »
Le « mariage », début de l’aventure pour les équipes cynophiles de la gendarmerie

Ce mercredi 16 avril 2025, s’est déroulé l’emblématique mariage des équipes cynophiles de la gendarmerie, au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), à Gramat, dans le Lot (46). Ce moment symbolique, lors duquel sont constitués les binômes cynophiles, représente pour chacun le début d’une aventure au service de la France et des citoyens.

Également nommée « camp de Lacalm », ou « camp Viroulou » (par les locaux), la Base aérienne 265 Rocamadour - ancienne base de l’armée de l’Air - est située à 8 kilomètres au nord-ouest de Gramat (Lot). C’est ici, sous une pluie battante, que 25 candidats maîtres de chien s’apprêtent à prendre le départ de la course-marche, ce mardi 15 avril 2025 au matin. À quelques minutes du coup d’envoi de l’épreuve physique, l’heure est aux dernières recommandations. « Légèrement vallonné et recouvert de nombreux cailloux, le terrain est glissant du fait des conditions météorologiques. La boue, ainsi que l’eau dont vont se gorger les vêtements, constituent aujourd’hui la première difficulté, observe le capitaine (CNE) Philippe Dubourg, chef de la Compagnie d'instruction maîtres de chiens / Département formation opérations, au sein du Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG). Les candidats devront parcourir une boucle de 8 kilomètres pour les hommes, et 6,5 pour les femmes, en moins de 45 minutes (ou moins d’une heure pour les plus de 50 ans). L’épreuve est éliminatoire. Sa réussite conditionne l’intégration des candidats à la formation de maître de chien ». Le projet d’une vie pour beaucoup d’entre eux. « Je suis entré en gendarmerie à l’âge de 25 ans, avec comme seule idée en tête de devenir cynotechnicien », confie le gendarme Steven, suppléant maître de chien au sein du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Saint-Dié-des-Vosges (88), aujourd’hui âgé 31 ans.

Ce jour-là, tous les candidats terminent la course dans les temps requis, sous les encouragements et les félicitations de l’équipe encadrante du CNICG. « La condition physique est primordiale pour un maître de chien. Le militaire doit sans cesse s’entraîner afin d’être en capacité de suivre l’animal sur le terrain », souligne le CNE Dubourg. Fraîchement qualifiés, les candidats regagnent soulagés la commune de Gramat, où se trouve le CNICG. C’est ici que sont formées toutes les équipes cynophiles de la gendarmerie nationale, soit une centaine chaque année. Les cynotechniciens y passeront les quatorze prochaines semaines pour y faire l’apprentissage du métier ou d’une nouvelle technicité, sous l’égide de dresseurs-instructeurs expérimentés. Éloignés de leur environnement professionnel et familial le temps de la formation initiale, ils vivront et partageront cette expérience intensive et exigeante aux côtés d’autres passionnés, entièrement tournés vers le même objectif final. Tous devront en effet décrocher leur validation opérationnelle afin d’exercer leur technicité sur le terrain, au sein d’une unité.

« Cet instant, je l’ai imaginé des centaines de fois »
Il est 8 h 30, ce mercredi 16 avril. Aux abords du chenil n° 2 du CNICG, six stagiaires s’apprêtent à rencontrer pour la première fois le chien qui leur a été attribué. Celui avec lequel ils feront équipe durant de nombreuses années. L’émotion est palpable. « Cet instant, je l’ai imaginé des centaines de fois, glisse Steven. Je suis hyper impatient ! »

La porte du chenil s’ouvre enfin. Tour à tour, chacun pénètre dans un couloir, le long duquel sont alignés les boxes où se trouvent les six chiens : Arrow, Blaco, Vicking, Vinuk, Vischer et Vulcain. Tandis que les stagiaires s’avancent afin de découvrir leur animal, les aboiements résonnent dans le chenil. « La semaine précédant le mariage, les chiens ont eu une activité très réduite et peu d’interactions avec l’humain, de façon à casser la routine »,  explique le chef d'escadron (CEN) Damien Courton, chef du département formation – opérations du CNICG. Une pratique visant à amorcer d’emblée le lien entre le maître et l’animal, alors qu’un sentiment de frustration commence à naître chez le chien.

Les maîtres font alors connaissance avec leur coéquipier selon un rituel immuable. Premier regard, premiers mots, premières caresses… et distribution de friandises. La connexion s’établit aussitôt.
Les duos alors formés sont désormais indissociables. Ce lien indéfectible constitue un atout majeur au service de la mission opérationnelle, ainsi qu’en témoigne la devise du centre : « Toi et moi pour eux ».

Destinés à la technicité « Piste - Défense », les chiens quittent ensuite leur box pour une première promenade en compagnie de leur maître. Ce groupe compte trois jeunes maîtres ainsi que trois anciens, possédant une expérience dans la conduite d’un chien. Mais pour tous, c’est une première dans cette technicité. « La plus difficile à acquérir, car la plus exigeante. Rien ne doit être laissé au hasard. La réussite de la mission en dépend, observe le CEN Courton. La recherche de personne disparue implique une parfaite maîtrise de l’environnement et la prise en considération de nombreux paramètres, aussi bien physiques que géographiques. La lecture de l’animal est fondamentale et nécessite une vigilance de chaque instant pour éviter que le chien ne s’engage sur une fausse piste. La position du maître, ainsi que la méthode de conduite de l’animal, sont essentielles afin de ne pas induire le chien en erreur ». Outre la piste, ces chiens seront également engagés à l’appui d’interpellations de personnes en fuite ou dans la défense de personnes ou de sites.

Ce mercredi matin, plusieurs cérémonials identiques se déroulent en plusieurs endroits du CNICG. « Nous avons cinq groupes aujourd’hui. Les stagiaires sont répartis par technicité, soit deux groupes spécialisés dans la recherche de stupéfiants, armes, munitions et billets de banque, deux autres dans la recherche de matières explosives, et le dernier en piste - défense, précise le CEN Courton. Au total, 18 technicités sont aujourd’hui enseignées au CNICG. Les plus récentes, “recherche de produits stupéfiants - défense renforcée” et “recherche de supports de données numériques” ont fait leur apparition en 2021 pour la première et en 2024 pour la seconde. » Porté par des professionnels passionnés et engagés, ce développement constant témoigne d’une volonté d’innovation continuelle, à l’image de cette filière d’excellence.

Nous retrouvons Steven, alors qu’il raccompagne Blaco au chenil. Un magnifique Malinois doté d’un fort tempérament. « Lorsque j'ai vu Blaco, la surprise a été totale ! Je n'avais aucune attente particulière, ni aucune idée préconçue sur mon futur chien. L'émotion était au rendez-vous, reconnaît-il. Cela fait cinq années que j'attends ce moment. J’aborde cette aventure avec confiance et humilité. Je sais pouvoir compter sur les conseils et l’expertise des dresseurs-instructeurs tout au long de la formation. »
Steven possède une grande expérience des chiens. « J’en ai cinq autres à la maison. Des chiens de chasse exclusivement. Blaco est mon premier Malinois ! » Son objectif prioritaire ? « Gagner la confiance de Blaco, tout en parvenant à s’imposer. »

La sélection et l’affectation des chiens relèvent de la compétence des dresseurs-instructeurs.
Afin que le « mariage » soit harmonieux, ces derniers constituent les binômes en tenant compte de plusieurs facteurs clés : caractère, expérience, environnement ou souhaits exprimés par le cynotechnicien.

« Trouver la bonne position du curseur »
La formation démarre sitôt la cérémonie du mariage achevée. Les quinze premiers jours, maîtres et chiens s’apprivoisent. « La construction du lien s’effectue progressivement, à travers les nombreux exercices proposés aux binômes. L’obéissance est primordiale dès les premiers instants. Les entraînements permettent au chien de jauger le maître ainsi que son niveau d’exigence, estime le CEN Courton. Le cynotechnicien doit quant à lui s’adapter au tempérament de l’animal. Certains sont soumis, d’autres récalcitrants… C’est au maître de trouver la bonne position du curseur. »

Au lendemain de la cérémonie, le groupe « Piste - Défense » fait ses premiers pas en pleine campagne, à quelques encablures du CNICG, sous la houlette des dresseurs-instructeurs.
« Pour l’heure, les stagiaires ne connaissent pas encore leur chien. C’est donc en tant qu’observateurs qu’ils participent à ce premier exercice, explique Sébastien, instructeur au CNICG. Mais dès demain, ce sont eux qui seront aux manettes. Nous serons à leurs côtés afin de superviser les exercices et observer les moindres détails. Le démarrage marque une étape décisive. En présence de son nouveau maître, le chien prend parfois des libertés. Nous sommes donc très vigilants. »

Alors que les cynotechniciens entament les exercices à tour de rôle, la cohésion s’installe déjà au sein du groupe. « Nous veillons à l’équilibre du groupe. Nous sommes tous dans le même bateau pour quatorze semaines », poursuit Sébastien.
« Ici, à Gramat, on est dans notre bulle, entre passionnés. On apprend beaucoup les uns des autres. C’est très enrichissant », explique l’un des stagiaires, maître de chien depuis plusieurs années, ayant déjà fait l’expérience de Gramat.

Lorsque débute la formation des équipes, les chiens ont déjà fait l’apprentissage des fondamentaux durant la phase de « débourrage » précédant le mariage, qui s’étale sur une période de deux à trois mois. Ils ont ainsi un temps d’avance sur le maître, celui-ci démarrant son cursus le jour du mariage.
« Les sept premières semaines, le chien régresse, tandis que son maître progresse. Tous deux atteignent alors un niveau équivalent à mi-stage, pour ensuite progresser ensemble au cours des sept dernières semaines », explique le CEN Courton.

Les binômes sont d’abord évalués à la mi-stage. Sont alors examinées les premières bases, à la fois en termes de compétences techniques que d’obéissance. « Ce premier examen nous permet d’apprécier les acquis du maître en matière de conduite du chien ».
Le deuxième et dernier examen a lieu au cours de la treizième semaine. Les binômes sont alors évalués sur différentes situations opérationnelles. « On multiplie les paramètres. Dans le cadre de la technicité “Piste – Défense”, les équipes sont jugées sur leur capacité à pister, aussi bien en pleine nature, qu’en centre-ville, sur le bitume. Elles seront également testées sur le mordant », précise le CEN Courton. Le chien doit alors mordre et maintenir sa prise, sur les ordres de son maître. Considéré comme une arme de force intermédiaire, l’animal est mis en œuvre selon un cadre réglementaire très précis. Les équipes qui réussissent l’examen final obtiennent leur validation opérationnelle.

Également au cœur des préoccupations institutionnelles, la bientraitance de l’animal fait l’objet d’une attention particulière durant toute sa carrière. « Le chien est considéré comme un militaire, membre à part entière de l’unité au sein de laquelle il est affecté. Aussi, la conduite de l’animal, ses conditions de travail, sa santé et son bien-être constituent un point central tout au long de la formation », souligne le CEN Courton.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/terrain/immersion/2025/le-mariage-debut-de-l-aventure-pour-les-equipes-cynophiles-de-la-gendarmerie

Par Hélène THIN
Publié le 19 juin 2025
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Gendarmerie Nationale / Re : Les chiens dans la gendarmerie, une histoire méconnue
« Dernier message par Jeano 11 le 23 juin 2025, 11:38:34 »
Trophées des chiens héros : l’adjudante Anne-Laure et son chien Phalko reçoivent le Prix Spécial J.O. Paris 2024

À l’occasion de la 5e édition des Trophées des chiens héros, qui s’est déroulée à Paris, ce mercredi 2 avril 2025, l’adjudante Anne-Laure et son chien Phalko, du groupe d'investigations cynophile d'Ambérieu-en-Bugey, dans l’Ain, ont reçu le Prix Spécial J.O. Paris 2024, qui vise à récompenser l’engagement des différents acteurs publics et privés ayant mobilisé des équipes cynophiles lors de cet événement d’ampleur. L’occasion de revenir sur le parcours et le quotidien de cette jeune équipe spécialisée dans la recherche d’explosifs, mais aussi sur le projet de maison de retraite pour les chiens de gendarmerie réformés porté par la militaire.

L’histoire de l’adjudante Anne-Laure et de son chien Phalko est celle de deux parcours atypiques qui se sont croisés.
Atypique parce qu'Anne-Laure a décidé il y a longtemps d'intégrer la gendarmerie avec la ferme intention de devenir maître de chien. Son choix de carrière s’est forgé dès la troisième, puis a été confirmé par un stage auprès des chiens guides d’aveugles. Mue par son attrait pour les animaux en général, et plus particulièrement pour les chiens, et par sa volonté de servir dans un corps armé, la gendarmerie s’impose comme une évidence : « Être au service de la population et de sa sécurité, cette mission me correspondait parfaitement. »

Après avoir obtenu son baccalauréat à 17 ans et demi et une licence en STAPS en poche, elle se sent émotionnellement prête et dotée de la maturité nécessaire pour faire face aux difficultés du métier. En 2011, à 22 ans, sans passer par la case « Gendarme adjoint volontaire (GAV) », elle réussit le concours du premier coup et intègre l’école de sous-officiers de Châteaulin. Douze mois plus tard, elle est affectée en brigade territoriale en région Rhône-Alpes (d’abord à Bourg-Argental, dans la Loire, puis à Thoiry, dans l’Ain), conformément à son choix, là encore motivé par son objectif professionnel, car « la région comptait le plus de postes de maîtres de chien ». Elle se présente rapidement aux tests de maître de chien, sans les réussir. En attendant de pouvoir les repasser, elle se présente à l'examen d'Officier de police judiciaire (OPJ), qu’elle obtient en 2015. Durant cette période, elle fait également partie de l'équipe de France militaire de rugby. En 2016, elle retente, cette fois avec succès, les tests de sélection, mais doit attendre avril 2021, en raison de la pandémie de COVID-19, pour partir en stage à Gramat.

Une prise en main déstabilisante
À son arrivée au CNICG, elle passe d’abord des tests physiques. Puis, le troisième jour, elle fait enfin la connaissance de son futur partenaire lors de la « cérémonie du mariage ». Mais cette rencontre n’est pas celle à laquelle la jeune militaire s’attendait. Phalko est un jeune berger belge malinois de deux ans à peine, particulièrement méfiant envers les êtres humains et imprévisible dans ses réactions. Leur première prise de contact est particulière, voire déstabilisante, « car il était très attaché à son instructeur et moi j’étais juste celle qui tenait sa laisse. Les premiers temps, il grognait, me montrait même les crocs. Son comportement était très certainement lié à son histoire, mais on l’ignore. Il a donc fallu gagner sa confiance à grand renfort de câlins. Il ne la donne pas facilement, mais une fois qu’elle est donnée, c’est pour toujours. Nous nous sommes progressivement apprivoisés. Il a arrêté de me montrer les dents, mais il continuait de le faire avec les autres personnes. »

Après trois mois et demi de formation, le binôme est opérationnel et rejoint sa nouvelle affectation au Groupe d'investigations cynophile (GIC) d'Ambérieu-en-Bugey, dans l’Ain, dès le 15 juillet 2021. Toutefois, si Phalko a acquis toutes les technicités requises pour être opérationnel en matière de recherche d’explosifs, il n’est toujours pas apte à la vie en société, que ce soit au contact des hommes ou de ses congénères. « Au cours des deux premières semaines, il a mordu trois de mes collègues. Il n’avait aucun des codes ou des signaux que les chiens envoient habituellement avant d’attaquer. C’était une situation très compliquée dans une technicité où le chien travaille souvent en liberté. Il a donc fallu lui inculquer ces codes et le réadapter à la vie aux côtés des humains. Cela a suscité beaucoup de remises en question, mais j’ai eu la chance d’être accompagnée et conseillée par mes collègues du GIC. »

« Le chien d’une vie »
Au cours de cette phase de réadaptation, qui a duré environ un an et demi, il a aussi fallu rééduquer Phalko dans ses rapports sociaux avec les autres chiens. « Au début, c'était catastrophique. Alors je l’ai mis au contact d’un de mes chiens personnels, qui l'a aidé à reprendre confiance avec ses congénères. Aujourd'hui, ça se passe bien avec les autres chiens du chenil, et avec Stark, mon second chien opérationnel, spécialisé en piste-défense, ils sont toujours en train de jouer. Mais lors de cette cérémonie, j’ai quand même préféré qu’il soit muselé pour éviter tout incident. »

Loin d’être simple, ce premier binômage aura eu l’avantage, de son propre aveu, de faire « grandir » l’adjudante Anne-Laure dans le domaine cynophile. « Il m’a poussée à chercher des solutions et à mettre en place de nouvelles méthodes de travail. Aujourd’hui, il a vraiment changé. Il me fait totalement confiance et je peux tout faire avec lui ; je suis devenue son repère. Mais je n’aurais pas réussi toute seule, nous nous sommes investis tous les deux. Même si j’ai un second chien depuis avril 2023, et que j’en aurai d’autres par la suite, je pense que Phalko sera vraiment le chien d'une vie. En plus d'être le premier, c'est le chien qui m'a vraiment tout appris et il est vraiment très attachant. »

L’heure des premiers engagements
Tout en poursuivant cet apprentissage comportemental, Anne-Laure et Phalko font très rapidement leurs premiers pas sur le terrain. Une semaine après la fin du stage, l’équipe était ainsi engagée à Ambert à l’occasion de la visite officielle du Premier ministre, venu décorer les gendarmes intervenus lors de la tragique nuit du 22 au 23 décembre 2020, au cours de laquelle trois gendarmes avaient été tués et un quatrième blessé par les tirs mortels d’un homme retranché. « C'était ma première mission de décontamination, ma première visite officielle. J'étais en binôme avec un autre collègue explo pour assurer un tuilage lors de mes premières interventions. »

Après une année 2021 assez calme pour les chiens explo, les missions vont s’enchaîner sur fond de menace terroriste prégnante  : visites officielles, événements sportifs tels que le Tour de France, puis le procès des attentats à Paris en juin 2022, « ma première mission en autonomie totale, particulièrement intense et marquante de par son ampleur et son caractère historique ». À l'automne 2023, l'ancienne joueuse de rugby participe à la sécurisation des épreuves de la Coupe du monde de rugby, un avant-goût de ce qui l'attend l'année suivante, marquée par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

« Je suis descendue à Marseille pour l'arrivée de la Flamme le 8 mai. Il devait bien y avoir une cinquantaine de chiens issus de toutes les administrations possibles. En deux jours, nous avons décontaminé près de 3 000 bateaux. C'était plutôt intense, mais vraiment chouette d’assister à cet événement et d’y contribuer à mon niveau. Ensuite, j'ai suivi toutes les étapes des Relais des Flammes Olympique et Paralympique en région Rhône-Alpes. Pendant les Jeux, je suis restée mobilisée en Rhône-Alpes, car depuis le mois de juin 2024, Phalko est le seul chien explo de la région en gendarmerie départementale. Il y a trois autres chiens explo en gendarmerie des transports aériens et un cinquième en police. Mais cela reste peu pour notre zone d’action. Nous avons principalement décontaminé le Groupama Stadium, des sous-sols au plafond. Le jour de la première décontamination, il devait y avoir une trentaine de chiens, avec des renforts européens. Ensuite, lors des Jeux, nous étions deux équipes cyno, accompagnées des EOR (Explosive Ordnance Reconnaissance) et des démineurs. »

Sa dernière intervention marquante a eu lieu en mars 2025, sur un véhicule suspect, dans un contexte de menaces terroristes visant la société de la victime. « Le contexte était très tendu. La situation a nécessité la mise en place d’un périmètre de sécurité, l'évacuation des habitations voisines, une interaction avec les pompiers, la préfecture et les démineurs. C’était vraiment une situation où le risque était élevé. »

Œuvrant le plus souvent dans l’ombre, les équipes cynophiles explo sont plus régulièrement engagées qu’on ne le croit : « Nous sommes appelés sur de nombreuses missions de décontamination en amont des visites officielles d’autorités ou de grands événements, y compris les concours de sous-officiers ou d’OPJ. On intervient aussi sur les colis ou véhicules suspects. »

En 2024, avec l’impact des JOP, l’adjudante et Phalko ont ainsi mené 57 interventions (contre 39 en 2023), soit en moyenne une par semaine, représentant quelque 238 h 30 de recherche.

Un projet de maison de retraite pour les chiens réformés
Outre la promotion de sa spécialité et la reconnaissance du travail de Phalko, l’adjudante a aussi vu dans cette candidature pour les Trophées des chiens héros l’occasion rêvée de sensibiliser le monde cynophile comme l’institution à la situation des chiens gendarmerie réformés ne pouvant pas rester avec leur maître ou être placés en famille d’accueil pour des raisons comportementales, comme Phalko.

« Pour faire face à ce problème, j’ai monté une association avec une camarade, « K9 Unit, Mission Retraite », dans le but de créer la première maison de retraite Gendarmerie pour accueillir ces chiens et les sauver d’une issue souvent fatale. L’idée est d’abord de monter une structure à vocation locale, où les maîtres de chien continueraient à s’occuper de leur compagnon. Dans un second temps, nous espérons que notre projet inspirera d’autres initiatives sur le territoire, explique la militaire. De notre côté, les choses avancent bien. Avec l’aide du groupement de l’Ain, nous avons potentiellement trouvé un terrain. Par ailleurs, le CNICG nous a invitées à tenir un stand lors de la cérémonie célébrant ses 80 ans d’existence, c’est une belle preuve de soutien de la part du Centre. »

Un projet que l’adjudant-chef Anne-Laure compte bien soumettre aux prochains Trophées des chiens héros, cette fois dans la catégorie « partenaires ».

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/temoignages/trophees-des-chiens-heros-l-adjudante-anne-laure-et-son-chien-phalko-recoivent-le-prix-special-j.o.-paris-2024

Par le commandant Céline Morin
Publié le 03 avril 2025
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Gendarmerie Nationale / Les chiens dans la gendarmerie, une histoire méconnue
« Dernier message par Jeano 11 le 23 juin 2025, 11:29:54 »
Le Centre national d'instruction cynophile de la Gendarmerie (CNICG) fête en ce mois de juin ses 80 ans d'existence. Gendinfo vous expliquera tout ce qu'il faut savoir sur le centre et sur l'instruction cynophile au cours d'une série d'articles. Commençons par le commencement avec l'histoire des chiens en gendarmerie.

Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XXe siècle que le chien fait son arrivée dans les brigades de gendarmerie. Mais en quelques décennies, l'Institution a réussi à acquérir un savoir-faire cynotechnique reconnu au niveau international. Aujourd'hui, elle compte 630 chiens pour 475 équipes cynophiles et déploie dix-huit technicités, continuant à innover pour gagner toujours plus en efficacité opérationnelle, à l'instar de la dernière née : la recherche de supports de données numériques.

La gendarmerie, une « force humaine »… et canine !
Dès 1921, une circulaire évoque l'emploi de chiens de sécurité dans la compagnie autonome de Corse, mais l'expérience est abandonnée au bout de quelques années.

Il faut attendre 1943 pour qu’une instruction du 30 juillet autorise l’arrivée de « chiens policiers » dans quatorze brigades frontalières du Nord et cinq autres du Sud, ainsi que de « chiens de montagne » dans six brigades des Hautes-Pyrénées. L'expérience s'avérant concluante, elle est étendue, dès 1944, à l'ensemble du territoire métropolitain. Mais les dotations en chiens restent faibles.

1945 : installation d’un chenil central à Gramat
L'installation, en 1945, à Gramat, par l'institution, d'un chenil central et l’instruction du 7 décembre 1950 posent les fondements de la cynotechnie en gendarmerie. En quelques années, les effectifs canins passent de 83 chiens en 1947, à 200 en 1950, puis à 299 en 1960.

Les succès initiaux n'empêchent pas des critiques qui nuisent à l'essor de la filière. Les effectifs canins tombent de 270 à 233 chiens entre 1970 et 1980. Néanmoins, l'amélioration du recrutement et de la formation, ainsi que la diversification des technicités, contribuent à inverser la tendance. Les effectifs canins remontent à 288 en 1983, à 347 en 1992, à 384 en 2001.

De la gendarmerie départementale aux unités spécialisées
Les premiers chiens servent dans la gendarmerie départementale, notamment au sein des brigades de recherches, mais on en trouve aussi dans la gendarmerie mobile dès 1951. Ils intègrent ensuite plusieurs types d'unités, comme les Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG), créés en 1977, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), dès 1978, la Gendarmerie des transports aériens (GTA), depuis 1988, ainsi que la gendarmerie maritime et la garde républicaine, depuis 2010.

2025 : 630 chiens pour 475 équipes cynophiles
À partir de 2002, une véritable force cynophile s’établit dans la gendarmerie, à travers une refonte complète du dispositif canin réparti sur trois niveaux : les PSIG, les Groupes d'investigations cynophiles (GIC) et le Groupe national d'investigation cynophile de la gendarmerie (GNICG). Installé à Gramat, le GNICG propose des technicités rares, et peut être projeté en cas d’urgence. On trouve en outre un réseau de référents cynophiles régionaux et un référent national auprès du Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN).

En 2025, la gendarmerie nationale possède 630 chiens pour 475 équipes cynophiles.

Un pôle de formation de référence cynotechnique à Gramat
Avec l'acquisition, en 1945, d'un ancien centre hippique militaire près de Gramat, la gendarmerie nationale se dote de son premier centre de formation spécialisé. L’établissement, situé à la sortie nord-est de Gramat, au lieu-dit « Le Ségala », s’étend sur une emprise de 14 hectares.

Durant les premières années d'après-guerre, dans un contexte de pénurie générale, les moyens sont limités, mais la détermination des premiers chefs du chenil central, notamment les capitaines Gervaise et Lacaze, permet de développer un véritable savoir-faire. Certaines pratiques initiales sont très tôt remises en cause, comme l'élevage, abandonné dès 1952.

Dès 1970, diversification des technicités, au nombre de dix-huit aujourd’hui
Toutefois, les cadres de Gramat parviennent à améliorer la formation des maîtres de chiens et surtout à diversifier les technicités de recherche des chiens avec : les victimes d'avalanche en 1970, les stupéfiants en 1973, les explosifs en 1988, les traces de sang en 1999, les armes et munitions en 2001, les produits accélérateurs d’incendie en 2004, les billets en 2007, les explosifs sur personnes en mouvement en 2016, le chien stupéfiants et défense renforcée, c'est-à-dire la recherche de stupéfiants sur personnes en mouvement (2021) et la recherche de supports de données numériques en 2024.

Au total, il existe aujourd’hui dix-huit spécialités différentes. La circulaire du 1er juin 2017 précise que les équipes cynophiles peuvent être qualifiées dans une technicité unique ou multiple (ex. : stupéfiants/armes - munitions/billets).

Plus de 18 races différentes
En matière de chiens, les races employées ne se sont jamais limitées au berger allemand. Elles ont évolué dans le temps. Au total, la gendarmerie a utilisé 18 races différentes et des chiens croisés : le berger belge, l'English Springer Spaniel, le Saint-Hubert, le berger hollandais, le Stafford Bull-Terrier, le braque allemand, le Jack Russel Terrier, le bouvier des Flandres, le labrador retriever, le berger de Beauce, le Rottweiler, le Fox-Terrier Smooth, le boxer, le Terre-Neuve, le Dobermann, le Pitbull...

Si la piste froide est toujours une technicité essentiellement mise en œuvre par les Saint-Hubert, une nouvelle race est actuellement testée : le black and tan coonhound.

Un musée et un jardin du souvenir à Gramat
Au cours de son histoire, le chenil central a changé plusieurs fois de nom. Le 23 novembre 1960, il est baptisé "Godefroid-Gamin". Il devient le Centre de formation des maîtres de chien de la gendarmerie (CFMCG) en 1972. En septembre 1984, il se voit attribuer le rang d’École de sous-officiers de la gendarmerie (ESOG). Il s'appelle le Centre national d'instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG) depuis 1996. En dehors de Gramat, un chenil central de la gendarmerie a existé en Algérie, à Beni-Messous, des années 1950 à 1962.

Le CNICG conserve la mémoire de son passé à travers son musée, accessible au public lors des journées portes ouvertes, et son jardin du souvenir rassemblant les cendres d'une partie des chiens ayant servi dans la gendarmerie. Parmi eux figure Gamin, qui a fait preuve d'une fidélité à toute épreuve à l'égard de son maître, le gendarme Godefroid, tué en Algérie en 1958. C'est le seul chien, avec Allan, à avoir reçu la médaille de la gendarmerie.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/histoire/les-chiens-dans-la-gendarmerie-une-histoire-meconnue2

Par par le commandant Benoît Haberbusch, du Centre de recherche de l'École des officiers de la gendarmerie nationale, et Lionel Mathieu, ancien maître de chien de la gendarmerie
Publié le 31 mai 2025
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Vers une culture européenne commune des forces de sécurité intérieure

Les 23 et 24 mai 2022, la gendarmerie et la police ont organisé un séminaire sur la culture européenne commune des forces de sécurité intérieure.

Durant deux jours, les représentants européens étaient réunis à Strasbourg pour assister au séminaire sur la culture européenne commune des forces de sécurité intérieure. Celui-ci a mis en lumière les initiatives développant les formations conjointes entre académies de police, véritable enjeu pour l’intégration européenne.

L’enjeu d’une culture européenne commune
La mise en place de l’espace européen de libre-circulation des biens et des personnes, l’émergence de bassins européens de délinquance et les possibilités d’échanges offertes par les décisions Prüm ont considérablement intensifié les interactions entre les forces de sécurité européennes. Avec cette dimension multinationale, notamment transfrontalière, de la sécurité, des compétences techniques, mais aussi linguistiques, sociales et interculturelles sont devenues indispensables pour faire prospérer la coopération européenne. Dès 2015, le CEPOL (Collège Européen de POLice) s’est alors vu confier la mission de favoriser le développement d’une culture commune. Dans le même temps, les conclusions du Conseil sur la sécurité intérieure et le partenariat européen de police appelaient également à mettre progressivement en place un mécanisme national de reconnaissance des connaissances acquises dans d’autres États membres.

La double perspective du débat européen
« Apprendre à vivre avec des identités policières multiples », tel était le sous-titre du séminaire. Une formulation qui exprime la double perspective du débat européen : la quête d’une culture commune s’articulant nécessairement avec celle d’une culture de la communauté. C’était l’objet des deux tables rondes organisées les 23 et 24 mai. Alors que la première avait pour enjeu de mettre en lumière les outils existants permettant l’émergence d’une culture européenne, la seconde consistait à présenter des initiatives qui, développées sur la base de projets bilatéraux, s’inscrivent pleinement dans l’objectif d’une formation européenne commune. Des conférenciers venus de France, du Luxembourg, d’Allemagne, de Lituanie et d’Espagne ont présenté à cette occasion des exemples de nouvelles formes de coopération.

La labellisation « Année européenne de la jeunesse »
L’émergence de formations européennes communes est l’exemple même de la volonté des États membres de créer une culture européenne pour leurs forces de sécurité intérieure. Mises en place à travers le projet Erasmus +, celles-ci représentent une expérience interculturelle forte pour les jeunes, leur donnant le goût de l’Europe et de la coopération européenne. C’est à ce titre, parce qu’il valorise l’importance de la jeunesse dans la construction de l’avenir de l’Europe, que le séminaire organisé à Strasbourg a reçu la labellisation « Année européenne de la jeunesse ».

L’engagement français : le programme POLARIS
Dès 2017, la France a mis en place des formations initiales conjointes entre la Guardia Civil et la gendarmerie. Cet engagement au profit d’une culture commune s’est poursuivi avec l’Allemagne et la Lituanie, à compter de 2019, dans le cadre du projet Erasmus + baptisé « POLARIS » (POLice Academies Regional Integrated Schooling). Reconnu par l’Union européenne comme un nouveau modèle de formation, apte à impulser une culture commune parmi les forces de sécurité intérieure des États membres, le programme permet l’identification et l’expérimentation de contenus à portée européenne. Il renforce également les compétences des unités mixtes binationales agissant aux frontières, telles que l’UOFE (Unité Opérationnelle Franco-Espagnole) et l’UOFA (Unité Opérationnelle Franco-Allemande).

Ces échanges présentent un gain opérationnel certain, suscité par une meilleure connaissance des usages et des savoir-faire, qui permettra de mieux interagir avec les citoyens européens et renforcera l’interopérabilité des polices.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2022/vers-une-culture-europeenne-commune-des-forces-de-securite-interieure

Par la capitaine Marine Rabasté
Publié le 25 mai 2022
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La coopération européenne au cœur des DEPP

Gendarmes et membres de la Guardia Civil patrouillent ensemble sur le lac de Cazaux et de Sanguinet, très fréquenté l'été.

Sur le ponton du lac de Cazaux et de Sanguinet, au nord de Biscarrosse, trois gendarmes se préparent à réaliser une patrouille nautique à bord d’une de leurs embarcations. Parmi tout ce bleu gendarmerie, une tenue verte et jaune détonne. Il s’agit d’un uniforme de la Garde Civile et plus précisément de celui d’Augustin, un policier espagnol venu pour trois semaines à la CoB (Communauté de Brigades) de la commune balnéaire. Présent au côté des effectifs de la gendarmerie départementale, il participe aux patrouilles et réalise, avec les unités, les différentes opérations de prévention et de contrôle sur les zones touristiques, comme ce jour-là, sur ce lac particulièrement fréquenté.

Faciliter le contact avec la population
Au-delà de l’apport humain et professionnel permis par cette collaboration, le travail des policiers européens est également un vrai plus dans le contact avec la population, et particulièrement avec les visiteurs européens. Sur la CoB de Capbreton, Kristina, de la polizei allemande, est l’autre policière présente cet été sur le département. Sa présence, comme celle d’Augustin, est rassurante pour beaucoup de touristes étrangers, facilite le contact avec la population, et est une véritable plus-value lors des procédures impliquant des compatriotes. Au début du mois d’août, la présence de Kristina a permis de rassurer et de prendre en charge rapidement une touriste allemande ne parlant que très peu français et victime d’une agression. Une situation qui aurait pu être beaucoup plus compliquée à gérer sans sa présence.

Lors de leur venue en France, les policiers européens possèdent les mêmes prérogatives que leurs homologues français. Le choix d’envoyer des policiers de telle ou telle nationalité dans une unité dépend généralement du type de touristes qui se trouvent dans une région. Dans les Landes, la proximité avec l’Espagne et l’attrait des touristes allemands pour la région, ont ainsi motivé le choix final. Une vraie réussite pour les deux unités, qui comptent bien réitérer leur demande de coopération européenne pour l’été prochain.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/terrain/immersion/2021/la-cooperation-europeenne-au-caeur-des-depp

Par la rédaction du site Gendinfo
Publié le 20 août 2021
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