Messages récents

Pages: [1] 2 3 4 5 6 7 8 ... 10
1
La prévôté, racine et ancrage militaire de la Gendarmerie

Apparue au XIIe siècle, pour l’exercice de la justice dans l’environnement des guerres, la prévôté est la mission la plus ancienne et la racine militaire de la gendarmerie. Le champ de ses missions s’est élargi au fil des siècles, lui conférant aujourd’hui une importance croissante pour l’accompagnement des forces armées en opérations extérieures.

La gendarmerie nationale est l’héritière de la maréchaussée. Au Moyen-Âge, marquées par les guerres, les armées ne sont pas permanentes, et la plupart des soldats ne sont pas des gens de métier. Pour répondre au besoin d’encadrement disciplinaire des troupes et de la répression des « maléfices commis par les gens de guerre », l’autorité royale décide de se doter d’une police militaire confiée aux prévôts des maréchaux. Ces derniers possèdent à la fois les pouvoirs de police et de justice auprès des armées, qu’ils accompagnent à l’occasion de leurs déplacements. La gendarmerie prévôtale exerce toujours la mission de police judiciaire aux armées, sur tous les théâtres où des contingents français sont déployés. Son champ de compétence s’est peu à peu élargi à un ensemble de missions de police militaire et administrative qui concourent à la protection du dispositif militaire qu’elle accompagne. Elle exerce ces missions dans le cadre d’une triple chaîne de responsabilité : le commandement de la gendarmerie prévôtale, l’autorité militaire sur le théâtre et l’autorité judiciaire en charge des affaires militaires au Tribunal judiciaire de Paris.

Des gendarmes aux compétences judiciaires à l’étranger
La présence des prévôts auprès des armées n’est pas seulement un héritage historique. L’engagement militaire à l’étranger au XXIe siècle étant hautement sensible aux niveaux politique et médiatique, la prévôté prend ainsi un sens accru, et d’un certain point de vue nouveau. Ces militaires reçoivent une formation de perfectionnement spécifique, qui leur permet d’exercer l’ensemble de leurs missions aux côtés des forces armées engagées en OPEX, dans des conditions souvent très dégradées. On leur confère alors une habilitation spéciale d’Officier de police judiciaire des forces armées (OPJFA). Remontant aux racines de la gendarmerie nationale, la police judiciaire aux armées est la mission principale de la prévôté. Son exercice s’inscrit dans la nécessité de trouver un équilibre entre les contraintes de l’engagement opérationnel des armées françaises à l’étranger et la bonne administration de la justice, pour les faits relevant de son périmètre. Dans cette perspective, les prévôts participent quotidiennement à l’action des forces armées, pour lesquelles ils sont un soutien solide et fiable auprès des chefs militaires.

Le Code de la défense (article L3211-3) et le Code de justice militaire (articles L411-1 et 2) régissent leur action. En tant qu’OPJFA, ils agissent sous la direction de la section AC3 du parquet de Paris, compétente pour les affaires militaires et les atteintes à la sûreté de l’État. C’est donc sous son autorité que la prévôté intervient chaque fois qu’un militaire ou un ayant droit est impliqué pénalement sur un territoire étranger, en tant que victime ou auteur. Ces gendarmes, officiers de police judiciaire expérimentés, exercent également des missions de police générale, en appui des Forces : escortes ou accompagnement de convois sensibles, règlement de contentieux civils, constatations diverses, recueil d’informations intéressant la sécurité de nos forces, affaires mortuaires, actions de prévention… Ils sont présents au plus près du commandement et au contact des troupes, afin de prévenir les troubles ou incidents susceptibles d’impliquer les militaires français. Les prévôts sont aussi appréciés pour leur rôle de facilitateurs. Ils sont ainsi généralement en charge des relations avec les autorités judiciaires et les forces de sécurité intérieure locales, dans une logique de coopération qui participe à prévenir et à traiter efficacement les atteintes à la sécurité de nos forces armées.

L’organisation de la gendarmerie prévôtale
Basé à Maisons-Alfort, le Commandement de la gendarmerie prévôtale (CGP) sélectionne, forme, projette et dirige l’action des prévôts, qui sont placés pour emploi auprès du Chef d’État-major des armées. Il est également chargé de les inspecter.

Créé en 2012, le CGP contribue à la mise en œuvre de la judiciarisation spécifique aux armées. Rattaché au Commandement de la gendarmerie outre-mer (CGOM) depuis 2021, ce commandement de la gendarmerie unique pour l’ensemble des gendarmes de la prévôté est clairement identifié par les magistrats et les armées, avec lesquels il assure une constante relation. Sous les ordres du CGP, 60 à 80 prévôts, répartis en quinze détachements permanents ou de circonstance, sont actuellement déployés dans les pays où les forces françaises stationnent de manière régulière ou occasionnelle, comme à Djibouti, en Allemagne, au Sénégal, en Roumanie ou en Estonie. Une Section de recherches prévôtale (SRP), à compétence nationale, prolonge l’action et les enquêtes de ces détachements, qu’elle renforce au besoin sur les théâtres. Chaque unité a à sa tête un officier chef de détachement, qui endosse un rôle de Conseiller gendarmerie (CONSGEND) auprès du commandement de la Force. Il a sous ses ordres une ou plusieurs brigades prévôtales, en fonction des besoins sur le territoire, chacune d’un effectif minimal de trois personnels.

Si ces brigades prennent en compte le contentieux de masse, et traitent les problèmes du quotidien, la SRP peut projeter des enquêteurs en soutien dès lors qu’un fait revêt une sensibilité particulière, ou dépasse les compétences techniques des primo-intervenants. Particularité de la gendarmerie prévôtale, elle n’est pas une police militaire au sens commun du terme. En effet, les prévôts, recrutés parmi des gendarmes départementaux disposant d’une bonne expérience d’officiers de police judiciaire, sont formés et projetés sur les théâtres d’opérations pour des mandats de durée limitée. Ils retournent ensuite au sein de leurs unités.

Une préparation rustique
Depuis 2021, le CGP forme ainsi 200 prévôts par an, officiers et sous-officiers, contre 120 auparavant. En effet, à la suite de l’agression de l’Ukraine par la Russie, et dans l’hypothèse d’un engagement majeur des armées françaises, le volume a été revu à la hausse pour garantir la montée en puissance d’un vivier correspondant aux besoins.

Les prévôts suivent un stage de perfectionnement complet de deux semaines au camp militaire de Beynes, dans les Yvelines. Rustique, immersif, de qualité, il vise à revenir sur les fondamentaux de la militarité. L’objectif est à la fois d’acquérir une bonne compréhension de la culture et du fonctionnement des armées, tout en maîtrisant les particularismes de la procédure pénale militaire, tout ce qui est en lien avec les « affaires prévôtales » et pouvoir accompagner les armées sans être un fardeau pour elles. Le niveau d’engagement, de compétences et de rusticité ciblé pour cette formation est celui du théâtre du Sahel. Cette préparation technique permet aux prévôts de s’agréger immédiatement et efficacement aux dispositifs déployés sur les théâtres, dans un contexte souvent incertain et dégradé.

https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/dossiers/la-gendarmerie-a-l-international/la-prevote-racine-et-ancrage-militaire-de-la-gendarmerie

Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
Publié le 13 septembre 2023
2
Gendarmerie Nationale / Frédérik Limol, le forcené de Saint-Just (63)
« Dernier message par Jeano 11 le 04 juin 2025, 17:24:30 »
Maréchal des logis-chef Frédéric : en première ligne lors du drame de Saint-Just

Dans la nuit du 22 au 23 décembre 2020, un forcené a abattu trois gendarmes de la compagnie de gendarmerie d’Ambert. Arrivé sur les lieux quelques minutes après le début de l’intervention, le maréchal des logis-chef Frédéric revient sur cet événement tragique.

Saint-Just, un nom qui restera gravé dans les mémoires de tous les gendarmes. Dans la nuit du 22 au 23 décembre 2020, trois militaires de la compagnie de gendarmerie départementale d’Ambert y ont été abattus lors d’une intervention. Au cœur du Puy-de-Dôme, cette petite commune d’à peine 200 habitants est, ce soir-là, devenue le théâtre d’un véritable chaos. Pendant plusieurs heures, sous les tirs d’un forcené lourdement armé, les gendarmes ont tout mis en œuvre pour mettre fin à ses agissements. Parmi eux, le Maréchal des logis-chef (MDC) Frédéric, affecté au Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) d’Ambert. Il a été l’un des premiers arrivés sur les lieux du drame.

« Quand on est appelé, on ne se pose pas de questions »
Ce 22 décembre, le MDC Frédéric est en permissions, une pause bien méritée pour le militaire ! Mais le répit sera finalement de courte durée. «  À 22 h 06, un camarade a posté un message sur le groupe Whatsapp du PSIG. Il disait qu’une intervention risquée était en cours et demandait le maximum de renfort. » Malgré le peu d’éléments, le MDC Frédéric décide de prêter main-forte à l’équipe d’astreinte. Quelques minutes seulement après l’alerte, il prend la route avec d’autres militaires du PSIG pour rejoindre Saint-Just.

« Il faut un chef de dispositif »
« Lorsqu’on arrive à l’entrée du village, trois brigadiers sont présents. On entend directement cinq ou six détonations. À la radio, l’adjudant-chef nous dit qu’avec Arno (gendarme adjoint volontaire du PSIG, NDLR), ils sont en train de se faire tirer dessus. » Rapidement, les militaires se transportent et ripostent pour permettre l’évacuation de leurs deux camarades. Après avoir demandé à deux gendarmes de les mettre en sécurité et de leur prodiguer les premiers soins, il retourne sur l’avant du dispositif pour prendre l’appui. « À ce moment-là, j’essaie de joindre le lieutenant pour mettre en place le dispositif. Mais impossible, il ne répond pas. La situation est chaotique. » Il prend alors le commandement du dispositif et met en place un bouclage avec les militaires dont il dispose.

« On est obligé de décider quelque chose »
Dans la tête du MDC Frédéric, tout va très vite. « Il y a une femme victime, une population à évacuer et j’ai des gars qui sont exposés au danger. Il faut faire quelque chose et vite. Je mets donc en place un bouclage et avec quatre autres camarades, je fais un bond avant, pour gagner du terrain et permettre l’évacuation de la population. » À l’issue de cette manœuvre, les militaires font face à une terrible découverte. « Au sol, on voit le lieutenant et Rémi, couchés au sol. On veut leur porter secours, mais on se rend compte qu’ils sont décédés. » Malgré ce drame, la mission doit continuer. Face au danger manifeste, ne pouvant tenir la zone, le MDC Frédéric décide de faire décrocher son équipe et d’attendre les renforts. Quelques minutes plus tard, il apprend le décès d’Arno. Il est à peine minuit, trois militaires sont décédés et un autre est blessé.

À l’arrivée des renforts, le MDC Frédéric fait le point sur l’état des hommes qu’il a commandés. « Saint-Just est isolé de tout et difficile d’accès. Nous sommes restés seuls durant presque deux heures. À une heure du matin, lorsque les renforts sont suffisants, je décide alors d’extraire mes gars du dispositif. On arrive à nos limites physiques et psychologiques. » Ce n’est toutefois qu’à 8 heures que les militaires rejoindront leurs familles, inquiètes de ne pas avoir de nouvelles. Entre l’intervention et la sécurisation de la caserne à l’issue, la nuit a été longue pour les gendarmes, qui n’ont pas toujours eu l’opportunité d’avertir leurs proches de la situation.

« J’ai fait ce que j’avais à faire »
Six mois après, l’émotion est encore très vive dans la voix du MDC Frédéric. « J’ai perdu mon jeune (Arno, NDLR), mon lieutenant et Rémi lors de cette intervention. Quand on laisse trois gars sur le terrain, c’est très dur. »

Pour le militaire, difficile de ne pas se refaire le film de cette nuit-là. « A posteriori, on se dit qu’on aurait pu faire différemment, qu’on aurait pu mieux faire. Mais finalement, quand on y réfléchit, on a fait tout ce qu’on a pu. »

Ce 22 décembre, son rôle était loin d’être facile. « J’ai pris des décisions pour le bien de la mission, mais c’est compliqué. J’ai placé des gars dans le dispositif en n’étant pas sûr de les revoir. » La gestion de l’intervention est primordiale, mais il faut également gérer l’Humain. Ne transmettre ni ses doutes, ni ses craintes. « Il a fallu prendre les différences de chacun pour en faire une force. Sur place, j’ai ressenti la charge mentale du patron ! Aujourd’hui, la responsabilité est ce qui me pèse le plus. »

Un héros du quotidien
Cette nuit du 22 décembre, l’engagement du MDC Frédéric a été total. Il a perdu trois de ses camarades, mais son action a sûrement permis d’éviter bien pire. Ce n’était pas la première fois qu’il avait affaire à un homme armé. Mais aucune situation ne se ressemble et à chaque fois, il prend des risques. Lorsqu’il part en intervention, il laisse derrière lui une famille qui attend son retour, parfois avec angoisse. Le métier de gendarme n’est pas un métier comme les autres. Les dangers auxquels ils s’exposent, jusqu’au sacrifice de leur vie parfois, font d’eux des héros du quotidien, et le MDC Frédéric en est un.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/affaires-sensibles-du-mardi-03-juin-2025-5490733

Par Capitaine Marine Rabasté
Publié le 13 juillet 2021
3
Nouvelle campagne de mails frauduleux

Les spams se multiplient actuellement, indiquant la poursuite d’une procédure judiciaire pour des délits sexuels. La gendarmerie vous rappelle la conduite à tenir en cas de réception d’un mail de ce type.

Une nouvelle campagne de mails frauduleux pollue depuis quelques semaines les boîtes mails de nombreux particuliers. Pour accentuer son caractère anxiogène, l’objet est renseigné ainsi : DERNIER RAPPEL. Le destinataire peut notamment y lire qu’il sera bientôt poursuivi en justice pour des faits de pédocriminalité, fiché comme délinquant sexuel, et que ses coordonnées avec sa photo seront diffusées aux médias !

Outre le fait que la gendarmerie nationale ne procéderait jamais de la sorte, par un envoi de mail, ce faux contient des erreurs assez grossières d’orthographe et de syntaxe, comme tous les spams de ce type. Il convient de rappeler qu’il faut accorder une grande attention à ces signes qui ne trompent pas.

Si vous avez le moindre le doute sur la provenance d’un mail, il est essentiel de suivre ces conseils :

- Ne jamais ouvrir les éventuelles pièces jointes

- Ne jamais répondre ou transférer le mail

- Signaler le mail sur la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur

- Supprimer le mail

Par la rédaction du site Gendinfo Publié le 12 août 2021
https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2021/nouvelle-campagne-de-mails-frauduleux

4
La multiplication des faux policiers et gendarmes est un phénomène alarmant. Il est donc impératif de savoir identifier ces faux agents afin de préserver sa sécurité et celle de la communauté.

La présence croissante de faux policiers et gendarmes dans la société est préoccupante car ces individus exploitent la confiance du public envers les forces de l’ordre pour commettre divers crimes tels que l’arnaque, le vol, voire des agressions physiques. Reconnaître un faux policier ou gendarme est donc essentiel pour se protéger et protéger les autres.

Pour identifier correctement une personne, il est essentiel de prendre en compte 3 niveaux distincts. D’abord, l’identification visuelle qui concerne la présentation de la carte professionnelle, l’apparence de l’uniforme et la reconnaissance du véhicule utilisé par la personne. Ensuite, le comportement de la personne, qui englobe le langage employé, les questions posées ainsi que toute demande d’argent ou autre comportement suspect. Enfin, l’attitude générale de la personne doit être évaluée, en considérant son comportement global et ses interactions avec les autres, afin d’obtenir une vision complète et fiable de son identité et de son intégrité.

1. Identification
La carte professionnelle : Un policier ou gendarme en service doit toujours être en mesure de présenter sa carte professionnelle. Cette carte comporte généralement une photo, le nom, le grade et le service d’affectation.
L’uniforme : L’uniforme doit être propre, en bon état et correctement porté. Méfiez-vous des insignes mal positionnés ou des uniformes qui ne correspondent pas aux standards officiels.
Le véhicule : Les véhicules de police ou de gendarmerie sont généralement bien entretenus et équipés de gyrophares bleus. Si vous avez un doute, demandez à voir le gyrophare en action ou appelez le 17 pour vérifier.
2. Comportement
Le langage : Un vrai policier ou gendarme utilise un langage professionnel et respectueux. Méfiez-vous des individus qui parlent de manière agressive, menaçante ou qui utilisent un vocabulaire inapproprié.
Les questions posées : Les questions posées doivent être pertinentes et en lien avec la situation. Soyez vigilant si les questions semblent déplacées ou hors contexte.
La demande d’argent : Un policier ou gendarme ne vous demandera jamais d’argent directement. Soyez très prudent si on vous demande de payer une amende sur place en liquide.
3. L’attitude générale
Le comportement général : Un vrai policier ou gendarme agit toujours de manière professionnelle, calme et contrôlée. Méfiez-vous des individus nerveux, pressés ou qui évitent votre regard.
En cas de question, vous pouvez également prendre contact avec la police ou la gendarmerie depuis le site ou l’application Ma Sécurité.

Que faire si vous suspectez un faux policier ou gendarme ?
Même si vous avez des doutes, restez calme et poli. Ne confrontez pas directement la personne, cela pourrait être dangereux. Demandez à voir la carte professionnelle et notez les détails. Si vous avez un doute sur l’authenticité de la carte, appelez le 17 pour vérifier. Si on vous demande de payer une amende ou tout autre montant sur place, refusez poliment et demandez un reçu officiel.

Si vous êtes toujours en doute ou si vous pensez avoir affaire à un faux policier ou gendarme, contactez immédiatement les autorités en appelant le 17. Après l’incident, faites un signalement aux autorités compétentes. Cela permettra de prévenir d’autres personnes et d’ouvrir une enquête si nécessaire.

Important : Il est essentiel de ne jamais fournir d’informations personnelles ou bancaires à une personne se présentant comme un policier ou un gendarme sans avoir vérifié son identité. Les faux policiers ou gendarmes peuvent essayer d’intimider ou de manipuler leurs victimes pour obtenir des informations sensibles ou de l’argent.

Comment agir si vous pensez être victime ?
Après avoir signalé l’incident, il est recommandé de déposer une plainte contre le faux policier ou gendarme au commissariat de police ou à la gendarmerie. Apportez toutes les informations et preuves que vous avez concernant l’incident, y compris une description détaillée de l’individu, les questions posées, et tout autre élément pertinent.

Il est également important de documenter l’incident en prenant des notes détaillées, y compris la date, l’heure, l’endroit et tout autre détail pertinent. Si possible, prenez des photos ou des vidéos discrètement pour appuyer votre déclaration.

Enfin, informez vos proches et votre entourage de l’incident afin qu’ils soient également vigilants et préparés à réagir de manière appropriée s’ils sont confrontés à une situation similaire à l’avenir. La sensibilisation et la prévention sont essentielles pour éviter de devenir victime de ce type d’escroquerie.

En cas de question, vous pouvez également prendre contact avec la police ou la gendarmerie depuis le site ou l’application Ma Sécurité.

Si vous avez fourni vos informations bancaires que faire ?
Si vous avez fourni vos informations bancaires à des faux policiers ou gendarmes, agissez rapidement pour minimiser les risques de fraude. Contactez immédiatement votre banque pour bloquer votre compte ou votre carte, déposez une plainte auprès des autorités compétentes, surveillez vos comptes bancaires et changez tous vos mots de passe. Soyez vigilant face aux communications non sollicitées et envisagez un service de surveillance de l’identité pour prévenir l’usurpation d’identité. N’oubliez pas que la réaction rapide est cruciale dans ce genre de situation.

En cas de question, vous pouvez également prendre contact avec la police ou la gendarmerie depuis le site ou l’application Ma Sécurité.

Source : https://allo17.fr/actualites/27/03/2024/comment-reconnaitre-un-faux-policier-ou-gendarme-et-que-faire-si-vous-etes-victime/


5
Gendarmerie Nationale / Re : 1791… et la gendarmerie nationale fut !
« Dernier message par Jeano 11 le 26 mai 2025, 17:48:48 »
La gendarmerie, au XXI siècle, ce sont 150 000 femmes et hommes qui, 24h sur 24h, surveillent, protègent, secourent, interviennent et enquêtent pour lutter contre toutes formes de délinquance.

Un rôle essentiel
7j/7, 24h/24, sur terre, sur mer et dans les airs, la Gendarmerie nationale est là pour assurer la sécurité de la population. La compétence de la gendarmerie s’étend sur 95% du territoire, essentiellement des zones péri-urbaines et rurales.
L’action des gendarmes se définit par 5 grandes missions :

rassurer et protéger ;
renseigner et anticiper ;
intervenir et défendre ;
enquêter et interpeller ;
sécuriser et maintenir l'ordre
Tout en restant proche de la population et fidèle à ses traditions, la gendarmerie a aussi su se doter de véritables experts scientifiques et développer des compétences dans différents domaines comme la lutte contre la cybercriminalité, la police technique et scientifique ou les interventions à haut risque. Son credo : innover aujourd’hui pour mieux vous protéger demain.

Pour cela, ils suivent une formation opérationnelle de haut niveau mais aussi un entraînement militaire intensif (car les gendarmes sont des militaires), pour assurer leurs missions dans toutes les conditions. La cohésion, la solidarité, le courage, la justice, l’engagement sont les valeurs qu’ils partagent.

700 ans d'histoire
La gendarmerie nationale est une des plus anciennes institutions françaises. Elle est l'héritière de la Maréchaussée de France, force militaire qui fut pendant sept siècles le seul corps exerçant dans notre pays des fonctions de police. Investie d’une mission de sécurité et de paix publiques, la gendarmerie agit aussi bien dans le champ de la police judiciaire que dans celui du maintien de l’ordre ou de l’action militaire. Quelles que soient les circonstances (paix, crise ou guerre), elle assure la continuité de l’action de l’État, sur l’ensemble du territoire français.

« La gendarmerie, c'est une organisation à part. C'est la manière la plus efficace de maintenir la tranquillité d'un pays, c'est une surveillance moitié civile, moitié militaire, répandue sur toute la surface, qui donne les rapports les plus précis ».

Napoléon Bonaparte, lettre au Roi de Naples, 16 mai 1806

1336 – 1339 : création de la Maréchaussée
1720 : création des premières brigades et mise en place de l’uniforme
1791: la Maréchaussée prend l'appellation de "Gendarmerie nationale"
1903 : décret sur l'organisation et le service de la gendarmerie
1921 : création de la gendarmerie mobile
1974 : création du Groupe d’Intervention de la gendarmerie nationale (GIGN)
1987 : création du premier laboratoire de police technique et scientifique
2009 : rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l'Intérieur

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/recrutement/la-gendarmerie
6
Gendarmerie Nationale / Re : Le crash aérien de la Germanwings
« Dernier message par Jeano 11 le 24 mars 2025, 12:39:35 »
Dix ans après : retour sur le crash aérien de la Germanwings

Il y a 10 ans, l’une des plus importantes catastrophes aériennes de notre époque se produisait dans les Alpes-de-Haute-Provence : le crash d’un A320 de la compagnie Germanwings, qui transportait 144 passagers et six membres d'équipage. Mobilisée durant des semaines, la gendarmerie avait été projetée en première ligne pour gérer la crise. Le général Christophe Brochier, aujourd’hui commandant de l'école de gendarmerie de Tulle, commandait alors le groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Haute-Provence. Dans un retex, il revient sur la manœuvre opérationnelle d’ampleur menée par la gendarmerie, en association avec des composantes des ministères de l’Intérieur et des Armées.

Situation générale
Le 24 mars 2015, à 10 h 32, le vol 4U9525 de la compagnie aérienne allemande Germanwings, filiale de Lufthansa, effectuant la liaison entre Barcelone et Düsseldorf, entame une descente progressive inexpliquée. Contacté à plusieurs reprises par la tour de contrôle d’Aix-en-Provence, l’équipage ne répond pas aux appels. À 10 h 41, il disparaît des écrans radar au niveau du massif des Trois-Évêchés, situé dans les Alpes de Haute-Provence et culminant à 2 961 m d’altitude.

Situation particulière
À 10 h 47, conformément au plan SATER, le RCC [Rescue Coordination Center] de Lyon engage directement la section aérienne de gendarmerie de Digne-les-Bains : deux militaires du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Jausiers et un médecin urgentiste embarquent à bord de l’hélicoptère EC145 « Choucas 04 ». Ils suivent le cap emprunté par l’Airbus A320 depuis la dernière balise survolée.

Au même moment, le colonel (aujourd'hui général commandant de l'école de gendarmerie de Tulle) Christophe Brochier, commandant le Groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Haute-Provence (GGD04), en réunion programmée avec Patricia Willaert, à cette époque préfète des Alpes-de-Haute-Provence, avise le général de corps d’armée David Galtier, commandant alors la Région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte d’Azur (RGPaca) (aujourd'hui en retraite), et Stéphane Kellenberger, procureur de la République de Digne les Bains de l'époque. Le secteur où a disparu l’aéronef se situant à la confluence de trois Compagnies de gendarmerie départementale (CGD) des Alpes-de-Haute-Provence, une coordination des recherches aériennes et terrestres est aussitôt déployée.

À 11 h 07, « Choucas 04 » localise le lieu du crash à 1 600 mètres d’altitude, dans le massif des Trois-Évêchés. L’immatriculation de l’avion étant visible, l’identification de l’appareil est certaine. Le site est d’une désolation absolue, des milliers de débris jonchent la montagne : il ne peut y avoir de survivants. Les missions de secours s’avérant inutiles, ce sont les opérations d’ordre public et de police judiciaire qui vont primer. Les militaires treuillés sur place trouvent très rapidement une première boîte noire (Cockpit Voice Recorder).

Cadre juridique
Initialement, aucun élément ne permet de déterminer la cause de la perte de l’appareil. Une des hypothèses est l’acte terroriste, sans que rien de concret n’y conduise. S’agissant en tout état de cause d’un accident collectif, il est de la compétence du procureur de la République de Marseille. La Section de recherches des transports aériens (SRTA) de Roissy-Charles-de-Gaulle, appuyée par la Section de recherches (S.R.) de Marseille et la brigade de recherches de la GTA Marignane, est saisie de l’enquête pour homicide involontaire.

Population
Aucun témoin n’a fait remonter d’information visuelle ou auditive au Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (Corg). La zone du crash est située en montagne, vers 1 600 m d’altitude, dans un cirque désertique et inhabité.

Médiatisation
S’agissant d’un vol international, avec 6 membres d’équipage et 144 passagers issus de tous les continents (17 pays), dont de nombreux lycéens allemands qui venaient d’effectuer un voyage scolaire en Espagne, l’émotion se propage dans le monde entier. La communication devra dès lors être considérée comme une ligne d’opération majeure.

Articulation des forces et répartition des missions
Le ministre de l’Intérieur désigne la gendarmerie comme force menante. Mandaté par le directeur général de la gendarmerie, le commandant de région commande l’ensemble des moyens mis à sa disposition. Le but est de conduire les investigations afin de comprendre les causes de l’accident, d’identifier les victimes et de permettre aux autorités ainsi qu’aux familles de se rendre sur place afin de se recueillir sereinement.

Phase 1 : mise en place d’un dispositif de gel des lieux
Objectif 1 : pour la préservation des indices judiciaires mais aussi par respect pour les victimes et leurs familles, une course contre la montre s’engage afin que des curieux ou des journalistes ne puissent accéder au site du sinistre. La catastrophe est localisée sur la commune de Prads (CGD de Digne-les-Bains). Cependant, le point d’accès le plus proche par voie routière est la commune du Vernet (CGD de Barcelonnette).

Un groupe « ordre public », placé sous le commandement de l’Officier adjoint commandement (OAC) du GGD04, assure le bouclage et le gel des lieux. Des arrêtés préfectoraux interdisant l’accès sur zone et à la Zone interdite temporaire (ZIT) de survol d’aéronef créée par la DGAC, facilitent l’action des forces de l’ordre. L’accès à proximité du site, surveillé par le groupe « circulation routière/gestion des flux », placé sous le commandement du commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière 04 (EDSR), est réservé aux seules forces de sécurité.

Phase 2 : montée en puissance du dispositif
Alors que le commandant du GGD04 assure le commandement opérationnel de l’avant, son second gère l’arrivée et la convergence des renforts gendarmerie extérieurs au département. Différents postes de commandement sont armés ou renforcés : le Centre opérationnel départemental (COD), le Poste de commandement opérationnel (PCO) et le Corg.

D’autres groupes sont créés : « montagne », sous le commandement du commandant du PGHM de Jausiers, assurant les opérations de police judiciaire sur le théâtre sous appui de « Choucas04 » ; « enquête », regroupant des militaires du PGHM, de la Cellule identification criminelle (CIC) de Digne-les-Bains et le coordinateur des opérations de criminalistique du GGD04, sous l’autorité du commandant de la Brigade départementale de renseignements et d’investigations judiciaires 04 (BDRIJ) ; « renseignement », dont la remontée est assurée par l’Officier adjoint renseignement (OAR) du GGD04 ; « Sic », pour assurer la qualité des liaisons radio et la mise en place des P.C.

Objectif 2 : accueillir l’ensemble des renforts. Un groupe « logistique » permet de recueillir tous les moyens régionaux et nationaux mis à disposition : Centre de planification et de gestion de crise (CPGC) ; PGHM et Groupes montagne gendarmerie (GMG) des GGD 04, 05 et 06 ; Unité de coordination technique montagne (UCTM) ; SRTA ; Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ; S.R. de Marseille, Techniciens en identification criminelle (Tic) de la RGPaca ; Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) montagne des RGPaca et RG Rhône-Alpes ; un groupe « 3D » armé d’hélicoptères en provenance de l’ensemble de la région, sous l’autorité du commandant du groupement des Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN) Sud de Hyères, et coordonné par le chef d’état-major du Commandement des Fag et le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA).

Des renforts extérieurs à l’Institution sont également présents : des CRS participent au relevage des corps, des militaires du 4e régiment de chasseurs contribuent au relevage des débris de l’appareil, des sapeurs-pompiers sont associés au déblaiement de la zone et à la recherche de la seconde boîte noire. Concernant la chaîne d’identification, outre des agents de la police nationale, des membres des forces de l’ordre étrangères, notamment des Espagnols et des Allemands, se rendent également sur place.

Objectif 3 : coordination des opérations de l’avant. Dans un premier temps, le PCO est installé dans la brigade de proximité de Seyne-les-Alpes. Territorialement compétente et proche d’une drop zone, elle garantit la préservation du secret des informations et bénéficie de tous les moyens de communication sécurisés (téléphonie, Internet et Intranet). Au regard du volume de personnes déployées, sous l’autorité du préfet de zone et du préfet de département, le PCO migre rapidement vers la maison des jeunes de la municipalité.

Une chapelle ardente au profit des familles y est également installée. L’appui des autorités consulaires et de la compagnie aérienne permet, lors de l’accueil des familles, d’effectuer un tri efficace et ainsi éviter toute intrusion de journalistes ou de curieux. Afin de préserver le secret de l’enquête, le P.C. judiciaire est, quant à lui, positionné à la maison technique du conseil général, à Seyne-les-Alpes (04).

Ce P.C., au sein duquel le CPGC prend un rôle central avec sa Structure accueil mobile déployable (SAMD) et une tente, comprend également un B110 du groupement tactique gendarmerie pour la coordination du groupe « ordre public » et un plateau criminalistique de crise. Celui-ci, constitué par l’IRCGN et renforcé par le Lab’Unic, bénéfice notamment de containers réfrigérés pour la conservation des corps. Le CPGC assure également, depuis ce P.C., la remontée du renseignement vers l’administration centrale.

Objectif 4 : assurer la sécurité des autorités et la sérénité des familles. Dès le premier jour, des visites officielles ont lieu : le ministre de l’Intérieur et la ministre de l’Écologie, accompagnée d’autorités allemandes et espagnoles. Le 25 mars, le président de la République française, la Chancelière allemande et le Premier ministre espagnol ainsi que plusieurs ministres viennent exprimer leur compassion à l’endroit des victimes et de leurs proches, mais aussi leur reconnaissance aux équipes engagées.

Des dispositifs de sécurité et de présentation sont donc montés dans l’urgence (ordres donnés à la voix et par SMS). Le 26 mars, le procureur de la République, le commandant de région et le directeur d’enquête vont à la rencontre des 250 membres de familles de victimes et de proches, arrivés à l’aéroport de Marseille, pour leur faire un point de situation après qu’un média américain a dévoilé que le suicide du copilote était à l’origine du crash.

L’escorte des familles jusqu’aux sites de Seyne-les-Alpes (chapelle ardente) et du Vernet (stèle) est assurée par la gendarmerie, afin de leur garantir sérénité et tranquillité. Des prélèvements ADN sont également réalisés sur les membres des familles en vue de faciliter l’identification des victimes.

Phase 3 : le relevage des corps
Objectif 5 : permettre la récupération des corps en toute sécurité et le plus rapidement possible. Durant la première semaine, l’accès sur le site n’est possible que par hélitreuillage, ce qui s’avère très contraignant. Dès le 1er avril, après autorisation préfectorale accordée le 29 mars, une piste permettant d’accéder au pied du site est ouverte par des entreprises locales. Dès lors, l’extraction des corps peut se faire de manière plus sécurisée et plus rapide.

Phase 4 : désengagement structuré et progressif
Objectif 6 : assurer une fluidité et une continuité dans les opérations, tout en libérant le site. Le 2 avril, après la découverte de la seconde boîte noire (Flight Data Recorder), les enquêteurs disposent de tous les éléments techniques nécessaires à la compréhension des événements. Les analyses du Cockpit Voice Recorder et du Flight Data Recorder ainsi que les investigations conduites permettront d’écarter définitivement l’hypothèse d’un acte terroriste.

Le 3 avril, les éléments biologiques et les effets personnels visibles ont tous été retirés de la zone. Dès le 4 avril, le site est mis à disposition de la Lufthansa, qui peut débuter les phases de relevage des débris de l’avion avant une phase de dépollution et de remise à l’état initial du site. La gendarmerie coopère avec la Lufthansa, qui confie le gardiennage du premier cercle à une entreprise de sécurité privée, pendant que le second cercle reste sous la responsabilité des gendarmes mobiles, qui seront ensuite relevés par des réservistes. Le désengagement final se déroule les 5 et 6 avril, rapidement mais en souplesse.

Le 7 avril au matin, les containers réfrigérés quittent la maison technique de Seyne-les-Alpes en direction d’une caserne de Marseille (fragments de corps) et du GGD04 (effets personnels des victimes et fragments de corps). Les dépouilles sont rendues aux familles à partir du 9 juin, une fois la commission d’identification des corps terminée. Une cérémonie d’hommage est organisée le 24 juillet, au cimetière du Vernet, avec inhumation des fragments humains non identifiés.

La manœuvre communication
Objectif : communiquer en transparence, sans porter atteinte au secret des investigations.

Avec plus de 400 journalistes sur place, venus du monde entier, la communication est une problématique complexe à gérer. Plusieurs journalistes sont interpellés par la gendarmerie dans la zone interdite délimitée par arrêté préfectoral. Dans le même temps, il convient d’expliquer en toute transparence aux médias les opérations en cours (hors secret de l’enquête judiciaire), de montrer l’importance des moyens engagés ainsi que le dévouement de l’ensemble des personnels militaires et civils engagés sur l’opération. Les images réalisées par le Sirpag et la Dicom alimentent les médias et permettent ainsi d’éviter la chasse au scoop.

La manœuvre logistique
Essentiel à la conduite des opérations, le volet logistique est pris en compte depuis l’échelon local jusqu’au niveau central :

- le chef du soutien du GGD04, renforcé par un officier et un sous-officier de la RGPaca, en coordination avec le CPGC, et en liaison avec la préfecture, se charge de collationner les diverses demandes, de rechercher des hébergements et de veiller à l’alimentation des forces, tout en organisant les circuits de facturation ;

- la cellule appui opérationnel, basée au siège de la région et placée sous la responsabilité du commandant en second de la RGPaca, coordonne la montée en puissance des moyens régionaux sur site. Elle prend en compte l’acheminement de certains matériels (kits de prélèvement ADN, containers frigorifiques, masques respiratoires, sacs mortuaires, etc.) et s’assure de la coordination des escortes des familles des victimes souhaitant se rendre sur les lieux de la catastrophe depuis l’aéroport de Marseille. Il convient d’éviter les arrivées spontanées de personnes sur le site, dont on ne pourrait garantir le lien avec les victimes (possible intrusion de journalistes ou de curieux) ;

- la DGGN prend directement en charge le financement de l’hébergement et de l’alimentation des personnels engagés ;sur le plan des moyens de communication, le réseau montagne 150 fonctionne parfaitement et permet l’interopérabilité avec les CRS. Grâce à la mise en place d’un relais supplémentaire, des images en provenance d’un hélicoptère gendarmerie peuvent être envoyées en direct à la Cellule interministérielle de crise (CIC) de Beauvau ;

- sur le plan psychologique, un dispositif de soutien regroupe quatre psychologues de la gendarmerie, trois de la police et deux assistantes sociales. Ils sont chargés de suivre, durant toute la crise et après le désengagement, les personnels déployés sur le site. Chaque intervenant est également visité à l’issue par un médecin. Le bilan santé réalisé est inscrit au registre des constatations.

Points clés des opérations
Dès les premières 24 heures, grâce à une montée en puissance conséquente, le dispositif gendarmerie, placé sous les ordres d’un seul chef, a été en mesure de : sécuriser l’ensemble du site ; diligenter l’enquête judiciaire ; procéder aux relevages des corps des victimes ; assurer la protection des visites officielles et des premières arrivées des familles des victimes ; assurer un grand volet de la communication.

Le modèle « intégré » de la gendarmerie permet de rassembler, de déployer et de commander l’ensemble des gendarmeries départementales, mobiles et spécialisées, afin de gérer un événement de grande ampleur et de longue durée. Au début de chaque nouvelle phase, une courte réunion, regroupant uniquement les partenaires concernés (pour des raisons de confidentialité et d’efficacité), permet de fluidifier la circulation de l’information, d’éviter des temps de latence et d’accélérer le processus.

Facteurs de réussite
Le premier facteur de réussite a incontestablement été le volontarisme et la cohésion dont ont fait preuve les militaires engagés dans cette opération. Leur humanité et leur compassion ont particulièrement marqué les familles de victimes et leurs accompagnateurs.

Le second facteur de réussite a été la confiance des autorités administratives et judiciaires vis-à-vis de la gendarmerie. Elles lui ont apporté à de nombreuses reprises un soutien marqué. Les actions de coordination qu’elles ont mises en œuvre entre les départements et entre les différents intervenants ont grandement contribué à la réussite de la manœuvre. Il faut aussi relever les bonnes relations entretenues avec les autorités consulaires et les partenaires privés.

Facteurs d’adversité
Le premier facteur d’adversité a été le terrain : reculé, difficilement accessible, avec une météorologie parfois capricieuse. De ce fait, la sécurité des personnels engagés sur le site était l’une des priorités : à terre, en limitant le nombre d’intervenants et en s’appuyant sur les spécialistes montagne, et dans les airs, en établissant une stricte discipline de vol.

La réception de tous les moyens déployés aurait vite pu devenir une grande contrainte si elle n’était pas maîtrisée, notamment par l’établissement de points de regroupement spécifiques par composante. La délimitation des phases de secours et d’enquête avait vocation à ne bénéficier sur zone que des moyens humains et matériels strictement nécessaires.

Bilan
Les investigations permettent de déterminer que l’avion s’est écrasé à la suite d’un acte volontaire du copilote, Andréas Lubitz. Les ADN des 150 passagers et membres d’équipage sont isolés dans un temps record. Les proches sont accueillis avec dignité. La sécurité des hautes autorités venues se recueillir est assurée.

Pour parvenir à ces résultats, environ 400 gendarmes ont été quotidiennement dédiés à cette opération, du 24 mars au 4 avril, avec un pic à 574 le 25 mars, lendemain de la catastrophe et jour de la visite des chefs d’État. Sur cette période, plus de 104 heures hélicoptère ont été dédiées à la mission, avec 340 treuillages, sans aucun accident.

L’opération s’est poursuivie au-delà du 4 avril, notamment pour sécuriser le site, identifier les victimes, informer les familles et restituer les corps. La restitution complète du site a finalement lieu le 30 octobre 2015, soit 7 mois après la tragédie.

Source  https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/histoire/dix-ans-apres-retour-sur-le-crash-aerien-de-la-germanwings

Par le général Christophe Brochier avec le capitaine Éric Costa
Publié le 24 mars 2025
7
Gendarmerie Nationale / Le crash aérien de la Germanwings
« Dernier message par Jeano 11 le 24 mars 2025, 12:35:33 »
Mardi 24 mars 2015, à 10h41, un A320 de la compagnie aérienne Germanwings, transportant 144 passagers et 6 membres d’équipage, s’écrase sur la commune de Prads-Haute-Bléone. Le colonel Christophe Brochier, commandant à l’époque le groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Haute-Provence, revient sur la manœuvre opérationnelle d’ampleur menée par la gendarmerie, en association avec des composantes des ministères de l’Intérieur et des Armées.

Situation générale
Le 24 mars 2015, à 10 h 32, le vol 4U9525 de la compagnie aérienne allemande Germanwings, filiale de Lufthansa, effectuant la liaison entre Barcelone et Düsseldorf, entame une descente progressive inexpliquée. Contacté à plusieurs reprises par la tour de contrôle d’Aix-en-Provence, l’équipage ne répond pas aux appels. À 10 h 41, il disparaît des écrans radar au niveau du massif des Trois-Évêchés, situé dans les Alpes de Haute-Provence et culminant à 2 961 m d’altitude.

Situation particulière
À 10 h 47, conformément au plan SATER, le RCC [Rescue Coordination Center] de Lyon engage directement la section aérienne de gendarmerie de Digne-les-Bains : deux militaires du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Jausiers et un médecin urgentiste embarquent à bord de l’hélicoptère EC145 « Choucas 04 ». Ils suivent le cap emprunté par l’Airbus A320 depuis la dernière balise survolée.

Au même moment, le colonel Christophe Brochier, commandant le Groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Haute-Provence (GGD04), qui était en réunion programmée avec Patricia Willaert, préfète des Alpes-de-Haute-Provence, avise le général de corps d’armée David Galtier, commandant la Région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte d’Azur (RGPaca), et Stéphane Kellenberger, procureur de la République de Digne les Bains. Le secteur où a disparu l’aéronef se situant à la confluence de trois Compagnies de gendarmerie départementale (CGD) des Alpes-de-Haute-Provence, une coordination des recherches aériennes et terrestres est aussitôt déployée.

À 11 h 07, « Choucas 04 » localise le lieu du crash à 1 600 mètres d’altitude, dans le massif des Trois-Évêchés. L’immatriculation de l’avion étant visible, l’identification de l’appareil est certaine. Le site est d’une désolation absolue, des milliers de débris jonchent la montagne : il ne peut y avoir de survivants. Les missions de secours s’avérant inutiles, ce sont les opérations d’ordre public et de police judiciaire qui vont primer. Les militaires treuillés sur place trouvent très rapidement une première boîte noire (Cockpit Voice Recorder).

Cadre juridique
Initialement, aucun élément ne permet de déterminer la cause de la perte de l’appareil. Une des hypothèses est l’acte terroriste, sans que rien de concret n’y conduise. S’agissant en tout état de cause d’un accident collectif, il est de la compétence du procureur de la République de Marseille. La Section de recherches des transports aériens (SRTA) de Roissy-Charles-de-Gaulle, appuyée par la Section de recherches (S.R.) de Marseille et la brigade de recherches de la GTA Marignane, est saisie de l’enquête pour homicide involontaire.

Population
Aucun témoin n’a fait remonter d’information visuelle ou auditive au Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (Corg). La zone du crash est située en montagne, vers 1 600 m d’altitude, dans un cirque désertique et inhabité.

Médiatisation
S’agissant d’un vol international, avec 6 membres d’équipage et 144 passagers issus de tous les continents (17 pays), dont de nombreux lycéens allemands qui venaient d’effectuer un voyage scolaire en Espagne, l’émotion se propage dans le monde entier. La communication devra dès lors être considérée comme une ligne d’opération majeure.

Articulation des forces et répartition des missions
Le ministre de l’Intérieur désigne la gendarmerie comme force menante. Mandaté par le directeur général de la gendarmerie, le commandant de région commande l’ensemble des moyens mis à sa disposition. Le but est de conduire les investigations afin de comprendre les causes de l’accident, d’identifier les victimes et de permettre aux autorités ainsi qu’aux familles de se rendre sur place afin de se recueillir sereinement.

Phase 1 : Mise en place d’un dispositif de gel des lieux
Objectif 1 : pour la préservation des indices judiciaires mais aussi par respect pour les victimes et leurs familles, une course contre la montre s’engage afin que des curieux ou des journalistes ne puissent accéder au site du sinistre. La catastrophe est localisée sur la commune de Prads (CGD de Digne-les-Bains). Cependant, le point d’accès le plus proche par voie routière est la commune du Vernet (CGD de Barcelonnette).

Un groupe « ordre public », placé sous le commandement de l’Officier adjoint commandement (OAC) du GGD04, assure le bouclage et le gel des lieux. Des arrêtés préfectoraux interdisant l’accès sur zone et à la Zone interdite temporaire (Zit) de survol d’aéronef créée par la DGAC, facilitent l’action des forces de l’ordre. L’accès à proximité du site, surveillé par le groupe « circulation routière/gestion des flux », placé sous le commandement du commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière 04 (EDSR), est réservé aux seules forces de sécurité.

Phase 2 : Montée en puissance du dispositif
Alors que le commandant du GGD04 assure le commandement opérationnel de l’avant, son second gère l’arrivée et la convergence des renforts gendarmerie extérieurs au département. Différents postes de commandement sont armés ou renforcés : le Centre opérationnel départemental (COD), le Poste de commandement opérationnel (PCO) et le Corg.

D’autres groupes sont créés : « montagne », sous le commandement du commandant du PGHM de Jausiers, assurant les opérations de police judiciaire sur le théâtre sous appui de « Choucas04 » ; « enquête », regroupant des militaires du PGHM, de la Cellule identification criminelle (CIC) de Digne-les-Bains et le coordinateur des opérations de criminalistique du GGD04, sous l’autorité du commandant de la Brigade départementale de renseignements et d’investigations judiciaires 04 (Bdrij) ; « renseignement », dont la remontée est assurée par l’Officier adjoint renseignement (OAR) du GGD04 ; « Sic », pour assurer la qualité des liaisons radio et la mise en place des P.C.

Objectif 2 : accueillir l’ensemble des renforts. Un groupe « logistique » permet de recueillir tous les moyens régionaux et nationaux mis à disposition : Centre de planification et de gestion de crise (CPGC) ; PGHM et Groupes montagne gendarmerie (GMG) des GGD 04, 05 et 06 ; Unité de coordination technique montagne (UCTM) ; SRTA ; Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ; S.R. de Marseille, Techniciens en identification criminelle (Tic) de la RGPaca ; Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) montagne des RGPaca et RG Rhône-Alpes ; un groupe « 3D » armé d’hélicoptères en provenance de l’ensemble de la région, sous l’autorité du commandant du groupement des Forces aériennes de gendarmerie (Fag) Sud de Hyères, et coordonné par le chef d’état-major du Commandement des Fag et le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA).

Des renforts extérieurs à l’Institution sont également présents : des CRS participent au relevage des corps, des militaires du 4e régiment de chasseurs contribuent au relevage des débris de l’appareil, des sapeurs-pompiers sont associés au déblaiement de la zone et à la recherche de la seconde boîte noire. Concernant la chaîne d’identification, outre des agents de la police nationale, des membres des forces de l’ordre étrangères, notamment des Espagnols et des Allemands, se rendent également sur place.

Objectif 3 : coordination des opérations de l’avant. Dans un premier temps, le PCO est installé dans la brigade de proximité de Seyne-les-Alpes. Territorialement compétente et proche d’une drop zone, elle garantit la préservation du secret des informations et bénéficie de tous les moyens de communication sécurisés (téléphonie, Internet et Intranet). Au regard du volume de personnes déployées, sous l’autorité du préfet de zone et du préfet de département, le PCO migre rapidement vers la maison des jeunes de la municipalité.

Une chapelle ardente au profit des familles y est également installée. L’appui des autorités consulaires et de la compagnie aérienne permet, lors de l’accueil des familles, d’effectuer un tri efficace et ainsi éviter toute intrusion de journalistes ou de curieux. Afin de préserver le secret de l’enquête, le P.C. judiciaire est, quant à lui, positionné à la maison technique du conseil général, à Seyne-les-Alpes (04).

Ce P.C., au sein duquel le CPGC prend un rôle central avec sa Structure accueil mobile déployable (SAMD) et une tente, comprend également un B110 du groupement tactique gendarmerie pour la coordination du groupe « ordre public » et un plateau criminalistique de crise. Celui-ci, constitué par l’IRCGN et renforcé par le Lab’Unic, bénéfice notamment de containers réfrigérés pour la conservation des corps. Le CPGC assure également, depuis ce P.C., la remontée du renseignement vers l’administration centrale.

Objectif 4 : assurer la sécurité des autorités et la sérénité des familles. Dès le premier jour, des visites officielles ont lieu : le ministre de l’Intérieur et la ministre de l’Écologie, accompagnée d’autorités allemandes et espagnoles. Le 25 mars, le président de la République française, la Chancelière allemande et le Premier ministre espagnol ainsi que plusieurs ministres viennent exprimer leur compassion à l’endroit des victimes et de leurs proches, mais aussi leur reconnaissance aux équipes engagées.

Des dispositifs de sécurité et de présentation sont donc montés dans l’urgence (ordres donnés à la voix et par SMS). Le 26 mars, le procureur de la République, le commandant de région et le directeur d’enquête vont à la rencontre des 250 membres de familles de victimes et de proches, arrivés à l’aéroport de Marseille, pour leur faire un point de situation après qu’un média américain a dévoilé que le suicide du copilote était à l’origine du crash.

L’escorte des familles jusqu’aux sites de Seyne-les-Alpes (chapelle ardente) et du Vernet (stèle) est assurée par la gendarmerie, afin de leur garantir sérénité et tranquillité. Des prélèvements ADN sont également réalisés sur les membres des familles en vue de faciliter l’identification des victimes.

Phase 3 : Le relevage des corps
Objectif 5 : permettre la récupération des corps en toute sécurité et le plus rapidement possible. Durant la première semaine, l’accès sur le site n’est possible que par hélitreuillage, ce qui s’avère très contraignant. Dès le 1er avril, après autorisation préfectorale accordée le 29 mars, une piste permettant d’accéder au pied du site est ouverte par des entreprises locales. Dès lors, l’extraction des corps peut se faire de manière plus sécurisée et plus rapide.

Phase 4 : Désengagement structuré et progressif
Objectif 6 : assurer une fluidité et une continuité dans les opérations, tout en libérant le site. Le 2 avril, après la découverte de la seconde boîte noire (Flight Data Recorder), les enquêteurs disposent de tous les éléments techniques nécessaires à la compréhension des événements. Les analyses du Cockpit Voice Recorder et du Flight Data Recorder ainsi que les investigations conduites permettront d’écarter définitivement l’hypothèse d’un acte terroriste.

Le 3 avril, les éléments biologiques et les effets personnels visibles ont tous été retirés de la zone. Dès le 4 avril, le site est mis à disposition de la Lufthansa, qui peut débuter les phases de relevage des débris de l’avion avant une phase de dépollution et de remise à l’état initial du site. La gendarmerie coopère avec la Lufthansa, qui confie le gardiennage du premier cercle à une entreprise de sécurité privée, pendant que le second cercle reste sous la responsabilité des gendarmes mobiles, qui seront ensuite relevés par des réservistes. Le désengagement final se déroule les 5 et 6 avril, rapidement mais en souplesse.

Le 7 avril au matin, les containers réfrigérés quittent la maison technique de Seyne-les-Alpes en direction d’une caserne de Marseille (fragments de corps) et du GGD04 (effets personnels des victimes et fragments de corps). Les dépouilles sont rendues aux familles à partir du 9 juin, une fois la commission d’identification des corps terminée. Une cérémonie d’hommage est organisée le 24 juillet, au cimetière du Vernet, avec inhumation des fragments humains non identifiés.

La manœuvre communication
Objectif : communiquer en transparence, sans porter atteinte au secret des investigations.

Avec plus de 400 journalistes sur place, venus du monde entier, la communication est une problématique complexe à gérer. Plusieurs journalistes sont interpellés par la gendarmerie dans la zone interdite délimitée par arrêté préfectoral. Dans le même temps, il convient d’expliquer en toute transparence aux médias les opérations en cours (hors secret de l’enquête judiciaire), de montrer l’importance des moyens engagés ainsi que le dévouement de l’ensemble des personnels militaires et civils engagés sur l’opération. Les images réalisées par le Sirpag et la Dicom alimentent les médias et permettent ainsi d’éviter la chasse au scoop.

La manœuvre logistique
Essentiel à la conduite des opérations, le volet logistique est pris en compte depuis l’échelon local jusqu’au niveau central :

- le chef du soutien du GGD04, renforcé par un officier et un sous-officier de la RGPaca, en coordination avec le CPGC, et en liaison avec la préfecture, se charge de collationner les diverses demandes, de rechercher des hébergements et de veiller à l’alimentation des forces, tout en organisant les circuits de facturation ;

- la cellule appui opérationnel, basée au siège de la région et placée sous la responsabilité du commandant en second de la RGPaca, coordonne la montée en puissance des moyens régionaux sur site. Elle prend en compte l’acheminement de certains matériels (kits de prélèvement ADN, containers frigorifiques, masques respiratoires, sacs mortuaires, etc.) et s’assure de la coordination des escortes des familles des victimes souhaitant se rendre sur les lieux de la catastrophe depuis l’aéroport de Marseille. Il convient d’éviter les arrivées spontanées de personnes sur le site, dont on ne pourrait garantir le lien avec les victimes (possible intrusion de journalistes ou de curieux) ;

- la DGGN prend directement en charge le financement de l’hébergement et de l’alimentation des personnels engagés ;sur le plan des moyens de communication, le réseau montagne 150 fonctionne parfaitement et permet l’interopérabilité avec les CRS. Grâce à la mise en place d’un relais supplémentaire, des images en provenance d’un hélicoptère gendarmerie peuvent être envoyées en direct à la Cellule interministérielle de crise (CIC) de Beauvau ;

- sur le plan psychologique, un dispositif de soutien regroupe quatre psychologues de la gendarmerie, trois de la police et deux assistantes sociales. Ils sont chargés de suivre, durant toute la crise et après le désengagement, les personnels déployés sur le site. Chaque intervenant est également visité à l’issue par un médecin. Le bilan santé réalisé est inscrit au registre des constatations.

Points clés des opérations
Dès les premières 24 heures, grâce à une montée en puissance conséquente, le dispositif gendarmerie, placé sous les ordres d’un seul chef, a été en mesure de : sécuriser l’ensemble du site ; diligenter l’enquête judiciaire ; procéder aux relevages des corps des victimes ; assurer la protection des visites officielles et des premières arrivées des familles des victimes ; assurer un grand volet de la communication.

Le modèle « intégré » de la gendarmerie permet de rassembler, de déployer et de commander l’ensemble des gendarmeries départementales, mobiles et spécialisées, afin de gérer un événement de grande ampleur et de longue durée. Au début de chaque nouvelle phase, une courte réunion, regroupant uniquement les partenaires concernés (pour des raisons de confidentialité et d’efficacité), permet de fluidifier la circulation de l’information, d’éviter des temps de latence et d’accélérer le processus.

Facteurs de réussite
Le premier facteur de réussite a incontestablement été le volontarisme et la cohésion dont ont fait preuve les militaires engagés dans cette opération. Leur humanité et leur compassion ont particulièrement marqué les familles de victimes et leurs accompagnateurs.

Le second facteur de réussite a été la confiance des autorités administratives et judiciaires vis-à-vis de la gendarmerie. Elles lui ont apporté à de nombreuses reprises un soutien marqué. Les actions de coordination qu’elles ont mises en œuvre entre les départements et entre les différents intervenants ont grandement contribué à la réussite de la manœuvre. Il faut aussi relever les bonnes relations entretenues avec les autorités consulaires et les partenaires privés.

Facteurs d’adversité
Le premier facteur d’adversité a été le terrain : reculé, difficilement accessible, avec une météorologie parfois capricieuse. De ce fait, la sécurité des personnels engagés sur le site était l’une des priorités : à terre, en limitant le nombre d’intervenants et en s’appuyant sur les spécialistes montagne, et dans les airs, en établissant une stricte discipline de vol.

La réception de tous les moyens déployés aurait vite pu devenir une grande contrainte si elle n’était pas maîtrisée, notamment par l’établissement de points de regroupement spécifiques par composante. La délimitation des phases de secours et d’enquête avait vocation à ne bénéficier sur zone que des moyens humains et matériels strictement nécessaires.

Bilan
Les investigations permettent de déterminer que l’avion s’est écrasé à la suite d’un acte volontaire du copilote, Andréas Lubitz. Les ADN des 150 passagers et membres d’équipage sont isolés dans un temps record. Les proches sont accueillis avec dignité. La sécurité des hautes autorités venues se recueillir est assurée.

Pour parvenir à ces résultats, environ 400 gendarmes ont été quotidiennement dédiés à cette opération, du 24 mars au 4 avril, avec un pic à 574 le 25 mars, lendemain de la catastrophe et jour de la visite des chefs d’État. Sur cette période, plus de 104 heures hélicoptère ont été dédiées à la mission, avec 340 treuillages, sans aucun accident.

L’opération s’est poursuivie au-delà du 4 avril, notamment pour sécuriser le site, identifier les victimes, informer les familles et restituer les corps. La restitution complète du site a finalement lieu le 30 octobre 2015, soit 7 mois après la tragédie.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/terrain/retex/retex-le-crash-aerien-de-la-germanwings

Par le colonel Christophe Brochier avec le capitaine Éric Costa
Publié le 22 mars 2018
8
13 mars 2025 - Journée nationale de l’audition : de l’importance de connaître le 114
La 28e édition de la Journée nationale de l’audition, qui se tient ce jeudi 13 mars, porte sur la prévention des risques auditifs. En France, ils sont 7 millions de sourds et malentendants qui, en cas d’urgence, ne peuvent pas contacter le 15, le 17, le 18 ou le 112. Connaître le 114 est un acte de prévention.

En France, 7 millions de personnes sont sourdes ou déficientes auditives. C’est-à-dire plus d’un Français sur dix, qui peuvent être victimes ou témoins d’une situation d’urgence. Mais pour eux, téléphoner directement aux services de secours (15, 17, 18 ou 112) est difficile voire impossible.
Pour répondre à ce manque d'accessibilité et éviter une perte de chance, les ministères de la Santé et de l’Intérieur ont lancé, en 2011, un numéro unique : le 114. Piloté par le CHU Grenoble-Alpes, ce service public d’urgence gratuit, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, est réservé aux personnes sourdes, sourd-aveugles, malentendantes et aphasiques. Il leur permet de contacter les secours les plus proches grâce au dispositif de conversation totale (visio, texte, voix, images). Pour cela ils peuvent passer en priorité par l’application « Urgence 114 », par le site Internet www.urgence114.fr ou par SMS.
Ce mois de mars 2025 est l’occasion de rappeler aux personnes concernées et à leur entourage que connaître ce service d’urgence, qui peut leur sauver la vie, est un acte de prévention des risques.

Faire connaître le 114, un geste de prévention
Parmi les 7 millions de personnes déficientes auditives en France, 450 000 sont dans l’incapacité totale de téléphoner. Les autres peuvent avoir du mal à comprendre leur interlocuteur.
Tout le monde connaît les numéros classiques à composer en cas d’urgence. Il est vital, pour les personnes sourdes, sourdaveugles, malentendantes et aphasiques, de connaître le numéro d’urgence qui leur est dédié, le 114, avant d’en avoir besoin.
« Accident de la route, agression, malaise, incendie, douleur thoracique… Le 114 est le service d’urgence à connaître, et « Urgence 114 » l’application à avoir quand on a des difficultés à entendre ou à parler, même temporairement ! Mais le 114 concerne aussi l’entourage au sens large : aidants, famille et amis, médecins, pharmaciens, praticiens paramédicaux, écoles adaptées et associations, interprètes en langue des signes, mais aussi services publics de proximité… Tous peuvent le faire connaître aux principaux intéressés », explique Camille Page, Directrice déléguée de pôles au CHU Grenoble-Alpes.

L’application « Urgence 114 », pour une meilleure anticipation
Pour une meilleure efficacité du côté des usagers, le Dr Véronique Équy, cheffe de service du Centre national relais 114, précise que « pour être guidé encore plus vite, il est bien que les personnes concernées anticipent. Nous recommandons aux usagers du 114 de télécharger l’application sur leur mobile et de compléter leur profil sur l’application. Ainsi ils gagneront un temps précieux en cas d’urgence. L’application leur permettra, en cas d’urgence, d’avoir un contact en direct et en temps réel avec l’agent du 114 qui pourra communiquer avec eux de la manière la plus adaptée. L’agent du 114 pourra rapidement évaluer la situation grâce à la conversation totale et, ainsi, apporter la réponse la plus adaptée au besoin. »

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2025/13-mars-2025-journee-nationale-de-l-audition-de-l-importance-de-connaitre-le-114

Par la rédaction du site Gendinfo
Publié le 13 mars 2025
9
Gendarmerie Nationale / Re : FIEP : l'association des gendarmes du monde
« Dernier message par Jeano 11 le 05 mars 2025, 09:35:22 »
La France prend la présidence de la FIEP, association internationale de forces de gendarmerie et de police à statut militaire

Ce mercredi 23 octobre 2024, à Rome, la France a officiellement pris la présidence de la FIEP, succédant ainsi à l’Italie, jusqu’en octobre 2025. Créée il y a trente ans, cette association internationale rassemble aujourd’hui vingt et une forces de gendarmerie et de police à statut militaire, dans un objectif de coopération entre ses membres, autour de nombreux enjeux de sécurité globale.

Le Conseil supérieur des directeurs et commandants généraux de la FIEP s’est déroulé ce 23 octobre 2024, à Rome. Cet événement vient clore l’année de la présidence de l’Italie à la tête de cette association internationale de forces de gendarmerie et de police à statut militaire. Il marque en outre la passation de la présidence à la France pour les douze prochains mois.

Lors de cet événement de premier plan, la France était représentée par le général d’armée Bruno Jockers, Inspecteur général des Armées – Gendarmerie (IGAG), accompagné par le général Stéphane Lacroix et Madame Alyson Michel, du Pôle des affaires européennes et internationales (PAEI) du cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale, ainsi que le général Patrick Perrot, du Commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI), et le lieutenant-colonel Olivier Monceret, du Commandement de la gendarmerie pour les missions extérieures (CGMEx).

Plusieurs séquences ont ponctué la journée. Celle-ci a débuté par une présentation du bilan des travaux menés par l’Italie, par le lieutenant général Teo Luzi, commandant général de l’Arme des carabiniers.

Le corps des carabiniers moldaves, sous l’égide de son commandant général Dimitru Scurtu, a ensuite rejoint officiellement les rangs de l’Association en tant que membre à part entière, après avoir satisfait aux conditions d’intégration. Cette nouvelle affiliation illustre à la fois la vigueur et la pertinence de la FIEP, et participe à son rayonnement.

La prise de la présidence de la FIEP par la France, qui succède ainsi à l’Italie, a constitué l’un des temps forts de ce sommet. « Notre objectif sera de dynamiser plus encore nos actions et de veiller à ce que notre association reste un exemple de coopération internationale solide, où chaque membre apporte sa contribution unique à la sécurité globale », a déclaré lors du sommet le général d’armée, Bruno Jockers, après avoir félicité la présidence italienne pour la qualité du travail accompli sur la thématique de la protection de la biodiversité et des écosystèmes. « Nous mettrons tout en œuvre pour valoriser et diffuser les bonnes pratiques développées au sein de la FIEP, afin que l’Association continue de rayonner sur la scène internationale », a-t-il ajouté.

« Impact et enjeux de l’intelligence artificielle », un sujet décisif
En sa qualité de présidente de la FIEP, la France aura pour mission première, au cours des douze prochains mois, d’organiser et de structurer les discussions et les travaux autour de la thématique retenue : « Impact et enjeux de l’Intelligence artificielle (I.A.) pour les forces de type gendarmerie ».
« L’intelligence artificielle constitue un enjeu considérable de souveraineté pour les États, et une révolution dont ne peuvent être exclues les forces de sécurité intérieure », a ainsi observé le général d’armée Bruno Jockers, à l’occasion de l’une de ses prises de parole.

Omniprésente, l’I.A. infiltre aujourd’hui les secteurs de l’industrie, de la santé, des finances, de l’éducation ou encore la recherche, mais aussi ceux de la défense et de la sécurité intérieure.
« Bien plus qu’une technologie, l’I.A. représente une nouvelle manière d’agir, d’interagir, de travailler. Pour ceux qui la maîtrisent, elle constitue un énorme atout, permettant de faire la différence, tant sur le plan stratégique, tactique qu’opérationnel […] La sécurité, dont nous sommes garants, n’échappe pas à ce bouleversement. »

Au vu des enjeux et des perspectives qui se dessinent, ainsi que des questions multiples et légitimes que pose déjà l’émergence de l’intelligence artificielle, la France a placé ce thème au centre de sa présidence. L’objectif est d’évaluer l’impact de l’I.A. sur l’activité des forces de sécurité intérieure, notamment pour mieux appréhender l’évolution des menaces criminelles. Et le général d’armée Bruno Jockers d’ajouter que « ces travaux seront déterminants pour garantir une exploitation responsable et équilibrée de l’I.A. au service de l’intérêt général, pour le bien de nos concitoyens et la protection des droits fondamentaux. »

Les travaux s’échelonneront jusqu’en octobre 2025, date à laquelle se tiendra le Conseil supérieur des directeurs et commandants généraux de la FIEP à Paris.
Les rencontres entre les pays membres s’articuleront autour de quatre commissions spécialisées : ressources humaines, nouvelles technologies, affaires internationales, organisation des services. Organisée par un pays hôte sélectionné parmi les forces de l’Association, chaque commission abordera le thème de l’intelligence artificielle, en présence d’experts.
La première commission (ressources humaines) se tiendra ainsi au Chili, du 10 au 13 décembre 2024.

En tant que coordonnateur pour l’intelligence artificielle au sein de la gendarmerie nationale, le général Patrick Perrot sera chargé de la coordination des experts qui interviendront tout au long de l’année.
La présidence française de la FIEP sera incarnée par le Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), tandis que son secrétariat général sera assuré par le général William de Meyer et le lieutenant-colonel Olivier Monceret (CGMEx), sous le contrôle du Pôle des affaires européennes et internationales (PAEI) du cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale.

« Nos concitoyens attendent que nous soyons au rendez-vous de leur sécurité : c’est ensemble que nous réussirons à relever les défis à venir. » C’est ainsi que le général d’armée Bruno Jockers a achevé son discours.

À l’issue du Sommet de Rome, les chefs de délégation ont été reçus en audience par le président de la République italienne, Sergio Mattarella.

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2024/la-france-prend-la-presidence-de-la-fiep-association-internationale-de-forces-de-gendarmerie-et-de-police-a-statut-militaire

Par Hélène THIN
Publié le 23 octobre 2024
10
Gendarmerie Nationale / Re : FIEP : l'association des gendarmes du monde
« Dernier message par Jeano 11 le 05 mars 2025, 09:26:29 »
La République du Congo, pays candidat à l’intégration de la FIEP, a accueilli une mission exploratoire

Une délégation composée de représentants de la FIEP s’est rendue en République du Congo, du 10 au 13 février 2025, dans le cadre d’une mission exploratoire menée auprès de la gendarmerie nationale congolaise. Cette étape s’inscrit dans le processus d’adhésion qui s’applique aux forces candidates à l’intégration de la FIEP, association internationale réunissant à ce jour vingt et une forces de gendarmerie et de police à statut militaire, dans un objectif de coopération face à la menace criminelle.

Le 23 octobre 2024, lors du Sommet de Rome, le corps des carabiniers moldaves rejoignait officiellement les rangs de la FIEP, devenant ainsi le 21e membre de l’association. À son tour, la gendarmerie nationale congolaise a fait acte de candidature afin d’intégrer l’organisation, aujourd’hui considérée comme entité de premier plan dans la réflexion des forces de gendarmerie et de police à statut militaire.

C’est dans ce contexte qu’une délégation composée de quatre représentants de la FIEP (soit deux membres de la Gendarmerie nationale, un de l’Arme des carabiniers, ainsi qu’un de la Garde nationale tunisienne) s’est rendue en République du Congo. « Nous avons mené une mission exploratoire auprès de la force candidate, pour nous assurer que celle-ci réunit bien tous les critères requis, tant dans son organisation, que dans ses missions, son savoir-être ou son savoir-faire », précise le lieutenant-colonel Olivier Moncéret, membre du Commandement de la gendarmerie pour les missions extérieures (CGMEx), ayant participé à la mission.

Un modèle pertinent, qui ne cesse de s’étoffer depuis sa création
Arrivés le 10 février à Brazzaville, les membres de la délégation ont été reçus, dès le lendemain, par le Commandant de la gendarmerie (COMGEND) congolais, le général de brigade Gervais Akouangue. Ils ont alors assisté à une présentation de la gendarmerie nationale congolaise, réalisée par le directeur des opérations et de l’emploi. Le même jour, ils ont visité la compagnie de gendarmerie des transports aériens de Brazzaville, avant de rejoindre l’école de la gendarmerie nationale congolaise, où ils ont pu observer une démonstration dynamique mettant en scène le savoir-faire des gendarmes congolais dans la gestion d’une scène de crime. La mission de la délégation s’est poursuivie le 12 février dans la région de gendarmerie de Brazzaville. Les membres de la FIEP ont notamment visité la brigade territoriale de Poto-Poto, quartier de Brazzaville, et assisté à une nouvelle démonstration dynamique consacrée au maintien de l’ordre.

À l’issue de ce déplacement en République du Congo, un rapport exhaustif sera produit par les quatre membres ayant pris part à la mission. Il sera ensuite présenté à tous les membres de l’organisation lors de la prochaine commission de la FIEP, qui se tiendra aux Pays-Bas au mois d’avril. L’intégration de la gendarmerie nationale congolaise au sein de l’organisation devra alors être validée à l’unanimité.
L’admission de cette nouvelle force de gendarmerie ne sera entérinée qu’en octobre 2025 par le conseil supérieur de la FIEP, à l’occasion du Sommet de Paris, venant clore la présidence de la France.
Le nouveau pays membre se verra alors attribuer le statut d’observateur, pour une durée d’un an. Au terme de cette période, et sur décision du conseil supérieur, la force observatrice deviendra membre associé, intégrant ainsi officiellement le réseau FIEP.

Une seconde mission exploratoire devrait être conduite au printemps 2025 aux Émirats arabes unis, autre pays ayant fait acte de candidature.

« L’intérêt des forces de gendarmerie ou de police à statut militaire à l’égard de la FIEP démontre la pertinence de ce modèle qui, depuis sa création en 1994, n’a cessé de s’étoffer, souligne le lieutenant-colonel Moncéret. Quant à l’intégration de nouveaux membres au sein de l’organisation, elle permet d’affermir le partage de connaissances et d’enrichir les réflexions. C’est précisément ce pour quoi la FIEP a été créée. »

Source https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2025/la-republique-du-congo-pays-candidat-a-l-integration-de-la-fiep-a-accueilli-une-mission-exploratoire

Par Hélène THIN
Publié le 04 mars 2025
Pages: [1] 2 3 4 5 6 7 8 ... 10