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Recommandations et bon sens / Une bande d’escrocs aux faux SMS
« Dernier message par Jeano 11 le 02 février 2024, 16:47:43 »
De juillet à septembre 2023, un groupe de jeunes escrocs sévit en Île-de-France.
La brigade de recherches de Fontainebleau a conduit l’enquête jusque dans le Val d’Oise.
Trois majeurs et deux mineurs sont arrêtés le 12 décembre 2023, l’auteur principal est incarcéré dans l’attente du jugement.

« Ne répondez jamais à un SMS ou à un mail dont vous ne connaissez pas l’origine.
S’il n’y a pas de phishing, il n’y a pas d’escroquerie. » répète le maréchal des logis-chef (MDC) Florent, Directeur d’enquête (D.E.) sur cette affaire d’escroquerie aux SMS opérée en Île-de-France.
Si obtenir des informations confidentielles par SMS puis de se faire passer pour un banquier ou pour la sécurité sociale "AMELI", au téléphone est une méthode d’escroquerie courante, elle continue de fonctionner car les victimes ne se méfient pas.
Un message demandant de remplir un formulaire contenant des données confidentielles doit être considéré comme frauduleux. Ne répondez pas directement par le lien qui vous ait proposé en vérifiant son origine et nom de domaine. C’est de là que tout part, et toutes les victimes dans ce dossier ont commencé par recevoir un SMS. Et l’escroquerie se fonde grâce à une simple réponse à celui-ci...

Plusieurs faits similaires
L’enquête a commencé en juillet dernier, lors d’un dépôt de plainte à la Brigade territoriale autonome de Cély, en Seine-et-Marne : la victime s’est faite arnaquer.

Elle a été contactée au téléphone par un homme prétendant travailler dans sa banque et qui détenait toutes les informations personnelles que cette dernière pourrait avoir. L’homme lui fait faire des manipulations diverses sur son compte (blocage de paiements...), après l’avoir mise en confiance. Ensuite, l’escroc lui explique que sa carte bancaire a été piratée, il lui annonce la marche à suivre : un coursier va se rendre à son domicile pour récupérer sa carte, et une autre lui sera restituée de la même manière. Comme la victime a coupé sa carte en deux, elle ne voit aucun problème à la lui remettre. Quelques heures plus tard elle se rend compte que sa carte a été utilisée de manière frauduleuse dans le Val d’Oise et qu’il y a eu des tentatives d’achat, aussi se rend-t-elle immédiate à la brigade de gendarmerie de Cély-en-Bière.

« Une semaine plus tard, une autre personne vient déposer plainte à la Chapelle-la-Reine pour des faits selon le même mode opératoire, mais la carte est cette fois-ci utilisée dans l’Oise. La Brigade de recherches (B.R.) de Fontainebleau est alors saisie des deux faits par le parquet de Melun, au vu de l’organisation des auteurs et de la sérialité des faits », explique le gendarme.

Une méthode bien rodée dans une logique d’anonymisation
Les enquêteurs se rendent rapidement compte que tout commence par du hameçonnage, aussi appelé phishing. Ils identifient des individus envoyant en masse des SMS disant provenir d’organismes tels qu’Ameli, invitant à remplir en ligne un formulaire afin de régler un soucis. Le dit formulaire demande des données personnelles et bancaires.

Ces dernières permettent aux escrocs de récupérer des informations confidentielles comme le nom du banquier, le montant sur les comptes, etc, autant d’éléments visant à mettre en confiance la victime lors du coup de téléphone qui suit. Les malfaiteurs réalisent certaines opérations avec la victime (hausse des plafonds avec double authentification, etc).

Une fois cela fait, un coursier est envoyé à son domicile. « Les auteurs passent par plusieurs sociétés différentes, dont les employés ne sont majoritairement pas au courant de leur participation à cette entreprise, même si certains ont eu des suspicions dont ils ont fait part aux victimes. Celles-ci sont persuadées d’avoir à faire à leur banque et persistent. Elles n’ont pas de contact visuel avec les auteurs et ne peuvent qu’identifier les transporteurs, lesquels ont simplement répondus à une commande dans le cadre de leur travail. » ajoute le MDC Florent.

Les chauffeurs remettent ensuite l’objet du délit dans le département du Val d’Oise à une autre personne qui va utiliser la carte...laquelle n’est généralement pas non plus l’un des escrocs, ce qui permet d’ajouter un palier supplémentaire en terme d’anonymisation.

La jeunesse des mis en cause (à peine plus de 20 ans pour le plus âgé) n’est pas la seule particularité de cette affaire. Ils baignent dans le vol et les escroqueries depuis plusieurs années et sont déjà connus de la Justice.

Mais surtout, et c’est ce que souligne le D.E., « ils ont une connaissance approfondie de l’informatique et de la téléphonie. Ils n’ont aucun mal à se faire passer pour des banquiers auprès des victimes, ont capté le vocabulaire et les termes précis du milieu bancaire.
Leur connaissance en technologies et en cryptomonnaie leur permettent aussi de blanchir l’argent ou encore de se rendre anonyme ». De plus, ils travaillent systématiquement à améliorer leur technique.

Mais leurs efforts n’ont pas suffi puisque l’habileté et le travail des gendarmes bellifontains se sont avérés déterminants !

La jeunesse des mis en cause (à peine plus de 20 ans pour le plus âgé) n’est pas la seule particularité de cette affaire. Ils baignent dans le vol et les escroqueries depuis plusieurs années et sont déjà connus de la Justice.

Mais surtout,  « ils ont une connaissance approfondie de l’informatique et de la téléphonie. Ils n’ont aucun mal à se faire passer pour des banquiers auprès des victimes, ont capté le vocabulaire et les termes précis du milieu bancaire.
Leur connaissance en technologies et en cryptomonnaie leur permettent aussi de blanchir l’argent ou encore de se rendre anonyme ». De plus, ils travaillent systématiquement à améliorer leur technique.

Mais leurs efforts n’ont pas suffi puisque l’habileté et le travail des gendarmes bellifontains se sont avérés déterminants !

Source : https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/enquetes/2024/les-gendarmes-de-fontainebleau-arretent-une-bande-d-escrocs-aux-faux-sms
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Ambulanciers / L’AMBULANCIER FACE À LA MATÉRIO-DÉPENDANCE
« Dernier message par Jeano 11 le 30 janvier 2024, 10:14:07 »
DÉFINITION DE LA MATÉRIO-DÉPENDANCE
La matério-dépendance, nous entendons par ce néologisme, la nécessité de se référer à des matériels et outils spécifiques à la prise en soin de nos patients au dépend, peut être d’une prise en soin plus simplifiée.

L’HOMME OU LA MACHINE ?
Le multi-paramétrique, ou scope, équipe de plus en plus nos ambulances. Il est un outil merveilleux, permettant de centraliser en un seul et même appareil, l’oxymétrie de pouls, la pression artérielle, la fréquence cardiaque, et parfois même la fréquence respiratoire, la température corporelle, l’électrocardiogramme ou encore la capnographie.

Seulement, qui de l’homme ou de la machine a le dernier mot ?

Comme tout appareil électronique, le scope est soumis aux contraintes de son utilisation, les secousses, les désinfections, les poussières, parfois même la pluie… Alors quel crédit lui apporter ? Doit-on, de principe s’imaginer que chaque inscription sur son écran constitue une vérité ?

S’il est une chose qu’il ne faut oublier, c’est qu’avant de traiter des chiffres, nous soignons des patients. Malheureusement, il est bien trop récurent d’enseigner à nos nouveaux ambulanciers, l’utilisation quasi exclusive de ce matériel. Seulement, il réside derrière ces pratiques, un vrai danger.

Imaginons la scène, le SAMU déclenche votre ambulance, une belle nuit claire d’hiver, pour un patient exprimant un plainte peu précise au téléphone. Vous êtes alors dépêchés au domicile du patient pour une notion de malaise.

Vous arrivez sur place, saluez votre patient, allongé sur son canapé, il tremble, il semble transit de froid. Pendant votre anamnèse, votre binôme prend les constantes à l’aide de son appareil, mais … Malheureusement le froid l’empêche de s’allumer … Comment faire alors ?

Et bien, simplement, en évaluant la clinique du patient, comme vous l’avez probablement appris durant votre formation. Il n’y à pas besoin de chiffres pour comprendre que votre patient polypnéique, en sueur avec des cyanoses digitales et péri-buccales nécessitera une oxygénothérapie.

Vous n’avez nullement besoin d’une tension pour demander une équipe de SMUR dès lors que votre patient présente d’importantes pâleurs, une température corporelle abaissée, un pouls radial filant ou absent, rapide, un temps de recoloration cutané allongé, des marbrures et autres signes cliniques amenant à une notion d’état de choc.

Pensons toujours à écouter, regarder, toucher voir sentir notre patient avant d’affiner notre bilan avec des chiffres. Et ces chiffres, vérifions les toujours en les confrontant à la clinique, toujours. Il est évident qu’une saturation en oxygène indiquée à 75% en air ambiant sur votre appareil n’aura aucune espèce de valeur si votre patient est parfaitement eupnéique, parfaitement coloré, sans aucun bruit respiratoire audible.

Il est inimaginable de prendre un pouls annoncé par le scope comme acquis sans le palper avant sur le patient pour l’apprécier au mieux.

Il en va de même pour une tension annoncée basse alors que la clinique est plus que correct.

UN PROBLÈME UNIQUEMENT AMBULANCIER ?
Non, le problème de la matério-dépendance est un problème qui touche tous les soignants. De l’ambulancier au médecin, en passant par l’aide-soignant, l’infirmier et l’ARM.

Il est utile de rappeler que si notre bilan se doit d’être le plus étoffé et précis possible, c’est pour favoriser une orientation adaptée du patient. Pour ce faire, chaque intervenant de cette chaîne d’urgence doit être attentif. Il est encore bien trop régulier de se faire switcher son bilan par l’ARM pour avoir les constantes.

Il est encore bien trop régulier d’entendre le médecin refuser l’envoie d’une équipe médicale, ou à l’inverse, envoyer une équipe médicale sur des constantes seules alors que la clinique suggère tout l’inverse. Et ça, c’est le boulot de l’ambulancier de pousser chaque intervenant à prendre en compte correctement son bilan. Vous êtes les seuls sur place, vous êtes les seuls à « sentir » votre patient.

Il faut également prendre en compte le bien-fondé de la prise de constantes. Elle est devenue un réflexe. Pourtant, elles ne sont pas toujours utiles, et peuvent parfois même devenir dangereuses pour les intervenants. Prenons l’image de la Bouffée Délirante Aigüe avec un patient qui risquerai de devenir violent lors de la prise de tension.

LA MATÉRIO-VIGILANCE
Il est important de préciser l’obligation légale d’une matério-vigilance pour les dispositifs médicaux.

Il n’existe aucune règle générale concernant des délais entre deux calibrages ou de vérifications des dispositifs médicaux. En revanche, l’arrêté du 3 mars 2003  du code de la santé publique, fixant les listes des dispositifs médicaux soumis à l’obligation de maintenance et au contrôle de qualité, définit une classification précise des dispositifs médicaux en fonction de critères précis. Cette classification se divise en 4 catégories :

Catégorie I : Elle regroupe les dispositifs médicaux non invasifs (compresses, gants, électrodes ECG …)
Catégorie IIa : Elle  regroupe les dispositifs médicaux invasifs ( sondes d’intubation, cathéter  de folley, pansements hémostatiques …)
Catégorie IIb : Elle regroupe les dispositifs médicaux actifs, c’est à dire fonctionnant avec une source d’énergie (Multiparamétriques, pousse-seringues électriques, Respirateurs, oxymètres de pouls, couveuses …)
Catégorie III : Elle regroupe les dispositifs médicaux spéciaux, avec notamment les outils de chirurgie, ou bien les prothèses intra corporelles.
L’arrêté du 3 mars 2003 du code de la santé publique  stipule alors que la matériovigilance s’applique sur les dispositifs médicaux des classes IIa à III. Cette matériovigilance se traduit notamment par le respect des dates de péremption de ces équipements. En revanche, les dispositifs médicaux actifs (de classe IIa) sont obligatoirement soumis à un échéancier d’entretien proposé par le constructeur du produit.

Le respect de cet échéancier à alors valeur légale en cas de litige sur le fonctionnement des équipements médicaux actifs.

 L’arrêté du 3 mars 2003
Explication des dispositifs médicaux
LES ALTERNATIVES À LA MATÉRIO-DÉPENDANCE
Ce problème n’est pas uniquement français. On constate dans le monde entier l’essor de l’utilisation des appareils de diagnostique plutôt que l’évaluation clinique primaire. Par contre, les formations initiales des intervenants de l’urgence pré-hospitalière à travers le monde, qu’ils soient EMT, infirmiers ou paramedics ont une base d’enseignement technique bien supérieur aux ambulanciers français.

Une solution à cette sous-formation existe déjà, et est largement proposé par la NAEMT (National Association of Emergency Medical Technicians), au travers de LSF (Life Support France) qui propose des formations destinées à développer le raisonnement clinique.

On y apprend alors que la méthode du X-ABCDE (méthode d’évaluation la plus largement utilisée dans le monde) permet d’anticiper la suite de la prise en charge en évaluant sa gravité, uniquement de manière clinique. Le seul appareil utilisé est le stéthoscope.

A ce titre, les PHTLS, AMLS, ACLS, EPC, TECC et d’autres encore, permettent de s’initier et surtout d’affiner largement sa sensibilité clinique. On ne le répètera jamais assez … Nous traitons des patients, pas des chiffres !

LES BÉNÉFICES ET DANGERS DU MATÉRIEL
Pour terminer, il est utile de faire un point sur le matériel de l’ambulancier au sens large. Nous avons tous nos préférences, si tant est que nous ayons le choix, d’utiliser un matériel plus qu’un autre. Cela peut dépendre d’habitudes de travail, de facilité d’utilisation, d’obéissance à des protocoles, des ordres….

Abordons, par exemple, le sujet de l’évacuation des patients. Ou on constate l’utilisation fréquente de moyens dans des situations inappropriées.

Le MID (Matelas Immobilisateur à Dépression) par exemple, quasi constamment utilisé lors du transport de patients intubés et ventilés. Fréquemment par injonction du SMUR. N’oublions pas que nous sommes les responsables de l’évacuation de nos patients. Et qu’il nous revient à nous de choisir l’évacuation la plus sécuritaire, rapide, et la moins traumatisante. A ce titre, il nous revient de proposer, voir parfois, d’imposer un équipement plutôt qu’un autre.

Un MID à deux n’est pas un moyen d’évacuation adapté. Il est préférable d’utiliser un plan dur, voir un scoop qui, s’il n’est censé être qu’un outil de relevage, peut selon sa qualité de fabrication (Ferno par exemple) être parfaitement adapté, de par sa forme, sa légèreté, sa facilité d’adaptation, devenir le meilleur moyen d’évacuation pour ce type de patient.

Rappelons aussi que le relevage ou le portage d’un traumatisé rachis à deux ne doit jamais se faire avec un MID seul. Encore une fois, les scoop et plans dur sont les seuls dispositifs adaptés dans cette utilisation.

CONCLUSION ET PISTES DE RÉFLEXION
L’évolution constante du matériel médical est une avancée nette dans le métier d’ambulancier, elle augmente sa capacité opérationnelle, sa précision, elle permet d’éviter les Troubles Musculo-Squelettiques, d’améliorer le confort du patient et sa sécurité.

Mais à l’aube de l’ère du tout numérique, de l’avancée de la télémédecine et des innovations ruptures qui révolutionneront notre métier, il nous appartient à chacun, ambulanciers, secouristes, infirmiers, médecins… De comprendre que notre patient est notre seule priorité, et qu’il est le seul élément fiable de nos interventions.

L’AVIS DE NICO SUR LE SUJET DE LA MATÉRIO DÉPENDANCE
Nous sommes de plus en plus équipées de matériel électronique (tensiomètre, saturomètre, thermomètre….) ce qui n’est pas un mal en soit. Sauf que j’ai l’impression qu’on se focalise trop sur les chiffres de ces fameux appareils, en oubliant presque la victime. Je voit beaucoup les soignants, les ambulanciers, les pompiers les yeux rivés sur les appareils sans avoir touché, regardé, écouté la victime. Et pourtant, ce sont les bases même du secourisme.

Ces approches permettent d’avoir une appréciation simple et efficace des signes cliniques. Et quand ces appareils sont en panne, défaillant ou autres problèmes, on arrive plus à gérer la situation. Il y a aussi la fiabilité de ces appareils, certains ne sont jamais calibrés, ou fonctionne selon une position bien précise (tensiomètre poignet) ce qui engendre des chiffres erronées. Il faut savoir que ces appareils doivent être calibré au moins une fois par an pour une meilleure fiabilité.

A l’ère de la télémédecine est ce que cela sera accentué ? On peux se poser la question en effet car les habitudes de travail et d’approche de la victime seront différents.

Quand on voit certaines formations outre atlantique comme le PHTLS, qui enseigne une approche de la victime avec la technique ABCDE dans un bilan primaire afin de savoir si la victime est critique ou non critique. Une utilisation du stéthoscope pour une écoute des poumons et surtout pour une prise de tension manuelle qui devient la référence avant que les appareils prennent le relais pour un bilan secondaire, qui lui sera plus complet.

On peux même pousser la réflexion en y incluant les habitudes et la méconnaissances de certains matériel. On peux ainsi parler du matériel d’évacuation, plus précisément du MID qui est toujours utilisé pour évacuer un intuber/ventiler de plusieurs étages, ordre donné par le médecin SMUR, qui je rappelle, ne connaît pas le matériel embarqué dans chaque ASSU. Alors que la planche d’évacuation avec le système d’araignée, utilise moins de bras et est beaucoup plus maniable et beaucoup plus ergonomique contre les TMS.

Et sachez que vous êtes les professionnels qui gèrent la prise en charge pour l’évacuation ou le conditionnement, chacun son travail. On peux parler du SCOOP ou civière de relevage qui évolue avec un système de bloc tête, ce qui permet d’avoir une meilleure ergonomie et une prise en charge optimum à deux intervenants.

Nicolas DEJOIE
https://www.ambulancier-lesite.fr/materio-dependance-ambulancier/?fbclid=IwAR2Uy4RdM6VGITU_3iSVTH5tJbpNUxfnHaJ-Z0HSvuZvgIV79Rf5Rb_8QQc
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SAMU - SMUR - SMUH / FORMATION D’ADAPTATION À L’EMPLOI – FAE SMUR
« Dernier message par Jeano 11 le 30 janvier 2024, 09:55:03 »
L’ambulancier diplômé souhaitant exercer dans une structure mobile d’urgence et de réanimation plus connu sous l’acronyme SMUR se doit de suivre une formation spécifique avant d’intégrer ce poste.

LA FORMATION SPÉCIFIQUE POUR L’AMBULANCIER SMUR : S’ADAPTER À SON NOUVEAU POSTE
Tous les ambulanciers SMUR sont issus d’un seul et même cursus : celui du diplôme d’état d’ambulancier. C’est le tronc commun. Malgré certaines exceptions qui utilisent/emploient des personnels issus des Services d’Incendie et de Secours voire des Aides-Soignants (si on suit la législation c’est bien entendu non conforme) chaque personnel souhaitant intégrer un SMUR devra avoir suivi le cursus de formation suivant :

Diplôme d’état d’ambulancier > FAE SMUR
Dans le cas des personnels Aide-Soignant souhaitant évoluer vers ce type de profil il faut savoir que le parcours de formation est commun en partie pour la formation du diplômé d’état d’ambulancier.

La FAE SMUR va permettre à l’ambulancier de s’adapter à son nouveau poste et aux spécificités de ses nouvelles missions. Ici on ne travaille plus en binôme mais en trinôme sous la supervision du médecin urgentiste. L’équipe constitué se compose désormais  : de l’ambulancier SMUR, de l’infirmier (ère) et du médecin urgentiste avec des moyens d’intervention de type lourd ou léger :

VLM ou Véhicule Léger Mobile
UMH ou Unité Mobile Hospitalière
De nouvelles missions complémentaires vont donc s’ajouter au quotidien de l’ambulancier exerçant en Structure Mobile d’Urgence et de Réanimation: gestion du véhicule et des communications, communication avec de multiples acteurs sur interventions (ambulanciers pompiers, force de l’ordre), participation à la prise en soin dans une équipe médicale, conditionnement et transport du patient….

L’approche de l’intervention jusqu’ici connue sous un format spécifique (binôme d’ambulancier et renfort éventuel d’une équipe SMUR) va donc évoluer vers de nouvelles missions et fonctions.

LA FORMATION FAE SMUR : LE CONTENU
La formation devra désormais être réalisée obligatoirement avant la prise de fonction. Elle se déroule au sein d’un centre d’enseignement et de soins d’urgence (CESU) durant 5 semaines pour un total de 175 heures.

Une partie théorique et pratique en centre de formation : 105heures
Une partie pratique en stage (SMUR, Structure de soins d’urgence) : 70h
La formation se décompose en 6 module distincts :

Module 1 : Radiotéléphonie – outils numériques
Module 2 : Hygiène, décontamination et désinfection
Module 3 : Situations sanitaires exceptionnelles
Module 4 : Participation à la prise en soin d’un patient en équipe pluri professionnelle
Module 5 : Relation et communication
Module 6 : Aspects réglementaires, médico-légaux et éthiques

CONTENU DE LA FORMATION FAE SMUR
MODULE 1 : RADIOTÉLÉPHONIE – OUTILS NUMÉRIQUES

1.Maintenir le matériel de radio-télécommunication en état de marche et veiller à son bon fonctionnement
2.Identifier les différents réseaux et les fréquences utilisées et appliquer les procédures de télécommunication d’urgence
3.Utiliser les moyens de télécommunication embarqués (supports numériques, vidéotransmission, etc.)
4.Connaître le « Règlement Général sur la Protection des Données » et ses implications (cyber protection, réseaux sociaux, droits des personnes…)

MODULE 2 : HYGIÈNE, DÉCONTAMINATION ET DÉSINFECTION

1.Appliquer, en collaboration avec les membres de l’équipe, les règles d’hygiène, pour lui-même et son unité́ mobile hospitalière, la personne soignée et son entourage et tout membre de l’équipe
2.Appliquer les principes de décontamination et de désinfection des différents éléments du véhicule, de la cellule sanitaire et du matériel
3.Appliquer, en collaboration avec les membres de l’équipe, les différentes techniques de protection de la personne soignée et du personnel en fonction des pathologies rencontrées
4.Appliquer les différentes techniques de traitement des déchets

MODULE 3 : SITUATIONS SANITAIRES EXCEPTIONNELLES

1.Identifier les différents maillons de la chaine médicale des secours et connaitre les principes de régulation médicale des urgences collective
2.Décrire les structures mises en place lors de situations exceptionnelles et les moyens disponibles spécifiques (lots PSM…)
3.Connaitre les spécificités des parcours de soin et de prise en charge dans les différents contextes SSE (risques NRC-E, Attentat, REB…) à chaque étape de la chaine des secours
Connaître les principes de triage et maitriser le triage secouriste en SSE
Connaître les principes de traçabilité des victimes et d’identitovigilance en SSE
Connaître les principes de damage control et maitriser les techniques de damage contrôle de terrain
4.Appliquer les règles à suivre par l’ambulancier diplômé d’État en présence de différentes situations (poste médical avancé, noria d’évacuation, etc.)
5. Appliquer, en collaboration avec les membres de l’équipe, les mesures de protection en fonction du risque SSE
6.Participer à la mise en place d’un poste mobile de transmission et exploiter les réseaux de communication, envisager l’impossibilité de communication par réseau
7.Participer à la mise en œuvre et à la maintenance de la logistique déployée par le service d’aide médicale urgente et la structure mobile d’urgence et de réanimation en situation d’exception
8. Connaitre les principes de la décontamination d’un patient dans le cadre d’une contamination NRBC.

MODULE 4 : PARTICIPATION À LA PRISE EN SOIN D’UN PATIENT EN ÉQUIPE PLURI PROFESSIONNELLE

1. Concourir à la prise en soin d’un patient à tout âge de la vie et son entourage dans le cadre des missions de la structure mobile d’urgence et de réanimation
2.Anticiper et appliquer des processus décisionnels et mobiliser les moyens adaptés pour l’exécution des soins et des gestes d’urgence en équipe et en toute sécurité
3. Appliquer les procédures et protocoles dans le cas de vols sanitaires et transports maritimes.

MODULE 5 : RELATION ET COMMUNICATION

1.Utiliser un raisonnement méthodique en situation d’urgence comme outil de résolution de problèmes
2.Communiquer efficacement avec l’équipe dans une situation d’urgence
3.Identifier son leadership
4.Identifier son stress, celui d’un membre de son équipe et apprendre à le gérer y compris en SSE
5.Appréhender la gestion des familles et des personnes soignées dans les situations d’urgence y compris en SSE
6.Appréhender la situation liée à un décès y compris en SSE
7.Appréhender le travail en équipe pluridisciplinaire et pluri-professionnelle.

MODULE 6 : ASPECTS RÉGLEMENTAIRES, MÉDICO-LÉGAUX ET ÉTHIQUES

1.Agir en urgence tout en respectant la règlementation
2.Adapter ses comportements face à un évènement médico-judiciaire (scène de crime, mort inattendue du nourrisson, violences faites aux femmes, discrimination…)
3.Respecter le secret professionnel partagé et appliquer le droit de réserve (responsabilité médico-légale…).
4.Se positionner comme soignant au sein de l’organisation hospitalière et de ses valeurs éthiques.
5.Connaitre les règles de conduite lors d’une mission SMUR (code de la route) et des normes relatives aux VML, aux ambulances et la fixation du matériel pour l’équipage et le patient
Chaque module de compétence est évalué en centre d’enseignement et en stage.

FAE SMUR : LES STAGES DE FORMATION

Les stages de formation pour la formation de l’adaptation à l’emploi en SMUR se décompose en deux stages distinct de 35 heures chacun :

1 stage en Structure Mobile d’urgence et de réanimation dans une structure hébergeant un SAMU ou Service d’Aide Médicale Urgente
1 stage en SMUR dans une structure hébergeant un service d’accueil et d’urgence
L’évaluation en stage sera faite par un tuteur spécifique  :

Un infirmier Diplômé
IADE – infirmier anesthésiste
1 Infirmier IPA – infirmier en pratique avancée
1 ambulancier SMUR en fonction depuis au minimum 2 ans
A l’issue du stage l’ambulancier en formations sera évalué avec la grille de référence prévue à cet effet.

STAGES DE CONDUITE ET PRÉVENTION ROUTIÈRE
Un stage de sécurité routière et de conduite en intervention d’urgence est obligatoire en complément de la FAE SMUR. Il sera réalisé dans un centre agrée.

RECYCLAGE ET VALIDITÉ DE LA FORMATION FAE SMUR
Comme pour l’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence, la FAE SMUR sera concernée par le recyclage. Ce sera une validité pour une durée de cinq année avec une remise à jour lors d’une formation de 7 heures. l’objectif étant d’actualiser les connaissances, les données scientifiques et évolutions technologiques.

Tout comme la FAE SMUR le recyclage de la formation pourra être fait de façon continue OU discontinue.

RÉFÉRENCES ET ET TEXTES LÉGISLATIFS
Arrêté du 17 mai 2023 relatif à la formation d’adaptation à l’emploi des ambulanciers diplômés d’Etat de structure mobile d’urgence et de réanimation de la fonction publique hospitalière

Source : https://www.ambulancier-lesite.fr/formation-fae-smur/?fbclid=IwAR0UcgVzoV42eqISqSyVCZqwAA14Wf2UH5jTvOVjZdtsIQhLMu6cd4lihS4
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Ambulanciers / RELEVAGE DE LA TÊTE DURANT LA RCP
« Dernier message par Jeano 11 le 30 janvier 2024, 09:44:29 »
DES ÉVOLUTIONS DANS LE DOMAINE DE LA RÉANIMATION CARDIO PULMONAIRE ?
Le secours à personne comme tout domaine médical et paramédical est en constante évolution, recherches scientifiques, études et réflexions, analyses par les sociétés savantes de tous pays. Il est futile de croire que de se reposer sur des acquis fera de vous le meilleur technicien, le meilleur secouriste ou autre acteur de santé et du secours. Tout professionnel de santé apprend et actualise ses connaissances au fil de sa carrière.

C’est ainsi qu’au fil du temps les procédés de ressuscitation à l’aide des manœuvres de gestes salvateurs au travers de la réanimation cardio pulmonaires ont évolués. On est passé par des recommandation évolutives suite aux fruits de recherches et d’études sur le sujet. C’est ainsi que naissent régulièrement de nouvelles recommandations émises par un conseil d’experts mondiaux.

Aujourd’hui une nouvelle étude vient apporter un éclairage nouveau sur de nouveaux procédés qui pourraient, si ils sont validés et reconnus somme applicable, devenir un protocole de réanimation. Là encore cette étude viendrait changer une certaine approche que le professionnel de l’urgence et du secours a de la réanimation cardio pulmonaire.

Le relevage de la tête durant la RCP ET suivant une combinaison d’équipement particulier viendrait apporter une force de plus dans les chances de ressuscitation ou du moins dans l’amélioration du es chances de survies. Là encore les études doivent attendre la validation et la reconnaissance générale pour se voir couronnée de succès et utilisables auprès des patients. Mais c’est important de souligner que chaque jour les scientifiques et les médecins continuent d’œuvre pour améliorer les techniques de RCP.

L’ élévation de la tête et du thorax pendant la RCP associée à l’utilisation d’une planche à masser et d’une valve d’impédance type : ResQPOD fut découvert lors des RCP pendant la pandémie COVID, cette technique améliorerait la survie neurologique par rapport à une RCP classique.

POURQUOI SUR ÉLEVER LA TÊTE DURANT LA RCP SELON CETTE ÉTUDE ?
La position tête haute permettrait l’utilisation de la gravité pour améliorer le drainage veineux du plexus veineux paravertébral ainsi que du cerveau et des sinus veineux cérébraux, abaissant la pression intracrânienne.

La surélévation permettrait ainsi de rééquilibrer le flux sanguin dans les poumons Les compressions pendant la réanimation cardio pulmonaire tête haute par rapport à la RCP conventionnelle abaisserait la pression qui est transmise au cerveau via le système vasculaire veineux et artériel, prévenant ainsi les dommages commotionnels

L’UTILISATION DE LA PLANCHE À MASSER ET SON RÔLE PRIMORDIAL
L’usage d’une planche à masser entraine une décompression active, génère une pression intrathoracique négative à chaque mouvement ascendant, ce qui signifie que le retour veineux vers le cœur s’améliore au cours de chaque cycle de RCP, ce qui permet ensuite de pomper plus de sang vers le cerveau lors du cycle de compression suivant.

L’ UTILISATION VALVE RESQPOD ET L’IMPACT POSITIF
La valve ResQPOD ou plus communément appelée Valve d’imépdance pour Réanimation Cardio Pulmonaire (RCP) empêche l’air superflu d’entrer dans la poitrine du patient pendant la RCP. A mesure que la paroi thoracique recule lors de la compression, le vide (pression négative) dans le thorax augmente. Ce surcroit de vide entraîne davantage de sang vers le cœur, doublant le débit sanguin pendant la RCP. La ventilation et l’expiration du patient ne sont en aucune façon limitées.

UNE SURÉLÉVATION DE LA TÊTE DURANT LA RCP : L’APPORT DE NOMBREUX ATOUTS ?
Augmente le débit sanguin vers le cerveau de 50%
Double la pression artérielle systolique
Augmente le taux de survie tout en diminuant les séquelles neurologiques post RCP
Augmente la probabilité de défibrillations réussies

RÉFÉRENCES DE L’ÉTUDE SCIENTIFIQUE
Cette étude est à lire ici :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10287069

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666520423001157

Comme toujours on ne doit se référer qu’à des travaux avec une assise scientifique certaine et des sources solides émis par des experts reconnus. Cette étude ne se substitue bien entendu aucunement aux protocoles actuellement en vigueur pour ese gestes de réanimation cardio pulmonaire.


Mais comprenez que s’intéresser aux évolutions permet de mieux comprendre, analyser et s’intéresser aux futurs éventuels changements à venir. La connaissance et l’actualisation des savoir est la base du métier d’ambulancier, qui nous le rappelons doit avoir une qualité essentielle : la curiosité intellectuelle.


Merci à : Eric L., IADE – Mahé C. paramédic au NHS (UK) – medhybride.com

Source https://www.ambulancier-lesite.fr/relevage-tete-reanimation-cardio-pulmonaire/?fbclid=IwAR2tuvCg0BA9HmkFhCpT7ByY93pzSZujL1gCVhpWiVUFvRb34cZ27kZj5dM
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Ambulanciers / L'ambulancier : le site de référence
« Dernier message par Jeano 11 le 30 janvier 2024, 09:41:37 »
La presse VS les ambulanciers.
A se demander ce qu'on a fait au monde de la presse visuelle et écrite pour être toujours dans la négativité et le sensationnel ?
A contrario des autres acteurs du monde du soin et du secours, nous avons une fâcheuse tendance à réunir (trop) souvent une liste de titres racoleurs et peu glorieux.
La question se pose donc : est ce qu'à un moment donné on va nous offrir le droit de pouvoir démontrer que notre profession a aussi des véritables valeurs ?
Qu'elle est constituée de professionnels impliqués dans leurs missions, qui sont aux petits soins pour leurs patients ?
Place au pt'i billet d'humeur 😁 100% sans sucres ajoutés ni mauvaise foi c'est promis. Un soupçon de vernis de civilité quand même pour rester correct. Mettez au four 15 minutes et servez très chaud.

Le métier d’ambulancier on ne vous l’a jamais caché c’est tout sauf facile. Forcément on en vient toujours à parler des difficultés physiques. C’est un métier qui demande de pouvoir réaliser de la manutention de patients de tous âges et de tous poids appareillés ou non et dans des conditions parfois acrobatiques. Prises en soin complexes et j’en passe

Mais la difficulté est aussi morale et psychologique puisque l’ambulancier doit faire face à tous types de violences : verbales, parfois physique, à la détresse des patients ou des familles. Travailler dans le stress des interventions et des drames médicaux ou sociaux.

Ajoutons la partie management qui apporte son lot croissant de pénibilité : salaires inadaptés au vu du métier, considération limitée voire inexistante de la part de certains dirigeants d’entreprise ou de groupe.

Mais il reste aussi un secteur dans lequel l’ambulancier n’est pas épargné : les médias.

Alors billet du bureau des pleurs ou véritable tribune pour pousser un coup de gueule ? Je vous laisse juger sur le contenu qui va suivre.

L’AMBULANCIER : LE MÉTIER MÉCONNU MAIS POURTANT TOURNÉ À TOUTES LES SAUCES
Je ne compte plus le nombre d’articles de presse qui mentionnent des ambulances, des taxi ambulances, ou autre pépite du même genre avec en général un bon appui sur le responsable mentionné « l’ambulancier avait, ou l’ambulancier fait… ».

A la différence des Services d’Incendie et de Secours qui ont la mainmise sur les courants médiatiques grâce à leur service de communication, ils sont toujours très vigilant. Ce n’est pas le cas des services ambulanciers. Nos dirigeants préfèrent en effet se consacrer à la négociation de leurs tarifs et de leurs avantages économiques auprès des caisses d’assurance maladie. La respectabilité du métier et l’image des ambulanciers est une cause perdue d’avance et dénuée d’intérêt pour eux. C’est un fait pas une élucubration. Ce n’est pas quelque chose de rentable donc forcément…

Ce qui ajoute un problème : les journalistes font leur travail d’information, mais à défaut d’avoir des interlocuteurs viables la diffusion d’informations erronées conduit le grand public à s’enfoncer dans les idées reçues et les salades de méconnaissances. Un taxi ambulancier c’est quoi ? Une ambulance n’est pas un VSL ! Le conducteur est un ambulancier pas un chauffeur.

Ce qui pourrait paraitre élitiste ou futile n’aide en rien à la reconnaissance d’un métier déjà très malmené. Un peu de valorisation ne serait en effet pas un luxe pour la profession pour offrir un éclairage sur une profession qui prend déjà très cher au quotidien.

Les démentis ou autre alertes du même acabit sont issus des ambulanciers salariés. De manière quasi systématique. Et la portée est forcément mineure voire inexistante. Sans organe de communication compétent et avec le poids afférent c’est compliqué de faire corriger les informations.

Source : https://www.ambulancier-lesite.fr/journalisme-sensation-ambulanciers/?fbclid=IwAR2lpT6kcZss7kvemDMBGLv8n37kZsbymiGV1UV3BhwywZ5LxLMZFImyeVY
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Législation variée / Re : Guide de l’enquête pénale
« Dernier message par Jeano 11 le 29 janvier 2024, 16:25:35 »
La 13e édition du salon du livre juridique, qui se tient chaque année au Conseil constitutionnel, après la rentrée universitaire, a eu lieu ce samedi 7 octobre 2023. La colonelle Céline Michta, commandante de la Section de recherches d’Amiens, et co-autrice d’un Guide de l’enquête pénale, a reçu le Prix du livre de la pratique juridique.

Organisé par le Conseil constitutionnel, conjointement avec le Club des juristes (premier groupe de réflexion juridique français), le salon du livre juridique rassemble chaque année les éditeurs juridiques, les auteurs, les étudiants et les professionnels du droit. Ce samedi 7 octobre 2023, au Conseil constitutionnel, de nombreux auteurs, ainsi que toutes les maisons du monde de l’édition juridique étaient présents afin de rencontrer le public et dédicacer les ouvrages.

Chaque année, deux prix sont décernés à des publications parues au cours des douze derniers mois : le Prix du livre juridique et celui du livre de la pratique juridique. La colonelle Céline Michta, commandante de la Section de recherches d’Amiens, et co-autrice, avec l’avocat général Jean-Paul Valat, d’un Guide de l’enquête pénale, a reçu des mains du premier président de la Cour de cassation, Christophe Soulard, le Prix du livre de la pratique juridique, qui récompense un ouvrage à destination des praticiens du droit.

« Une belle récompense »
« C’est un salon réputé et un prix très important, se réjouit la colonelle Michta. Je me sens très honorée et fière et, honnêtement, nous ne nous y attendions pas du tout. C’est une belle récompense pour Jean-Paul Valat et moi-même, ainsi que pour l’éditeur LexisNexis, qui n’avait pas obtenu ce prix depuis très longtemps. Nous avons reçu beaucoup d’éloges, notamment de professeurs de droit qui ont trouvé notre guide particulièrement riche. »

La remise des prix s’est déroulée en présence notamment de Jean Maïa, conseiller d'État et secrétaire général du Conseil constitutionnel, de Nicole Belloubet, ancienne garde des Sceaux et membre du Conseil constitutionnel de 2014 à 2017, du général de corps d’armée Olivier Courtet, commandant de la région de gendarmerie des Hauts-de-France, de la générale Frédérique Nourdin, commandante en second de la Garde républicaine, et du général Dominique Lambert, chef de la Sous-direction de la police judiciaire (SDPJ) de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).

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Législation variée / Guide de l’enquête pénale
« Dernier message par Jeano 11 le 29 janvier 2024, 16:23:53 »
La colonelle Céline Michta, co-autrice d’un Guide de l’enquête pénale
Par Antoine Faure - Publié le 10 juin 2023

Actuellement commandante de la Section de recherches (S.R.) d’Amiens, la colonelle Céline Michta a profité de son passage à la Cour de cassation, en tant que chargée de mission de 2019 à 2022, pour co-écrire, avec l’avocat général Jean-Paul Valat, un ouvrage de référence sur l’enquête pénale. Explications avec les deux auteurs.

Les choses n’arrivent pas toujours par hasard. Quand la titulaire d’un doctorat en droit privé et sciences criminelles, commandante d’une unité de recherches en gendarmerie, ayant occupé un poste de chargée de mission à la Cour de cassation, se retrouve à co-écrire, avec un avocat général, un ouvrage de référence sur l’enquête pénale, on peut y voir une forme de logique.

Actuellement commandante de la S.R. d’Amiens, la colonelle Céline Michta est entrée en gendarmerie par la porte universitaire, au moment où celle-ci venait de s’entrouvrir. « Lors de mes études de droit privé, en licence, je m’interrogeais sur mes choix de carrière, raconte-t-elle. En principe, c’est le moment où on choisit entre avocat ou magistrat, mais j’avais envie d’aller voir un peu ailleurs. La gendarmerie nationale a accepté ma demande de stage, et j’ai pu passer deux semaines à la S.R. de Metz. Ma religion était faite, je voulais devenir gendarme. »

Soldat de la loi donc, mais il n’y avait pas, à l’époque, de concours universitaire pour entrer en gendarmerie. Elle envisage de passer le concours de sous-officier, mais le colonel Roger Lembert, qui commande alors la S.R., lui conseille plutôt de finir ses études. « C’est lui qui a ensuite appelé mes parents pour les informer de l’ouverture du concours universitaire. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à lui. »

Deux ans de travail
Après deux affectations de quatre ans, à la S.R. de Metz, puis à la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) d’Epernay, entrecoupées de périodes au Bureau police judiciaire de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), à Issy-les-Moulineaux, la colonelle Michta devient, en 2019, chargée de mission auprès du parquet général de la chambre criminelle de la Cour de cassation, à Paris. « Je rédigeais essentiellement des pré-conclusions sur des thématiques particulières et techniques, notamment pour les pourvois en nullité portant sur les actes d’enquête réalisés lors d’une instruction ou d’enquête. C’était un travail exigeant, qui nécessite de procéder très finement dans l’analyse juridique, de manière très méthodique. »

Elle échange beaucoup avec Jean-Paul Valat, avocat général à la chambre criminelle, passionné de droit comme elle. « Le droit m’a toujours intéressée, parce qu’il est source et garantie d’égalité entre les citoyens. Le premier avocat, Frédéric Desportes, qui entendait nos conversations, nous a alors conseillé d’écrire un livre ! » L’officier de gendarmerie et l’avocat général vont le prendre au mot. Deux ans de travail plus tard, le Guide de l’enquête pénale vient donc de paraître aux éditions LexisNexis. Un ouvrage de référence de 1200 pages, composé de plus de 80 fiches, comprenant l’ensemble des règles qui régissent les actes d’investigations au cours d’une enquête pénale.

« Il s’adresse aussi bien aux enquêteurs de terrain qu'aux magistrats, aux avocats et aux universitaires, précise la colonelle Michta. Nous nous sommes concentrés sur les actes d’enquête, de manière très concrète et très pratique, en partant du principe que les aspects théoriques et les grands principes sont acquis. »

Pour les enquêteurs de gendarmerie, ce guide pourra être d’une grande aide. « Nos gendarmes ont une très bonne formation OPJ (Officier de police judiciaire), poursuit-elle, mais la procédure pénale est d’une telle complexité qu’il est nécessaire parfois, pour éviter de commettre des erreurs, de se poser les bonnes questions, auxquelles cet ouvrage répond avec des exemples concrets tirés de plus de 2000 arrêts de la chambre criminelle de la Cour de cassation. J’ai beaucoup appris en rédigeant ce guide aux cotés de Jean-Paul Valat. Nous sommes complémentaires et nous nous sommes enrichis mutuellement, professionnellement, humainement et intellectuellement. »

Pour le magistrat de la Cour de cassation, « l’objectif premier de ce guide est de sécuriser les procédures. J’ai été juge d’instruction pendant 20 ans, puis président de chambre d’instruction. J’ai donc pu constater qu’une erreur dans un acte d’enquête peut vicier toute une procédure. Ce qui m’a intéressé dans ce travail, c’était de ne pas faire de l’existant. Il n’y a quasiment pas d’ouvrages disponibles sur ce sujet. Avec nos deux profils, nos deux visions, nous avons pu combiner des aspects théoriques et plus pratiques. Ce serait une grande fierté si nous arrivions, par le biais de ce guide, à faire baisser le nombre de nullités, mais ça, seul l’avenir nous le dira ! »

Source : https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/paroles-de-gendarmes/la-colonelle-celine-michta-co-autrice-d-un-guide-de-l-enquete-penale

https://boutique.lexisnexis.fr/213-guides/11922-guide-de-l-enquete-penale-2023-2024
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Gendarmerie Nationale / Re : La cynotechnie en gendarmerie
« Dernier message par Jeano 11 le 28 janvier 2024, 15:43:09 »
Les chiens de la gendarmerie, acteurs clés de la cynotechnie.

Depuis près de huit décennies, la gendarmerie nationale fait appel à une technicité particulière pour appuyer l’action des unités de terrain : les équipes cynophiles. Ces dernières sont devenues un appui indispensable aux missions opérationnelles. Répartis dans différentes unités de gendarmerie, en métropole et en outre-mer, plus de 600 chiens sont ainsi formés dans de nombreuses technicités, comme la recherche de personnes, la recherche de stupéfiants et de billets de banque, la détection d'explosifs, etc.

Toutes les équipes cynophiles de la gendarmerie sont formées au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), à Gramat, dans le Lot. La détection et la sélection des chiens qui pourront intégrer la formation représentent un vrai défi. Tous les canaux sont mobilisés pour trouver, chaque année, près d’une centaine de chiens à former. La gendarmerie a notamment signé une convention avec la SPA, permettant à certains chiens abandonnés de rejoindre les rangs de la gendarmerie.

À l’exception des chiens Saint-Hubert, sélectionnés pour leurs facultés olfactives exceptionnelles, la race n’est pas un critère de sélection déterminant. Les chiens sont surtout sélectionnés pour leur appétence au jeu et leur abnégation.

Au sein de la gendarmerie, ces fidèles compagnons bénéficient d'une attention particulière pour assurer leur bien-être : « Les chiens sont considérés comme des sportifs de haut niveau, recevant des soins adaptés, une alimentation équilibrée et un suivi vétérinaire régulier », indique le capitaine Guillaume Godineau, référent national cynotechnie.

À l’issue de leur formation, les équipes cynophiles de la gendarmerie sont appelées à intervenir dans des contextes variés. Qu'il s'agisse de la recherche de personnes disparues (pistage), de la recherche de produits stupéfiants et de billets ou encore de la sécurisation d'événements d'envergure tels que la Coupe du Monde de Rugby ou les Jeux Olympiques, à travers notamment leur capacité de détection des produits explosifs, leur polyvalence en fait de solides alliés.

« Toi et moi pour eux »
La formation des binômes « maître-chien » est une étape cruciale. Le CNICG de Gramat dispense un programme intensif de quatorze semaines. Le stage commence par la cérémonie du mariage, qui consiste pour le maître à faire la connaissance du chien sélectionné pour lui en fonction de son caractère.

La devise du centre, « Toi et moi pour eux », illustre le caractère indissociable de l’équipe cynophile. Ce lien entre le maître et le chien favorise la réalisation des missions, y compris celles qui se déroulent dans un contexte dégradé.
Cette devise résume également l'engagement de l’Institution envers le bien-être animal. La durée opérationnelle d'un chien de la gendarmerie est en moyenne de 7 à 8 ans. À l’issue de cette période, une procédure de réforme est mise en œuvre. Le maître dispose alors d’un droit prioritaire pour conserver son binôme. Ainsi, en 2023, 80 % des maîtres ont choisi de garder leur compagnon à quatre pattes à la fin de sa carrière, témoignant de l'attachement unique entre le maître et son chien.

Au CNICG, un jardin du souvenir est dédié aux chiens qui ont servi dans la gendarmerie, permettant notamment de rendre hommage aux chiens héros.

Le centre national d’instruction cynophile de Gramat, une expertise reconnue
En 2025, le CNICG de Gramat fêtera ses 80 ans d'existence. Son expertise et sa passion pour les chiens en font un acteur incontournable dans le domaine de la cynotechnie, non seulement au regard de son rôle majeur au service de la formation des équipes cynophiles de la gendarmerie, mais aussi de son rayonnement à l’échelle nationale comme internationale.

Source : https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/sur-le-terrain/immersion/2024/les-chiens-de-la-gendarmerie-acteurs-cles-de-la-cynotechnie
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Gendarmerie Nationale / Re : Cold cases : quand la justice réchauffe les vieux crimes.
« Dernier message par Jeano 11 le 28 janvier 2024, 15:38:11 »
Cold cases : retour vers le futur pour identifier les criminels
Inaugurée le 9 octobre 2020, la division cold cases, rebaptisée DIANE au printemps 2021, pour DIvision des Affaires Non Elucidées, a pris place au sein du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN).
Elle s’appuie sur des gendarmes issus de différentes spécialités du pôle pour étudier avec un œil neuf des procédures non élucidées particulièrement complexes. Elle consiste également à mettre à profit les dernières avancées d’analyse criminelle et scientifiques afin de tenter de les résoudre.

Les « disparues de l’A26 », la « petite martyre de l’A10 », plus récemment l’affaire « Maëlys » et celle d’ « Estelle Mouzin »… Autant d’histoires glaçantes restées sans réponse durant plusieurs années. À l’image de la fameuse série américaine, la gendarmerie nationale a souhaité faire en sorte que ces cold cases ne tombent pas dans l’oubli. Mais la comparaison s’arrête là.

Un collège d’experts dédié
Inaugurée le 9  octobre dernier, la Division cold cases (DCC), rebaptisée DIANE au printemps 2021, pour DIvision des Affaires Non Elucidées, ne doit pas s’entendre comme une brigade criminelle dépoussiérant des archives, mais plutôt comme un collège d’experts pluridisciplinaire apportant un regard neuf. Elle fait appel aux enquêteurs de la Division atteintes aux personnes (DAP), aux analystes comportementaux du Département des sciences du comportement (DSC) et aux Analystes criminels (AnaCrim).
 
À la lumière des dernières innovations scientifiques, ils peuvent également s’appuyer sur les 48 spécialités représentées au sein de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). La DIANE n’a aujourd’hui aucun équivalent en France, mais échange régulièrement sur le sujet avec des homologues étrangers (Pays-Bas, Angleterre, etc.). À l’origine de ces prouesses techniques, il y a avant tout un enjeu humain. Derrière chacune de ces affaires se trouvent en général des familles de victimes en attente de réponses, souvent soutenues par des associations ou des avocats spécialisés, mais aussi des criminels susceptibles de récidiver. Après avoir recensé environ 80 dossiers susceptibles d’être rouverts, la gendarmerie crée, en 2016, un Plateau d’investigation des affaires non résolues (PIANR). Mais c’est véritablement l’année suivante, dans le cadre de la cellule Ariane, que l’Institution confirme l’efficacité de sa méthode ! Regroupant des enquêteurs du PJGN et des Sections de recherches (S.R.) de Grenoble, Chambéry et Reims, cette structure voit le jour à la suite de la disparition de la petite Maëlys. Elle a vocation à centraliser toutes les informations liées à Nordhal Lelandais et à les analyser (soit 900 dossiers étudiés) pour retracer son parcours d’auteur. De là, des enseignements sont tirés et la DCC naît en 2020, basée sur certains grands principes : concentrer les moyens à travers une approche pluridisciplinaire, regroupant l’ensemble des composantes de la gendarmerie, porter un nouveau regard, sans refaire l’enquête mais en adoptant une culture du rapprochement, récupérer l’ensemble des archives et scellés, pour éventuellement analyser de l’ADN ou utiliser de nouvelles technologies. Mais si l’expertise de la DIANE et l’accélération du progrès scientifique permettent parfois d’envisager de nouvelles pistes, les gendarmes agissent avec prudence, pour éviter l’emballement médiatique et ne pas aggraver la charge émotionnelle des proches.

Échec et mat
Lorsque l’auteur finit par être identifié, la partie d’échec peut commencer, et c’est le plus malin qui gagne ! Là encore, toutes les compétences de la DIANE permettent de venir en appui de l’unité saisie à l’origine. Les analystes comportementaux aident les enquêteurs à bien cerner la personnalité de l’auteur et son crime. De là, ils établissent une stratégie de garde à vue, pour que le dialogue soit fluide et permette de recueillir un maximum d’informations, voire des aveux. Pour mener à bien les auditions lors de la garde à vue, les enquêteurs de la DAP se mettent en doublon avec ceux de l’unité locale, afin de faire le trait d’union entre les deux phases d’enquête. Enfin, à la lumière des dires de l’individu et des nombreuses données analysées, il s’agira éventuellement de reprendre tout son parcours de vie, afin de s’assurer que d’autres crimes n’ont pas été perpétrés !

Source : https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/dossiers/criminalistique-le-futur-des-a-present/cold-cases-retour-vers-le-futur-pour-identifier-les-criminels
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Gendarmerie Nationale / Cold cases : quand la justice réchauffe les vieux crimes.
« Dernier message par Jeano 11 le 28 janvier 2024, 15:31:06 »
Depuis deux ans, les affaires criminelles emblématiques non résolues sont spécialement traitées au sein du pôle « cold cases », à Nanterre.
Près de quatre-vingts dossiers sont rouverts et gérés par trois magistrates exclusivement dédiées à ces affaires hors normes. Dernièrement, c’est en Ariège qu’un suspect a été arrêté, seize ans après les faits.

C’est tout sauf du hasard. Seize ans après la mort d’une joggeuse, Caroline Marcel, 45 ans, tuée dans le Loiret en 2008, un suspect est retrouvé en Ariège, le 16 janvier dernier. Cet homme de 34 ans, confondu par son ADN était inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS). Il avait 18 ans au moment des faits. Miracle judiciaire ?

A Pamiers, une clé retrouvée dans la poche
Cette affaire faisait partie depuis mai 2022 de la liste des « cold cases », ces affaires non élucidées gérées depuis deux ans par un pôle spécialisé, basé à Nanterre (Hauts-de-Seine). C’est l’examen attentif d’un scellé qui a permis à la justice de résoudre cette énigme criminelle. Une clé retrouvée dans la poche de la victime dont le corps était immergé dans l’eau a fait l’objet d’un réexamen. Le résultat de cette nouvelle expertise a de suite orienté les enquêteurs vers la piste de cet ancien paysagiste, domicilié en Ariège et qui se dit innocent. Il a été localisé non loin des lieux du crime en 2008.

Depuis mai 2023, une autre affaire ressort des placards. À Abi, une septuagénaire a été mise en examen pour « meurtre sur personne vulnérable » et placée en détention provisoire, près de 10 ans après les faits.

Le 2 juin 2014, elle donne l’alerte après la découverte du corps sans vie de son voisin. Un homme de 54 ans, souffrant de problème de santé et dont elle s’occupait quotidiennement. Pour les policiers tarnais, une mort accidentelle ne fait aucun doute. Mais la famille de la victime ne lâche rien, se constitue partie civile et demande la réouverture de l’enquête. Après dessaisissement du parquet d’Albi au profit du pôle criminel toulousain, les investigations sont confiées aux gendarmes de la section de recherche qui reprennent l’affaire depuis le début. Les constatations médico-légales s’avèrent incompatibles avec un accident fatal. La victime a les côtes cassées impliquant nécessairement l’implication d’un tiers. Résultat : près de 10 ans après, cette voisine de 70 ans, déjà connue pour escroquerie, attend son procès en prison.

Le "Grêlé" est l'exemple parfait
Il faut désormais s’habituer à ce genre de rebondissement. Les vieilles affaires criminelles ne sont pas toutes vouées à sombrer dans l’oubli. Le dossier du « Grêlé » en est l’exemple parfait. La justice retrouve la trace de cet homme, François Vérove, ancien policier et ancien gendarme dont le visage est marqué par des cicatrices, 35 ans après ses premiers crimes. Il a mis fin à ses jours avant son interpellation, en septembre 2021, dans le Gard. Son profil génétique avait « matché » dans plusieurs dossiers de crimes en série commis en région parisienne dans les années 80 et 90. Malgré sa mort, son parcours est toujours étudié par le pôle « cold case » pour tenter d’identifier de nouvelles victimes. La juridiction de Nanterre travaille, aujourd’hui, avec trois magistrates dédiées à la résolution d’affaires complexes et toujours sans réponse : la disparition de Marion Wagon, à Agen, en 1996, le quadruple meurtre de Chevaline, en septembre 2012, font partie des soixante-dix-sept dossiers non élucidés et repris depuis mars 2022. Des affaires qui peuvent rebondir plusieurs années plus tard. Notamment à la faveur d’un nouvel examen de scellés rendu possible par les progrès technologiques permettant une meilleure exploitation d’un ADN. Dans ce type de dossiers, les enquêteurs plaquent un regard neuf en reprenant toutes les pièces du puzzle sous l’impulsion entêtée des juges. Ils reconstituent aussi l’ensemble du parcours de vie d’un criminel, ses différents lieux de résidence pour les croiser avec des dossiers de disparitions ou de crimes non résolus. C’était déjà le cas pour le tueur en série Michel Fourniret.

Chaque année en France, on recense 800 à 900 homicides. Près de 80 % de ces crimes sont élucidés et jugés devant les tribunaux. Les 20 % restants sont classés “cold cases” après dix-huit mois d’enquête sans résolution. Depuis 2017, la durée de la prescription pour les homicides est de 20 ans après le dernier acte d’enquête.

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