Auteur Sujet: Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???  (Lu 13139 fois)

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Hors ligne tat62

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Bonjour à tous.

Je poste ce sujet en espérant que certains d'entre vous auront les réponses à mes questions... Je suis en "guerre" avec ma patronne pour lui faire respecter mes droits et abolir l' "esclavagisme". Malheureusement, je me retrouve un peu seule car les autres employées veulent préserver leur travail... Quant à l'inspection du travail après plusieurs tentatives (courrier, déplacement directement dans leur centre d’accueil, appels etc.), ne se montrent pas très utiles...
Je suis dans une petite société (7 employées), et la patronne n'applique pas la convention. J'ai atteint 93h de travail en une semaine, et 82h la semaine suivante. Elle nous fait faire des astreintes les weekend, ce qui fait que je peux me retrouver à travailler 15 jours de suite sans aucun repos... Et pour couronner le tout, ces astreintes ne sont pas payées si l'on ne fait pas de sortie... J'ai gardé toutes mes feuilles de route, car même là dessus elle n'applique pas l'accord cadre...(feuilles de route simple à rendre tous les soirs, elle ne les signe jamais et on ne les récupère jamais...).
Fin, j'en ai eu un peu assez et j'ai mis un frein à tout ça, j'adore mon métier, je n'ai pas envie d'en être dégoûtée à la longue à cause d'une mauvaise patronne... Mais depuis, elle fait tout pour que je démissionne de la société. Elle cherche la moindre faute (sur mes temps de route, la non remise en temps et en heure des factures, etc.).
Mais surtout, elle me harcèle moralement... En effet, depuis que j'ai râlée, elle ne me fait faire que du vsl (pour un DEA c'est un peu rageant de ne plus faire d'ambu...), elle m'isole et interdit à mes collègues de m'adresser la parole. Les "permanences" s'effectuent depuis toujours à notre domicile, mais maintenant elle m'oblige à les réaliser au local (qui n'est pas en norme : pas de lits ni de douches,pas de fenêtre etc.) tandis que les autres continuent de les effectuer chez eux... Alors que je suis la plus proche du local : trois minutes à pied...

Ce matin elle a voulu me faire tenir ma garde au local, mais j'ai refusé, je lui ai dit que j'assurerai mes transports comme prévu mais que je ne viendrai pas au local pour 08h pour faire du nettoyage... (premier transport à neuf heures, garde commerciale...)
Quand je suis arrivée à 08h45 au local, elle avait laissé ses clefs derrière la porte pour que je ne puisse pas accéder aux clés des véhicules et donc je n'ai pas pu assurer mes transports... Je l'ai appelé, aucune réponse. J'ai donc fait constater par une ancienne collègue et son ami que je ne pouvais pas accéder au local. J'ai appelé de mon téléphone personnel pour avoir la preuve (facture détaillée) que je l'ai appelé, et je suis allée chez la première patiente que je devais faire pour lui demander un papier confirmant que je suis venue chez elle en tenue d'ambulancière et que je n'étais pas contre le fait de faire mon travail... Mais je pense que ceci n'est pas suffisant...  Qu'en pensez-vous?

J'aimerai l'attaquer aux prud'hommes, mais mes feuilles de route scannées sont-elles une preuve suffisantes pour mes horaires? Les messages écrits qu'elle m'envoie sur le téléphone d'entreprise sont-ils une preuve pour tout ses gestes de harcèlement? Et si elle récupère le téléphone de société, je n'aurai plus rien...Elle fait faire des lettres aux autres employés pour confirmer qu'ils font les gardes également au local...
A l'inspection du travail, aux prud'hommes et à la SIRA, ils me disent que je ne peux pas vraiment le prouver... Et faire passer un huissier pour le faire constater est hors de mes moyens....
J'espère que certains d'entre vous prendront le temps de me lire et de m'aider...
Merci à tous, bonne soirée.

Tat.

Hors ligne Jeano 11

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #1 le: 03 octobre 2010, 11:49:28 »
Le harcèlement moral est une forme de violence insidieuse au sein du travail.
Tatianal le harcèlement moral se traite devant un tribunal Pénal et il te faut un avocat mais avant tu dois rassembler tout ce qui peut servir de preuve pour étayer ta plainte et comme tu n'as pas le soutien de tes collègues tu ne pourras pas compter sur leurs témoignages.  :'(
Courage nous allons essayer de te soutenir et guider.

Le harcèlement moral au travail c'est quoi ??
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F2354.xhtml

Il s'agit surtout d'un ensemble de techniques employées par une personne, le harceleur, qui visent à déstabiliser une tierce personne, la victime.
Le harcèlement moral se manifeste par des agissements répétés, qui ont pour effet une forte dégradation des conditions de travail du stagiaire, du salarié ou de l'agent public, qui :
- porte atteinte à ses droits et à sa dignité,
- ou altère sa santé physique ou mentale,
- ou compromet son avenir professionnel.

L'objectif poursuivi est le départ du salarié, soit par :
- un licenciement avec fautes (la faute peut toujours se trouver ou se fabriquer) ou
- sa disparition psychique ou réelle (reddition totale, mise en position d'esclave, etc..),

Evolution jurisprudentielle des modes de preuves en matière de harcèlement moral au travail  ^-^
Source: http://www.cabinet-alina-paragyios.fr/preuve-harcelement-moral-travail.html

1/ Définition :
Le harcèlement fait l’objet d’une définition légale à l'article L.1152-1 du Code du travail. L’article L.1152-1 du Code du travail énonce en effet que :" aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.".
 Cette définition a été reprise par la Cour de cassation à plusieurs reprises notamment au cours de deux arrêts rendus le 7 Juillet 2009 par la chambre sociale. (N°07-44590 et 8-40034)

2/ Le contrôle la de qualification du harcèlement moral au travail :
Le 24 septembre 2008, la chambre sociale de la Cour de cassation a rendu quatre arrêts très importants marquant un revirement de jurisprudence concernant le contrôle de qualification du harcèlement moral au travail. Par cette série de quatre arrêts, la chambre sociale de la Cour de cassation a également revu sa position concernant la répartition de la charge de la preuve entre la victime de harcèlement et l'employeur.

 Sur le caractère du harcèlement :

Le fait que les agissements aient « pour effet ou pour objet » de nuire au salarié ou à ses conditions de travail laisse présager une éventualité quant à l’intention de nuire de l’employeur. Par un arrêt de la Cour de cassation, en date du 21 juin 2006 (N°05-43914), la chambre sociale a estimé que le harcèlement moral est « nécessairement intentionnel ».
Pour autant, il n’est pas nécessaire que les agissements aient effectivement porté atteinte au salarié. Le fait qu’ils soient « susceptibles » de le faire suffit en dehors de tout préjudice avéré. Cependant, le plus souvent, le harcèlement moral se traduit par un impact sur l’état de santé du salarié. ( arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation en date du 24 Octobre 2004 N°04-41008) En vertu de l’article L.4121-1 du Code du travail, l’employeur a une obligation d’évaluer et de prévenir le risque. Cette obligation de sécurité et de résultat vise la prise de mesures adaptées. L'obligation de sécurité s’étend à la santé mentale du salarié. Par un arrêt Snecma rendu le 5 mars 2008, la chambre sociale de la Cour de cassation (N°06-45888) a estimé que l’employeur devait s’abstenir de mettre en place une organisation « de nature à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs concernés ». Il s’agit là d’une obligation de résultat ( arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation statuant le 21 Juin 2006 N°05-43914) qui pèse sur l'employeur à double titre, d'une part dans le cadre de son obligation de sécurité et d'autre part en raison de la prohibition de agissements constitutifs de harcèlement. (article L.1152-1 du Code du travail et suivants.) Par conséquent, la responsabilité de l’employeur est facilement engagée dès lors que l’employeur a faillit à son obligation. Par ailleurs, il faut souligner le fait que le harcèlement peut être le fait de m'employeur lui même ou de l'un de ses salariés sur ses collègues. Dans le second cas de figure, l'employeur engage conjointement sa responsabilité civile.

Hors ligne tat62

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #2 le: 03 octobre 2010, 22:01:24 »
Bonsoir à tous.
Merci pour vos messages... et surtout pour votre soutien, car là je pense que je vais en avoir besoin plus que jamais... En effet, à 21h15 j'ai envoyé un message à ma patronne pour avoir mes horaires de demain, car je m'inquiétais de ne rien recevoir... Et elle m'a répondu que j'étais en mise à pied conservatoire... :s Je lui ai demandé pour quel motif mais bien entendu pas de réponse...
Je vais donc aller demain à l'inspection du travail et aux prud'hommes, mais j'espère que j'aurai gain de cause...
Bonne soirée à tous.

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #3 le: 03 octobre 2010, 22:21:55 »
Ne te laisse pas faire, montre leur les dents, courage, tes droits doivent être préservés !


Salariés : Saisir l'inspection du travail ?

Victime de ce que vous estimez être une injustice de la part de votre employeur (licenciement abusif, non paiement d'heures sup, etc.) ou d'un recruteur (discrimination à l'embauche), vous souhaitez que l'inspection du travail intervienne en votre faveur et/ou à l'encontre de l'entreprise.

Cette fiche va vous indiquer qu'il faut suivre, dans l'ordre, les étapes suivantes :
1. Être certain de votre bon droit ;
2. Savoir si l'inspection du travail dispose d'un moyen d'action ;
3. Saisir officiellement l'inspection du travail d'une demande d'intervention.

http://inspection-du-travail.over-blog.fr/pages/Salaries_Saisir_linspection_du_travail_-1851449.html

Hors ligne tat62

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #4 le: 03 octobre 2010, 23:44:31 »
Merci... Non je ne me laisserai pas faire c'est certain, mais ce qui m'effraie c'est la perte de salaire... Apparemment elle a le droit de ne plus me verser de salaire le temps de la procédure si à la suite de cette mise à pied elle me licencie pour faute grave... Donc ça risque d'être intenable pour payer les factures (loyer etc.) surtout si elle prend son temps... :s
On verra ce que disent les prud'hommes demain... Croisons les doigts...
Ambulancier est un superbe métier, certes avec certaines contraintes, mais il est tout de même malheureux de voir que certains patrons arrivent à nous écoeurer... :s

Hors ligne Rusty

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #5 le: 04 octobre 2010, 00:09:43 »
Je pense que notre ami ambu04 pourra t'etre de bon conseil dans cette sombre histoire  :-\

Hors ligne tat62

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #6 le: 04 octobre 2010, 00:29:51 »
Je l'espère....  :(

Hors ligne nico44

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #7 le: 04 octobre 2010, 09:06:11 »
Bon courage, et tiens nous au courant des suites de cette histoire!!!

ambu04

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #8 le: 04 octobre 2010, 09:24:28 »
je continue en mp les murs ayant des oreilles, une autre personne devrait également mettre la main a la pâte, pour aider notre collégue

 Jeano 11

hélas nous savons toi et moi que le harcèlement n'est pas facile à faire reconnaître, sauf avec des notations personnelle(date,lieu, outil, phrase etc...)
desolé j'avais pas lu la fin de ton post  >:D

par contre les astreintes sont du travail dissimulé par heure de travail, donc du pénal

Hors ligne Jeano 11

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #9 le: 04 octobre 2010, 12:25:12 »
J'ai cherché et je t'apporte ces infos issues du web  ::)

La mise à pied conservatoire

-http://www.avocattravail.com/mise-a-pied-conservatoire.php

La mise à pied conservatoire n'est pas considérée comme une sanction mais comme une mesure provisoire à durée indéterminée. L'employeur n’a pas à engager une procédure disciplinaire pour la prononcer.
Cependant, la mise à pied conservatoire est adoptée par l’employeur dans le cadre d’une procédure disciplinaire, souvent un licenciement pour faute grave.
Elle permet ainsi d’écarter le salarié de l’entreprise dans l’attente de cette sanction. La mise à pied conservatoire peut donc conduire au prononcé d'un licenciement pour faute grave ou lourde, ou d'une sanction moindre telle une mise à pied disciplinaire.

    * Quelles sont les conditions de la mise à pied conservatoire ?
      - L'employeur n'est tenu au respect d'aucune condition de forme ou de procédure lorsqu'il prononce une mise à pied conservatoire.
Il est conseillé de notifier au salarié par lettre recommandée sa mise à pied conservatoire et d’indiquer expressément sur la lettre, la nature conservatoire de la mise à pied.
En pratique la mise à pied conservatoire, donnée verbalement, peut être notifiée dans la lettre recommandée de convocation à l'entretien préalable à la sanction, lettre qui confirme la mesure ;
      - La mise à pied conservatoire doit être justifiée par une faute suffisamment grave du salarié ;
      - La mise à pied conservatoire doit être prononcée pour une durée indéterminée. La mise à pied prend fin avec le prononcé de la sanction.

    * Rémunération
      En principe, le contrat de travail est suspendu pendant la période de mise à pied. L’employeur n’a pas à rémunérer le salarié. Mais, tout dépend de la suite de la procédure. Si la procédure disciplinaire engagée aboutit à un licenciement pour faute grave ou faute lourde, alors le salarié ne peut obtenir le paiement des jours non travaillés.
      Au contraire, le salarié mis à pied de manière conservatoire obtiendra le paiement des journées non travaillées lorsque son licenciement n'est pas régulier ou n’a pas été prononcé pour une faute grave ou lourde, ou lorsque l'employeur opte pour une sanction disciplinaire moindre.

autre site
-http://www.easydroit.fr/droit-du-travail-droit-social/Le-regime-du-licenciement/licenciement-disciplinaire/La-mise-a-pied.htm

On distingue la mise à pied conservatoire, qui n’est pas considérée comme une sanction, de la mise à pied disciplinaire, qui constitue une véritable sanction disciplinaire.

    * Une mise à pied conservatoire,

      Qui ne peut être justifiée que par une faute grave, est nécessairement à durée indéterminée, quelle que soit la qualification que lui donne l'employeur.

      Elle n'a pas le caractère de sanction disciplinaire.

    * Une mise à pied disciplinaire,

      Elle est décidée pour une période déterminée, n'a pas une nature conservatoire : elle constitue une véritable sanction disciplinaire.

Mise à pied conservatoire

La mise à pied conservatoire n'est pas considérée comme une sanction mais comme une mesure provisoire à durée indéterminée.

La mise à pied conservatoire sera prononcée par l'employeur lorsque l'agissement du salarié a rendu indispensable une mesure conservatoire de mise à pied à effet immédiat (article  L. 1332-3 du Code du travail).


Mise à pied conservatoire extrait de ce site : http://prudhommesisere.free.fr/discipline/fichemiseapied.htm

Article L 122-41

Il faut distinguer entre la mise à pied conservatoire et la mise à pied disciplinaire .

Pour avoir un caractère conservatoire , la mise à pied doit être concomitante du déclenchement de la procédure de licenciement pour faute grave et faire référence à l'éventualité de ce licenciement .

Cette mise à pied conservatoire doit par ailleurs être justifiée par une faute grave rendant impossible le maintien du salarié dans l'entreprise et cette faute grave elle-même doit être bien évidemment préalable au prononcé de la mise à pied conservatoire.

Préalable au licenciement pour faute grave , la mise à pied conservatoire ne comporte pas de limitation de durée ce qui n'est pas le cas de la mise à pied disciplinaire dont nous traitons ci-après .

Le contrat de travail est suspendu et le salarié est privé de rémunération. L'employeur doit alors impérativement engager une procédure de licenciement individuel pour faute qui débute par une convocation à entretien préalable à licenciement.

A défaut de faute grave , la mise à pied conservatoire pourra être annulée et le salarié pourra prétendre à une indemnité correspondant au salaire perdu. (cass soc du 2/5/2000 : 97-43895 du 5/12/2001: 99-42553 ET DU 3/2/2004 : 01-45989;

Si en définitive après l'entretien préalable à licenciement pour faute grave , l'employeur revient sur sa décision de licencier mais souhaite néanmoins marquer le "coup" : il lui est possible de prononcer une mise à pied disciplinaire couvrant la période de mise à pied conservatoire.

La mise à pied disciplinaire est une sanction disciplinaire très grave.

C'est en fait la plus grave des sanctions avant le licenciement pour faute. Elle suspend temporairement le contrat de travail mais ne le rompt pas.

Selon l'article L122-41 du Code du travail, la lettre de mise à pied doit intervenir moins d'un jour franc après l'entretien ni plus d'un mois après le jour fixé par l'entretien.

La mise à pied doit être précédée d'un entretien préalable, laissant au salarié la possibilité de s'expliquer.

Qu'elle soit conservatoire, donc préalable à une procédure de licenciement, ou disciplinaire , à titre de simple sanction, la mise à pied ne saurait se prolonger abusivement.

Dans l'incertitude sur la durée de la mise à pied , le salarié peut parfaitement adresser à l'employeur une LRAR lui indiquant qu'en l'absence de précision sur la durée de la mise à pied prononcée par celui-ci , il reprendra son travail tel jour à telle heure. Si à la reprise du travail l'accès à l'entreprise lui est interdite par l'employeur sans pour autant que le salarié ne parvienne à obtenir des précisions sur la durée de cette mise à pied ou l'introduction d'une procédure de licenciement , le salarié pourra faire constater le fait par un huissier ce qui lui permettra ensuite de demander au Conseil des prud'hommes de constater l'irrégularité de la sanction indépendamment de son bien-fondé.

Pensez à consulter préalablement à l'entretien ou à l'envoi d'une réponse à la lettre de mise à pied:

- vos délégués du personnel car il peut exister dans le réglement intérieur ou la convention collective des dispositions spécifiques à la mise à pied ,
- éventuellement votre délégué syndical ,
- prenez des renseignements auprès de l'inspection du travail dont vous dépendez ou
- à la permanence syndicale la plus proche de votre domicile (que vous trouverez sur les pages blanches ou par minitel à "CFDT" suivie de l'indicatif de votre département , idem pour le net)

En principe une lettre de mise à pied est adressée en lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou remise en main propre avec décharge ce qui veut dire que la lettre aura été établie en double exemplaire dont l'un portant de votre main la mention "lettre reçue le .........", accompagnée de votre signature aura été immédiatement restituée à l'employeur (article R122-17 du code du travail).

Mise à pied conservatoire - Définition
-http://www.guide-du-travail.com/lexique/m/mise-a-pied-conservatoire,,661.html
Mesure provisoire permettant à l'employeur d'écarter le salarié de l'entreprise, dans l'attente d'une sanction disciplinaire. La mise à pied conservatoire n'est pas une sanction disciplinaire. L'employeur peut donc l'infliger sans procédure particulière.

Si le salarié est licencié pour faute grave, la mise à pied ne sera pas rémunérée.
En revanche, si la faute grave est écartée, la mise à pied conservatoire ne pourra entraîner aucune perte de salaire.

Hors ligne Bigben

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #10 le: 04 octobre 2010, 21:27:13 »
Bon courage à toi  :(

Henri

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #11 le: 05 octobre 2010, 00:10:13 »
Renseigne toi sur le référé prud'homal ( vitesse rapide ?),  car c'est trop trop long les prud'hommes en "normal".... désolé je n'excelle pas dans le domaine.

http://www.sos112.fr/empty-t5167.0.html

http://www.sos112.fr/structure-de-moins-de-10-salaries-ambulanciers-sans-accord-cadre-t7399.0.html;all=

-http://www.village-justice.com/articles/refere-matiere-homale,407.html

Courage, moi aussi victime d'1 licenciement et d'1 mois en mise a pied sans revenu, de tout cœur avec toi.

Hors ligne Jeano 11

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Re : Comment faire respecter mes droits et abolir l'esclavagisme ???
« Réponse #12 le: 19 septembre 2013, 09:32:43 »
Agissements fautifs du salarié : de quoi s’agit-il ?
L’employeur peut juger que le comportement du salarié ne correspond pas à l’exécution normale du contrat et constitue une faute. Peuvent notamment être considérés comme fautifs :
- le non-respect des règles de discipline fixées par le règlement intérieur ou par note de service ;
- le refus de se conformer à un ordre de l’employeur ;
- le non-respect de l’obligation de discrétion et de loyauté ;
- les critiques, les injures, les menaces, les violences ;
- les erreurs ou les négligences commises dans le travail.

Lorsque vous avez commis une faute grave ou lourde, l'employeur peut décider de prononcer à votre égard une mise à pied conservatoire. Il vous dispense ainsi de venir travailler le temps que dure la procédure disciplinaire.

Si une mise à pied est injustifiée, ce qui entrainera donc un licenciement sans cause réelle et sérieuse et abusif, le salarié pourra demander à l’employeur des dommages et intérêts pour préjudice moral et le paiement de son salaire retenu pendant cette période.

Depuis une jurisprudence de la Cour de Cassation, l’employeur ne peut plus recourir à la mise à pied conservatoire que s’il reproche une faute qualifiée de grave à son salarié :
"Mais attendu que la faute grave, qui peut seule justifier une mise à pied conservatoire, est celle qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise" (Cass.Soc. 27 septembre 2007, n° 06-43867)

Il existe une autre forme de mise à pied : la mise à pied à titre disciplinaire.

Si le salarié commet une faute, l’employeur utilisera son pouvoir disciplinaire en le sanctionnant. Les sanctions peuvent aller du simple avertissement à la mise à pied à titre disciplinaire.
L’employeur qui opte pour une mise à pied disciplinaire doit alors respecter la procédure suivante :
- convoquer le salarié à un entretien préalable et lui indiquer l’objet, la date, l’heure et le lieu de l’entretien, ainsi que la possibilité pour le salarié de se faire assister par une personne de son choix appartenant au personnel de l’entreprise. La convocation doit être adressée au salarié dans les 2 mois du jour où l’employeur a eu connaissance des faits fautifs du salarié. Elle peut lui être remise en main propre contre décharge ou lui être adressée par lettre recommandée avec accusé de réception ;
- faire passer un entretien préalable au salarié, lui indiquer la sanction envisagée et recueillir ses explications ;
- notifier au salarié la sanction retenue contre lui. Cette notification ne peut alors intervenir moins d’un jour franc ni plus d’un mois après le jour fixé pour l’entretien préalable. La sanction doit être à durée déterminée, motivée, être proportionnelle à la faute commise et ne pas présenter un caractère discriminatoire.

La mise à pied disciplinaire suspend le contrat de travail. Le salarié est donc dispensé d’exercer ses fonctions au sein de l’entreprise, mais surtout, l’employeur n’a pas à lui verser sa rémunération.

Généralement, la mise à pied est de trois jours.

II/ Distinction entre mise à pied à titre conservatoire et mise à pied à titre disciplinaire.

La mise à pied à titre disciplinaire est une sanction prise par l’employeur à l’encontre du salarié en réaction à un comportement fautif dit grave mais qui n’empêche pas le maintien du salarié dans l’entreprise. Le salarié sera écarté de l’entreprise pendant quelques jours mais pourra ensuite reprendre ses fonctions normalement.

La mise à pied à titre conservatoire suppose un comportement grave du salarié qui nuit au bon fonctionnement de l’entreprise et qui rend donc le maintien du salarié dans l’entreprise impossible. La mise à pied à titre conservatoire est en principe toujours suivie d’un licenciement. Elle permet donc à l’employeur de mettre le salarié à l’écart de l’entreprise tout le temps du déroulement de la procédure de licenciement et jusqu’à ce que le licenciement soit prononcé.

Comment contester une sanction ?
Dans tous les cas (même à la suite d’un avertissement), le salarié a tout intérêt à présenter ses explications à l’employeur, par écrit ou par l’intermédiaire des représentants du personnel.
S’il s’estime injustement ou trop lourdement sanctionné, il peut saisir le conseil de prud’hommes. Celui-ci est, en effet, seul compétent pour apprécier la régularité de la procédure disciplinaire et pour décider si les faits reprochés au salarié justifient la sanction infligée. Il peut annuler la sanction, sauf s’il s’agit d’un licenciement pour lequel d’autres règles sont applicables. Si un doute subsiste, il profite au salarié.

Existe-t-il un délai de prescription ?
Aucun fait fautif ne peut à lui seul donner lieu à sanction, passé un délai de deux mois à compter du jour où l’employeur en a eu connaissance (sauf en cas de poursuites pénales). De même, aucune sanction datant de plus de trois ans ne peut être invoquée à l’appui d’une nouvelle sanction.


En savoir plus sur http://www.village-justice.com/articles/titre-conservatoire-disciplinaire,13740.html#EbRQj2GtHZMS2Wcz.99
ou
http://travail-emploi.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/sanctions-et-pouvoir-disciplinaire,111/la-sanction-disciplinaire,1011.html